Saturday, January 02, 2010

Sujet du bac

Un acteur mord un spectateur.

Explicitez.

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L'Ere anthropocène

Ne vous occupez plus de la cité, ne vous engagez plus, désengagez-vous
- et, tout d'un coup, tout s'ouvre, vous êtes bien dans un train, mais vous traversez la nuit noire, la longue nuit noire et vidée de bêtes, mais encore celle du monde qui est là, est là, de l'autre côté de la vitre comme la mer à l'Ouest, la montagne contre l'Est, étaient là lorsque le monde vous a donné la vie.


Le monde était froid et glacé. Il y avait un bloc de glace dans la cour de l'école qui avait tenu jusqu'au mois de mai.

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Juste de nuit

"La crise actuelle vient de ce que meurt nos cultures et nos politiques sans monde."

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Sujet du bac

Il ne faut plus dire les people, mais le people.

Explicitez.

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Sujet du bac

Ce que je ne dis pas compte.

Explicitez.

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Belle de nuit

"Oui, c’est un film sur ce sentiment de la perte de la nature que nous partageons tous aujourd’hui."

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Belle de nuit

"La mode consiste à décoder et à déshabiller les idées et les idéaux."
"Fashion is all about decoding and undressing ideas and ideals."

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C'est émouvant

C'est émouvant...
J'avais l'idée de renommer la pièce de la Ménagerie (reprise de La Dernière et l'avant-dernière page d'un poème lent) d'un titre plus accrocheur, je pensais à : Trois Putains respectueuses ou Trois P... respectueuses comme il était écrit sur les affiches à l'époque. Je vais, ce soir, sur Wikipédia pour voir un peu de quoi il est question dans cette pièce et je jette aussi un œil sur la première distribution : Claude Régy joue un petit rôle, au Théâtre Antoine, en 1946, à la création de la pièce de Jean-Paul Sartre.
Je vais l'appeler demain, tiens !

Cecilia Bengolea

(Yves-Noël Genod Cherche une partouze pour le 31.)

Cecilia Bengolea Tu cherches encore !? Mais, dans ton blog, t'as posté des anecdotes magnifiques d'alternatives de partouze pleines de velours et de soie ! J'étais caressée par tes mots de solitude pas trop seul et de bonheur des conciences nouvelles !

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D'après un texte de Gérard Vidal, assistant sur le stage de Bourg-en-Bresse

Rêver les mondes pluriels



Tu dis : "Travailler avec qui est là."
Hollywood et ses étoiles. On veut le ciel étoilé. Le Paradis, "l'amour qui meut le soleil et les autres étoiles", comme dit Dante. Puis les explications et les doutes, "les causes de l'inégalité des âmes". Les sphères, Christ, Vierge, rire de Béatrice.
Et tous ces textes auquel je ne pense jamais, moi. Les sketches, les farces, etc.
Et ceux auquel je pense : "Our mortal life... a dream... rounded with a sleep...", La tempête, avec Prospero qui fait son show. Caliban, homme-poisson. Vardaman, le simple d'esprit dans Tandis que j'agonise, de Faulkner : "My Mother's a fish." L'illusion comique : "Mon fils !" Le Songe, évidemment (les artisans). Shakespeare et ses niveaux de réalité entremêlés... Mais, là encore, ne pas rajouter de plis au tissu déjà froissé de la toile peinte de la réalité, un regard qui déplie si possible, un regard qui se déplie, qui accepte d'être déplié par l'être...



Grands thèmes et anecdotes



“Elisabethan prose, for all its beauty and bounty, was a very imperfect medium. It was almost incapable of fulfilling one of the offices of prose which is to make people talk, simply and naturally about ordinary things...could speak magnificently, of course, about the great themes – how life is short, and death certain ; how spring is lovely, and winter horrid - perhaps indeed, the lavish and towering periods that it raises above these simple platitudes are due to the fact that it has not cheapened itself on trifles.” Virginia Woolf. The Strange Elisabethans.

Dans le rêve, vision d’un lever ou coucher de soleil, encadrée par une belle architecture moderne.

Présomption d'innocence de la personne handicapée.

Ton travail : une rêverie "littérale" avec ce qui est là. Tout en travaillant vite, comme à Hollywood. 



Belle du soir

"La science n'est pas réductible à la représentation linéaire qu'on lui attribue parfois. En elle intervient une subtilité, un charme sinueux qui permet de rendre compte de la fluidité de la réalité."

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Belle du soir

"Les choses n'existent que selon le point de vue relationnel."

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Belle du soir

"On assiste à un réenchantement du monde."

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1er janvier, Avatar




Photos Pierre Courcelle.

Belles du soir (champagne)

"Michel Cassé nous a montré que la nuit n'est pas noire, que le vide n'est pas vide. En effet, nous baignons, la Terre, dans un rayonnement cosmique composé de neutrinos «angéliques », qui traversent tout. Rayonnement auquel nous sommes aveugles car c'est la lumière du soleil qui a forgé notre regard. Nous sommes les frères du soleil en tant que nous sommes composés de la même matière que lui et que nous sommes issus du même nuage stellaire. Donc la nuit n'est pas noire, elle brille dans l'invisible."

"Michel Cassé nous fait alors remarquer, que nous sommes dans une bulle de champagne. Ainsi, à l'origine, nous nous trouvions dans une bulle, dans un champagne pluri-cosmique. L'univers n'est plus un, c'est un champagne généralisé. Nous sommes dans une bulle causale où la cause précède l'effet, mais dans les autres bulles cela peut-être différent. Il nous parle alors de la théorie des supercordes qui est une théorie pensant l'univers à onze dimensions, ce qui est faire un bond immense dans l'imaginaire. On observe ici le retour "du charme sinueux" des valeurs esthétiques en physique."

"Pour conclure, Michel Cassé nous dit que la postmodernité en physique se caractérise par un changement de paradigme. Ainsi le noir n'est pas l'absence de lumière, le vide n'est pas vide, la gravitation n'est pas seulement attractive, l'univers n'est plus un, c'est un ensemble de cosmos. On assiste à une extension des concepts."

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Marseille Massacre

Opérette, livret et chansons de Nathalie Quintane.






Prologue


1 : Le port.

2 (accent marseillais) : Le pouart !

1 : ... le pôrt.

2 : Non, le pouart.

1 : Le paourt.

2 : Regarde bien les dents, là, regarde bien : le pou-art.

1 : Le pfort.

2 : N'importe quoi. Tu regardes : les dents, là. T'as vu ?
Maintenant, t'arrondis les joues là, la bouche, toute la face, t'as compris, et tu souffles là, tu craches presque, comme si tu voulais faire la fontaine là, le jet d'eau, ou comme si tu voulais cracher un noyau le plus loin possible : le pouart !

