Wednesday, January 23, 2013

L’Ombre du langage trop lumineux



Je trouvais que c’était un cabaret fellinien. On se trouvait au premier rang avec Caroline qui allait bientôt s’appeler Christian. Caroline avait passé une bonne soirée. Elle avait adoré être dominée. Les comédiens avaient besoin d’un régisseur, ils avaient pris qq du premier rang. Ils m’avaient désigné, mais j’avais désigné Caroline. Qui donc était devenue Christian. Vous me suivez ? Je regrettais qu’il n’y ait pas des petites tables comme dans les vrais cabarets. Mais, enfin, il y avait de l’alcool — ou, pour moi, du jus de fruit. J’étais donc seul pendant que Caroline était occupée sur le plateau. Il y avait un sketch avec une baignoire, il fallait se protéger avec un parapluie transparent. — Bon, parlons du spectacle ! — J’aurais beaucoup de mal à dire de quoi il s’agissait. 1) Ça fait tout péter. 1) Ça fait tout péter. Même le spectacle. Surtout, d’ailleurs. Il passe aux oubliettes, le spectacle. Tour de magie. Prestidigitation. On passe un moment, on ne sait pas ce qui nous est arrivé. Peut-être l’amour, peut-être la vie... Vous savez, il faut regarder derrière l’image. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de spectacle. Ça, on le comprend très vite. On détruit tout. Tant mieux ! Que du gag ! Réplique culte : « Ce n’est pas que du rire, c’est drôle. » Oui. Parce qu’ils en parlent beaucoup, du spectacle qu’ils sont en train de faire ou de ne pas faire ; le spectacle que, nous, on n’a pas encore vu et qu’on ne verra jamais. Parce qu’avec les parapluies, l’alcool, la bâche dont il faut se couvrir à un moment comme dans les chenilles des fêtes foraines, le rire, nos pensées en vrac, la solitude, les lettres qu’on leur écrit (et qui tombent d’un grand sac dans les cintres écrasant la comédienne) et l’occupation de Christian, tout ça avec un rythme de mitraillette, on sort de là comme d’un train fantôme et on n’a pas vu grand chose. Je dois dire. Mais j’étais au premier rang. Collé à l’écran. Presque à l’intérieur. De la Société du Spectacle. Bref, je me demande comment ils font pour qu’on les aime, mais je suis bien obligé de constater — à mon corps défendant — que je les aime ! (Surtout celui qui était à poil, d’ailleurs. Mon téléphone : 06 84 60 94 58.) Ils sont complètement fous, mais ils le sont à l’état réel. D’ailleurs, je ne fais pas que les aimer, je les admire. Ils jouent les dimanche et les lundi à 21h, au théâtre de Belleville. Ça s’appelle Marilyn était chauve et c’est CONSEILLE ! (Seul bémol : c’est bien trop court.) 



« Est-ce que tu veux un p’tit déguisement ? »



« Le clown, c’est le poète au nez qui saigne. (...) Si. C’est Stanislas Nordey qui a dit ça. Dans la revue « Mouvement ». »

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Ta peur de la capture


rocks rocks 
covered with 
moss
il n’y a pas d’âge
cinéma, il n’y a 
pas d’âge dans ce 
ci
comme 
l’est l’image ou la 
contre-image, le 
contre-poison

contre une vitre
contre la mer d’
une vitre

froid neige 
enneigé endeuillé
de quel état lent
3 milliards —

le soleil descend
et monte — c’était 
vrai — dans 
la galaxie.
il faut  qu’il
évite les 
« astéroïdes »

musique descend 
de vos yeux

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Cet homme n'existe pas




Ce portrait est du peintre Youcef Korichi. Il a une expo en ce moment qui a l’air sublime, Non-lieu, non sites, c’est galerie Suzanne Tarasiève, rue Pastourelle (jusqu’au 2 mars). Je l’ai vu dans la « proposition » de Damien Cadio (Cœurs vaillants, une proposition de Damien Cadio) à la galerie Eva Hober (rue des Gravilliers, jusqu’au 16 février) qui accompagne son expo à Vélisy-Villacoublay (Excalibur, dont j’ai déjà un peu parlée) et la galeriste m’a dit que les portraits de Youcef Korichi, très réalistes, étaient des portraits de personnages imaginaires. Dans la même rue (des Gravilliers), il y a l’expo de Thomas Lévy-Lasne, Visiblement, à la galerie Isabelle Gounod (jusqu’au 23 février) que je n’ai pas encore vue, c’était fermé quand je suis passé, à cause de la Semaine de la Mode. La galeriste parle aussi d’un autre tableau qu’elle a aimé à la galerie ALB au bout de la rue, mais elle n’en a vu qu’un, de ce peintre, et j’ai oublié son nom. Tous ces peintres se connaissent. On plaisante, elle parle d’une « secte ».

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Louboutin



Le week-end, je n’avais vu que des belles choses. Le dimanche, j’avais voulu finir par les Watteau au Louvre — mais salles fermées — on m’expliquait pour 2 raisons : le froid et les travaux. Mais, le lundi matin, j’avais regardé les visages pendant le cours de danse et je les avais vus. Vus comme très anciens, possiblement comme les visages que l’on voit, disons, à la Renaissance, mais dans toute la peinture figurative jusqu’à Bruno Perramant, Damien Cadio, Thomas Lévy-Lasne, Youcef Korichi, Céline Germès... J’avais vu les visages, les visages qui n’existaient pas. Et je me souviens, je m’étais dit : « Pourquoi aller au musée ? Ici, dans la vie, dans la réalité, il y a tout. » (Il y a toute la contemplation.) C’était la fréquentation de Dominique Issermann qui m’animait d’une âme. Je me souviens m’être désolé de ne voir que les visages des hommes, des chevaliers, et les femmes me restaient lointaines, inaccessibles. Mais, au bout d’un moment, Dieu intervint (après cette pensée) et me fit voir aussi les visages des femmes, des princesses. Qu'elles étaient belles ! Qu’ils étaient beaux ! Je regardais tellement que plusieurs personnes me saluèrent, l’un plus affectivement. Je demandais son nom. « Noé. » « Ah, oui, Noé », je dis, songeur (tout correspondait). Puis je me souvenais qu’il s’agissait probablement de Noé Soulier, le danseur plein de grâce du moment. Je vérifiais. C’était bien ça. (Un nom facile à retenir.)



