Wednesday, July 30, 2008

L'amoureuse

Ça fait trois jours que je te dis que j'ai envie de voir Trisha et, toi, t'as qu'une idée en tête, c'est de me filer des rencards merdiques, loin, chiants, pénibles, qui ne prennent aucun compte de "là où j'en suis" et qui n'ont que le but de t'auto-satisfaire.
Ça fait plusieurs fois que je te dis que je suis à Paris pour voir des expos, des spectacles, et pour travailler. Mais t'en as rien à foutre, ce qui t'intéresse, c'est d'avoir une cruche collée à tes baskets quand t'as envie de les enfiler... Parce que monsieur est tellement buzzy buzzy dans son merdier de fuite...
Tu ne penses à l'autre que dans le fantasme au service de ta poésie merdique. Ton plaisir est tout a fait égoïste et si c'est cela que tu recherches, c'est très réussi, continue...
T'es même pas capable d'assurer des retrouvailles, à force d'être multiple, y a rien, nulle part. "Chuis dans l'potage..." Mon cul, ouais...
Tu peux même pas voir une expo avec moi... faut que t'y retournes plus tard, tout seul comme un con... Ça, c'est du savoir partager... c'est du savoir écouter... n'est-ce pas...
T'es qu'une brute mon pauv' Genod... mais tu bouffes comme un nourrisson qui aurait perdu son téton.
Pour septembre, je suis bien contente que tu partes à Los Angeles, j'aurai pas à me taper tes crises de chien battu au bord de l'eau. Tant pis pour toi. T'auras pas de cours pour apprendre à caresser les femmes.
Ça aurait pu être magnifique mais ça se pourrit dès qu'on est au coeur.
Comment peut-on parler d'amour... Je n'y vois qu'une triste illusion. Que c'est triste, bordel...
annn

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Photographie de Marc Domage. Oh, pas d'femme, pas d'cri (Thomas Scimeca).

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Attaché à un rêve

Attaché à un rêve






Gérard est naïf et voyage.
« Elle »
La grotte merveilleuse.
Ce qui nomme sans expliquer
Comment parler à Guillaume
Sans le froisser ?
Comment faire avec Thomas
– Pas Thomas l’acteur –
– Pas Thomas le psy –
Mais Thomas le fou…
Thomas l’acteur m’écoute.
Accordéon. Hélèna m’écoute
À sa manière. Anne est aliénée.
Mais appelle la police.
La police des disparitions.
Furieuse et vivante, à côté.






YNG, Paris, 30 juil8.

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La citation du jour

"Mais on ne peut pas à la fois avoir le ciel et être riche, dit Baudelaire."

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Photographies de Marc Domage. Oh, pas d'femme, pas d'cri (Thomas Scimeca).

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Mon carnet chez les nudistes

De : villovitch@wanadoo.fr
Objet : Mon carnet chez les nudistes
Date : 27 juillet 2008 02:03:23 HAEC
À : yvesnoelgenod@wanadoo.fr



Mon carnet chez les nudistes

Et qu’est-ce que je serais devenu, moi, tout seul dans le train, si tu l’avais raté ? Et sans billet, en plus ! Me refais pas ça, jamais, j’ai eu trop peur. Comment tu t’y es prise ? Tu es partie en retard ? Quoi ? C’est moi qui me fais engueuler, maintenant ? Ah non, alors ! J’ai déjà tellement de soucis avec Marie-Thérèse qui ne veut pas me payer ce qu’elle me doit ! Si, elle m’en a payé un peu, quand même, mais elle fait des histoires pour payer le reste alors que c’était convenu, cette bonne femme me tuera, je ne veux plus jamais travailler avec elle, et mes mails que je ne peux plus ouvrir, toutes mes adresses perdues, les gens à qui j’envoyais les annonces pour mes spectacles et tout. Non, internet, ça va, je l’ai, mais je peux plus envoyer ni recevoir de mails, enfin si, en passant par internet, justement, mais ça me prend un temps fou, j’aurais dû tout enregistrer, t’as pas une idée de qui pourrait me réparer ça ? C’est pas possible, si je ne retrouve pas mes adresses très vite, je suis mort, professionnellement. Et tu t’endors sur moi, en plus ?

Attends, j’ai perdu mon portefeuille, fais voir, je crois qu’il est tombé là, écarte un peu les jambes, oui, comme ça, non, encore un peu, oui, encore un peu plus. Oh la la, qu’est-ce que c’est profond, t’as pas honte ? Rigole pas si fort, tout le monde te regarde. C’est-ce que tu veux ? Tu veux que tout le monde dans le wagon sache que t’es une cochonne ?