1 : Quoi comme noyau ?

2 : Quoi comme noyau quoi comme noyau, mais on s'en fout, quoi comme noyau ! Comme si tu dégobillais, je te dis, t'as mangé un truc là, qui te va pas, ça remonte, et au moment où ça remonte, où c'est au bord, là tu le dis, là tu dis : le pouart.

1 : Le paouart.

2 : Non, je te demande pas de cracher pour de vrai : tu fais comme si tu crachais, tu comprends ?
Enfin bon, ça y est presque.
Recommence : le pouart.

1 : Le pou-art.

2 : Yo ! Le pouart ! super ! Recommence...

1 : Le pouart.

2 : Yeaaah, le pouart ! Ça y est, tu le tiens !

1 : Le pouart.

2 : Le pouart ! Trop bon !

1 : Le pouart !

2 : Le pouart !

1 : Le pouart !

2 : Le pouart !

1 : Le pou-art !

2 : Le pouart !


1 : Mais y a rien qui se passe au port. On le voit pas, le port.

2 : Qu'est-ce tu t'en fous, du port, si ça s'y passe ou si ça s'y passe pas !
D'abord, tu l'as vu, le port ? T'y es allé, au port ?

1 : Non. Je suis descendu à Saint-Charles, et direct ici.

2 : Alors, t'en as eu besoin du port ? Il t'a manqué, le port ?

1 : Non, mais si y a pas le port, je vois pas pourquoi je m'entraîne à dire port.

2 : Ben justement, c'est les choses qui sont pas là qu'on a besoin de nommer. Tu sors d'où, toi ?
Si y avait un port, ça se saurait.

--

I


DP/Dernière Pute :

Sers-moi un verre, barman
Sers-moi un verre
Vas-y, vide ton bar
Vide ton bar
C'est la dernière fois
Qu'tu me vois là

Le barman : Oh ! Qu'est-ce qui se passe ?

DP :

Paraît que je dépareille
Le paysage
Paraît que je gâche
Le passage
Faut que j'me tire
Mais toi aussi
Tu rest'ras pas

Le barman : Je voudrais bien voir ça !

DP :

Plus de putes
Plus de bar à putes
C'est logique

Le barman : Je servirai les touristes.

DP :

Que tu crois
T'es dans le lot
J'ai l'info

Le barman : Par qui ?

DP :

Le flic que je suce
Depuis trente ans
Qui a une femme
Et des enfants
(entrée du PM, à deux)
M'a dit : ma puce
J'suis désolé
D'la nouvelle que
J'vais t'annoncer :
Faut nettoyer
Le maire est clair
Faut nettoyer
Ces choses qu'on peut
Plus tolérer
Ça fait partir
Les braves gens
Ça impressionne
Les petits enfants
Faut nettoyer
Jusqu'au Merlan
Faut nettoyer
La Belle de Mai
Faut penser aux
Investissements
Au Roucas Blanc
J'peux pas faire plus
Que t'l'annoncer
Et quant à moi
Je vais acheter
Cet appareil
Que tu connais
Qui est vendu
En VPC
La machine à sucer

Le barman : Mais moi aussi, je suis une entreprise !

PM/Policier Municipal :

Alors transforme
Toi en bureau
Ou bien dégage
Vers le Prado
Installe-toi
Pizzaiolo
Vingt mille euros
L'emplacement

Le barman/la DP : C'est dément !

PM :

T'as pas le choix
Signe là

Le barman :

Ah ! Misère ! Misère !
Plutôt retourner
A Toulon !

DP :

Oh non !
Pas Toulon !

PM : Alors, Plan de Campagne.

Le barman : Il a raison. Ça va devenir le plus grand centre commercial d'Europe. Y a déjà trente-deux marchands de moquette.

Tu feras des pipes
Aux consommants

DP : Je ferai des pipes aux marchands !


2


L'élu : Alors, ces putes, ça vient ?

PM : C'est fait. Les putes en secteur A, les rémistes en B, les dockers en C, les minots en D.

L'élu : C'est bien. Maintenant, occupe-toi des rémistes.

Oh, dis...

PM : Oui ?

L'élu : Tu la trouves pas un peu haute, cette tour ?


3


Chœur des rémistes :

Marseille, c'est sûr
C't une entité
On nous dit d'mieux
Gérer l'budget
Et de manger
Des légumes frais
On nous sug-gère
D'prendre le tramway
Ou bien alors
D'aller à pied

Refrain :

Marseille, c'est sûr
C't une entité
Une beauté mûre
Pour êtr' classée

Chœur :

Le chœur des rémistes
Se heurte toujours
Au chœur des Cafistes
Qui sont les Cafistes ?
C'est des spécialistes
Du pied dans la porte
Et des choses mortes
Est-ce que le pays
Ne te manque pas
Si on te pousse pas
Tu partiras pas
Fais le premier pas
Inaugure l'Euro-
Méditerranée
Retourne à Alger

Refrain :

Marseille, c'est sûr
C't une entité
Une beauté mûre
Pour êtr' classée

Chœur :

Somme toute, moi
J'veux rien de spécial
Juste devenir
Travailleur Social
Pourquoi faire sauter
Les barres des cités
Puisque c'est là que
Je vais exercer
Là qu'est l'avenir
Les Cafistes en haut
Les rémistes en bas
Entre les deux : moi

Refrain :

Marseille, c'est sûr
C't une entité
Une beauté mûre
Pour êtr' classée


PM : Va falloir vous calmer. C'est dur pour tout le monde. Vous croyez que c'est pas dur pour moi ?

Le chœur : Oh, ça va !

PM : Sortez vos papiers.

L'élu : C'est pas la peine de le prendre comme ça. On peut discuter. C'est vrai : ça commence à être gavant, cette ville où personne ne s'entend.

Le chœur : Il est marrant, ce député.

L'élu : Je suis pas député. Je suis l'élu à la Culture.

Le chœur : Bê... qu'est-ce que tu fais là ?

L'élu : Désormais, c'est l'élu à la Culture qui s'occupe des Affaires Sociales.

Le chœur : C'est nouveau !

L'élu : Y a eu compression budgétaire. Faut pas croire que j'étais pour. Je me suis battu pour que les Affaires Sociales restent un service à part entière. Et puis on m'a accouplé à la Culture.

Le chœur + le PM : Peuchère !

