Sunday, February 07, 2021

« Je suis immensément peuplé. »


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« Et chacun voit intuitivement ce vers quoi on ne veut pas que notre société aille, c’est-à-dire un monde que, dans mon conte, je décris comme un monde d’aéroports interminables, d’aéroports infinis qui représente l’enfer des temps moderne, l’Enfer de Dante actualisé à notre monde aseptisé (mais enfin ça pourrait être n’importe quel centre commercial), c’est-à-dire un univers dans lequel on est plongé dans des sollicitations permanentes, dans lequel nos désirs sont à la fois suscités et satisfaits de manière quasiment immédiate. On peut regarder tous les films comme veut à toute heure du jour et de la nuit, à tout moment, et on pouvait un peu avant ce virus voyager à peu près partout aussi pour pas grand chose — et je me dis : c’est au fond une mauvaise définition de la liberté. Ça définit la liberté   comme la multiplicité des possibles, disant, ben, les gens sont libres parce que les gens peuvent avoir accès à tout et, finalement, ça oublie une définition plus intérieure de la liberté qui demande et exige un travail sur soi pour développer une personnalité singulière — et je me demande, si, au contraire, cette forme, ce néolibéralisme n’empêche pas le développement de l’individu singulier et, au fond, je pense que Tocqueville aurait été tout à fait effrayé de voir les gens… de voir le côté moutonnier, routinier d’une société de consommation de masse, je pense qu’il aurait été… Lui, c’est un défenseur de l’individu libre et donc je ne pense pas que ça l’aurait satisfait uniquement parce que ça permet les échanges économiques. »

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 « On voit le monde tel qu'on l’éclaire. »


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L e dernier livre de Laurent Nunez


Très touché par votre « exercice de modestie », bravo ! Le carnet de voyage à la fin est sublime. Moi aussi, j’aime beaucoup Madrid… Tout le livre est très étrange (dans le bon sens de l’étrangeté), en tout cas, pour moi, précieux  (comme une marqueterie), du coup, ne ressemblant pas à ce que je connaissais… Maintenant je lis les poèmes — que j’avais laissés de côté, parce que, pour lire des poèmes, il faut du temps, il faut, vous le dites, je crois, glander, ne rien glander… Et c’est bien parce que ce livre n’aurait eu qu’un seul défaut, celui de se lire trop vite, mais pas grâce aux poèmes (qu’on ne peut lire vite, ça n’aurait aucun sens)

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Toucher le cœur des gens

Yves-Noël, je voudrais essayer de vous dire à quel point j'ai été bouleversée par les quelques w-e passés à danser au Carreau. Tenter de traduire cette liberté impensable, inespérée et cette douceur sans nom, seulement des caresses dans l'air.

Je voudrais me souvenir de tout, des échauffements de l'âme plutôt que des corps. Entrer en communion à ce moment là, c'était comme respirer le lait maternel : nourrissant jusqu'à l'ivresse. Re-boire les vers de Baudelaire qui se pâment dans l'onde, recevoir comme un boomerang l'autre fête au centre du vide de Roberto Juarroz, et même entendre les multiples visages, désaccordés, de Delon (qui remonte fissa dans mon estime amusée). Me souvenir encore du respect, profond, des balayeurs de la liberté. Il ne s'agit pas de prendre le pouvoir, mais de vivre pendant le voyage.

J'ai enregistré des morceaux de votre barre, à l'âme, donc. Je les garde bien au chaud, pour les jours perdus de solitude, qui ne manqueront pas de venir (on ne peut pas vivre dans les sommets sans appréhender la redescente). Quand une telle fulgurance nous traverse, on peut se sentir secouée comme une boule à neige et avoir besoin d'un temps de pause pour que les particules d'émotion retombent au sol. Mais en vrai, on se recompose autrement, plus riche, plus sensible et plus reliée aux cœurs des choses. 

Merci à vous.


Merci ! 

Je crains qu’on vive des temps difficiles…

On a eu de la chance d’avoir ce Carreau…

Il va nous falloir des forces pour s’inventer ce même présent dont on a besoin — à défaut du futur qui sera pire si j’en crois les journaux (aujourd’hui, par exemple) et du passé de la nostalgie…

Souhaitons-nous courage les uns les autres !

Yves-Noël

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Z one critique


Je regarde « En thérapie », mais je regarde surtout Kateb Reda, je ne comprends pas comment il fait, je le regarde comme un élément naturel, un animal, un paysage, un bout du monde vivant à laquelle j’appartiens aussi, son art est extrême, je le regarde comme un documentaire ; la profondeur de cette série, ce n’est que lui qui l’atteint, qui la rend invraisemblable, surnaturelle, évidente, mystère pur…

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