Ecoute, là, je suis trop fatigué par tous mes soucis, j’ai passé la nuit sur le dos sans dormir, les yeux grands ouverts. Il faut que je m’allonge. Je t’aime bien, poupée, mais faut que je me trouve une banquette pour moi tout seul. Je dis pas que tu prends toute la place, mais je vais pas tenir le coup, sinon. Et la nuit d’avant, j’avais réussi à dormir trois heures, mais
uniquement parce que j’avais pris les gouttes que m’a donné Thomas. Pas Thomas l’acteur, idiote, Thomas mon psy. Il m’a dit d’en prendre cinq le soir avant de me coucher pendant les périodes de stress, mais avant-hier j’ai dû en prendre dix-huit pour arriver à dormir trois heures. Je les ai emportées, les gouttes, tu pourras essayer si tu veux. Mon psy dit qu’il n’y a pas d’accoutumance, c’est à base de plantes. Je sais pas comment ça s’appelle, il n’y a pas d’étiquette sur le flacon. Ecoute, tu me raconteras tes petites histoires plus tard, tu es mignonne mais là il faut que je m’allonge. Tu me réveilleras un peu avant Bordeaux ?

Oui, si tu veux, je te laisse le livre de David di Notta, tu peux le regarder un peu, mais seulement pendant que je dors. Il s’appelle Vous avez épousé un Casque Bleu. C’est pas ça, le titre ? Comment tu le sais ? C’est moi qui ai le livre dans mon sac. Tu crois que c’est « J’ai » ? Que c’est J’ai épousé un Casque Bleu ? Ah oui, tu as raison. Tu le savais ? Non ? Tu l’as deviné, comme ça ? T’es maline, toi.

Je vais boire un café et puis toi tu iras ensuite, d’accord ? Ou le contraire, si tu préfères. Parce que si on y va ensemble, il n’y aura plus personne pour surveiller les sacs et les ordinateurs. Tu sais à quelle heure il part, le bus, à Bordeaux ? Tu crois qu’on l’auras ? Parce que sinon, c’est le stop. Et le stop avec les valises à roulettes, on va se marrer. Tu crois qu’il va faire beau ? Parce que si il fait pas beau, on pourra pas se foutre à poil. Ce serait con d’aller dans un camp naturiste pour rester habillé. Tu vas pas faire d’histoires, hein ? Tu vas pas rester habillée ?

Qu’est-ce qu’elle a, ta valise, elle est cassée ? Ben oui, forcément, si t’achètes une valise pourrie. La mienne, c’est une Muji. Bon, ben je vais me renseigner, pour les horaires et pour acheter une autre valise.

Alors le bus c’est dans une demi-heure. Mais il faut qu’on t’achète une valise, parce que s’il faut marcher un peu, si Raphaël et sa copine, comment elle s’appelle ? Caroline ? Si on doit marcher pour les retrouver, avec ta valise pourrie ça va pas être possible. Tu crois que tu as le temps d’aller à la boutique que le mec de la gare m’a indiquée avant que le bus arrive ? Ou alors on va ensemble à la boutique et on essaie de rattraper le bus à un autre arrêt. Mais on risque de le rater. Et puis avec ta valise pourrie, on peut même pas aller jusqu’à la boutique. T’as raison, au camp naturiste on mettra tes affaires dans des sacs plastique et puis on balancera ta valise pourrie à la poubelle, voilà. Mais si on doit revenir en stop à Bordeaux, avec tes sacs plastique, ça va pas être possible.

C’était marrant, quand même, de rencontrer Alexia par hasard à la gare de Bordeaux. Mais t’as vu ? Quand tu as proposé qu’on passe la voir, elle a pas relevé, je crois pas qu’elle va nous inviter à dîner. C’est comme ça, à Bordeaux, on s’invite pas. Pourquoi il fait un aussi long tour, le bus ? On dirait qu’il fait trois fois le tour de Bordeaux avant de quitter la ville, j’en peux plus. Regarde bien par la fenêtre si on ne nous vole pas nos sacs. J’ai mon ordi avec tout mon travail dedans, enfin tout sauf les milliers d’adresses e-mail que j’ai perdues et que je ne retrouverai jamais.

Ah, regarde ! Ils sont là, Raphaël et Caroline. Ils sont mignons, hein ? Tu crois qu’on va les voir à poil ? Il a pas l’air de faire très beau. Tu crois que ça va s’arranger ? Tu as regardé la météo ?

C’est chiant, cette idée de passer au supermarché avant d’aller au camp naturiste. On perd du temps et du temps, on n’en a pas beaucoup. Je suis sûr qu’il y a un magasin, là-bas. On s’en fout, de payer plus cher, c’est les vacances. Non, je ne sais pas si on peut faire les courses à poil, au camp naturiste. Ça dépend. Ça te ferait marrer, hein, de faire les courses à poil ? Ben c’est pas ça, le naturisme. C’est pas pour se marrer, c’est juste la nature. T’as pas compris, hein ? Mais tu vas pas te marrer, au moins, en regardant les gens ? Tu vas pas me faire honte ?