L'élu :

Croyez-moi
C'est un crève-cœur
Voyez-moi
Croyez ma douleur

Je suis divisé, je suis dissocié
Je ne connais plus ni moi, ni la vérité
Je suis sectionné, je suis morcelé
Je suis assiégé d'inutilité
Je suis fractionné, je suis fragmenté
Je suis aspiré par la viduité
Je suis tronçonné, je suis concassé
Je suis profondément humilié

Croyez-moi
C'est un crève-cœur
Croyez-moi
Voyez ma douleur

Je suis amputé, je suis mutilé
Je suis pour de vrai désorienté
Je suis découpé, je suis dépecé
Je suis franchement destitué
Je suis rompu, je suis bloqué
Je suis totalement déserté
Je suis battu, je suis brisé
Je suis
Profondément humilié

Croyez-moi
C'est un crève-cœur
Voyez-moi
Pleurer ma douleur

Un du chœur : Vé, t'y es un bouffon, quoi.

Le chœur :

Non, nous ne te laisserons pas
Nous ne t'abandonnerons pas
Nous comprenons ta situation
Nous ferons ce que nous pourrons


4 Interlude marseillais : remake d'Un petit cabanon (Alibert)

Je connais des tas de gens
Qui, dans la vie voient grand
Cela n'est pas un défaut
Car il faut ce qu'il faut
Pour mon compte, voyez-vous
Il m'en faut pas beaucoup
Moi, mon rêve le plus fou
Se borne à cela et c'est tout

Un petit cabanon
Pas plus grand qu'un mouchoir de poche
Un petit cabanon
Pas trop trop loin d'une décharge
Car les loyers sont chers
Et je ne compte pas les charges
Avec un peu de chance
Je verrai un bout de ciel bleu
A l'intérieur une table c'est tout
Car l'huissier a confisqué tout
Un aïoli odorant et cordial
Et alors, plein de patates, génial !
C'est pourquoi sans façon
Je me dis là dans ma caboche
Le bonheur, té, mon bon !
C'est un tout petit cabanon

C'est bien beau ton cabanon
M'a soufflé Cupidon
Mais il sera plus joyeux
Lorsque vous serez deux
Cela est mon vif désir
Mais hélas ça passera pas
Il est bien trop étroit
Pour y chanter en duo

Un petit cabanon
Pas plus grand qu'un mouchoir de poche
Un petit cabanon
Pas trop trop loin d'une décharge
Car les loyers sont chers
Et je ne compte pas les charges
Son toit de tôle léger
Où l'on entend la pluie goutter
A l'intérieur une chambre et c'est tout
Car que pouvez-vous faire de plus
Sinon dormir sous l'oreiller
C'est pourquoi sans façon
Je me dis là dans ma caboche
Le bonheur, té, mon bon !
C'est un tout petit cabanon



5


Le maire : Alors, ces rémistes, ça vient ?

L'élu : En tout cas, j'ai bien réussi à les calmer.

Le maire : Ça va peut-être pas suffire.

L'élu : Ils ont réduit de trente-deux pour cent.

Le maire : Ah, voilà du résultat ! Té, si tu arrives à faire pareil avec les dockers, je te nomme à la Ville.

L'élu : Oh merci patron ! Ça va être coton...

Le maire : Je compte sur toi. Je sais que tu es quelqu'un de capable. Et tu as de bons avis. A propos, dis...

L'élu : Oui, patron ?

Le maire : Tu la trouves pas un petit peu haute, toi, cette tour ?


6


Le maire :

Fils de maçon, de paysan
Fils de rémiste ou de marchand
Ecoutez, vous tous, braves gens


Je vais vous retracer ma vie
Ce sera sans pleurs ni soucis
Ce sera l'hymne sans pareil
Car je suis le maire de Marseille


Refrain :

Oui, je suis le maire de Marseille
Aussi loin que ma mémoire porte
En vérité, je vous le dis
D'un bout à l'autre de ma vie
Un seul rêve m'a porté
Un seul songe m'a enchanté
Et toujours ce songe a été
D'être le maire de Marseille
Toujours, toujours, ça a été
D'être le maire de Marseille


Moi aussi j'étais un enfant
Moi aussi un adolescent
Et moi aussi un résistant
Oui mais toujours à Marseille

Moi aussi j'étais socialiste
Moi aussi j'étais militant
Républicain indépendant
Oui mais toujours à Marseille

Qui a retiré du métro
Toute la terre pour le Prado
Qui a conquis Le Provençal
Si c'n'est le maire de Marseille

Qui a tout fait pour le BTP
Qui a mené Le Corbusier
Qui a conquis Le Méridional
Si c'n'est le maire de Marseille


Refrain :

Oui, je suis le maire de Marseille
Aussi loin que ma mémoire porte
En vérité, je vous le dis
D'un bout à l'autre de ma vie
Un seul rêve m'a porté
Un seul songe m'a enchanté
Et toujours ce songe a été
D'être le maire de Marseille
Toujours, toujours, ça a été
D'être le maire de Marseille


S'il y a des questions qui fâchent
Croyez-moi, je n'serai pas lâche
Et à la question de l'argent
Je vais répondre carrément

Il y eut une époque, un moment
Avant les bonnes lois d'aujourd'hui
On n'avait d'autre choix, en ce temps
Que d'aller voir Venturi

Mettez-vous un peu à ma place
Comment peut-on monter l'Estaque
Ou la Marseillaise à Pétanque
Sans voir des Ricard la face

En vérité, je vous le dis
Il n'y eut pas pire dans ma vie
Je n'ai pas touché à l'héro
J'ai juste touché des euros


Refrain :

Oui, je suis le maire de Marseille
Aussi loin que ma mémoire porte
En vérité, je vous le dis
D'un bout à l'autre de ma vie
Un seul rêve m'a porté
Un seul songe m'a enchanté
Et toujours ce songe a été
D'être le maire de Marseille
Toujours, toujours, ça a été
D'être le maire de Marseille


C'est bien fini les Venturi
C'est bien fini les Guérini
Puisqu'aujourd'hui, je suis ravi
Je suis le maire de Marseille

Je n'ai plus qu'un seul intérêt
C'est d'achever bien le tramway
Et d' compter les clés à molette
Le long des quais de la Joliette

C'est fini le Simonpieri
Et c'est fini le Guérini
Puisqu'aujourd'hui, je suis béni
Je suis le maire de Marseille

J'ai fait refaire la République
J'ai fait défaire les statistiques
J'ai tout vendu, pas de crédit
Mon œuvre est presque finie
oui
J'ai bien mérité de l'œuvre
car
L'gros œuvre est quasi fini

(au loin : cela dit, je me demande si elle est pas tout de même un petit peu haute, cette tour)


Refrain :

Oui, je suis le maire de Marseille
Aussi loin que ma mémoire porte
En vérité, je vous le dis
D'un bout à l'autre de ma vie
Un seul rêve m'a porté
Un seul songe m'a enchanté
Et toujours ce songe a été
D'être le maire de Marseille
Toujours, toujours, ça a été
D'être le maire de Marseille


II


1

Le footballeur :

