Friday, June 08, 2007

Que faites-vous pour la Terre ?









Que faites-vous pour la Terre ?



Les aliments.

…mais en poète, l’homme…





La pluie dégouline en larmes.










Yves-Noël Genod. 8 mai 2007.

Furieux et calme












Furieux et calme, je voudrais en savoir plus.



Adolescent mind.
Excessives extravagances.






Le sourire du danseur.






Alice’s pink shiny shirt.
La publicité pour la vie.






2000 suce.
Eat me, drink me. L’aspect romantique de cette idée. Je vous emmène avec moi.






Un fou tremblant.










Yves-Noël Genod. Début juin 2007

Leçons de français aux Suédoises

Leçons de français aux Suédoises










Rémy dit : « Des tapis de violet myosotis à en perdre la raison. » Il a vu trois violettes.






Mais il cherche lui aussi à faire des phrases comme celles que je lui ai demandées de m’aider à retenir quand on a fait du canoë-kayak…






« Sur la Terre, la devanture de Dieu. « Dieu » a l’avantage d’être un mot connu de tous. Les sapins lèchent le ciel. »






En fait, plus on approchait du soir de cet immense crépuscule de cette belle journée, plus le soleil brûlait la mer par capillarité.






Comme aussi par des ricochets de chaleur blonde platine qui fascinaient les yeux comme l’amour de Dieu, comme la mort…






…comme la sexualité avec Rémy au dépôt de la terre ferme…






…le soir où nous avons eu le sauna magnifique, mais décevant du point de vue de la sexualité avec les filles. Encore que.






Rémy a osé frapper à la porte du sauna. Et se mettre nu.






Quand je suis revenu du chemin où je m’étais éclipsé pour écrire ces phrases :






« C’est la nuit, par exemple. Le château illuminé. L’eau. Le calme. On en dira plus une autre fois : sauna. »,






tout était en place et je n’ai eu qu’à m’inscrire parmi la chair démultipliée, plantureuse et beurrée, comme le « deuxième homme ».






La lune croissant d’argile.
Une étoile satellite.
Formes particulières, les arbres attendent le jour. C’est comme le Sud de la France, this evening, presque.






Nuit d’été, je t’embrasse. H






Vingt ans après.
La nature, les bouclettes.
Rémy est parti. Si tu fermes les yeux, le paysage imaginaire.

Fracture du jour. Fraction.

Rémy a déposé en partant le savon Dove sur les marches de mon chalet.

Mer tissu bleu.













Les oiseaux sont parfois attendus, attentifs pour un concert et parfois s’éloignent.






Maintenant c’est le bruit d’un bateau, le seul hors bord, qui tire le rideau du paysage et le dévoile encore une fois imaginairement.






J’étais si maigre dans le sauna. Les filles fumaient des cigarettes, buvaient de la bière ou du vin blanc (d’un cubi).






Rémy aussi, dans le coin, semblait d’une autre race – ou un enfant. Serrable dans les bras. Mais, avec Rémy, ce n’est pas possible.






(Ce n’est pas faute de lui avoir proposé mille fois !)






Je pensais au Mali où les femmes sont obèses et, les hommes, tous des crevettes.






Rémy aussi pensait aux pays du Sud, il m’en a fait la remarque.






De temps en temps on pouvait se glisser quelque tendresse en français.






Les filles étaient blanches et blondes dans le plus de nuit possible, le plus de douceur liquide et matricielle. Des Renoir.






On pense aussi à Fellini et à tant de siècles inatteignables.






Surtout quand l’une d’elles, ouvrant le bas du poêle pour y glisser du bois, reflétait de toutes ses formes la lumière rougeoyante.






Jaune clair et intense quand le feu reprend avec plus d’appétit.






On parle anglais, bien sûr, mais plusieurs langues scandinaves sont évoquées – invoquées.






Il y a deux jeunes Norvégiennes de passage encore plus belles que les autres qui « study », disent-elles en soulignant les guillemets.






En mai, fais ce qu’il te plaît – puisqu’il s’agit de préparer les exams ! Oslo est à neuf cents kilomètres. Elles sont très jeunes.






Les dents parfaites, les traits ; la chair, les formes : satinées ; les seins.






On peut aussi se référer à Hélène Lagonelle du roman de Marguerite Duras, L’amant de la Chine du Nord.






Rémy, comme les autres, se jette dans la flotte noire au sortir du sauna, la flotte qui clapote sous le petit balcon et se savonne.






J’attrape froid et je dors mal, les pieds totalement gelés et sans personne pour me les réchauffer.






Rémy n’est pas très tactile, nous en convenons le lendemain, mais ça ne l’empêche pas d’être émouvant.






Le lendemain, comme je n’ai pas dormi, je me lève à midi.






Je loupe le départ du boat pour la party, l’anniversaire du marionnettiste.






Je suis un peu grognon. Il fait très mauvais.






Nous prenons le bateau un peu plus tard pour aller faire des courses à Waxholm.






Nous déjeunons là-bas, nous faisons les courses, nous re-patientons dans un café.






Nous rencontrons les filles et le chien de retour de la party.






C’était pas si bien, tout le monde était à l’intérieur à cause de la pluie, trop d’enfants, etc.






À l’arrivée, Rémy et moi montons vers le lac.






Le temps s’est ouvert. Lumière divine.






Milliers de ces limaces couleur réglisse et d’escargots à la coquille d’or.






Un cerf, un gros cerf qui s’engouffre lourdement dans un sous-bois.






Je me baigne. Rémy, non, mais il regrette ; il la trouve trop froide.






Elle est très pure, lourde, régénérante, orange, moins froide et plus calme que l’eau d’en bas qui entoure les îles.






Le décor des rochers roses, de granit concassé recouvert d’une teinte verte est très beau.






(Parfait comme un bijou de René Lalique, par exemple.)






Au sortir de l’eau, Rémy accepte de me frotter le dos.






Mais je ne peux pas m’empêcher encore une fois de mimer bruyamment l’acte sexuel en poussant mon cul vers lui.






Néanmoins, le soir, il me demande Brokeback Mountain pour se le mater.






Rémy ne se laisse pas physiquement abordé. C’est moi qui parle de toute ma vie sexuelle.






Lui me dit qu’il n’a pas de fantasmes. Et il ne parle pas de souvenirs ! Quelle chance… Quelle race, ce Rémy !






