Sunday, August 29, 2010

Bussang













L'Art du roman

...Le rebondissement en torrent de tout ce qui est - et parfois l'eau étale.
Refaire son roman à partir d'un travail déjà fait. Rien qui avance, tout qui retrait. Les romans désirés ne sont pas ceux qui avancent, mais ceux d'Art et Essai. Les romans d'Art et Essai à l'intérieur du roman qui avance car la vie n'est rien et Cioran a dit : "La perspective d'une biographie devrait décourager d'avoir une vie." (Retrouver la citation dans "Le Monde", l'article sur Cotzee.) Le patron du Divan avait reconnu ma voix : "Alors, vous avez donné du champagne ?" "Ah, oui, il faut c'qu'il faut." On peut écrire. Toujours cette croyance. Le patron de la librairie attablé au café Divan. C'est chez lui que j'avais acheté, il y a plus d'un an, Vénus et Adonis (sur le conseil de Lancelot Hamelin). La Famille de Paris. (Forcément une famille bobo.) C'est-à-dire : ce que l'on peut dire du monde, on ne le sait pas encore. Ce n'est pas de la prétention, c'est que si c'est pour avancer, le monde n'a pas besoin de nous. Non, le monde n'avance pas. (Pour autant que nous en avons la perception, le monde n'avance pas.) Et puis pour lire un roman, voyez-vous, il ne faut pas en voir les ficelles. Ou alors il faut aller vite. Mais c'est aussi une question de perception. C'est en soi qu'on coupe les ficelles.
L'homme attaqué par le non-être. Il n'y a pas de "surmoi", sauf quand le roman ennuie. Mais c'est peut-être un problème de digestion. Ou de solitude. Ou de coup de fil à passer ou de monde à ne pas délaisser autant. Car la journée passe avec toutes les vies, tous les mondes, les animaux et les bêtes. A l'émission "Tous les repas du monde" (ou je ne sais quoi) que les enfants regardaient hier malgré le soleil, mais parce que c'était "le dernier jour des vacances" (et J. les avait laissé faire aussi pour la même raison), quand je suis passé, il y avait une femme qui servait de l'autruche et l'un des convives s'est écrié (pour faire son intéressant) : "Oh, l'autruche, j'aime pas du tout comme animal : c'est moche, c'est bête..." avant de se faire interrompre par la maîtresse de manière très intelligente : "Tous les animaux sont bêtes." J'confonds les patrons de la librairie et du café. Il faudra (...) ce mystère : sont-ils frères ? Et puis aussi : comment faire taire le monologue ?

Belle du soir

"Le soleil sans vent commence à brûler."

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Les extraits sonores reprennent sur Médiapart. Ça et Shakespeare, vous pouvez laisser tomber tout le reste (faible propagande), vous avez tout.
Je suis dans une maison, je me calme, c’est la nuit. Ce qui fait que je me calme, c’est que je regarde des conneries à la télé. Et, là, je reviens chez moi. Le petit danger de la nuit. C’est l’espace adolescent. Il y a du théâtre ce soir, un lien. Personne n’aime officiellement sauf le grand public. Tout cet espace n'appartient à rien sauf à moi. Je ne fais pas ce que j'ai à faire. Tant pis, j'aurais froid demain et j'aurais faim demain. Je ne fais pas de bruit. Pas de bruit du tout et je n'ai ni froid ni faim ni sommeil.

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Belle du soir

""Silence: langage",

écrit le poète savant.
Je poursuivais en me levant
Le chapitre de son délire
Il y faut la lenteur de lire
Et la constance d’être seul
Non pas drapé d’un blanc linceul
Mais inquiet de poésie
Et d’insondable fantaisie.

Le jour déroule un fabuleux
Tissu de songes et de vœux
Mes archaïsmes sont sincères
Et mes tristesses point amères:

Je continue de découvrir
Le pays dont je vais partir
Le sol et la langue connue

La fleur des champs par moi tenue."

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Le Viol du fossé




Photos Jonathan Burteaux.

Belle de nuit

"J'ai un tabou, j'avoue."

