Sunday, December 25, 2011

« La Bruyère : « Les enfants n'ont ni passé ni avenir ; et ce qui ne nous arrive guère, ils jouissent du présent. » »

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Le Couvent de Brou, la prison de Bourg, Les Conches




Le Club des incorrigibles optimistes




Voici Liliane, j’ai fini de relire le livre, demain je pars au Mexique, toi, tu rentres en hospitalisation. Je penserai à toi, le 26, le 27 et les jours suivants… J’espère que tu vas t’en sortir. Cette fois encore. Tu m’as demandé d’attendre avant de t’envoyer le livre. Je vais attendre. Disons dix jours, je ne sais pas… Le livre, que veux-tu que je t’en dise ? Je voulais t’en parler. Mais je viens de le relire. Je trouve que ça se tient. J’espère qu’il te plaira. C’est tout. J’ai rien à en dire, finalement car je trouve qu’il nomme son mode d’emploi en s’écrivant, en se lisant, il donne les clés, il dit tout tout de suite et ensuite il déploie, il varie, il atteint son but : n’avoir plus rien à dire. Il s’assèche. De lui-même. Il n’avait rien à dire. C’est fini, c’est passé. Comme une vallée sans rivière. C’est une histoire d’eau et de rêve – et du sol qui la compose. Eau qui descend une pente et se cache sous terre, pourrait être son titre. Aussi.

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A la pluie entrerompue




« Epilogue dénouement, à la pluie entrerompue on se rue dans une bouche de métro, syntaxe des événements et syntaxe des phrases, syntaxe du monde mais on abuse du mot monde. Que déchiffre-t-on à la surface du texte que l'épaisse langue, les mots-mondes entrevus et les syncopes de conscience, et chez moi ahuri le corps encore dégoulinant entre les draps noirs, comme les pages de mon carnet replié je m'abandonne quelques heures, nocturnes oraisons, combinatoires secrètes. Aujourd'hui informé plus que de coutume je vais continuant, agençant quelque chose comme la réalité et la profusion des mots et des choses, des grimaces et des visages livrés à la rue, perles ajoutées à l'ordre de mon vivant chapelet. »

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Il est interdit de souffrir




« (…) le sens de la vie, c'est de rester en vie (…) »

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Pour Charles Zevaco (le langage de la ressemblance)




« The lunatic, the lover, and the poet / Are of imagination all compact... »






« Dans les marges d’un savoir qui sépare les êtres, les signes et les similitudes, et comme pour limiter son pouvoir, le fou assure la fonction de l’homosémantisme : il rassemble tous les signes, et les comble d’une ressemblance qui ne cesse de proliférer. Le poète assure la fonction inverse ; il tient le rôle allégorique ; sous le langage des signes et sous le jeu de leurs distinctions bien découpées, il se met à l’écoute de l’autre langage, celui, sans mots ni discours, de la ressemblance. Le poète fait venir la similitude jusqu’aux signes qui la disent, le fou charge tous les signes d’une ressemblance qui finit par les effacer. »

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L'idole (5)


Marlène Saldana dans – je peux / – oui, photo Marc Domage.

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La Volière




Depuis plusieurs années maintenant, mon père installe une boule de nourriture pour oiseaux sur la terrasse, elle se balance au vent, suspendue, hors de portée des chats. Beaucoup de mésanges y passent, avec leur ventre jaune, des rouges-gorges (ventre orange). Quand on déjeune, on ouvre les rideaux de la porte-fenêtre – qui depuis quelques années a été remplacée par une immense baie vitrée coulissante – et on déjeune en pleine volière, avec les oiseaux. Ma mère m’installe en face pour que j’en profite bien. La chatte tout à l’heure avant le repas était montée sur la table, c’était drôle, pour se cacher derrière le buisson de la salade (le nez dans la salade posée dans un plat) à observer les oiseaux. C’est très astucieux, cette volière, ça ne fait que des heureux. Les oiseaux et notre plaisir à les regarder. Une excitation pour le chat. Les tourterelles ne viennent pas sur la boule, elles mangent des graines de tournesol au sol. Les pies aussi restent au sol, mon père n’aime pas les voir venir car elles chassent tout le monde. « Elles font les gendarmes ? », je demande avec en tête la citation de Gilles Deleuze (reprise de mai 68) : « Cesser de faire le gendarme pour soi et les autres. » Le chat, c’est Céleste, la chatte marseillaise de mon frère et de ma belle-sœur qui elle aussi – depuis plusieurs années – a l’habitude de passer Noël ici… Céleste, c’est maintenant pour moi Céleste Albaret du spectacle – je veux / – oui où je m’efforçais de mettre en pratique le slogan de Gilles Deleuze : « Cesser de faire le gendarme pour soi et les autres. »