Avant de se jeter
Du haut d'un rocher
Des Calanques de Cassis
Mon agent m'avait dit :

Va, fils, va, tu verras
Ta carrière commence là
Et signant ce contrat
En plus, tu te gaveras

J'ai pensé à ma mère
Et puis j'étais si fier :
C'est que tu es une affaire
C'est qu'on paye ton transfert

Si cher
Je suis si cher
Mon corps vaut des millions
Mon corps dore les ballons
Si cher
Je suis si cher
Les tribunes à genoux
Crieront à tous mes coups

Et quand je suis entré
Au vélodrome, au V
Les plus virils, les durs,
Les dockers, les hommes mûrs,

Etaient tous à genoux
Pleuraient à tous mes coups
Et de tous les shooters
Et de tous les dribblers
De tous les marqueurs, les feinteurs
Jamais il n'en fut un

Si cher
Je suis si cher
Rien ne me vaut à leurs yeux
Ils n'eurent jamais rien de mieux
Si cher
Je suis si cher
Le désir a son prix
Dans ce désir je suis
Si cher
Certes si cher
J'veux bien, contre leurs cris
Dans ce désir être
Pris

Mais le but accompli
Quand au vestiaire je suis
Assis, que la nuit tombe
Avance comme une ombre

Je monte à Notre-Dame
Oui, le match est passé
De tous je suis le seul
A prier après

Je cours à qui me comble
Je veux être gagné
Je veux être emporté
Je veux être arraché/balayé

Je ne veux plus, lucide
Evaluer, calculer
Mentir, anticiper
Je veux un homicide

Ma chair
Incalculable chair
L'appelle, le crie, supplie,
Tout est silencieux
Ma chair
Imprévisible chair
Hurle à la faute, au crime

Je veux un homicide

2

La dernière pute :

Je ne peux pas vouloir
Mourir
Je ne veux pas pouvoir
Partir
Déambuler n'est pas
Quitter
Je marche

Le footballeur :

Je cours

La DP :

Je marche

Le F :

Je cours

La DP :

Je cours

Le F :

Je marche

La DP :

Tu cours !

Le F :

Tu marches !

La DP :

Tu marches enfin !

Le F :

Enfin tu cours !

La DP et le F :

Nous marchons
Nous courons
Nous courons et marchons
Ensemble

La DP :

Je marche avec toi
Non pas
Dans une ruelle obscure

Le F :

Mais là
Sous la lumière dure

La DP :

Tu marches avec moi
Non plus
Dans des lieux impurs

Le F :

Dans des lieux impurs
Dans la lumière dure
Dans des ruelles obscures
Oh montre-moi

La DP :

Je t'en prie
Montre-toi

Le F :

Montre-moi
Emmène-moi

La DP :

Mais vois !
Ensemble nous marchons
Nous courons !

Le F :

Seuls ensemble
Désormais
Seuls ensemble
Puis quelquefois
On s'emporte
Oh quelquefois
Qu'on m'emporte


3

Entrée des dockers :

Mais qu'est-ce que c'est que ces pleurnichards
Qui tracent un boulevard aux richards
C'est pas comme ça qu'on résiste
C'est pas en ça que ça consiste

Refrain :

Nous
On s'est pas laissés faire
On n'a pas cédé
On peut être fiers
Passe-moi le CD

On aurait pu finir clochards
C'est tout ce que voulaient ces vachards
C'est pas comme ça qu'on a fait
Chez nous personne ne se tait

Refrain

Nous
On s'est pas laissés faire
On n'a pas cédé
On peut être fiers
Passe-moi le CD

On a viré tous les mouchards
On a mis les niais au placard
Ils peuvent changer de ministre
On sait changer de registre

Refrain

Nous
On s'est pas laissés faire
On n'a pas cédé
On peut être fiers
Passe donc le CD

Pas la peine d'jouer les malabars
Quand ils suffit d'un bon mollard
L'élu s'essuie dégoûté
Et nous refile tout le blé

Refrain

Nous
On s'est pas laissés faire
On n'a pas cédé
On peut être fiers
Passe donc le CD

Ils passent un CD

Le Policier Municipal : Eh, il est pas un peu fort, votre cédé ?

Ils massacrent le PM

Le maire : Je crois qu'il y a un petit souci avec les dockers, tu devrais y aller voir.

L'élu : Est-ce que c'est bien à moi de m'en occuper, patron ? Et puis, y a peut-être plus besoin d'intervenir... ils tomberont comme des fruits mûrs, à la longue.

Le maire : Eh bien, va donc secouer un peu la branche, je te prie.
Et la tour, là, si je l'arrête là, c'est pas mieux ?

L'élu : Y a qu'à creuser autant en dessous qu'au-dessus, comme ça, ça équilibre. L'un dans l'autre, on revient au niveau zéro : le niveau de la mer. Tous les Marseillais aiment la mer. Quand on leur demande ce qu'ils aiment bien à Marseille, ils disent tous : la mer. Et les non-marseillais aussi : la mer. Ça fait beaucoup de monde, les Marseillais + les non-marseillais. Et vous aussi, patron, vous aimez bien

Le maire : la mer

L'élu : et moi aussi, ce que je préfère à Marseille, c'est

La dernière pute : la mer

1 docker : on l'a dans le sang

Le footballeur : la mer

2 docker : c'est notre instrument de travail

Le barman : la mer

La dernière pute : d'ailleurs, c'est de là qu'on vient

Le policier municipal : de la mer

L'élu : ou des étoiles

Un rémiste : ah non, à Marseille, on vient pas des étoiles, on vient de

Un cafiste : la mer

Le maire : des Grecs !

Le footballeur : Mais non, pas du tout : de la mer.

Le maire : Je veux dire que les Grecs y sont arrivés sur des petits bateaux par la mer.

L'élu : Evidemment, ils sont pas arrivés à la nage.

1 docker : Qui dit mer dit bateau.

2 docker : Qui dit bateau dit mer.

La dernière pute : Ou rivière

1 docker : Ouais, mais à Marseille, c'est la mer.

Le footballeur : Il n'y a pas de rivière à Marseille.

Le rémiste : C'est dommage, qu'elle soit que sur la côte. Y en a qui la voient jamais.

L'élu : C'est vrai ça, patron, y a des Marseillais qui voient pas la mer de chez eux.

Le maire : Moi, par exemple, j'en vois un petit bout, depuis la mairie.

L'élu : Vous voyez le port.

Le maire : Le pouart.

L'élu : Le ?

Le maire : Le pouart. Vous sortez d'où, vous ?

L'élu : J'ai fait mes études à Aix-en-Provence.

1 docker : Oh mon pauvre.

L'élu : Ah, je vous en prie. Certainement moins que vous.

2 docker : Le voilà qui la ramène.