C’est l’amant d’Audrey. Il est poilu et agile comme un loup. Il aime le monde, y voyager. Il aime la montagne, les chevaux.






Il fait de la danse pour gagner sa vie, des spectacles.






Il retourne aujourd’hui à Paris pour travailler demain avec Christophe Fiat, pour le festival d’Avignon !






C’est un copain.






On se voit à Paris le dimanche au marché, on boit du mauvais café ensemble.






Et avec Hélèna.






Parfois Guillaume Désange et Marie Vachette.






Une fois, Marie Depleschin signait des livres entre deux étals. Hélèna était très excitée.






Une fois, Sarah Chaumette, amie d’Audrey traînait là.






L’inévitable Sabine Macher. Parfois sa fille, Lou, treize ou seize ans, somptueuse.






Des amis d’Hélèna, pas mal. Mais sans Jan, non, on ne le voit plus, forcément.






Il y a aussi presque toujours Vincent Thomasset et sa belle amie juive (son nom m’échappe).






Et chez les homosexuels : Yves Heck, inévitable lui aussi.






Et même Vincent Dissez, une fois, est descendu en vélo, voir un peu ce qui s’y passait, au Marché de L’Olive, le dimanche midi.






Benjamin habitait là, mais il déménage. Sans compter Joris Lacoste, Pascal Rambert… Et qui d’autre encore ?






Juliette Bineau, à un moment, était dans le coin.






Et Didier Silhol, rapport à Lou, la fille qu’il a eue avec Sabine, je pense…






Parfois des amis d’Audrey et Rémy, bien sûr, ont dormi chez eux.






Même Nuno Bizzaro.






Parfois Georges, le fils d’Hélèna vient aussi.






Parfois, mais c’est rare, je suis seul. En fait, je ne suis plus jamais seul. Il y a Hélèna.






Nous nous sommes fréquentés au Marché. – Petite, you should come.






Je demande à Anki de me dire comment ils appellent la flotte ici.






Pas le lac, n’est-ce pas, mais la flotte qui entoure les îles ; c’est la rivière ou la mer ?






(Parce que Rémy qui la goûtée m’a dit que, selon lui, c’était un mélange d’eau douce et d’eau salée.)






Elle me dit en regardant par la fenêtre où les autres filles elles aussi en bikini clean the bus au bord de l’eau :






« Pas « la rivière », non, non. Pas « la mer » non plus. Non. « L’océan ». »






Mais « l’océan » ne convient pas non plus. Tout d’un coup, elle s’aperçoit que cette eau omniprésente, on ne la nomme pas.






Personne ne sait. Elle ne sait pas. Mais pour la distinguer de celle du lac ? Oui, le lac, c’est clair. Le lac, c’est : « le lac ».






Et l’autre eau plus salée, froide, sauvage, omniprésente, cette eau qu’on voit partout, cette eau sans nom, eh bien, c’est : « l’archipel ».






Milliers d’îles dans l’archipel. Et la flotte, c’est la flotte. C’est l’air, c’est l’eau. Milliers, milliers d’îles.






On vit dans la nature, on vit dans les îles. On vit.






Entre les arbres, on regarde la couleur de l’eau, l’aspect de l’eau comme on regarde le ciel, entre les arbres.






Le monde n’est pas rond, il est comme il est. On regarde.






Aujourd’hui les filles clean le bus. In bikini. On Sunday. Près de la rivière. Doit-on dire mer ou rivière ?






Renoir encore, éclairé.






Bus banal, eau bleuâtre, teintes fragiles, vivantes et transparentes.






Anki, de nouveau. Mon meilleur contact.






Je lui dis que comme Rémy est parti, je vais commencer, j’ai commencé à lire.






J’ai trois big books à lire, deux in French et un en anglais.






Elle reste muette un moment devant l’information et dit soudain :






« Ce qu’il y a de bien ici, c’est qu’on ne peut pas regarder la télé !






Quand j’ai un day off chez moi, je regarde Morning TV et puis je m’aperçois que j’ai passé six ou sept heures devant sans rien faire ! »






La maison traditionnelle, transparente donne sur le passage des bateaux. Maupassant.






Un bouleau pousse, c’est curieux, totalement à l’horizontal au-dessus de l’eau. Toujours rigolo de voir le cygne qui bascule.






Y a vraiment de très, très jolis oiseaux, de toute sorte, mais je connais pas les noms.






Fourmis.






Pourquoi faut-il écrire des livres lisibles ? Dans le livre, on parle d’ours et de singes. Il y a cette phrase :






« La poésie avait secoué les pans majestueux de sa robe étoilée sur l’atelier où grimaçaient les Ours et les Singes de la typographie. »






Et ce que dit la voix de sirène de l’Espérance qui montre du doigt un coin d’horizon bleuâtre à ceux dont la vie est orageuse :






« Allez, volez, vous échapperez au malheur par cet espace d’or, d’argent ou d’azur. »






L’eau gravit par tes yeux jusqu’à tes bras, en haut du rocher. En face, la nature, sur l’autre rive du lac, ressemble à ton enfance.






Quelle langue chantent les oiseaux, en Suède ?






Sur les rochers, la mousse que je caresse comme la toison d’une bête.






Les soirs, le naturel du monde.






Les racines du pin qui réapparaissent du chemin ont l’apparence d’un tas d’os d’une bête dévorée…






…laissés en vrac, en désordre. Les osselets.






Toujours les grosses limaces belles comme du réglisse.






– Je te cueille du muguet ? ou des narcisses ? ou du lilas…






– J’entends d’ici les clochettes multicolores… H.






La chambre coucher, le luxe au-dessus de la mer.






You sweet woman ! Tout un monde créé au bord d’un désert de décor.






La fumée mélange. Even at a time like this, you think of others.






Bluffer, bluffer, bluffer – la nature offre un décor de pleurs.






Les arches de la sagesse, les herbes parlent.






Laughter and music from steamboat. La ruine du crépuscule. Les mots me permettent de descendre en profondeur. Les yeux d’infirme.






Une poupée m’attend à Paris. (Into Crystal River.)






Demain, retrouver le pin à la grosse écorce. Les femmes, le crin de cheval…






J’ai été voir la carte postale fraîche du soleil de minuit.






J’ai descendu la propriété jusqu’à l’eau-miroir. La lune magique au dessus de Waxholm ou somewhere.