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Avec des rires qui éclatent aux quatre coins de l'espérance

Le problème, avec ce métier, c'est que, quand tu l'exerces, tu fais ce que tu as à faire, tu le fais très bien alors les gens sont contents, mais quand tu t'arrêtes de travailler, alors tu vas voir ce que les font autres et, là, tu t'aperçois qu'ils le font cent-mille fois mieux que toi... C'est la bonne nouvelle, en un sens ! Le spectacle intitulé Le Gros, la vache et le mainate est le plus beau que j'ai vu de ma vie. Toute la représentation, j'ai pensé demander à mes voisins de me pincer tellement je croyais rêver. Le théâtre s'ouvrait de partout. Je me tournais souvent vers eux qui semblaient dans le même état : sous drogue, émerveillé comme à Noël. Sur scène, mais pourquoi dire comme ça ?, "tout près du cœur" serait mieux dire : Pierre Vial, la diva Jean-Paul Muel, Bernard Menez et les autres : formidables, ils sont six, Lucas..., l'auteur... Jean-Paul, ce matin, soulignait qu'il fallait des facultés d'enfant pour voir ce spectacle. Je suis content de constater qu'à l'âge vénérable de trente-six ans et demie (n'est-ce pas ?), j'ai cette capacité encore intacte d'être le meilleur public au théâtre. Quelle expérience ! Tout cet espace qui n'appartient à rien est à moi !

L’Opinion

Tout le monde est sympathique, finalement. Au gré du montage et du sondage. Je regarde le zapping du "Figaro" : Dominique de Villepin est excessif, Eric Besson est émouvant, Christine Boutin me touche, François Hollande dit le contraire de Martine Aubry et ne passe pas la rampe (vice versa), Jean-Marie Le Pen me fait rire quand il dit "Si j’étais UMP, on dirait qu’c’est un dérapage... Moi, j'dérape plus depuis longtemps... J'suis hors piste depuis longtemps... J'suis en express."

Le Mot



Bernard Gabay

Belle du soir me citant, etc.

"Je continue de lire Le Roman de la rose à l’écran de mon ordinateur. C’est une transcription complète en ancien français. J’y suis venu à cause de ce conte que j’ai fabriqué il y a deux jours. Yves-Noël avait dû écrire à propos d’une rose dans son blog, et cette idée étonnante de tailler un costume dans une nappe aux motifs floraux. Encore aujourd’hui, la lecture du portrait du dieu Amour, vêtu d’une robe couverte de fleurs, oiseaux, lionceaux, léopards:

"Le dieu d'Amours cil qui départ
Amourettes a sa devise
C'est cil qui les amans attise
Et qui abbat l'orgueil des braves
Et fait des grans seigneurs esclaves
Qui fait servir royne et princesse
Et repentir, nonne et abbesse.
Ce dieu d'Amours de sa facon
Ne ressembloit point ung garson
Ains fut sa beaulté a priser
Mais de sa robe deviser
Crains grandement qu'enpesché soye
Il n'avoit pas robe de soye
Mais estoit faicte de fleurettes
Tres bien par fines amourettes
A losenges et a oyseaux
Et a beaulx petis leonceaux
A aultres bestes et lyepardz
Sa robe estoit de toutes pars
Bien faicte et couverte de fleurs
Par diversité de couleurs
Fleurs la estoient de maintes guises
Bien ordonnées par divises
Aucune fleur en esté n'est
Qui n'y fust ne fleur de genest
Ne violette ne parvenche
Jaune soit inde, rouge, ou blanche
Par lieux estoient entremeslées
Fueilles de roses grandz et lées
Au chief estoit ung chapellet
De roses bel et nettelet
Les rossignolz autour chantoient
Qui doulcement se délectoient
Il estoit tout couvert d'oyseaulx
Reluysans tresplaisans et beaulx
De mauvis aussi de mésange
Si qu'il ressembloit a ung ange
Descendant droictement du ciel
Amour avoit ung jouvencel
Aupres de luy tout a delé
Qui Doulx Regard fut appellé.
Ce beau bachelier regardoit
Les oyseaux et aussi gardoit
Au dieu d'Amours deux arcz turquoys
Dont l'ung d'iceulx estoit de boys
Tout cornu et mal aplané
Remply de neudz et mal tourné
Et estoit dessoubz et desseuré
Comme je vis plus noir que meure.""

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N'eussions-nous pas été à la veille d'un départ...

Dearest,

J'ai lu ton blog hier soir avant de m'endormir, après une douce soirée avec mes amis que tu as rencontrés à Avignon, tu sais ceux de "Ils sont beaux, tes amis". Beaux certes, mais aussi désespérés d'apprendre qu'ils ne pourraient rien voir de toi prochainement à Paris (à moins que je ne me sois trompée à cause de ma maladie de la Vache Folle que j'ai attrapée en mangeant dans des cantines ignobles lors du fameux séjour en Angleterre en 1987-88-89). "Quoi ! Rien au Festival d'Automne ?", a dit Christophe. Le blog m'a bien sûr beaucoup ému, mille choses, peut-être au plus haut les mirabelles... Que tes photos sont belles. Dis-moi, je voulais te dire que le costume en nappe à fleurs n'était pas du tout une parole en l'air. N'eussions-nous pas été à la veille d'un départ et n'aurais-je pas craint pour mon pauvre dos de passer un après-midi devant une machine à coudre, je l'aurais fait, vite fait bien fait, comme dit ma mère, justement. Ce n'est que partie remise. Dis-donc, tu ne voudrais pas spécifier que ce sont les enfants de l'actrice qui trouvent ça nul le spectacle avec Bibi la truie et celui de Boris Charmatz, je crains que ne se répande une rumeur que je trouverais vraiment injuste... (Les mêmes enfants ont trouvé nul aussi Rien n'est beau... et La Cerisaie). Je voulais te demander, sinon, comment Felix parle-t-il le français, je n'ai parlé qu'allemand avec lui... et est-il à Paris début septembre ?
Je t'embrasse, my dear,
J