1 docker : Alors, c'était bien, ces études à Aix-en-Provence ?

L'élu : J'ai fait Sciences-Po.

1 docker : Il a fait Sciences-Po.

2 docker : Il a fait Sciences-Po.

Po ?

1 docker : Po.

L'élu : Politiques. Sciences politiques.

2 docker : Ouaïlle, politiques. Po, quoi.

1 docker : Po, comme on a dit. Tu as fait Po, quoi.

2 docker : Tu as fait Po à Aix.

L'élu : Sciences Politiques à Aix-en-Provence.

2 docker : Ouais, tu as fait Po à Aix; tu as fait Poix, quoi, c'est ce qu'on dit.

1 docker : Tu as fait Poix.

L'élu : Sauf que là, on comprend plus du tout ce que vous dîtes.

1 docker : Comment ça, on comprend plus du tout ? Je comprends très bien, moi; et toi, tu comprends ou pas ?

2 docker : Moi, personnellement, je comprends très bien.

L'élu : Oui, vous vous comprenez entre vous, mais les autres, ils ne vous comprennent pas.

1 docker : Les autres ? Qui, les autres ? Y sont où les autres ? On est pas entre nous, ici, peut-être ?

L'élu : Oui, eh bien il serait temps d'ouvrir une perspective, de s'adresser à un public plus vaste; aux autres, justement ! Sinon, comment voulez-vous qu'on comprenne vos revendications ?

1 docker : Ah mais, il suffit que toi tu les comprennes, l'élu, nos revendications, parce que c'est à toi qu'on s'adresse, présentement.

L'élu : Vous savez très bien que si le public était avec vous, vous comprenait, elles auraient un peu plus de poix, pardon, de poids. Vous êtes isolés. Vous êtes seuls.

2 docker : Et tu proposes quoi ?

L'élu :

Plus personne ne comprend
Vos revendications
Vous avez un problème
De communication

Ce que je vous prop-
Ose
C'est un regain d'agit-prop
Ose
Une performance un peu pop
Ose
Ou du théâtre musical
mais prop.

1 docker : Prop ou pop ?

L'élu : Eh, c'est bon. On n'est pas à une lettre près.
Ce qui compte, c'est l'efficacité.

1 docker : Prop ou pop ?

L'élu : Eh oh. Prop, c'est pop. Vous avez trente ans de retard, en plus. Ça promet.

Dockers :

Oui, mais nous
On ne chante pas
On ne danse pas
On sait pas faire ça

Oui, mais nous
On n'est pas comiques
On n'est pas musiques
On est proémiques
Ethiques et phalliques

Oui, mais nous
On est intensifs
On est extatiques
On est plus qu'actifs
Poétiques et tactiques

L'élu :

Non, je ne vous laisserai pas
Disparaître
Sans vous
La ville
Risquerait bel et bien de
Disparaître
Et moi-même
De
Disparaître

Dockers :

Qu'elle meure alors
Et nous mourrons aussi
Qu'ainsi soit notre accord
Et sans sursis

L'élu :

Comment pouvez-vous être
Nihilistes
Quand vous avez toujours su être
Progressistes
Vraiment vous n'êtes plus loin
du
Terrorisme
Alors que vous n'étiez point
si
Anarchistes
Je ne vous demande pas d'adhérer
au
Parlementarisme
ni au
Monachisme
Méfiez-vous tout de même
du
Totalitarisme
et de l'
Ouvriérisme
Votre position vous mène(ra)
au
Scepticisme
à l'
Erémitisme
ou pire au
Solipsisme
Cu-rieux
Tropismes


= c'est pas bien.

-

entrée des PM (flics):

N'renversons pas les rôles
Les nions nous les mettions
Ah tout ça c'est pas drôle
V'là qu'on passe pour des cons

On va pas se laisser faire
Sus aux dockers
Qui garde la République ?
Ce sont les flics

La prochaine grève
On la gagnera
A toutes les manifs
On vous surprendra

Car faut pas croire faut pas
Qu'on n'est pas inventifs
Qui c'est les créatifs
C'est nous, c'est nous, les gars !

Y a pas que la tonfa
Y a pas que la force physique
L'diagnostic, la tactique
Vont vous dégommer ça

On va pas se laisser faire
Sus aux dockers
Qui drague la République ?
Ce sont les flics

La prochaine grève
On la gagnera
A toutes les manifs
On vous surprendra

Plus que la BNP
On va vous embaucher
Ou flic ou bien caillera
Faudra choisir les gars

Nos ballets mécaniques
Mis pour toute esthétique
La beauté à coups de trique
C'est sûr on en jouira

Dans la République
Grâce à qui
Grâce aux flics

On va pas se laisser faire
Sus aux dockers
Qui drague la République ?
Ce sont les flics

-

2 docker : Il a raison : c'est pas bien.

1 docker : C'est vrai, c'est pas bien.

Dockers (ils se frappent la poitrine) :

C'est pas bien !
Mea
Culpa culpa !

C'est pas bien !
Mea
Culpa culpa culpa !

On revient de loin !
Mea
Culpa culpa !

On est bien !
Mea
Culpa culpa culpa !



4


La dernière pute :

Tu as vu comme
Ils ont arrangé ça !

Le footballeur :

Un coup de bombe
Et on parle plus de tout ça !

La DP et le F :

C'est la fin
D'un monde
Est-on dans
L'immonde

Ou bien
Le monde
Est-il fade

C'est la fin
D'un monde
Est-il
Immoral
Est-il
Fade

Est-il mad
Est-il fade

Est-il fade
Est-il fou

Est-il fou
Est-il fade


Entrée de la prof néo-libérale :

(récité)
Voici l'aube
D'un nouveau monde
Les ruines
Ne produisent pas que cendres
Et l'herbe
Pousse plus verte sur les tombes
Voici l'aube
D'un homme nouveau

(chanté)

J'ai pris l'option manageuriale
La solution entre-preneuriale
L'évaluation au mérite
Maint'nant c'est tout sauf tacite

Ah l'enseignement, c'est ma vocation
Le professorat, c'est le pompon
On participe à la Nation
En élevant les cornichons

Partout une grille de compétences
Pas la mêm' selon l'établissement
Ça fera plaisir aux impétrants
D'être traité différemment

A Henri IV, par cœur Tacite
Au Plan d'Aou, des cours d'aïoli
A Louis le Grand, des équations
Rue Félix Pia, une addition

Ah l'enseignement, c'est ma vocation
Le professorat, c'est le pompon
On participe à la Nation
En élevant les cornichons

A La Cayole, anciennement
Y avait déjà que des carreleurs
Qu'est-ce que ça change, présentement
Qu'y ait plus bientôt que des chômeurs ?