L’eau maîtresse de l’archipel se baigne dans l’huile. Sans une plainte. Sauf un oiseau mal coucheur ou deux.






Toujours la pure étoile satellite, plus basse. Et une ou deux autres, la station Mir.






What a nice place. – Yeah, the tree makes it nice. – And the flowers. Let’s not pick them. They’re so nice.






Un endroit livide.






Brûle la maison du seul silence. Seuil – comment dire ? Sur les images, la nourriture. Les plumes de paon.






Les poupées, la maison de carton.






Ce qui brûle, les partitions du piano et le disque. Les draps, le rideau, ce qu’il y a de plus précieux. De plus féminin.






Sans les femmes, nous ne serions pas là ! – Quelle bêtise ! sans les hommes non plus !






Cœur gros. Brindilles. Le melon, la grenade.






Au bord, le long d’une rivière comme toujours pleine des larmes de sang des malheurs de la Terre.






– Enfin, pour ce que nous en savons !






La poule volée dans sa cage d’or.






En haut, la bonne est montée pour apercevoir. Un slow sec, d’acier. The gypsie say…






…beneath the moon.






And I don’t really mean what I say. I’m sorry. La musique débris de lumière. Les mots concassés. With his right foot.






L’incompréhension pour les dangers, les défauts ; la menace même au lit. La nature. Des yeux, des larmes.






En confiance avec Flaubert. En confiance avec Balzac. En confiance avec Hélèna…






Je décrète que le roi des oiseaux chanteurs est le merle ! Celui que j’entends le plus souvent.






Celui qui se tait, mais reprend – après de longues plages de lecture. Jusqu’à nouvel ordre.






Heiki, que je rencontrai ce matin pour la première fois, m’a donné deux guides pour les oiseaux de l’île.






Le plus ancien, juste les oiseaux avec un peu de leur environnement, écorce, baies, nid, neige, eau, joncs – avec leur nom.






Juste les images et le mot. Aucune information.






La maison de Heiki and Milvi, le vieux couple d’Estoniens chez qui nous allons chercher l’eau est une maison de conte de fée.






Un mélange de contes – et probablement de contes que je ne connais pas, mais d’une référence évidente.






Espèce de paradis de fleurs, bassines d’eau, décoration de Noël ou de fête foraine et havre d’amitié pour les plus beaux oiseaux.






Avant, il y avait un chat, mais depuis qu’il n’y en a plus, c’est tout bon !






Le woodpecker sur l’écorce, à un mètre de la main, surtout est exceptionnel !






Derrière l’appentis, Heiki me montre une femelle merle couver discrètement, calmement, presque immobile, de la couleur de son nid.






(Mais le mâle, me dit-il, couve aussi, en alternance.)






Dans le guide au couleurs adoucies comme les livres de mon enfance, je reconnais tout de suite l’oiseau au long bec orange…






…que j’avais vu, je crois, pendant le kayaking avec Rémy.






Mais Heiki me dit immédiatement lui aussi que je confonds. Ok, ok, les noms sont inconnus, de toute façon…






Il n’y a qu’une table de concordance en latin. Mais les oiseaux existent, je les ai rencontrés !






Je reconnais le rouge-gorge (rödhake), le rossignol (näktergal), les blackbirds (koltrast), les moineaux (gråsparv), le martin-pêcheur

(kungsfiskare), le woodpecker (du milieu, donc, pas vert, mindre hackspett), la cigogne d’Alsace (vit stork), le héron (häger), le cygne

(mais il y en a de deux sortes, sångsvan et knölsvan), les canards à col vert (gräsand) et puis bien sûr, plus flous, les pigeons, perdrix,

chouettes, aigles, hiboux, mouettes, buses, corbeaux, poules d’eaux, cormorans…






On est bien nombreux sur Terre !






Tout ça habillé de Dior, Yves Saint Laurent, Prada, Vivienne Westwood, Yamamoto, Dolce Gabbana, Versace, Véronique

Branquino, Alexander MacQueen, Stella MacCartney, Rochas…






Pierreries, pierreries – pierreries vivantes !






Il y a des choses que je devrais dessiner : le tableau japonais du losange vitré de la porte.






Les branches pendent, de très haut, sur un fond blanchâtre aujourd’hui du ciel nuageux.






Chaque feuille, décision, brindille de la branche peut se dessiner avec ce cadrage :






losange corné en son coin supérieur par l’avancée du toit.






Je pense à Monet, sa collection. Les autres fenêtres qui donnent sur la verdure parfaitement opaques, touffues comme De Kooning.






Il y a des cris de bateaux qui ressemblent à ceux d’immenses phoques inadaptés.






Les récits de temps plein, les recherches de temps perdu. Les Odyssées, les Iliades.






Je regarde un livre. Je l’étudie. Je le regarde de près.






Je note la couleur des draps, de la couette : bleu tonnerre, bleu orage, et la couleur des murs : bleu turquoise.






La porte est ouverte pour l’air, la température, les bruits divers, inversés, les bruits sur l’eau et dans les arbres – pas pour la vue.






Je regarde un livre, un livre ou deux… Lily of the valley…






Le mot « son » est censé rendre compte de choses plus belles, mais le mot « bruit » est plus beau.






Et le soir vient et ce n’est pas criard – c’est : bleu.






Je pisse sur la colline au-dessus de la propriété, c’est très calme.






La mousse est tellement belle, on dirait un décor de Disney.






Les bambis ne viennent plus dans la propriété parce qu’on y pisse. Trop d’humains y pissent.






Gris et vert, c’est le soir pluvieux.






Very clean airport… Where are the monuments ? Le monde plaintif, mais à plein.

Un flot de touristes.
Chasseur !






La vie culturelle, la vie curieuse.



Le cheval tire la langue.
À dîner tous ensemble.













La mer, dont le flot-cinéma continue, grave, le mouvement de la Terre.






La mer-rivière qui passe au bas de la propriété.






Au bas de la propriété, la mer-rivière, là, la route de Russie, de Finlande et, là, la fortress, l’octroi, la porte avant Stockholm…






…où les bateaux étaient inspectés. Maintenant transformée en musée et en auberge de jeunesse.






Gris maintenant d’un gris plus terrible et plus inoffensif.






La soirée longe la rive. Martèlement des eaux le long comme des balbutiements, des babillements.