Bon, qu’est-ce qu’on achète ? J’ai pas faim, j’ai envie de rien. Tu veux du lait de soja ? Des yaourts ? Non, t’en manges pas. Bon, on va en prendre pour moi. Et des cannelés, tiens. Et puis des bananes, des œufs, des compotes, des nouilles et puis ça ira. Du sel, y aura forcément. De toute manière, moi je cuisine sans sel. Ils ont publié une étude qui dit que le sel, ça rend malade. Et puis on va pas passer notre temps à bouffer, on va se baigner, on va se balader, on va baiser. T’as intérêt à être gentille, hein ? Et puis on mangera des huîtres. Tu crois qu’elles sont bonnes à cette époque de l’année ? Raphaël m’a parlé d’un bon restaurant sur le Bassin mais je ne sais pas si il sera ouvert.

Ah, y a des valises. Elles ont l’air aussi pourries que la tienne. Tu peux en prendre une, si tu veux, mais elle va pas durer longtemps. Laquelle tu prends ? La moins chère ? Elle va se péter tout de suite. C’est juste pour ce voyage, alors ? C’est comme tu veux, si tu préfères t’acheter une nouvelle valise pourrie à chaque fois que tu pars en voyage. En tout cas, c’est toi qui la payes.

C’est quoi, ça ? Tu veux quand même pas acheter douze rouleaux de papier cul ? Il doit y en avoir dans le chalet. Ou alors on en piquera quelque part. Va reposer ça tout de suite. Je n’ai jamais acheté de papier cul de ma vie. Je ne veux pas de ça dans mon chariot. Il ne faut pas que Raphaël et Caroline nous voient avec ça. Au moins, cache le sous les autres trucs. C’est moi qui paye ? Encore ?

Bon, il est pas génial, ce chalet, mais ça ira. La terrasse, c’est pas mal. Tu crois qu’il y aura du soleil, de temps en temps ? C’est quand même dommage de l’avoir peint de cette couleur. Je sais pas ce qui leur a pris avec les couleurs. Déjà que les chalets sont pas géniaux, avec ces couleurs c’est carrément n’importe quoi. Ce groupe de baraques toutes bleues, là, ça fait village des Schtroumpfs. Ça nous aidera à retrouver notre chemin, remarque. Après le village des Schtroumpfs, tu tournes à droite. Bon, je vais faire un tour à la mer, tu viens avec moi ma petite chérie ? C’est dommage, avec cette histoire de supermarché, il est trop tard pour se foutre à poil. Tu crois qu’il va faire beau ?

T’as vu les gens dans le chalet d’à côté ? On dirait des nounours. C’est deux gros bonshommes avec une grosse bonne femme. Tu crois qu’elle se les fait tous les deux ? Tu crois qu’ils font ça à trois ? Même si il y en a un qui est le frère de l’autre, ça empêche pas.

Tu préfères quelle chambre ? Dans celle du bas, le matelas est meilleur. Tu préfères celle du haut ? Bon, alors je nous monte le matelas de la chambre du bas. Voilà. T’es contente mon amour ? Viens me montrer un peu comme t’es contente. Voilà, c’est bien. Gentille.

Je comprends pas, on a passé des heures dans ce supermarché et on n’a presque rien acheté. On a déjà tout bouffé en un seul repas. Raphaël et Caroline, je sais pas comment ils ont fait, ils ont acheté dix fois plus de trucs que nous, on aurait dû faire pareil, tant qu’à y passer des heures. Tu crois qu’ils sont en train de baiser, Raphaël et Caroline ? On pourrait passer à leur chalet, l’air de rien. On frappe pas à la porte, on est au camp naturiste, on fait pas de manières. Il te plait Raphaël ? Je sais pas
s’ils voudraient de nous, ils sont quand même beaucoup plus jeunes. Elle est pas mal, Caroline, mais elle est super sérieuse, non ? Ils sont sérieux, à notre époque, les jeunes. Il est vachement mieux que le nôtre, leur chalet. Ils auraient pu nous faire un meilleur prix. Vingt pour cent de réduction, hors saison, c’est pas grand chose.

Ça te plait, alors David Di Nota ? Non ? Pourtant, c’est vraiment bien. Celui là, je sais pas, je l’ai pas encore lu. Il est vraiment très fort, David Di Nota, on ne sait pas si ce qu’il écrit est vrai ou si c’est complètement inventé. Il est capable de voir, je me souviens qu’il était capable de voir l’humour chez Freud et chez Kafka. David Di Nota, je l’ai connu au cours de danse classique, chez Wayne Byars. J’étais vraiment emballé par ce qu’il écrivait. Lui, il est venu voir mes spectacles et il a vraiment été emballé lui aussi. David Di Nota, il dit que le pire est au centre de l’art et je suis d’accord avec lui.

T’as pas trop chaud avec ton pull ? Et tu vas pas l’enlever, ton pantalon ? Tu vas rester toute la journée toute habillée, comme ça ? C’est marrant la cicatrice que tu as sur le ventre. On dirait une fermeture éclair. Ça va pas du tout, tes lunettes. Elles te donnent vingt ans de plus. Pour les lunettes, à partir d’un certain âge, il faut avoir le modèle de cette année, c’est obligé. Moi j’ai les mêmes que Sarkozy.

Il fait beau, hein ? J’ai envie d’appeler tout le monde à Paris pour leur dire qu’on est tout nu. J’adore le naturisme. C’est vraiment ce que je préfère.

