Saturday, May 23, 2015

L a Promenade parmi nous


« Whitman finalement, comme de ce côté-ci du monde Charles Baudelaire, invente un nouveau principe d’accumulation : la promenade parmi nous. Ce n’est pas le même réel bien sûr chez l’un et l’autre. Baudelaire est un poète encore vertical: il doit se défaire du vieux monde, il reste hanté par ce qui est indication de quintessence et de volatilité : parfums, odeurs, chevelures, nuages, quelque chose se promet dans cette indécision céleste, dans cette silhouette diffuse ; il erre souvent en direction de cette promesse, il cherche souvent des trouées vers en haut ou parfois vers en bas afin d’exister dans diverses autres dimensions hypothétiques. Rarement il arpente les rues comme déjà arrivé, mais il le fait de plus en plus avec l’âge, de plus en plus il est ensemble. Whitman, au contraire, d’où ma proximité à lui, est un poète horizontal : il n’y a rien au-delà de ce qui est, tout le sens est à nos pieds, dans l’herbe foulée. Seulement, il faut aller voir plus loin, encore plus loin, car au bout de ces chemins-ci, il y aura sûrement d’autres chemins, et forcément d’autres visages, d’autres oiseaux, d’autres prénoms. »

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A ntonio


« Après la mort de Michel-Ange, on trouva dans son atelier un morceau de papier où, avec l’écriture de sa vieillesse, il avait rédigé un mot destiné à son apprenti : « Dessine, Antonio, dessine, Antonio, dessine et ne perds pas de temps. »

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C elui qui va mourir


« Je est le personnage de ces textes. Il est celui qui va mourir ; et aussi, il désire et attend la beauté. Il est probable que je puisse être presque n'importe qui, ou au moins beaucoup de monde.

Publier semble accréditer l'idée que c'est important qu'on existe, soi — alors que dieu sait. A la fin, on se retrouve la bouche entrouverte et les yeux qui bavent. »

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