Le taxi passe comme un gros bourdon, le seigneur du coin.






Deux canards – un couple – indifférents et supportant, par exemple.






L’activité sur-affairée, l’étude microscopique, l’activité virgule.






Est-ce le taxi qui déclenche seulement now le raz-de-marée ?






Something… nothing… I don’t know… « More champagne », en suédois, s’écrit : « mer champagne ».






Promenade écarlate.






Le soleil, c’est juste de la lumière verte, une intensité. Une idée. Verte, la lumière du soleil, bleus, les flots.






Queue longue, oiseau très fin, curieux, intelligent, gris délicat.






Pour parler sur un banc.






Tout d’un coup : le chemin borde la démesure. New York, Saint-Pierre de Rome. Lumière verte, fond agréablement bleu, big lampes.






La prouesse architecturale la plus divine, la plus orgueilleuse, la plus recommandable, la plus croyante. La nuque fléchit.






Vers le haut, vers le bas. Les petites plantes admirent, elles aussi.






Cette portion du chemin s’appellera donc : « la cathédrale ». (Solennité aussi car peu d’oiseaux.)






Un gardien ou deux – et l’éloignement des bruits comme une rumeur, un souffle, un haut souffle.






(Une mouche près de l’oreille pour rappeler que l’heure y est pour beaucoup.)













Les oiseaux communiquent en hurlant, en hurlant à travers l’espace.






Libellule.






Sur Tynningö, la promenade est exactement celle… de Robert Wilson ? – Non ! Robert Walser !






Les fourmis visitent mon pied. C’est fou comme ça peut les intéresser, ces abruties.






Pour le moment aucune n’a piqué, mais je surveille !






It’s a sailing day. Un endroit abrité du vent, pour continuer à lire…






La lumière éclatante du jour. (Quelque chose à propos de ça dans Camus.) Papillon avec des yeux de chouette sur les ailes.






Le pavillon des merveilles.






Aujourd’hui deux éléments ont défini la journée : « muguet » et « cygne ».






Les cygnes, bon, il faudrait un peu de temps pour raconter ce qu’ils me donnent, les cygnes…






Voilà, c’est dit.






Une femme promenait en laisse quatre petits chiens (genre meute).






Trois étaient indifférents, mais l’un voulait absolument me rejoindre. Je me suis demandé ce qui lui passait par la tête.






(Il tirait tellement qu’elle lui a rallongé sa laisse.)






Ingo a de gros sourcils qui lui donnent vraiment une physionomie humaine blasée.






Au-dessus de la circulation de l’eau.






Maintenant, le hublot losange a des couleurs de nuit. C’est à dire un très beau bleu, délicat, gris bleu avec les taches noires des arbres.






C’est éclairé à l’intérieur, mais le ciel lui aussi est éclairé. Il est deux heures vingt. Un gris très bleu qui s’appesantit, qui s’amplifie.






Les arbres m’ont fait peur en bougeant soudain comme si quelqu’un entrait. Et un oiseau un peu loin s’est plaint.






Gris fade. Bleu nocturne.






Je me demande si Rémy a couché avec Nandi, il y avait tant d’allusions à table avec les trois filles.






(Plus celles que je ne saisissais pas.)






Après tout, ça aurait pu se faire… Ce serait un motif de plus d’admiration de Rémy.






Angela et Rebecca ont révélé sauvagement la faculté de Nandi d’attirer les hommes.






Elle a un magnetism irrésistible et, donc, une faculté de get laid dans n’importe quelle situation rocambolesque et avec n’importe qui.






Nandi était rouge tout le repas : ça semblait bien pire que les anecdotes hilarantes que racontaient les deux autres…






…les fieffées jalouses, mariées et fidèles.






Comme la fois où Angela avait été réveillée par un coup de pied (énorme pied) du type en train de.






Ou la fois où elle était entrée dans le bus (qui servait, mais à condition d’en allumer la petite lampe pour prévenir…) – Avec lui !






Ou la fois où Rebecca… Et c’est là qu’on s’est mis à parler de Rémy.






Le gris vert sombre graphisme des branches, des feuilles me fait peur. Avec le vent. Un bruit ou deux.






Il faut dormir, il faut dormir… L’aube : clarté jaune soufre sur la mer ; les oiseaux émerveillés.






Les arbres ronds et solides – ou pointillistes et élancés.






Ce qui m’a étonné, c’est que les deux crépuscules sont quasiment au même endroit.






The Nature thing. (Holm : island.)






Le merle habite le jardin avec sa femelle comme la poule le poulailler.






De la lecture on traverse des zones d’ombres. Les mots et l’air : mêmes.






Le livre est presque fini. La journée passe vite.
Pommes de sapin, orties. Papillons et graines volettent.






La forêt domine la propriété. La propriété domine l’eau avec le passage des bateaux.






Nul « ailleurs » – je l’ai vu cette nuit. On est au bord des pôles, au bord des cabarets.






Il faut une aiguille pour entrelacer tout ce qu’il y a à entrelacer au jardin et je suis l’aiguille ou le merle.






Le merle apprivoisé, on le voit partout, très actif, affairé, affairé au jardin comme un chien avec un troupeau.






Donc, hier, les cygnes au milieu du lac. Non. D’un bout à l’autre du lac.






Ils remontent avec cet énorme bruit de frottement d’air par les ailes, répercuté par l’eau toute proche.






Ils amerrissent à grand fracas puis ils se laissent descendre dans le soleil rasant jusqu’à l’autre bout. Les oiseaux roses.






La couleur myrtille, c’est l’eau où que l’on regarde à travers les arbres.






Une maison princesse presque invisible, mais d’un œil observe, à travers les arbres. En ce moment, nous voyons le monde comme ça.






Les croyances et la fiction changent tous les jours – affliction. Cœur chiffonné. Les romans, la psychologie.






Les grands cygnes magiques. Les grands cris des éléphants de mer, les longs barrissements.






Mon beau cochon.






La vraisemblance est une chose relative, passagère.
Mémoires du Diable.






Le corps plonge dans l’eau comme dans l’ambre d’un vernis.






Une ficelle descendait de l’arbre.
Le soleil passe entre les branches. Le chien sur la pelouse le long du cœur.






Les fleurs, dans le jardin, comme les petits boutons colorés d’une redingote verte.






Le soleil, à un moment, a pris les pins par le haut, là où ils s’enficellent.