Ça s’écrit comment, doigt ?

Allô, Yvonnick, devine où j’ai mon doigt en ce moment ? Là, on est au village naturiste, c’est super sexy.

Non, madame, je ne vois pas ce qu’il y a de dégueulasse à s’asseoir cul nu sur une selle de vélo. Si ça te fait mal aux fesses, tu fais comme le monsieur, là, tu mets une serviette sur la selle. Tu voudrais pas qu’il te prête son vélo ? Tu voudrais pas t’asseoir sur la selle où il a posé son cul ? Tu crois qu’il y aurait des traces ? Tu as de ces idées ! C’est toi qui es dégueulasse.

Et un jour, David Di Nota m’a dit qu’il avait l’impression qu’il y avait quelque chose de amoureux dans notre relation. Un sous-entendu amoureux, et que lui il ne voulait pas de ça. Moi, je tombais des nues. Ça faisait deux ans qu’on était amis. Alors je lui ai envoyé un mail où je lui disais que de toute manière, il n’était vraiment pas mon type. Je crois que ça l’a super vexé. Je crois que c’est ça qui a mis fin à notre amitié.

Elle est belle, cette piscine, c’est la plus belle que j’aie jamais vue. Il te plait pas, lui ? Il est beau, non ? Mais arrête, le regarde pas comme ça, de la tête aux pieds. Ici, on ne regarde pas la bite des messieurs, c’est pas poli. Hé toi ! Tu me parles gentiment, sinon je te dénonce comme mateuse.

T’as écouté ce qu’ils disaient à l’assemblée générale des propriétaires de chalets ? Ils parlaient des piercings, tout ça. La plupart des gens étaient contre. Ils ont dit que les piercings sur les seins ou le sexe ne sont pas tolérés à la piscine. C’est des vieux, les propriétaires, c’est pour ça. A Euronat, je crois qu’ils sont plus permissifs. Et c’est quoi, déjà, le bout de phrase que tu as écouté à propos des accessoires sexuels, des gadgets en vente à la boutique et tout ça ? Ah oui. « Certaines personnes trouveront toujours le moyen de… » Elle est bien, celle là. Je la note aussi dans mon carnet. On va écrire un bouquin trash à deux, POL va tout de suite nous signer un contrat, ce sera bien pire que Dennis Cooper. T’as vraiment pas entendu la suite ? Tu crois qu’elle pensait à quoi, la dame qui disait ça ? A des courgettes ? C’est vrai qu’on peut pas s’empêcher d’y penser, je te l’accorde, avec les gens à poil au rayon des légumes.

A Euronat, j’y suis allé avec mon ex, Anne. C’était tellement bien qu’on a pleuré en partant. C’était pas bien tout le temps, on s’est pas mal engueulés sous la tente, des fois c’était affreux. Mais on a quand même pleuré en partant. Tu viendras à Euronat avec moi ? Euronat, comme centre naturiste, c’est bien, c’est immense, tout ce monde sur la plage c’est comme si toute la civilisation était là. Ils sont tous beaux, les gens, même les vieux, même les moches. Enfin peut-être pas celui là, quand même.

T’as vu la famille à côté de nous ? La mère, les trois ados et le père, beau, très beau, qui semble beau. Et il est encore amoureux de sa femme après vingt ans de mariage.

J’aime bien l’Île de Ré, mais je préfère le naturisme.

Les hommes ont beau porter des bijoux, ce sont les femmes qui ont des seins.

Tu préférerais être mariée à un éléphant ou à une musaraigne ?

Je ne te fais plus rire comme avant. Tu en as marre de moi ? Ce qui te fais encore rire, c’est quand je t’imite en train de taper comme une dingue sur ton ordinateur de toutes tes forces avec deux doigts.

T’as pas pris de crème solaire ? Alors le seul truc à ne pas oublier, c’était la crème. La mienne est finie, tiens, je te donne la dernière goutte, sinon tu vas encore avoir le nez tout rouge. Et puis tu vas aller en acheter à la boutique, d’accord ?

Tu vas prendre une entrée et un plat ou seulement un plat ? Tu n’as qu’à prendre seulement une entrée et puis je te donnerai un peu de mon plat. Et puis pour le dessert, on rentrera manger des compotes au chalet.

Au début, quand je jouais avec Claude Régy, on allait tout le temps au restaurant après le spectacle. Moi j’avais pas l’habitude. J’avais passé des mois tout seul dans ma chambre de bonne. Il me demandait si je voulais un dessert et je répondais oh non, c’est pas la peine, j’ai des yaourts chez moi.

Le premier mai, c’est l’anniversaire de Claude Régy, faut que je l’appelle. Il déteste ça, qu’on l’appelle pour son anniversaire, alors je l’appelle chaque année.

Il y a un numéro de téléphone que je connais par cœur, c’est celui de Claude Régy. Un seul numéro. Je n’en connais pas d’autre. Je ne l’ai même pas dans mon répertoire.

