Sunday, March 17, 2013

A Peck of Gold

Dust always blowing about the town,
Except when sea-fog laid it down,
And I was one of the children told
Some of the blowing dust was gold.

All the dust the wind blew high
Appeared like god in the sunset sky,
But I was one of the children told
Some of the dust was really gold.

Such was life in the Golden Gate:
Gold dusted all we drank and ate,
And I was one of the children told,
'We all must eat our peck of gold.'



(Robert Frost)

Le Train fantôme



Marlène m’a raconté une chose trop drôle. Sophie Perrez a fait un train fantôme à Lille (pour Lille 3000 ou je ne sais quoi) et elle s’est retrouvée, affublée d’un masque et d’un grand drap, à faire peur aux gens dans le train fantôme. Et il y a eu Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry. Il a fallu demander les autorisations aux gardes du corps et puis Marlène a donc vu arriver, dans une petite voiture bringuebalante, Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry. Marlène dit qu’elle se souviendra longtemp de son air ahuri dans sa petite voiture qui les faisait trembler tous les deux. Elle l’a « grattouillé » avec des mains bizarres en lui disant : « La crise... La crise... » quand ils sont passés à sa portée. Elle n’en revient pas : « J’ai fait la grattouille à Jean-Marc Ayrault ! » En revanche, Aurélie Filippetti hurlait. « Moi, j’ai vu une hystérique... »



Je reparlais à Marlène de l’histoire des chevreuils et des loups (il a reneigé, à propos). Combien il y en avait ? 7. Et de loups ? 7 aussi.  7 chevreuils, 7 loups, 1 chevreuil chacun. Comment les loups n’ont-ils pas pu croire à un véritable cadeau du ciel ? Soyez loups ! Et, peut-être qu’après tout les chevreuils se sont suicidés. Marguerite Duras croyait beaucoup à ces histoires de suicides d’animaux. Elle en avait toujours à raconter. D’ailleurs, elle croyait aux animaux. Puis la conversation vira sur Mick Jagger parce que G d P avait couché avec Mick Jagger. Le.

Labels:

House of Moda



Labels:

Mode shuffle (narration)


Comment avez-vous conçu le dispositif formel, cette narration très dilatée, presque en mode shuffle ?
« Je voulais atteindre quelque chose d’hypnotique, d’hallucinatoire, aux sensations proches d’une certaine musique électronique répétitive et indolente ou de rap qui tend vers la transe, comme ce que peut produire Lex Luger. Avec ce film, j’ai voulu développer un certain régime de microscènes, une sorte de narration liquide délestée des contraintes de temporalité. L’idée était plus d’enregistrer une énergie qu’une progression narrative logique. Que cela ait à voir avec une expérience de la drogue, quelque chose de transcendantal, quelque chose qui soit à la fois pop et enjôleur, mais aussi violent, menaçant, tordu. »

L’enfant avait choisi elle-même le menu de son anniversaire. Qu’est-ce que tu aurais envie que je te cuisine pour ton anniversaire ? avait dit sa mère. Ç’avait été le bar dans du sel, le bar dans la croûte de sel. Et ç’avait été une merveille, ç’avait été un très bon choix. Alice savait faire la cuisine. En général. On se souvient d’un très bon bœuf carotte qui était revenu plusieurs fois. Mais le bar cuit dans la croûte de sel, c’était incomparable. Nourriture-friandise, vorace. De l’or. (Je revenais de Bretagne.)

Labels:

Où est le paradis ?


Isolement

Où est-ce que je suis ?
Qui êtes-vous ?
Qu’est-ce que je fais ici ?
Emmenez-moi partout,

Partout mais pas ici,
Faites-moi oublier
Tout ce que j’ai été
Inventez mon passé,
Donnez sens à la nuit.

Inventez le soleil
Et l’aurore apaisée
Non je n’ai pas sommeil,
Je vais vous embrasser
Êtes-vous mon amie ?
Répondez, répondez.

Où est-ce que je suis ?
Il y a du feu partout
Je n’entends plus de bruit,
Je suis peut-être fou.

Il faut que je m’étende
Et que je dorme un peu,
Il faudrait que je tente
De nettoyer mes yeux.

Dites-moi qui je suis
Et regardez mes yeux
Êtes-vous mon amie ?
Me rendrez-vous heureux ?