Il en a révélé l’armature métallique et l’a déclarée dorée.






Maisons crème – ou cramoisies. Tout est là, l’harmonie, le turquoise.






L’imaginaire s’enfuit comme la chèvre de Monsieur Seguin.






Vivre en hippies dans la nature, en Suède. Cindy Lauper, Time after time. The Jackson Five, I’ll be there.






Le chalet cramoisi dégouline sur la colline bruyante de verdure, la nature si apprivoisée.






Les bougies ! – alors qu’on n’attendait plus la lumière !






Toute l’eau de la nuit absorbée. Bue, du caniveau jusqu’aux étoiles !






La maison de verre. Les bahuts sont vides, l’alcool, les fauteuils.






Quelques lampes malades augmentent encore les ténèbres et l’amusement des ténèbres.






Les rideaux de soie pèsent comme des fleurs fanées. Des belles-de-jour.






Tout ce qui se passe encore sur l’eau, éclairés par des lampions, rentre encore dans la maison.






Les fruits et légumes retournent au jardin. Le chien devient un loup.






L’eau de la source dans des seaux.






Les flammes des bougies, dehors, elles brûlent la nuit.






Deux filles font DJ avec leur computer. Roy Orbisson, Pretty woman.






Les cygnes m’ont à l’œil, toujours, mais moi aussi !






Les oiseaux essorent le linge. Épuisante odeur de muguet, incessante.






Le chien a l’air d’un petit cochon aujourd’hui, un sanglier. (D’ailleurs, il dit pas bonjour.)






Stockholm, une ville d’été. Wagons over the ice in winter. Un musée à bateaux.






Casser des œufs sur une plage verte.






Les paquebots, ces joies du ciel.






Stockholm ? – C’est une ville en plein ciel. Une ville sur la Terre.






Au bout de la rue qui monte et, maintenant, redescend, un gros sein blanc.






L’homme qui se cherche une apparence.






La vie (il faut l’occuper), dans tous les sens, elle est occupée. S’activer à la légèreté.






Le royaume de Dieu est sur Terre. Le vieillard bleu en chemise propre volant comme un nuage.






Moine précisément.






Stockholm, les teintes charnelles. Le Grand Hotel, presque Venise, le Nationalmuseum, presque Berlin.






De l’autre côté, le Palais Royal, la vieille ville. La ville aérienne s’éloigne.






Clochers en silhouette, très purs, bijoux encore, René Lalique.






Les oiseaux d’Hitchcock n’annoncent que le soir. Eux aussi pris dans l’atmosphère terrestre.






Quelque fumée de paysage.






On n’est jamais assez précieux, assez présent à la magie…






La magie, c’est l’attraction qui tient les choses ensemble, les choses que l’on voit.






L’eau, principalement, si gentiment retenue, tentée par la lune.






Et l’air avec tout : les nuages, le vent, les oiseaux, tout ça, retenu parmi nous. La musique aussi, retenue, et les sons, les bruits.






Et puis après : toutes les machines qui nous servent à circuler, suivant les modes (ça évolue assez peu finalement).






Et les constructions, les rochers, les beaux bâtiments, là aussi sans arrière-pensée : éternels.






À un moment, la ville se transforme, devient moderne, abstraite.






De grandes réserves de carburant sur la droite (ma gauche) et les bâtiments de science-fiction, des tours abstraites, plus de clocher.






Ça change pas grand chose, c’est aussi bien, plus sérieux apparently.






C’est les communications, les vraies qui commencent avec l’espace.






Et de plus loin encore, on aperçoit l’immense sein, vision, cette fois, au-delà du futur.






(Je me demande même comment ça a pu être construit, c’est une prouesse.)






Parfois les mouettes nous suivent comme si on était bateau de pêche, avant s’apercevoir erreur.






Derrière le bateau comme une large peau de serpent. Les îles, ensuite, comme en pleine mer.



Les forêts, les Alpes.

L’eau profonde, ronde.






To have been to Stockholm et être revenu, c’est vraiment le luxury.






Ciel de contes et légendes, ce soir. Nalle me parle de la Suède comme le pays de deux choses :






la lumière – bleue – et le vert qui apparaît all of a sudden en quinze jours.






D’une langue, me vient quelques mots.






Le couchant dessine avec les nuages un paysage de neige inversé – et en couleurs.






C’est comme cela que l’on découvre qu’évidemment la neige est bleue et rose.






Et sinon le soleil d’une simple couleur or intense.






La maison impressionniste. L’eau monte avec le soir, par la verrière.






Alive, dead, happy, sad. Les choses russes.






Les garanties.






Sur le balcon de ma cabine, flocons de petites graines aériennes.






L’humour, c’est la noirceur. La preuve en est encore donnée : Bouvard et Pécuchet. C’est drôle, mais torride.






Animals, you know, in China, is like flowers in Sweden.






Filles with moustaches. (Les trois filles sont habillées en horribles cow-boys.)






You can look on the goods, but don’t touch the candies !






Mais c’est la première fois qu’elles mettent les costumes, les belts, for example – ce qui transforme certaines apparitions.






All the blondes are dumb.

Mélangées aux arbres…

Je ne suis jamais là où on me croit.






Maintenant, les fouets. Elles font claquer l’air. Et « l’air », ça veut dire toute la Terre.






Feu magique, invisible. Une musique.






Elle a des bouchons dans les oreilles. Ça siffle et ça résonne comme à Épidaure.






Des mélodies. Un bruit de casserole pour le numéro le plus dur.






Ici, en Suède, le soleil est trop chaud et l’ombre est trop froide.






La langue qui flotte au milieu du ciel, c’est l’anglais.






On me menace en anglais de m’embrasser sur les lèvres. Hairy lips.






Alive targets.






Un whip en forme de bite. Des numéros stupides sous de grands arbres intransigeants.






Elle fait péter des roses avec son fouet !






La musicienne avait des moustaches et des boules dans les oreilles.






Les bébés éternuent à l’ombre. Tout le spectacle s’est envolé vers le ciel.






S’amuser sur les corps immenses.






Verts naturels et verts artificiels jurent un peu. Imaginez les hommes peints en vert…






Un enfant fait éclabousser de l’eau. Impression de déjà vu. Le chapeau rose suspendu la tête à l’envers.






L’enfant au cerceau. Les enfants dans les creux du jardin.