Au lycée de Luyne, des ingénieurs
Parlant français, parlant latin et javanais
A Thiers, de futurs décideurs
Avec des chapeaux sur la tête

Ah l'enseignement, c'est ma vocation
Le professorat, c'est le pompon
On participe à la Nation
En élevant les cornichons

A La Renaude, rien que des Gitans
Parlant gaulois puis gitan
Au parc Bellevue, quelques manants
Pleurant aux enterrements

Ah l'enseignement, c'est ma vocation
Le professorat, c'est le pompon
On participe à la Nation
En élevant les cornichons


III


Les minots :

On roule sans casque
On deale du caramel
On sirote l'hydromel
If you don't know us, ask


Refrain :

Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus


On fait tomber du camion
On est d'excellents michetons


Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus


On fume ton frère
On fume ton père
On fume le pissenlit
On fume Alliot-Marie


Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus


On a pour se protéger
Du jugement des autres
La distance qui nous sé-
Pare de nous-même


Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus

Mais par dessus tout ce qu'on préfère
C'est le bleu de Prusse
Et jeter des calorifères
Du haut des rochers, en plus



2. (Entrée de la prof)


P : Celui qui aura réussi à recopier l'article XXX du code pénal sans faute d'orthographe aura double ration de caramel.

M : Toujours les rois des bouffons dans l'éducation nationale, à ce que je vois.

P : On ne peut pas être rois des bouffons, car on est soit roi, soit bouffon, historiquement, et on est bouffon du roi, éventuellement, mais non roi du bouffon.

M : Eh bien, vous avez réussi à créer une nouvelle catégorie; comme quoi vous êtes inventifs, quand vous voulez.

P : Toi qui as une certaine maîtrise du discours, tu devrais l'utiliser à meilleur escient.

M : Quoi comme escient ?

P : Meilleur.

M : Meilleur que quoi ?

P : Meilleur que ton escient.

M : Le vôtre, quoi.

P : Le vôtre ou un autre.

M 2 : Arrête, elle est cool, cette prof, elle est large d'esprit. Viens, on fait l'orthographe, pour le caramel.

M : Quoi, comme autre ?

P : Eh bien, je ne sais pas, un autre... tout est possible!

M : Pourquoi envisager des escients qui existent pas, alors que vous avez le vôtre et que moi j'ai le mien ?

P : Tu peux pas rester dans le tien, faut pas y compter.

M : Et où voulez-vous que j'aille ?

P : Mais dans le mien, par exemple. C'est incroyable ce que vous pouvez être manichéens.

M 2 : Putain, t'es bon en orthographe, en plus, j'y crois pas...

M : Non mais - je n'ai pas envie d'effectuer des actes ridicules uniquement pour être à bon escient.

P : Ce n'est pas ridicule. Tout le monde le fait.

M : Dans ce cas, tout le monde est ridicule.

P : Pour qui tu te prends ?

M : Pour quelqu'un qui n'a pas envie de changer d'escient à n'importe quelle condition.

P : Bon. Combien ?

M 2 : Trente.

P : Trente, mais tu le copies deux fois.

M 2 : Pas de souci, je fais bis.

M : Hors de question.

P : Et les autres, ils en pensent quoi ?

Les autres : Hors de question.

P : Ah. C'est toi le leader, alors ?

Un autre : Non, c'est moi.

P : Ben pourquoi tu parles pas ?

Un autre : C'est normal, m'dame, c'est un taiseux.

Un autre : Historiquement, c'est moi le leader.

Un autre : Dans la deuxième mouture du groupe, c'est moi.

Un autre : Oui, c'est vrai, dans la deuxième mouture du groupe, c'était plutôt toi.

Un autre : Ensuite, t'y as passé la main.

Un autre : A moi.

Un autre : A lui, d'abord.

Un autre : A Guy Debord ?

Un autre : Non, je dis : à lui, d'abord.

Un autre : Ah oui, à toi d'abord.

Un autre : Non, vas-y, toi.

Un autre : Plutôt toi.

etc etc etc


3. Gros titres : Emeutes en banlieue.

Le maire à l'élu : Vas-y, y a que toi qui peut faire qqchose (à part) et quand il les aura calmés, je lui colle une affaire de fausses factures sur le dos, car il est décidément trop doué.



4.

L'élu :

Plus personne ne comprend
Vos revendications
Vous avez un problème
De communication

M : On n'en a pas, de revendications.

L'élu :

Faîtes du performatif
Avec votre sens du spectacle
Dans un lieu alternatif
Vous vaincrez tous les obstacles

M : On les aime bien, les obstacles, on n'a pas spécialement envie de les vaincre.

L'élu :

(...)

Dans ce cas, je vous propose
Un stage de maître-chien
Afin de maîtriser son chien
Ou bien d'élever des chiens

M : Moi, je les aime pas trop, les chiens. Et toi, tu les aimes bien, les chiens ?

Un autre : Personnellement, je suis plutôt chat.

Un autre : Ma tante, elle a un Persan.

Un autre : C'est fragile, les Persans.

Un autre : Non, c'est les Siamois qui sont fragiles. Faut alterner entre croquettes et boîte, sinon ils vomissent.

Un autre : Suffit de pas prendre le bas de gamme.

Un autre : En Siamois ?

Un autre : Non, en croquettes. Y a des croquettes bio, maintenant.

Un autre : Moi, mon chat pleure.

Un autre : Comment ça, il pleure ?

Un autre : Ben oui, il a des larmes, quoi. Il arrête pas de se frotter l'œil avec la patte.

Un autre : Ça doit être une conjonctivite.

Un autre : Et comment tu la soignes, la conjonctivite ?

Un autre : Avec du Fradexam (collyre). Trois gouttes dans chaque œil par jour.

Un autre : Non mais moi, il va faire trois fois le tour de la pièce en passant par le plafond avant que j'arrive à lui mettre une goutte !

Un autre : Tu lui retiens les pattes avant de la main gauche, de l'autre main tu lui prends la peau à la base du cou, et pendant ce temps quelqu'un d'autre lui met les gouttes. Faut être à deux.

Un autre : Et surtout, faut pas qu'il aille au bord de la mer.

Un autre : Pourquoi veux-tu qu'il aille au bord de la mer ?

Un autre : Pourquoi, pas au bord de la mer ?

Un autre : Parce que ça renvoie le soleil; ça risque d'aggraver la conjonctivite.

Un autre : Sans parler du sable. Dans les yeux.

Un autre : En fait, il vaut mieux qu'il reste à la maison.

Un autre : A la maison, couché, dans le noir.

Un autre : Une question que je me pose, c'est : quand il va dans sa caisse, tu sais comme ils sont fous furieux à gratter le gravier après, ça risque pas de rentrer dans l'œil ?