T’aurais pas dû me laisser tout seul au restaurant. Je me suis fait draguer par un mec. S’il y a une nouvelle assemblée générale, je dirai que j’ai été harcelé par un homosexuel.

Et puis j’ai eu Marlène au téléphone. Elle prépare une performance. Tu connais, toi, un personnage qui s’appelle Mario ou Supermario, un truc comme ça ? Ben non, je regrette, il est pas si connu que ça, la preuve, j’en avais jamais entendu parler. Tu peux fermer le robinet de la cuisine qui goutte, s’il te plait ?

T’arrêtes pas de râler. Tu râles quand je viens à côté de toi parce que je t’empêche de dormir et puis tu râles quand je vais ailleurs, tu dis que je te délaisse.

Arrête de jouer les mégères. Boudin ! Légume ! Spice girl !

Tu as mangé un dessert, finalement ? Non, moi non plus. Je n’en avais pas envie. Et si je mangeais un cannelé ? Tu veux un cannelé ? Ça va pas être trop lourd, avant de se coucher ? Ou alors seulement la moitié. Tu veux la moitié d’un cannelé avec moi ? Et puis non, on n’en prend pas.

Tu sais ce que j’ai fait ? J’ai rappelé Claude Régy et je lui ai souhaité bon anniversaire une deuxième fois. Il a un peu paniqué. Il est né en 23, quand même. Il m’a dit qu’il avait signé une convention pour trois spectacles. Moi, j’aimerais bien arrêter maintenant. Je ne ferais que des reprises des spectacles que j’ai déjà fait. Beckett, à un moment, il a arrêté. Il sortait juste un truc de temps en temps. Soubresauts.

Barbet Schroeder, devant les producteurs d’Hollywood, il a sorti sa petite tronçonneuse et il leur a dit je vous préviens, je me suis anesthésié. Si vous ne me faites pas un chèque, je me coupe le doigt. Après, Barbet Schroeder, il est devenu homosexuel et je me souviens que Bulle pleurait, elle était triste de ne plus être avec lui.

Tu sais, il paraît qu’Isabelle Huppert a pleuré parce qu’elle n’a pas eu le Molière cette année. Ils l’ont donné à l’autre, Valérie Bonneton, celle qui joue aussi dans Le dieu du carnage. Isabelle Huppert, elle pleure tout le temps. C’est Régy qui me l’a dit.

Une fois, Marguerite Duras, à la cinémathèque, pour sa rétrospective, elle était fâchée contre Yann Andréa. Moi j’étais là, j’avais vingt ans, elle s’est retourné vers moi et elle m’a demandé : t’as une bagnole ?

Hier, sur la plage, la mer était déchaînée. C’était sublime. Proust. Et Mallarmé, aussi. Mallarmé, ce qu’il a fait de mieux, c’est « La dernière mode ». Tu connais pas ? Il faut que tu lises ça, tu vas adorer, c’est comme le magazine « Elle ».

T’aimes pas les couchers de soleil ? Tu sais que Mallarmé a écrit ses plus belles pages sur les couchers de soleil, au moins ? C’est vraiment ce qu’il a écrit de plus beau. A part « La dernière mode », bien sûr.

Quand j’étais petit, la mer, c’était pas si grand. Quand tu es arrivée, de loin, je ne te reconnaissais pas. Tu étais tellement jolie que j’ai cru que ce n’était pas toi.

Elles sont pas si moches, tes lunettes, en fait.

Tant que les culs rentrent dans les jeans, on est jeune.

Ecoute ce qu’ils disent à la météo : les nuages sans conséquence qui circulent offrent au soleil de larges espaces d’expression. C’est trop beau, je te le redis. Les nuages sans conséquence qui circulent offrent au soleil de larges espaces d’expression. Dis que c’est beau sinon je le répète encore. Et pour demain, ce sera : un temps de presque été. Non, un peu d’été, c’est le terme exact. Et samedi : journée de soleil. C’est dommage qu’on doive justement partir.

C’est pas vrai, que tu veux inviter les nounours à boire l’apéro ? On n’a plus que deux jours, tu sais ?

J’ai paniqué, je n’arrivais plus à rejoindre la plage. Je dérivais et je paniquais. Je n’avais pas tellement peur de me noyer, en fait, j’avais peur de paniquer. Je voyais des gens sur la plage et je me demandais si j’allais les appeler ou non. J’avais peur de souffrir. Non, je n’ai pas du tout pensé à toi. Cette salade de tomates, tu l’as mise exprès au soleil pour qu’elle soit bien faisandée ? Je repensais à un oncle qui a failli se noyer comme ça. Et ces mouches, là, qu’est-ce qu’elles ont à me tourner autour ? Je suis mort ou quoi ? J’essayais de retourner d’où j’étais parti, et puis à un moment j’ai renoncer à retrouver les affaires que j’avais laissées sur la plage. Je voulais bien dériver dans n’importe quelle direction du moment que j’arrive à rejoindre la côte.