La nuit n’est pas finie
Et la nuit est en feu 
Où est le paradis ?
Où sont passés les dieux ?



(Michel Houellebecq)

No


« La alegría es nuestro concepto. »

Labels:

Soleil du calendrier



Labels:

Lust


« Lust ist tiefer noch als Herzeleid. » (La joie pèse plus lourd que le chagrin.)

Labels:

L'Avenir dure longtemp


Hier Joris à qui je disais que je n'avais plus de travail : « Ah, mais j'aurais pu t'engager, je savais pas... » J'ai donc dit qu'il fallait que quelqu'un de l'équipe se casse la jambe... Il m'a soufflé ton nom... Mais je ne te pousserai pas dans l'escalier, non, non, ça, c'est pas possible... Mon seul ami... By the way, c'est pas pour ça que je t'appelais, mais pour essayer de retrouver le nom de la personne qui avait accepté de se marier avec moi, un soir, à la Ménagerie, une fête que tu organisais, je crois, un très beau mec, chanteur, très hétéro et qui fait de la batterie aussi, ah là là... Si tu voyais qui je veux dire et si tu avais son contact aussi... (Je t'aime, mais il faut que je pense à mon avenir.)

Je t'embrasse, 

Yvno

Labels:

La Blessure d’Apollinaire


« Avec Céline, on se perd en conjectures. On ne comprend pas ce qui lui est arrivé. Car dans ses premiers livres, non seulement il n’est pas raciste, mais il met en boîte le racisme. Dans un de ses plus beaux livres, Mort à crédit, il y a cette terrible figure du père…
Oui, qui est antisémite.
…qui est antisémite et qui est complètement critiqué par le héros, Ferdinand. Pour le racisme de Céline, on croirait les séquelles d’un coup pris à la guerre, comme la blessure d’Apollinaire… »

Labels:

Votre motivation est donc politique ?


« Je ne crois pas. Les situations douloureuses qui se prolongent, c’est un matériel humain inépuisable. On peut faire des centaines de films avec. La vérité est invisible, on sait juste qu’elle est présente quelque part. Et le plus important au cinéma, c’est ce qui est caché. »

Labels:

Mais le temps où je pouvais me perdre me manque cruellement


Quelle musique va s’épanouir dans la pluie ?
C’est mars et je pense qu’il n’est rien d’autre à faire que d’écrire des poèmes
Les poèmes renferment le minimum
Et l’humanité n’a pas besoin du maximum
Oh, non
Cette musique, cette pluie
Quand la nature vient à ta fenêtre 
Et sous les toits
Alors je décide d’effacer la pluie
Parce que je suis en sécurité
Avec de la musique que je ne connais pas
De la musique noire
Chief Keef, Fredo Santana, Gucci Mane, Juicy J, Crunchy Black...
Puisque aujourd’hui — ce n’est pas tous les jours — je reçois internet

Labels:

Le Bar dans le sel






Labels:

Aussi bien que Tintin



Le Déserteur déguisé

Les demoiselles Quéméneur
ont une servante qui n’est pas comme les autres. 
Manier l’aiguille elle ne sait pas 
mais scier les bûches mieux que personne 
et raccommoder le toit d’ardoises 
  
Les gendarmes disaient en entrant dans la maison : 
« N’auriez-vous pas ici un artilleur 
du nom de Pichavan ? 
— Un artilleur nous ne l’avons pas 
mais une fille de Pont-l’Abbé avec ses deux jupes de drap — 
La fille de Pont-l’Abbé déshabillée sera 
Il se nomme Jean et non Marie 
— Allez voir dans le bois de chêne 
Allez donc Messieurs les gendarmes 
C’est là qu’il fait le bûcheron depuis ce matin l’artilleur. »   

Les demoiselles Quéméneur disaient en se signant : 
« Tant de fois dans les nuits d’orage 
nous avons couché près de la bonne. »



(Max Jacob)

L’Acteur des songes


« Nietzsche déclare qq part que l’écriture est le seul moyen qu’il ait réussi à imaginer jusque là pour se débarrasser de ses pensées. J’ajouterais volontiers qu’elle est aussi, selon moi, un excellent moyen de se débarrasser par la même occasion de celles des autres (...) »

Labels:

La Chute du pays natal (2)