Maintenant, je me touche un peu le sexe en pensant à Noé Soulier. (Mais c’est parce qu’il est 1h17 du matin.)

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Contre Boileau


« On ne sait ce qu’on voulait dire que lorsqu’on l’a dit. »

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Les Femmes, meilleures que les hommes



Chagrine (appelons-la Chagrine, je lui ai demandé son nickname préféré) m’avait fait courir dans tout Paris pour voir un film qu’elle trouvait « extraordinaire », « plus puissant que Tarantino » et même « une tragédie sexy avec happy end amazing » Bref, comme c’était dans le cadre de la semaine « Télérama » (c’est là que j’aurais dû me méfier) et que c’était le dernier jour, je suis descendu au Grand Action, rive gauche, mais je me suis trompé de jour — merde ! — je suis remonté au Studio 28, à Montmartre, pour voir donc ce qui s’est avéré être une grosse daube white trash (comme on dit). Et j’ajouterai même : overdone. Bien sûr, si Chagrine m’avait dit : « J’ai vu un film de série B super surjoué qui m’a bien fait marré », j’aurais moins été déçu (mais je n’aurais pas traversé Paris de long en large pour). Le cinéma américain, dans la plupart des cas, est irregardable. A moins, peut-être, d’avoir pris de la drogue. Dans le Studio 28, j’étais le seul à rigoler, ça m’a gâché le plaisir. Les mines que font les acteurs ! On dirait des guignols. Bon, il leur arrive de ces trucs. Mais quand même. Il faudrait qu’on y croit un peu. Un autre truc qui fait que je n’y crois pas trop, c’est le type qui se fait détruire le visage à coup de grolles par des gros méchants, qui pisse le sang de partout, mais qui se relève avec le sourire hollywoodien intact (Hollywood Chewing Gum). Ça, j’ai un peu du mal. Mais qu’on lui casse les dents ! Ah ? Il ne pourrait pas tourner d’autres films ? Mais c’est des fausses dents, de toute façon ! (Jeanne Balibar m’avait montré.) Bon, je dirai pas le film, je dirai pas le nom du réalisateur, de toute façon, c’est passé — et j’aime beaucoup Tarantino, le dernier film, — by the way —, Django Unchained. Quelqu’un pourrait me dire quand même pourquoi Chris ne veut pas lâcher sa sœur ? — et qu’on ne me réponde pas parce qu’il est con, ça, j’avais compris (sauf les dents), il s’en prend plein la gueule pour qu’on comprenne. Mais pourquoi lâcher sa sœur ?

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Changement d’époque



J’ai une anecdote sur Hervé Guibert. C’est Dominique Issermann qui me l’a racontée samedi ou dimanche. Ils avaient fait un diner à la fin de sa vie avec aussi un autre malade du sida, « Thierry » était déjà mort... « Ils », c’étaient mon ami actuel (qui a donné le nom Chic by Accident, tu sais, le Mexicain) et son ami malade. Y avait plus de gaz ou d’électricité ou je ne sais quoi, ils allaient chauffer les plats chez la voisine — ou je ne sais quoi (c’est une anecdote) — et, à un moment, Dominique a réalisé : « On est en train de manger Hervé Guibert ! » Huîtres, gigot. H. G. C’était le menu. Bon. Sinon je viens de lire une biographie d’H. G. au Mexique, dans la maison d’Emmanuel justement. Et puis j’ai relu Mes parents. Hervé, ce qui était frappant, c’était sa beauté. Une beauté de star dont il jouait beaucoup. Beaucoup d’autoportraits. Genre frère jumeau d’Adjani. J’en avais 2 que Claude Régy m’avait donnés, mais que j’ai donnés à mon tour à un fan plus grand que moi (et je ne gardais rien à une époque...) Claude Régy prétendait que nous avions la même voix et, un jour où j’étais chez lui et où Hervé l’a appelé, il a branché le haut-parleur pour que je m’en rende compte — et c’était vrai. Ce n’est, en revanche, pas du tout ma voix actuelle — c’est dingue comme les voix changent ! — J’ai réécouté une télé il y a quelque temp pour voir, mais, non, pas du tout. Plus du tout. Ça me ferait plaisir de prendre un verre avec toi, jeune homme !

YN

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Cinéma



Je laissais le film entrer par mes yeux comme une drogue, comme il semblait entrer aussi par les yeux du personnage principal (main character). Finalement je remettais mon anorak parce que j’aimais mieux avoir l’impression d’être dehors dans ce cinéma.

Le Maître (du cinéma) l’avait dit, le secret, c’était le laughter, le rire, le secret qu’il avait découvert et, en effet, je me mettais à rire pendant le reste du film (jusqu’à ce que j’écrive cette phrase).

Je voyais les + belles images du film comme de la neige, à travers la neige, mais, la neige, il n’y avait rien de + vivant et de + désertique que la neige. C’était toutes les époques, il n’y avait pas de temp et ça durait peu de temp. « Free winds, no tyrant 4 u. »

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