Mais comment tu racontes ? C’est pas du tout comme ça que j’ai failli me noyer ! Tu parles à qui ? A Sandra ? Passe-la moi ! Je vais lui dire que la première chose que tu m’as demandée quand je t’ai dit que j’avais failli me noyer, c’est si j’avais pensé à toi.

Je lui dis que j’ai failli me noyer et la première chose qu’elle me demande, c’est si j’ai pensé à elle !

Tu le trouves plus beau que moi, ce type ? Tu veux l’inviter chez nous ? Attends, je vais aller lui parler.

Bonjour, je suis metteur en scène. Je n’en ai pas sur moi, sinon je vous aurais donné une merveilleuse carte postale me représentant.

Et si tu continues, je vais dire au serveur que tu as dit qu’il ressemblait à un chien.

Raphaël et Caroline, ils ont dit qu’on était le couple primordial, ou quelque chose comme ça. Et aussi qu’on est invité à dîner dans leur chalet plus beau et plus confortable que le nôtre.

T’as vu le chien ? T’as vu le chien ? T’as vu le chien, avec tous ses poils devant les yeux et sa langue qui sort comme ça, regarde, regarde, regarde !

Ils font des combats de taureaux au Japon. C’est deux énormes taureaux avec des cornes et puis ils poussent, ils sont encouragés chacun par un petit coach qui crie ahé, ahi, ahé, ahi, ahéééé !

Dans la pièce de Rodrigo Garcia où il projetait sur grand écran un hamster en train de se débattre en direct dans un bocal rempli d’eau, j’ai pensé que si le hamster se noyait, je tuais Rodrigo Garcia.

Ce serait bien si ce soir, au dîner, tu pouvais dire cette phrase : j’ai épousé un zoophile.

Je croyais pas que tu le dirais. Raphaël et Caroline n’ont fait aucun commentaire, remarque. La prochaine fois, tu pourrais ajouter : d’ailleurs je n’en suis pas mécontente, car il adore ma chatte. Et si tu dis que je bouffe du pain dans les pissottières, je dis que tu lèches des chattes de gamines prépubères. Comment tu écris prépubère ?

Et comment tu écris coprophage ?

J’ai vu que tu avais écrit le nom d’Yvonnick dans ton carnet. Tu es obsédée, hein ? Je vois très bien ce que tu fais. Tu écris tes histoires érotiques pour TF1 et tu imagines Yvonnick dans le rôle de Rodolf, Yvonnick dans le rôle de Jason, Yvonnick dans le rôle du coursier. Tu imagines Yvonnick dans tous les rôles et ça t’excite. Ben Yvonnick, pour toi, c’est pas la peine d’y compter, je lui ai interdit de te toucher.

Yvonnick, son nom c’est Muller. Yvonnick Muller, ça sonne mal, c’est pour ça que ça ne marche pas si bien que ça pour lui. Faut lui trouver un autre nom. Yvonnick Mamère, qu’est-ce que t’en penses ? C’est génial, non ? Je lui envoie toute suite l’idée. Et puis non, c’est trop con.

Il fait froid, maintenant. On gigote ? Pour aujourd’hui, fini le naturisme. J’ai froid, je crois que je suis en train de tomber malade.

Oh, rien, il n’y avait pas de lune, mais des étoiles et aussi une étoile filante.



Hélèna Villovitch, 26 juillet 2008

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Souvenir de Marseille


Paloma Kortsarz-Moin, Montaine Chevalier, Viviana Moin.

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« Objets perdus »

« Objets perdus »

