Tuesday, May 14, 2019

L e Récit de Pierre Courcelle


Il fallait d'abord traduire le poème de Guillaume d'Aquitaine en français, puis en anglais. C'était pour les besoins d'un spectacle dont j'ignorais tout. Seul ce poème importait.
Pour le français, je proposai:
Ferai un vers d'absolument rien.
C'est ce premier vers qui concentrait toutes les attentions. Certains traducteurs préféraient « un vers de pur néant »  ou «  de pur rien »  comme dans cette version oulipienne.
Pour l'anglais, je proposai une traduction à la manière d'Emily Dickinson:
Will do a Verse out of absolutely Nothing—
Won't deal with Me nor Other People—
Won't deal with Love nor Youth—
Nor anything else—
I found it sleeping—
On my Horse—
Out of what did I make those Verses—I do not know—
I will transmit Them to the One—
Who will transmit Them to One Another—
Over there—towards Anjou—
So that He can send me from his Case—
The Counter-Key—
Ici, c'est la contre-clé qui faisait rêver. 
Contraclau dans l'original.
(Chez Elle, les capitales sont l'attention médusée, l'admiration et l'effroi devant la chose ainsi nommée, si étrangement nommée, et tellement plus étrange encore dans cette épopée du rien qu'est un poème de la main d'Emily.)
Nous en resterions là.
Comme une consolation.

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