Un autre : Parce qu'ils grattent avec la patte avant.

Un autre : Toujours avec la patte avant.

Un autre : Ils grattent peut-être avec la patte avant, mais vers l'arrière.

etc

(les minots continuent à discuter des chats dans un coin)


5

La dernière pute/le footballeur

l'(ancien) Footballeur à l'(ancienne) pute :

Alors finalement
Tu es toujours footballeur
Mon cœur ?

l'(ancienne) pute à l'(ancien footballeur) :

Et toi destinalement
Tu es toujours dernière pute
Ma pute ?

Le footballeur-pute :

Ton short lycra
Provoque en moi
Une douleur cuisante

La pute-footballeur :

Tes stylettos
Suscitent en moi
Une tension haletante

FP + PF :

Que faire
S'il ne faut pas céder sur son désir ?
Se taire
Lors même qu'on brûlerait de tout dire ?

Le F-P :

Tes crampons
Sur ma gueule
Formeraient une constellation

La P-F :

Tes talons
Sur ma gueule
Creuseraient un trou mignon

FP + PF :

Que faire
S'il ne faut pas céder sur son désir ?
Se taire
Lors même qu'on brûlerait de tout dire ?

La Tour :

Arrêtez
Ces schémas dépassés
Laissez donc aux cruciverbistes
L'architecture volontariste

Minot :

En pinçant la peau du cou
En tenant les pattes avant
En coinçant le corps d'un coude
En tirant la paupière vers l'arrière

Le maire :

Que faire
S'il ne faut pas céder sur son désir ?
Se taire
Lors même qu'on brûlerait de tout dire ?

Le policier municipal :

Ton taser
Dans ma gueule
Produirait des verbigérations

La Tour :

Je suis toute prête à me creuser
Je suis fin prête à m'évacuer
Je partirai en rondelles
Dans un champ d'asphodèles

Les dockers :

Nous partirons en rondelles
Dans des champs d'asphodèles

La prof :

En tenant les pattes avant
En coinçant le corps d'un coude
En pinçant la peau du cou
En tirant la paupière vers l'arrière

Un Cafiste :

Ta tonfa
Dans mon choux
Forcera des hallucinations

L'élu :

Je suis le fruit du coumarou
Je suis la fève tonka

Les rémistes :

Laissez donc aux cruciverbistes
L'architecture volontariste

Le maire :

Je suis le fruit du coumarou
Je suis la fève tonka


etc etc etc etc

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Notes langoureuses

Deux jours qu'on dîne au champagne, deux jours qu'on voit qu'on s'aime. Aimer, ça ne veut rien dire, ça veut dire des champs et des champs ouverts avec - par exemple - des fleurs dedans comme dans les publicités, la forêt d'Avatar, c'est devant devant (et Pierre fait bien la cuisine.) Je rectifie (parce qu'il a servi les plats) : ...fait très bien la cuisine.
Pierre, adolescent, a lu tous les livres de Stephen King (parce que son père les avait).

Au petit-déjeuner

On ne mange pas de caviar, on ne roule pas en Alfa Romeo, on ne joue pas sur un Pleyel de concert, on ne foule pas des moquettes épaisses comme des savanes, mais, partout dans le monde, on boit la boisson divine, abordable et pourtant d'un luxe intouché, l'or évanescent.
Cela dit, c'est avec Pierre que je découvre - et puisque je l'écris - la vertu parfaite du breuvage : dans l'amour, il y a l'amitié et le champagne, c'est sans doute comme ça qu'il faut le dire. Ou alors : L'amour, c'est le champagne de l'amitié.

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Casting

Artistes avec qui j'ai déjà travaillé ou avec qui j'ai déjà pensé à travailler :

Actrices, danseuses et chanteuses :

Antonia Baer
Jeanne Balibar
Juliette Batlle
Jessica Battut
Cecilia Bengolea
Audrey Bonnet
Sigrid Bouaziz
Mylène Carrière
Judith Chemla
Montaine Chevalier
Raphaëlle Delaunay
Evelyne Didi
Valérie Dréville
Lauriane Escaffre
Marina Foïs
Jeannette Genod
Julie Guibert
Nathalie Kousnetzoff
Norah Krief
Bénédicte Le Lamer
Antonija Livingstone
Virginie Messina
Sophie Mirhan
Kate Moran
Erna Omarsdottir
Perle Palombe
Kataline Patkaï
Joana Preiss
Marlène Saldana
Soazig Segalou
Zelba



Acteurs, danseurs, chanteurs, circassiens :

Loup Abramovitch
Guillaume Allardi
Mani Assoumani Mungai (vu chez Raphaëlle Delaunay)
Mohand Azzoug
Mathurin Bolze
Jonathan Capdevielle
Geoffrey Carey
Robin Causse
Yannick Choirat
Bertrand Davy
Dinozord
Vincent Dissez
Bram Droulers
Mathias Droulers
Jean-Philippe Dugand
Papy Ebotani
Eric Elmosnino
Michel Fau
Frédéric Fresson
Julien Gallée-Ferré
Bernard Genod
Frédéric Gustaedt
Rémy Héritier
Philippe Katerine
Miloud Khetib (un vieux roi)
Pierre-Alexandre Lampert
Eric Le Ber
Hervé Le Roux
Michael Lonsdale
Olivier Magnenat
Pierre Maillet
Nicolas Marchand
Eric Martin
Nicolas Maury
Redjep Mitrovitsa
David Monceau
Jean-Paul Muel
Yvonnick Muller
Olivier Normand
Felix M. Ott
Gianfranco Poddighe
Fabrice Ramalingom
Jérémie Regnier
Thomas Scimeca
Clément Sibony
Benoît Thevenoz
Vincent Thomasset
Marcus Vigneron-Coudray



Eclairagistes :

Pascale Bongiovanni
Yannick Fouassier
Yves Godin
Sylvie Mélis
Françoise Michel
Caty Olive
Marie-Christine Soma



Sondiers, musiciens :

Erik Billabert
Pierre Courcelle
Lucien Johnson
François LOPEZ
Benoît Pelé
Phonème
Olivier Renouf


Vidéastes :

Clarisse Battas
Gaetan Besnard
Etienne Bideau-Rey
Simak Khatami
Patrick Laffont
Sophie Laly
Aldo Lee



Photographes :

Caroline Ablain
Patrick Berger
Sylvain Couzinet Jacques
Marc Domage
Laurent Goumarre
Pierre Grosbois
Stéphane Pauvret



Directeurs techniques :

Benjamin Boiffier



Assistants :

Damien Chardonnet-Darmaillacq
Sébastien Davis
Françoise Ferraud
Gérard Vidal



Auteurs :

Lancelot Amelin
Liliane Giraudon
Nathalie Quintane
Anne de Sterk
Hélèna Villovitch



Plasticiens :

Nicolas Moulin



Metteurs en scène :

Thomas Ferrand
Philippe Quesne
Claude Régy






Notes :

Pour la version scénique de l'opérette de Quintane/Courcelle, Frédéric Fresson pourrait s'occuper des répétitions musicales...