C’qui casse tes g’noux, c’est nous. What rotten luck ! First things first. La fille qui n’attend qu’un signe depuis des années. Gare danger. Il a oublié la carafe d’eau. Chez Serge. Une espèce de petite chambre de bonne qui donne sur les champs. Traçabilité du sacré. J’ai fait ça avec les gouaches de Garance. Le bord de La Loire. Dormir au bord, pour la nuit, la nuit au bord de la Loire. Le bord. Dans les trous du bord de la Loire. CREUSE RUE. Marguerite salope. Y a des belles étoiles. Après que la grand-route asphaltée eut pris feu. Les voix pareillement partout légères et vides. Ma tante Maxime. La chaleur était comme une touche de couleur ajoutée à la brise. Renoir infaillible. Et tu veux faire quelque chose dans le champ, dans le bout, là ? – Si, dans l’fantasme, j’aimerais bien faire une espèce de bassin, mais c’est pas demain. C’est quoi l’amitié alors ? Ce s’rait vert et jaune comme ça ; moi, j’adore le jaune. Un art de tapette ? La vie plane. Los Angeles et la Côte Ouest. Du pain et du vin. La Loire, elle est toujours restée sauvage. Le bruit de respiration de l’otarie. Peau de tambour. Des pisses qui rayent le trottoir. À l’intérieur des chambres (fraîches) du vice. Vice de lecture, vice de fatigue, sans les femmes, homosexualité légère, éventuellement. Et encore, l’intérêt, c’est l’amitié, l’affectivité de l’amitié. Radieux, fleuri, étincelant. Comment on dit « amitié » en anglais ? « Friendship » ? – On dit « fuck », non ? Fuck story. L’homme matériel aspirait au bouquet de roses. Ô la tour d’ivoire des poètes… « Caprice d’Angélique », il s’appelle, le vin. C’est joli « Caprice d’Angélique », ça fait très cul, je trouve. Avec des yeux vert émeraude, un peu. Le chat du chapitre. Lourd – et faiblesse de l’attitude, de l’intelligence. Les filles brûlent. Rhododendrons, forsythias séchés, chrysanthèmes… hortensias séchées (je ne trouvais pas le mot) Simili peintures rupestres. De ta vie, de ma vie… Amitié douce et tendre… amour impossible et vague… double image… Quelque chose de l’intérieur de toi se défend d’être toi. Et l’essence, l’essentiel, c’est de traverser la pierre. Mélange des matières : zinc – ou fer-blanc – verre et cette fleur séchée, bois – et eau dans le verre, curieusement, comme gelée, légèrement ternie. Hélèna écrit sur moi, mais moi, pourrais-je écrire sur Hélèna ? Non, Hélèna, c’est Hélène et Hélène, elle-même, sans doute ma tante, la sœur de ma mère – et Thomas, c’est Thomas Scimeca, lui-même étant sans doute la déclinaison de Thomas Geelber, mon psy. Thomas, maintenant, Hélèna, Hélène – et Anne ? Anne, c’est Annabelle et Annabelle, c’est Je-anne. … On m’a vu dans le Vercors / Sauter à l’élastique / Voleur d’amphores … Qui a laissé la radio alors que je lis Sylvie de Gérard de Nerval ?… Faute de goût – Dieu sait si j’aime Bashung… Bashung, c’est Thomas, Thomas Scimeca dans Oh, pas d’femme, pas d’cri. Quelle est la maladie qui m’entourloupe de ses boucles ? Comme cette musique-fusain qui sort d’une des pièces indéfinissables ou du dehors, à droite et à gauche ou chez l’voisin – zinzin. D’un bateau s’échappe une cargaison. D’un bateau, sur le mur, penché, et qui prend feu… La rose et compagnie (à la place de « …m’a faussé compagnie… ») Le ventre vague, le ventre des roses. À cette heure, que fait-elle ? Le dôme des forêts. Les pommiers éclatent en fleurs comme des étoiles sur la terre. Un animal s’épancher… le cercle s’apaiser… Quelqu’un remue de la musique d’une chaîne à l’autre, sans doute. L’orage se prépare, la lumière s’assombrit, l'eau du ciel. Les roses d’un rouge cru soudain apparaissent, invisibles dans le soleil. Les portes et les fenêtres se préparent à battre. L’eau frémit. Les insectes sont perdus dans plus d’espace, plus d’immensité. La radio, intacte, gigote toujours, chevrettante, comme une vieille furie intacte, comme Jonathan Capdevielle à la Ménagerie de Verre. Les draps se détachent comme pris par le feu, s’enroulent. La maison événementielle. Dôme de la caresse. Des millionnaires philosophes (c’est dans Nerval). Ça s’passe dans l’espace. L’invention du grec. Les bougainvilliers, les fuchsias. CHEMIN DU MOULIN CASSE. Prédiction : l’orage toute la nuit. Bessé. CHEMIN DU BOIS BUSARD. La pierre et les labyrinthes de mousse. La pluie, c’est pareil partout. Pourquoi le monde est-il gluant ? Putride et obscène ? Vous êtes mal… je vous vois dans le brouillard. Une maison, une absence de maison. Mais je n’ai rien dit. – Pourquoi tu nies ? Le château fort du même. La vie, la vitalité, c’est quelque chose de très précis. Papa dans maman. Un équilibre. Les nénuphars vivants ! Dans la mare, dans la bouère. Les barques grises apparaissent et les colorées. Le rideau d’arbres me sépare du fleuve. Les petites taches, les petites taches d’imagination dans l’univers. Les petites sphères. Il y a aussi des aigrettes aussi sur la Loire. La lumière vient de dos. Un bureau avec la lumière qui vient de dos. Mais des filles, y en a plein partout. Toujours le même vin, ouais, « Caprice d’Angélique ». In the death car. « In the dess car » (prononce T. F., « dess » comme la mort et « car » comme voiture). J’sais qu’il aimait les mecs, mais j’pensais qu’il était bi. « C’est pourri l’amour. », dit Thomas pour me consoler. Le lacis