T'es gentille !
Oui, je suis nul avec les grands de ce monde... Encore hier, on m'a gentiment présenté à Jean-Michel Ribes et ensuite la personne qui m'a présenté est venu me revoir dans la soirée pour me dire : "Tu semblais nerveux..." Je sais pas y faire, nom de Dieu, ça m'énerve ! (Je suis allé m'excuser quand même auprès de Jean-Michel Ribes.)
Non, on va pas dénoncer tes enfants (j'y avais pensé, mais ils ne me diraient jamais plus rien sinon). Citation anonyme, c'est très bien comme statut (le meilleur). "Tata Simone", dans les commentaires, c'est Thomas Gonzalez à qui j'avais raconté l'anecdote dans l'après-midi et qui adore La Danseuse malade (d'où son intervention familiale).
Felix est plein d'enthousiasme pour le français (il prétendait, par exemple, qu'il comprenait tout ce que je disais dans mes notes générales à tous les acteurs - mais, lui, je préférais lui parler en anglais).
Voici son mail si tu ne l'as pas : felix_m_ott@web.de
Il est aussi bien joignable par Facebook.

Love

Yvno

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Yves-Noël fait pipi


Photo Robin Causse.

Jonathan Burteaux




Arcs et flèches

Pensées vosgiennes, du théâtre du Peuple, en bois, qui s'ouvre sur la nature... Mais la nature ne va pas, pour moi, jusqu'à coucher avec tous ces petits pds qui m'entourent... Y a que toi, dans le genre, qui voulait bien coucher avec moi... D'où pensée naturelle Yvno






Pensées du jardin du plaisir, ds le roman 2 la rose (ma lecture du moment). Le dieu amour est joli, porte une robe ravissante, et un jouvencel l'accompagne, qui lui tient arcs et flèches. Ces deux-là... Bisous!

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Belle du soir

"Ce que tu ne vois pas, vers tes yeux me ramène
Et tout ce que je vois, je le vois ton domaine"

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Belles du soir du "Journal du Dimanche"

"On dit que je suis très mur pour mon âge. Mais la maturité, c'est aussi aborder la vie avec le regard d'un enfant."



"Scorcese voulait que le film fasse passer l'idée que la jeunesse est faite d'une confiance absolue."



"Les fidèles sont comme tout le monde : quand ils ne savent pas, ils ont peur de l'étranger. Mais quand on les éclaire, ils essaye de faire quelque chose."

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Tout le peuple voit les voix

Belle du soir



"Si la poésie est chaque fois un recommencement de la poésie, un poème est un recommencement du sujet pour tout sujet. Il ne se fait pas dans le signe, pas plus dans le son que dans le sens, ni écart ni compensation du signe, mais dans cette matière que le signe n’a jamais su comprendre, et qui échappe à son pouvoir. Parce que ce qui transforme les mots se passe entre les mots. Le poème se fait dans le silence du signe, qui est le langage du corps, le corps dans le langage. Corps individuel-social.

C’est pourquoi le poème fait entendre, dans le bruit du monde et du mondain, le silence du sujet. C’est sa fragilité et sa force. Il est l’allégorie de ce que le signe ne pourra jamais dire. De ce qu’on n’entend pas, qui est plus important que ce qu’on entend. Ce qu’est le rythme. Où une pause, qui est du silence, peut compter plus que les mots. En quoi, loin de s’opposer au langage ordinaire, le poème en est la représentation la plus visible. C’est par lui que, comme dans Exode (XX, 18), "tout le peuple voit les voix"."

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Beau garçon

Kate Moran August 29, 2010 at 7:53pm
Subject: toujours à Brooklyn
Je pense à toi. Je suis très contente pour ton success sublime à Avignon. Evidement, moi, je sais que tu es incroyablement fort comme artiste et comme beau garçon.
Et c'est quoi la prochaine étape ?
Je rentre à Paris le 18 sept. Le champagne promis ?
Bigbigbig kisses, my eternal splendeur.

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