Iggy-YvesNo-Pop



Photos Pierre Courcelle.

Sujet du bac

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Sans Vacance de Projets (2)

Demander à Kate de jouer l'Amerloque, comme d'habe, mais l'Amerloque que le reste du monde déteste, de vraiment s'en charger, comme le début d'Avatar, négativité pure, hollywoodienne de l'Amérique... Que Kate se charge du premier degré de l'anti-américanisme - la haine de l'Amérique. Comment les films américains décline une culpabilité qui évoque le mal intégral, le mal nazi... (Les Américains montrent tout.)

Des huîtres,
quelqu'un ouvre des huîtres pendant tout le spectacle.

Ecrire une pièce qui s'appellerait : "Les Efféminés" sur les hommes qui tombent toujours amoureux.

Une comédie musicale dans le labyrinthe de Chaillot.

Mes illusions - en exergue : "...toute illusion est sainte..." Cioran.

Mes souvenirs :
"j'ai eu beaucoup de chance dans ma vie, si je n'avais pas peur de commencer cette causerie par une formule un peu vulgaire, je dirais que j'ai eu le cul bordé de nouilles..."

Il faut que les projets soient légers (les spectacles, les réalisations).

Projet de ne rien faire. En particulier proposer ça à Marcus !
à Jeanne Balibar
à...
Jonathan Capdevielle
Felix M. Ott
pour la Ménagerie

Le Pillouer, 2 projets : Bessette (Ida, pour l'automne) et Blektre.

Faire un film avec Patrick (Laffont), trouver le temps, écrire le texte sur les images.

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"Et si on allait en robe cette année ?"


...propose Martine Pisani. La robe-monde, cliquez pour agrandir.

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Isabelle Huppert


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La ville négative

Je recopie ce que dit Pierre du texte de Nathalie Quintane (titre : Marseille Massacre) qu'il est en train de mettre en musique :

"C'est comme une tragédie antique. Comme dans Œdipe roi, il y a un mal sur la cité et l'on essaye de chasser le mal. Ça, c'est les origines du théâtre. Ça + Brecht + l'actualité, le maire, le footballeur, les combats sociaux, les grèves, les rapports de force qu'on connaît dans l'actualité, entre les élus qu'on connaît dans l'gouvernement et le peuple qui se rebelle... Mais c'est l'idée qu'il y ait ce mal, dans les tragédies, comme la peste sur Thèbes. Et puis, la pute, c'est l'bouc émisssaire, c'est celle qu'on éjecte de la ville de manière symbolique. Et on aurait presque envie que les personnages vivent plus, du coup. J'imagine que Quintane y a largement pensé. Si elle est prof comme moi, elle a étudié son Œdipe roi à la fac. C'est pour ça que c'est riche, c'est pas qu'une histoire de couleur locale et d'accent, ça peut creuser pas mal, je pense, ça a pas été fait par-dessus la jambe."

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Résolution de l'année

Voir grand.

Un blog qu'on aime beaucoup

C'est Pierre qui l'a trouvé. On adore. Mélange de grâce, d'instant, de vitesse, de sensualité, d'amour fou, mordant, au visage... Et aussi, bien sûr, quand même, inévitablement, de cette tristesse qui fait les poèmes, certains poèmes, cette chose française comme disait un Américain, la mélancolie (de l'homosexualité, certainement), Jacques Demy, Verlaine, Duras, voyez, Olivier Normand, Laurent Goumarre, etc.

A l'heure où nous mettons sous presse, par exemple :

SAMEDI, JANVIER 02, 2010
2010, l'année du pénis.

Le 30 décembre j'ai couché avec un garçon farouche au corps étonnamment ferme et doux, pendant des heures, dans pas mal de positions, mais c'est quand il était assis sur moi que j'ai préféré, très masculin dans son déhanchement, discret et haletant à la fois, et un ventre tout plat, comme j'aime. Le lendemain, ailleurs, il m'a dit qu'en tous les cas il était fan de moi maintenant. J'aime tellement les premières fois. Je n'y croyais pas jusqu'au dernier moment, mais finalement j'ai passé un chouette nouvel an, à boire du Taittinger, entouré de papiers peints Castelbajac improbables, en parlant Cambodge et cover boys. J'étais de très bonne humeur pour ce jour du premier du coup, j'ai passé la journée à discuter avec Pheel, de tout et de rien, des 10 dernières années, de celle qui arrive, en écoutant The XX, buvant du thé, et en mangeant de la tarte aux pommes. On a fini devant Where The Wild Things Are de Spike Jonze que j'ai beaucoup aimé, il est beaucoup plus sombre que ce que j'avais imaginé, mais il m'a rendu tout warm & fuzzy inside, pas vraiment pour les enfants, ou alors de grands enfants déprimés, c'était parfait, donc. En général c'est une année sur deux, mais j'ai bien aimé les 2 dernières, j'espère que je ferai de beaux voyages cette année encore, et que, même si des fois je me sens seul ça ne dure pas suffisamment longtemps pour me rendre triste, c'est ma résolution de l'année, continuer à faire ce que j'aime, et fuir le reste, sans culpabiliser, parce qu'être heureux ça se décide.



(Cliquez sur le titre pour le lien.)

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Belle de jour

"The language is a pain."

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Belle de jour

En tout cas, la fiction, ce s'ra jamais mort."

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Belle de jour

"La taulpe aveugle en terre ha son manoir."

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Bon, je cherche des titres, alors, allons-y, la liste... (4)

Iggy Propre (Avignon.)

The Bound (Titre de l'ensemble livre-blog.)

Le choix de celui qui m'a choisi

Among The People

Tuer bien

Rider of Shadow

Souvenance de ta première chemise

Le Nom de Zodore

La Dame sauvage


DNA of the Natives

Le Vieux Travelo de Noël

Donc la nuit n'est pas noire, elle brille dans l'invisible

C'est trop bien pour une foire !

Le Songe, évidemment

Apparente assertion de la chose apparente

La pression du Monde

Rue Madame

Belle de jour

"Saturer, éliminer mais tout mettre dans l'heccéité de l'instant. "



Pour une fois, j'interviens. Sinon on va croire que je parle comme ça à mon petit-déjeuner, ça va faire toc.
C'est Violette Villard qui m'envoie cette citation de Gilles Deleuze et, puisque je le lui demande, elle me donne une définition pour enfant de "l'heccéité de l'instant" : "le voilà ou voici de l'instant".

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