Le moulin noir.






L’avion en couleurs traverse.






Puis le plus beau garçon a pris le plus beau fouet des filles-clowns et il a détruit (comme un dieu) les feuilles du jardin.






Not the fruit trees !… The maple tree…






L’ombre gagne à bride abattue. La journée pourtant n’en est pas à sa fin ! La maison est toute traversable.







Therese m’encourage a utilisé toute la maison, m’indique le meilleur balcon pour le soir, celui du matin.






Elle prétend que quand Antonija est là, elle remue tous les meubles dans tous les sens.






Le bébé : Dancan. Une pomme de verre from Skansen.






Briques, briqueterie, clinquant des feuilles de peupliers.






Les plus beaux jours de ma vie ; je m’endors, je me réveille dans ce lit, dans cette cabine, à ma taille !…






Mon amour est à Paris, mais la nature est si vaste, si grande, si humaine, si dorée et bleue autour de moi !






J’y suis enfoui, comme un chaton dans les herbes.






Il me semble que je pourrais m’y faire des amis.






Le jeune écureuil qui ne m’avait pas entendu venir, hier, sur le chemin de « la cathédrale », j’ai bien vu que je l’intéressais.






Je lis Bouvard et Pécuchet littéralement sous les muguets.






Les sens, leurs ténèbres. Un miracle perpétuel ne serait plus un miracle.






La métaphysique, c’est au-dessus des nuages ?






Je suis noyé dans le chagrin du muguet. Je suis « seul en tête », seul avec moi-même. J’écris sur le livre que je lis.






Ah, si je n’avais pas Rémy pour m’accompagner gentiment, mon petit frère…






Lourdement, le ciel s’affaisse dans la métaphysique ; il a trop donné.






Bouvard feignait de comprendre.
– « Donc, l’absolu c’est à la fois le sujet et l’objet, l’unité où viennent se rejoindre toutes les différences. Ainsi les contradictoires sont résolus. L’ombre permet la lumière, le froid mêlé au chaud produit la température, l’organisme ne se maintient que par la destruction de l’organisme ; partout un principe qui divise, un principe qui enchaîne. »






Ce que j’écris serait donc hégélien ?






« Encore un mot ! Puisque l’existence du monde n’est qu’un passage continuel de la vie à la mort, et de la mort à la vie, loin que tout soit, rien n’est. Mais tout devient ; comprends-tu ? »
– « Oui ! je comprends, ou plutôt non ! » L’idéalisme à la fin exaspérait Bouvard.






« Dieu diminue. »






« D’où vient que vous ne donnez pas votre fortune aux pauvres ? »






« La Providence soigne les petits oiseaux et fait repousser les pattes des écrevisses. »






Je suis à une heure inhabituelle au lac ; il pourrait apparaître… On sent une tension, une musique silencieuse. L’eau va parler.






De Bouvard et Pécuchet tout a presque disparu, mais on peut encore lire : « le vent balançait les clochettes des avoines ».






La mort ; la blancheur de la neige apparaît. Un vrai agneau. Le kitsch catholique.






Des canards fonçaient comme des hydravions.
Le soin mis autour de la Luxure la développe.






Dès qu’on s’avance d’un pas dans le christianisme, on touche à la bêtise… Faut-il donc rester sur le seuil – et comment ?






Deux formes de rapport à Dieu. Il faut parler à table ; manger est une chose si ancienne.






Aujourd’hui jour du pollen comme il y avait au Cap Ferret… il y a un mois ?






Au bord du lac. Le symbolisme. « La bêtise consiste à vouloir conclure. » Opinions de Flaubert. L’absence de haine.






Paradoxe sensible. Le bateau, le gros bateau, chaque événement, un soir ou l’autre, ici baptisé STORSKÄR. (…)






Et le bateau repart en sens inverse. Manœuvre très rapide.






Ah, quand même c’est irrésistible, le pollen jaune et le lilas, le soir. Tout est bien posé au pinceau. La verdure, le nuage.






La nature, elle s’est encore ouverte un peu plus aujourd’hui. Quelqu’un a dit : « Le premier jour de vraie chaleur. »






Les marronniers érigés comme dans les livres d’images. Ou : des candélabres. Et tout l’ensemble sur plusieurs niveaux. Sol, air.






Printemps de Russie. Drapeau sur la fortress dans le ciel nuageux bleu.






Je sépare le texte de la vie ; c’est ce que je veux dire ; parts of my life.






Ne plus lire. Regarder le monde sans lecture. L’image du tricot, tout d’un coup, en lisant B et P.






Je crois en l’inadéquation des livres et du monde.






La pluie, promise de Paris. Je m’endors à l’heure de la pluie. Ou… vais-je m’endormir ?






À l’endroit où je pisse tous les jours, j’ai grillé les myrtilles.






Les voix, la résonance dans la forêt. Les voix dans le parc. « Angela ! » La floraison des marronniers, en trois jours !






La végétation, exponentielle jusqu’à la Midsummer.






Les limaces noires, on les coupe aux ciseaux ; elles kill le jardin. Murderers.






Les limaces sont aussi noires que les cygnes sont blancs.






Le sentier qui grimpe : à l’endroit de l’écoulement de l’eau comme une colonne vertébrale.






Green and brown. Mint chocolate.






Tout d’un coup : personne. Les gens se sont volatilisés. La maison est vide. Pas même un chat. Pas même un chien.






Et le temps est gris.






L’amour de la vie, le manger ! Le manger à Stockholm… le manger dans les magazines…






Le monde – la haine du monde, comment la retourner ? La haine, la haine de soi.






Et pourtant le monde est admirable ! si vivant… il n’y a pas à tortiller. Regardez par la fenêtre...






...de la cuisine. L’horloge tictaque. Huit heures.






L’autoroute d’eau, d’un pâle verni gris déroule son terme, son ruban, son infini.






Un bateau hurle encore comme un grand phoque.






En bas de la pente, près de la serre transparente, les petits meubles de jardin vert foncé ont la taille de l’ongle, impraticables.






Dès que l’on commence à parler, c’est foutu.






Les marronniers ont plus de fleurs que de feuilles. Ou à égalité. En tout cas, c’est trop. Comme une maladie.






Grouillement de larves de vers.






La mer décide d’envahir l’espace par une brume, une menace. Tout absorbé. Tout imbibé. Aucun espoir.