« Je pense tout à fait ce que pense Cioran, à cette différence que je ne conclus pas que la vie est un enfer, mais qu’elle est un paradis. »



« Le problème numéro 1 était, et l’a toujours été depuis, d’expliquer la jubilation, alors que toute la réflexion la condamne. »

Labels:

Trois petites pièces montées



Je suis un être bizarre. Je ne me lave pas. J’ai perdu l’odorat, ce qui explique. Et je ne vais pas chez le médecin parce que j’en ai peur. Je suis hypocondriaque. Déni de la réalité. J’écoute Erik Satie. Ça ne me dit pas grand chose. Mais ça m’ameuble. Je ne possède rien. Jeter m’a paru toujours plus jouissif, plus voyageur. Donner est agréable. L’idéal, pour les anniversaires, donner un objet que je possède déjà. Ne rien acheter. Sauf des déguisements. Il faut que j’aille aux courses, je reprendrai plus tard ce texte intéressant. Je laisse Erik Satie pendant mon absence. 

La Chute du pays natal


« Etre heureux, c’est toujours être heureux malgré tout. »



La Musique

« Cela dit, j’éprouve le même sentiment à propos de toute musique, le sentiment d’un savoir suffisant qui vous est donné sur la fin, l’origine, la raison d’être de toute chose. C’est mon principe métaphysique, ontologique, matérialiste. La musique n’est pas une métaphore de la vie, mais la forme épurée, la quintessence de la vie. »



Le Sens du rire

« Il faut également ajouter que j’ai également une tendance un peu voltairienne à ne pas résister à lâcher une loufoquerie un peu blessante à chaque fois que l’occasion se présente. En ce sens, je ne tiens pas compte de la recommandation de La Bruyère qui dit dans un passage des Caractères qu’un homme qui ne résiste pas au plaisir de faire rire aux dépens d’autrui n’est pas un honnête homme. Chez moi, le rire prime tout. Si c’est drôle, je ne peux pas me retenir. Ce n’est pas par méchanceté mais je ne peux pas résister à mettre en évidence ce qui peut avoir une vertu comique. Il faut noter d’ailleurs que je m’applique à moi-même ce principe puisque, dans Les Matinées structuralistes, je figure également comme un personnage grotesque. Et, de surcroît, je n’aurais sûrement pas publié tout récemment Route de nuit, un livre personnel et inhabituel dans lequel je décris certaines sautes d’humeur qui sont dramatiques, si je ne les avais pas trouvées très drôles. »

Labels:

« Vertus et péchés »


Sur la question du soutien du nouveau pape à la dictature argentine, c’est évident, non ? On voit dans le film No, le pape Jean-Paul 2 embrasser Augusto Pinochet, ce n’est pas caché, ça (juste occulté). Ils appelleraient ça la realpolitik, ce qui, évidemment, est particulièrement choquant quand il s’agit de l’Eglise (qui fait tellement la leçon sur les droits des faibles). Je me souviens que Marguerite Duras nous avait parlé d’une conversation téléphonique qu’elle avait eue avec Leslie Kaplan. Marguerite disait — c’était au moment du Carmel d’Auschwitz et Marguerite disait à Leslie Kaplan : « Je ne comprends pas que le pape n’intervienne pas... » Et Leslie lui avait répondu : « Mais, Marguerite, tu ne sais pas que le pape est une ordure ? » Et Marguerite nous disait : « Eh, bien, non, moi, je ne pense pas comme ça, je ne pense pas que le pape soit une « ordure ». » Et, bien sûr, à ce moment-là, j’avais compris. C’est toujours embêtant de définir les salauds d’un côté et les autres de l’autre, on sent bien qu’il y a qqch de faux (les salauds font de même). Néanmoins, il faut quand même rappeler (toujours) les évidences : c’est normal que l’homosexualité soit massive dans l’Eglise et que l’Eglise soit massivement homophobe ; c’est normal aussi que l’Eglise soutienne les dictatures ; c’est normal que la pédophilie ait été librement pratiquée dans l’Eglise et librement camouflée, protégée ; c’est normal que l’Eglise soit immensément riche, mais qu’elle tienne un discours d’apparent soutien à la pauvreté ; c’est normal que l’Eglise puisse — avec toute sa richesse — supprimer la faim dans le monde, mais qu’elle ne le fasse pas. C’est normal — l’horreur 

Labels: