Monday, December 24, 2018

La bibliothèque fermait à 19h, aujourd’hui. Une formule a été prononcée dans les airs : « Nous vous souhaitons d’excellentes fêtes de Noël que vous soyez accompagné ou plus isolé » — finalement assez juste.

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L umière / ténèbres


« Il est probable que toute notre culture, nos structures culturelles, notre lecture du monde soient basées sur ces séparations, sur ces antinomies, comme il m’est déjà arrivé de le dire. La Genèse : l’idée, l’illusion, que l’on puisse séparer la lumière des ténèbres. On ne peut pas séparer la lumière et les ténèbres : on peut aller chercher la lumière dans les ténèbres, mais cette idée ou illusion dualiste est une fiction, une mystification, sur laquelle on a construit le château de la civilisation. Cela ne veut pas dire que je ne ressente pas fortement ces aspects-là, mais je les ressens fortement parce que je les vois l’un dans l’autre. C’est une autre manière, plus dramatique, plus tragique, de voir la vie. La vie et la mort elles aussi ne sont pas vues à travers une séparation : certaines personnes en Italie m’ont critiqué et ont vu comme un défaut que la ville des morts et la ville des vivants soient semblables – mais c’est justement comme ça que sont les choses ! Si j’avais fait cette différenciation abstraite, j’aurais construit une belle allégorie, dans le cadre de cette division culturaliste et confortable des choses. Mais j’ai fait voir comment la lumière est dans l’ombre, et l’ombre dans la lumière, comment la vie est dans la mort et la mort dans la vie, et ainsi les deux villes sont l’une dans l’autre. »

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C e que disait Proust


« L’animal parlerait avec son cœur ?
— Oui, dans le sens où l’animal vit dans l’ici et le maintenant. De fait, il perçoit et pense avec tous ses sens, et ses émotions sont ses formes de communication. Contrairement à nous, il n’intellectualise pas. Le langage des émotions est pour moi le langage du cœur. Nous, les humains, en nous éloignant de nos origines animales, nous avons emménagé dans l’univers des représentations, des mots, des dogmes. Et ces derniers l’emportent chez nous sur la perception du vrai et sur le ressenti. Nous sommes piégés par les mots, qui dessinent en partie notre destin et notre position sociale, façonnent notre point de vue sur la société. »

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D iscrétion sexuelle


« La reproduction étant le privilège des mâles et des femelles dominants, les relations qui ne respectent pas cette hiérarchie ont intérêt à se faire discrètes. »

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J e suis belle au moins pendant les fêtes



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C hapeau bas


Eh bien, Stéphane, ça valait (pour moi) peut-être le coup que j’attende tant de temps pour voir une de tes œuvres, j’ai été sidéré par l'intelligence de celle-ci. J’aime beaucoup cette pièce, je l’avais pourtant, avec bonheur, déjà vue représentée dans la mise en scène de Jean-Pierre Vincent puis dans celle de Gwenaël Morin, mais j’ai eu l’impression de la découvrir, surgie des ténèbres, éclairée soudain, nette comme le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui.  Bien sûr les contextes changent et le réalisme « féministe » actuel ne peut que la servir. Claude est sidérant, invraisemblable (pour moi qui ne l’avait pas non plus revu). Suzanne Aubert aussi. Et, bien sûr, il y a le génie de Molière. Mais encore faut-il se placer à son niveau. C’est ce que tu nous obliges à faire. Bravo, infiniment ! Et merci,
Yves-Noël

Claude, je n’ai malheureusement pas de détails ou de formules à ajouter qu’on ne t’aie déjà dits et redits (tant l’intelligence ensorcelle ce spectacle), je suis juste estomaqué de t’avoir revu, après trente ans, dans un rôle, celui de Molière, que tu incarnes avec un réalisme de cinéma sidérant. J’ai évidemment l'impression que tu t’es composé, dans une profondeur incalculable, le corps même d’Arnolphe, comme un Molière moderne, sexy et déchirant  et c’est assurément l’une des expériences de spectateur la plus invraisemblable que j’ai faite de ma vie. Je t’embrasse avec une tendresse maintenant sans limite : je viendrai tout voir (et revoir), 
Yves-Noël

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B ague au clou


« Tu ferais bien mieux d’aller porter ta bague au clou. »

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