Tout aimer. Tout noyer. Tout disparaître.






Je respire, je respire. L’horloge fait tic-tac. Là où s’arrête le livre, la phrase est la plus belle…






« Bouvard mit sa redingote bleue, un gilet de nankin, des souliers de castor, et ils étaient fort émus en traversant le village. »






Petit arbre au liquide mauve – et tous les arbres sont à leur place, au milieu de tout cela.









Yves-Noël Genod. 20 – 28 mai 2007, Hedvigsdal.

VIKING LINE pour Rémy Héritier



Nyrra Tynningö










Pour Rémy Héritier

Viking line I






Ciel de pistes, immenses.

Quelques mots en langue sacrée, vernaculaire. Avec le bruit des moutons. La quantité des moutons. Chéri.



Et puis la nature, la musique, la guitare, soulèvement des cœurs.

Il n’y a pas d’amis selon les circonstances.

Les moutons sont des rochers mouvants.

Je frémis en te regardant.






Cigarette brûle le petit tas de cendre des moutons un par un.

Ruche des ciels à l’infini au couchant.

Le bleu mange la peau, peu à peu. La main cache la bouche comme un trou béant.
Un trou à boucher.






Il fait du cheval tournant sur le petit terrain et il s’en va.
No more beans… L’eau de la rivière, elle est sans fin. Et la nature, c’est la peinture. I’m sick of beans…

Des caravanes de chevaux fastueux. S’enfuient et détruisent la cargaison.

Ils mangent du rennes.
Des petits biftecks qui pendent pour sécher à la corde à linge.
La hache flanquée dans le bois. Le cheval broute dans les fonds. Les chaussettes, les bottes. La langue vernaculaire.
Il est nu, il se lave au bénitier.






Ils parlent comme George Bush.
The secret soon seems himself. To love mountains…

Il en a dit plus qu’il n’en dit d’habitude in the past two weeks, in a year.

Cris frappés. Les moutons et les biftecks sèchent au soleil. Larmes des moutons sur le paysage.






La montagne rocheuse et fragile.
La tente est un petit tipi.
Harmonica. King Jesus, take me away…



Les chemins, les trails, forment des serpents… – qu’y faire ? À la nuit, des serpents. Mais le feu est froid.

À la nuit, est froid. Trop froid, la misère.






La lune éclaire d’un grand projecteur limpide.






There’s nobody’s business but us. Me neither.

Tous les mots sont influencés par les inflexions. Mais la deuxième scène est belle.






Des lapins ? pourquoi veux-tu que je vois des lapins ?



Il y a des filles qui font du fouet dans la forêt. Pluie de grêlons. Et ensuite on passe à autre chose. Attraper des moutons, tout ça, rigoler. La neige. Les saisons. I don’t need your money. Je suis sale et pur. Il l’attrape au lasso, le cow-boy. Ils se battent au sang. Jack fucking Twist. Le monde s’écroule dans les couleurs des filles. Petite, you should come… Ils se retrouvent, ils se renversent. I’ve got to go.



L’amour dans tes yeux.










Viking line II






Nuages, nuages fabuleux, liquides. Nuages que je peins avec les yeux, mais avec les mains…






Le sol frémit – le sol flétri. Le seul nuage, le sol. L’équipe de vol. Les séducteurs en séries.






Gros nuages, purity. Gros nuages dessinent des miroirs au sol, des miroirs d’ombre.
Le terrain très, très pur comme le pays magique.
Sapins, mais à plat.






Signe de l’époque : il ne s’y passe rien.
VIKING LINE. Soir gracieux, le soleil est notre allié.






Je m’approche de lui sur le bateau, il le sent. Il est à un angle du bastingage.






Soir gracieux, le soleil est notre allié.

God and unicorn and Jesus.






Les crépuscules sont peints à la chair. Le bleu trou. Le soleil est un projecteur.






La fumée dessine de l’or sur les double-fenêtres. On boit de l’amoretto. Étiquette : DISARONNO.






L’or conservé entre les deux fenêtres durera tout l’été.






Les crépuscules sont d’une électricité bleue. Les double-fenêtres sont signifiance d’amour et de double-amour.






Elles glissent comme deux parties du cœur. La pellicule du cœur. Great place, great girls.






La maison s’est effondrée sur un côté, ça semble n’inquiéter personne. Le maison de bois de 1883.






Les lampes, les rêves, les lunes. Le petit chien a une human face.






L’éclat de la noisette dessine un cœur – je pense immédiatement à toi – sur la table peinte en bleu, sous la lumière peinte en rouge.






Je suis dans la maison de Last days, quand est-ce que tu viens me chercher ?

– Cette nuit, quand tu dormiras. Last days ? Ça a l’air génial. Y a des lapins ? H.






Le jardinier is not gay.






L’eau est bonne comme venant des profondeurs de la Terre.






Crépuscule inatteignable, sans fin, pratiquement. Derrière la fenêtre, c’est peint.






La maison penchée, effondrée est pourtant chaude à l’intérieur comme devrait l’être l’été à l’extérieur.






Les cheveux bleus de Gene Kelly. La lumière, le ciel placent la maison dans la lumière, dans l’air.






Il a tellement de rêves, lot’s of dreams in the eye, Gene Kelly.



Un bain bouillant de lumière.






Peu importe la nuit. Le sommeil, les paupières se ferment. Je suis descendu vers le Nord, vers le jour. Les sources du jour.






La cabin.
L’été est une cabine, un petit wagon de bois frais, chaud, perméable.






L’air s’embrase à la limite du feu, vers midi. Les abeilles, les bumblebees.






La mystique de la rivière.
La cabine idéale.
Nuageux, les carreaux de verre. Elles font du fouet – on dirait du feu dans la forêt.






Le chien complètement évanoui.

Une figurine sur un bureau.

Maison immatriculée CIEL.










Riches déchets du Lyrisme






(Riches déchets du lyrisme.)






Le petit soleil intérieur quand Jack est mort… Le petit cri féminin. (Au téléphone – et encore.)



La maison du ranch et des siècles sur la Terre.
Derniers cow-boys, derniers Texans.
Les maisons précises comme l’adolescence…






What do you think ? Ses cheveux rouge cendre (acajou) et les teintes de verdure.






