Tuesday, October 18, 2016

« Mais les nuages et les danseurs ne vivent pas beaucoup. »

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26 novembre, 20h30
Quelques pages et puis au lit !
Cette saison, je donne un travail sur A la Recherche du temps perdu, de Marcel Proust, qui a commencé en octobre à Marseille, qui passera par Nanterre, puis, en troisième, ici, à Lyon, Au salon. Puis Armentières en janvier avant les Bouffes du Nord, à Paris, en février, et la Condition des soies, cet été, au festival d’Avignon. Et puis j’aimerais que ce travail me poursuive pendant des années… Une chose immense. Ce n’est pas que ce soit « difficile », Marcel Proust, ce n’est pas si difficile, d’abord, non, mais c’est immense par le cœur. Il a embrassé toute la culture, il a embrassé toute l’humanité (occidentales), il a remercié pour ça, il a tenté d’atteindre l’universel, il a tout fait pour cela et il a pu… « Oh, chère Céleste, j’ai une grande nouvelle à vous apprendre, quelque chose d’immense, quelque chose de tellement bien : j’ai mis le mot « fin », je peux mourir maintenant. » Nous qui sommes ensemble et vivants, nous recommencerons... Vous savez, un acteur ne peut pas travailler seul. Ça ne sert pas à grand chose qu’il s’entraîne dans sa chambre où je ne sais où, ce n’est pas comme cela que cela fonctionne. Il ne travaille pas seul. Le théâtre est exactement le contraire de la solitude. L’auteur, l’acteur et le spectateur forment un seul être vivant, c’est cela le théâtre, partageant la même vie intérieure dans une grande liberté de l’imagination, a dit un maître qui m’a formé. C’est donc dans le « happy few » Au salon que nous nous réunirons, un endroit très-privé, très-lyonnais, secret, que j’aime beaucoup, 
Yves-Noël Genod

Jauge strictement limitée à trente personnes, prix : vingt-cinq euros
Générale la veille à la même heure (gratuité)

Yves-Noël Genod ne se présente lui-même que comme un « distributeur » de poésie et de lumière. Un «  Dispariteur » (nom de son association). Pour certains il s’agirait d’un « théâtre de l’invitation », d’un « théâtre chorégraphié ». C’est en tout cas un théâtre qui veut faire de la place. Créateur de chimères, d’inconnu, d’irréel… il a pourtant le sentiment de n’inventer jamais aucun spectacle qui n’existe déjà. Il fait passer le furet : « Passé par ici, il repassera par là… » La révolution, c’est la redistribution des richesses. Ce comédien — donc ce menteur — prétend s’effacer derrière une œuvre qu’il désire n’être que trace infime, mais dans l’optique pascalienne : « Nul ne meurt si pauvre qu’il ne laisse quelque chose ». 

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