de guirlandes et de couronnes. En voix (sic) de disparition. L’art bancale (sic). Keep on your Mean Side. California Dreams (The papas and the mamas). Happy Together. Venus (Shocking blue). Froide et humide l’hiver, d’une chaleur suffocante l’été. Choisir une fille petite et jolie. Les livres vieux amis. C’est comme ça : jets privés. Les taches se reproduisent… Des motifs imprimés. Les traces d’impacts de balles sur une ligne. Un écrit transperce la vitre et l’âme, par la fenêtre, par la porte… L’ami imaginaire à Hawaii. Hawaii, le paradis des Etats-Unis et la Californie. Quel temps fait-il si l’on va vers le Nord ? Rien à voir et tout à sentir. Enfants, nains, vie – malins. La sexualité apaisée, se développe un univers de songe – et la phrase parlée. Je vais écrire dans ce carnet comme de nuit comme de train, mais c’est immobile au bord de la Loire. Il n’y a rien à faire qu’à prendre une barque. Cet édifice inachevé n’est déjà plus qu’une ruine… Oui, ce temple tombe comme tant d’autres. Voici la vieille pelouse. Voici la verte pelouse. La bisexualité n’existe pas, mais le fait qu’elle n’existe pas met en doute aussi les autres catégories et – de fait – l’hétérosexualité est la catégorie où on vous fout la paix et l’homosexualité, la même, mais hystérisée. Mais vous autres, vous êtes des malins, à Paris. Les bornes du non sens et de l’absurdité. Aimer – ne pas aimer. Vous cherchez un drame, voilà tout, et le dénouement vous échappe. Rousseau dit que le spectacle de la nature console de tout. On me donne d’ordinaire une chambre assez propre. Les peupliers s’alignent comme des armées. J’étais avec une fille, je regardais un film. Et la chair dégoûtée, gravissante, qui vieillit, emportée à chaque minute un peu au Nord… seconde. Tout arrive désormais sans qu’il soit nécessaire de partir. Citation du jour : « La lumière se nomme l’ombre de la lumière vivante. » (Bernard de Clairvaux.) C’est trop grand, c’est trop vaste pour lui. Au-dessus du monde, la soupière du monde. Les études et les corps en déchéance. Une lumière blafarde éclaire le porche de la petite école du village. …Magique – et une œuvre de charme. Fidèle à la lumière, au feuillage, aux oiseaux qui peuplaient les bois. Il y a un moment de vérité. Les autres sont partis et je lis Le mort de Georges Bataille dans l’herbe et la lumière du soir sur la Terre. C’est un moment de vérité – et de beauté. Tout participe, l’ombre des herbes, le livre Gallimard (collection blanche) un peu déjà parti, un peu usé. Et une grosse tête aussi est superbe, une souche, d’un volume… comme le crâne, morceau d’un éléphant. Enfin je vois ce qui est à moi. Le profond volume du bonheur. Les arbres fruitiers sont fins et élancés comme des bâtons de pommes d’amour. Le soleil est rond – et déborde (comme à son habitude). Symphonie secrète des oiseaux, symphonie vivante, sonore. Une allée de vieux arbres ; nous la voyons l’allée des vieux arbres. Nous n’en sommes pas loin. Et le fleuve insomniaque, infidèle… insolent, solitaire : silencieux (en cherchant le mot). Ce plaisir sexuel, toucher au ciel. Il y a les feuillages et la réalité claire. Alors elle est comment la Loire aujourd’hui ? – Elle est toujours belle. Titre : Encore une Loire. Exaspération, pierres, rivière. Parce qu’elle déborde encore, la Loire reste sauvage. Et peu de gens y vivent. Le stationnement est interdit en bordure de la Loire dans toute la traversée de la ville. Ce qu’ils appellent « la ville ». La Loire, c’est à dire, on ne voit pas où elle se finit, en face ; c’est le début d’un pays. La position mentale de la Loire coïncide avec son aspect, ce qui la rend surnaturelle. Elle est un miroir, mais une pliure aussi. Les fleurs meurent, s’évanouissent, se pâment au bord de la Loire. Où sont les châteaux, où vont les châteaux ? C’est un désert rapproché. Le chat peut la r’garder, en un sens, le chat isabelle. On s’occupe beaucoup trop de l’inquiétude. Le patron de Virgin qu’est genre le patron en jean. C’est beau le feu – c’est vivant, c’est présent. Le rapport des théoriciens à la pratique est un peu en surplomb. Je provoque de la souffrance comme un chagrin immense. On dirait le Mississipi aujourd’hui. Grosse couleuvre. – Ouais, plus, ça dépend de la lumière. Des vaches sèches descendent « sur le rebord », dit Thomas. « C’est magnifique, ça. » Et le pont, enfin ; ce fleuve immense, inconnu. Les arbres regardent aussi le fleuve africain. Les saules… timides, espacés. Très peu d’eau, très étalée comme à la mer. Son parfum énorme. « Objets perdus ». Dans le car près de la Loire, ne montaient que des filles seules. Les forêts émeraudes. Will it be a noir mystery ? The majestic Sierra Nevada. La France chaude. Les maisons, les salons. D’où venaient les enfants ? La surpopulation après le désert de la Loire. La pierre. La hauteur. Les empilements. Les empilements de sensations. Et cet autre fleuve, mais très crowded, la Seine. La Loire, une maison. C’est lui qui a commencé a jouer physique, c’est la vérité. Le créneau de Francis Lalanne.






YNG, Bessé, 27, 28, 29, 30 juil8.

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La citation du jour

"La lumière se nomme l'ombre de la lumière vivante."

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