Dire, parler en face la montagne. The truth is…






La montagne s’éclaire soudain. Pleine lumière, pleine lampe. La montagne amplifie le montage des sentiments.






You’ve got a better idea ? I did once.






Pleurer égale « nowhere ».
Le doux cow-boy. Derniers sourires, soupirs d’azur. On traverse les rivières en bleu. No one’s gonna love you like me…






Arrache le soutien-gorge lourd, le blé épais.

Ketchup.






La lumière peint le linge. En rose. En bleu. C’est toute l’ambiguïté !






Si violent, si fort. Ils sont saoulés de se connaître. Elle n’ose rien dire, la fille humiliée.
(Aider au parc de la peur.)






Nus, la lune, la rivière. Le feu de l’amour et de l’amitié. What if…






Il a vu le ranch à ses pieds.
Le chemin pur de la cavalcade de l’eau. Avec ses chevaux, avec ses délicats chevaux.






Les demi-corps. La face encastrée dans les pleurs. (Des repas déplaisants.)






Baigner les chevaux. Il construit une tente et le feu latin. Corps glacé, battu le linge. Forêt brune.






La séparation des armées, des moutons. La transhumance. Two gay cow-boys.






Les moutons dessinent un cœur sur la colline, mouvant, en bougeant ensemble.






Everything they feel is private, precious. It’s something very special they can not articulate. Elusive.






Romantic. Precious, de-precious.
L’élément du ciel.






The characters. Using few words. You come back and see us again. The beauty of the shot.






Les moutons tournent comme le nuage, leur forme mouvante, cinématique.






Epic American love story où les montagnes se reflètent dans les miroirs des lacs, où les sapins grattent la chair.






Four years later, they meet again and the love is even more intense.






Sur la terre, la devanture de Dieu. « Dieu » a l’avantage d’être un mot connu de tous.






Les sapins lèchent le ciel. La montagne absente. TOTAL LARM.






Le ciel bleu satine la mer, vers le soir. Le chemin verse. He had taken possession of one of the sofas.






L’embarras. To please Napoleon… (It’s a bit mañana-mañana attitude…)






Une verrière au-dessus de la rivière. Dans les glaces (les vitres), les miroirs.






Tout le monde, la vue, – la vue du monde est redupliquée comme il faut : à l’envers.






L’air – le crépuscule – va transpercer, comme d’habitude, la verrière. L’immense salle à manger de la véranda…

We take off our clothes and have tea, – what about that ?






Les bougies, les éteindre, la maison est en bois.

What a day !






Les animaux hautains de Stockholm. La nature transparente au crépuscule infini.






La maison de Blanche-neige.
La pomme et le merle, rouge et noir, son bec jaune. Fausse nature incorporée.






Les arbres poussent comme des poils, des cheveux. La mousse, les herbes. La taille fine. Récit des fleurs.






Apparition du mot « myrtilles » à travers les arbres : le bleu violet de l’eau. Hors-bord calmes.






Différents charmes des oiseaux. Green dust. La valise vide. « C’est ici. »






Garage sale.






Les dos ronds des rochers.

C’est une très belle journée dans le parc gardé. Yes, the nature is very dirty, – don’t touch it !






It’s a sailing day. Bruit de larmes.






It is very close to the water, now.






La nature sèche la neige – et bruit de cloches tibétaines dans la profondeur du jardin.






Arbres protègent de la vue.






Le masque africain protège la véranda de givre. Le verre décalque le monde.






« Our versatile, highly flavored sauces and seasonings may help to put that misconception to rest. »






(Mes deux amis font la cuisine dans le parc.)






Le chaos des rochers a été placé pour former des marches.






Sirène de paquebot. D’un silence, un oiseau. D’un long silence. Un calme silence.






His attention to details is microscopic.






Morback Moquette. Les taches précieuses des moutons dans le champs.






Les nuages, poussières de ouate, semblent exactement à l’envers – un envers métaphysique – dans le miroir du lac.






L’image n’est jamais vue.

Elle se montre, elle est Dieu.

La nature n’a pas de fond.






Les deux chevaux sont présents aux pâquerettes, les oreilles dressées comme les montagnes.



Bleu est la couleur du plus lointain mobile des nuages.






Griffes liquides des sapins vers le soir.






The attraction between cow-boys. Il le porte, le mouton, sur les épaules et il gigote.






A second shirt, a new hat, maybe get the truck fixed.






Par la fenêtre, la plaine.






You go together like the milk and water. The milk and water. Le lait et l’eau.






Les gens sont…
Les figurants. La lune crise.






Un décor, un pur décor fait pour les yeux. La mousse protège du sol de la dure réalité.






(La mousse de liège, moquette, tiques, petits sapins nus.)






Friandises, les bateaux scintillent. Leurs rivages mous, leur sillage. Uniquement le bruit d’une vague ou deux.






Certaines mousses sont terriblement molles, pas comme de l’eau, mais comme l’amour.



La fauvette, les yeux.






Quel est l’oiseau au long bec très orange, very orange ?






Certains hors-bord. L’autoroute des hors-bord. Tout est animal, les plantes aussi, la mer.






Les choses noires qui volent (choucas ?) et s’accrochent aux arbres dérangent comme la lune dérange un peu ou la ville.






Ici débute le crépuscule.






Il dure toujours.

Elle est calme et craintive, féerique, la nature soumise.

Morceaux de larmes, un seul sillage.






Toit de poussière.






Comment savoir dans une telle splendeur où est le bas, où est le haut ?






Griffes raffinées des verts et certains feux.
Entrelacements grattés, griffés.






Tout concorde. C’est la nuit, par exemple. Le château illuminé. L’eau. Le calme.
On en dira plus une autre fois : sauna.






L’été, la nuit est gratuite, tracée par les lèvres, les lampes.






Une poussette immatriculée NOAH.

Les minutes de coiffeurs.

Les passagers descendent grincheux (il fait bien mauvais) du CINDERELLA I.

There’s more pretty boys than one…






Applause for the sky ! Ça y est ! Le ciel de nouveau clément.






Verdure des yeux, des cils, des sourcils, des broussailles. Les petites maisons flottantes des saunas.






Go back to Hell where it came from, le sale weather !






Escargots et une limace très belle, Dior, noire comme du réglisse…










Yves-Noël Genod.

16 – 19 mai 2007, pendant le cours séjour de Rémy Héritier à Hedvigsdal (Tynningö, Suède).