Tuesday, November 27, 2012

Le Cheval de la philosophie


Thierry Collet me demande d’écrire des choses gentilles — ou pas des choses méchantes — parce qu’il lit le blog. C’est le magicien de la radio. Je l’ai surchargé de gentillesse à la radio. Je l’ai fait passer pour un clone d’Alain Delon jeune ou de Robert Redford. (Ça m’amuse toujours comme on peut avoir l’air beau à la radio, il suffit d’une voix.) Eric Didry m’a raconté une anecdote qui est la troisième qui pourrait participer de ce livre autobiographique dont je parlais — rempli uniquement d’anecdotes — rapportées par d’autres — dont je n’ai pas le souvenir. Il me raconte qu’à Chaillot (sans doute pendant que j’étais à l’école), je lui ai fait un tour de magie. Il ne savait pas que la tour Eiffel s’éteignait à minuit (s’éteint-elle à minuit ? je ne le sais plus non plus) et je lui avait dit que j’allais la faire disparaître. J’avais décompter à partir de dix.

Comme c’est difficile de lire ! Je m’en aperçois. Je fustigeais toujours les gens qui lisent mal mon blog, par exemple (qui y voient de la malice), comme, par exemple, Jérôme Bel ou, récemment, la mère de Bébé (les parents terribles). Mais voilà que ça m’arrive aussi. J’ai assez dit à quel point je me sens en phase avec ce qu’écrit Pierre Courcelle sur son blog. Les lecteurs assez vieux connaissent cette passion « parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Et voilà que, moi non plus, je sens que je n’y comprends plus. En relisant ce qui bute, plusieurs fois, je peux juste comprendre que je pourrais comprendre, si mon cerveau n’était pas formaté différemment, ce qu’il comprend. Sur ce qui me semble un point, une veine (la veine « Philippe Muray »), je n’entends pas la polysémie, la résonance, les oiseaux de la vie et du monde, l’émerveillement. C’est le moment d’en venir à la philosophie. Pour débrouiller tout ça. « Mon royaume pour un cheval ! » Il y a cette rose bleue qui n’en finit pas de vivre — était-elle déjà morte quand on me l’a donnée ? Elle déteint un peu simplement.

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Nils


Photo Caroline Breton.

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Opéra



Bonjour Marie-Thérèse, 
J’ai la sensation que votre saison est déjà faite et bien pleine, mais je vous propose néanmoins un projet – au cas où. 
Scarpitta, le directeur de l’opéra de Montpellier m’a proposé avant l’été de mettre en scène un opéra. Lequel ? Je n’avais pas vraiment d’idée, c’est un monde que je ne connais pas. Depuis cette proposition, je découvre, j’explore. Je voudrais aussi — avant les contraintes de la vraie production — expérimenter l’opéra à ma manière libre. J’ai rencontré une très belle cantatrice (qui était l’une des invités au théâtre du Rond-Point en juin). Je voudrais travailler avec elle (et autour d’elle, avec d’autres) sur Werther, de Massenet, un opéra français (mais à propos d’une histoire allemande) et, comme toujours quand j’ai un projet, une envie, je l’imagine dans le lieu de la Ménagerie qui est comme mon laboratoire mental. Donc ça pourrait s’appeler Les Souffrances du jeune Werther et ça serait avec Jeanne Montheillet (et d’autres, bien sûr) et ça utiliserait la musique de Massenet un peu comme Pina Bausch l’avait fait avec Barbe-Bleue, d’une manière très libre. Dites-moi si ça vous intéresserait. 
Bien à vous, 
Yves-Noël

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Je vois ce que vous voulez dire et en même temps non, c'est un bon titre de one man show...

« Ici, le jeu serait remplacé par la lecture. Je crois toujours que rien ne remplace la lecture d’un texte, que rien ne remplace le manque de mémoire du texte, rien, aucun jeu. »

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«Voilà que on est en train de dessiner un nouveau pan de l’éthique. Je disais : « l’éthique, ça veut dire : il n’y a pas de bien ni de mal, mais, attention, il y a du bon et du mauvais. » C’est en train de devenir, doucement, dès notre première avance : « il n’ y a pas de bien ni de mal, mais, attention, y’a de la santé et de la maladie. » Et en un sens très, très général, il y a de la santé et de la maladie. Je ne cesse pas de me mettre dans des situations impossibles qui me rendent malades. J’en suis malade. Qu’est-ce qu’il faudrait faire ? Qu’est-ce que ce serait le bon ? Qu’est-ce que l’éthique nous conseillerait ? « Avant même de faire de la morale, agir sur les situations. » Tiens, voilà que l’éthique deviendrait un art d’agir préventivement sur la situation. « Surtout, attendez pas d’être dans votre situation impossible, commencez par pas vous y mettre. » Bon, ça a l’air d’être une prudence, mais plus ce sera plat, plus peut-être ce sera gonflé de quelque chose de philosophique. On va voir où ça nous mène, où ça peut nous mener, ça... »

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