Sunday, August 09, 2009

Les ragots

Thomas Ferrand me demande ce que je pense ou ce que je sais de certaines personnes qui l'intéressent. Alors je dis tout ce que je sais "off micro". Ça m'amuse beaucoup, il écoute bien. Les potins, moi j'les livre à Thomas Ferrand. Je dis tout c'que j'sais d'rigolo sur Cecilia Bengolea, tout c'que j'sais d'rigolo sur François Chaignaud, tout c'que j'sais d'rigolo sur Joris Lacoste, etc., les anecdotes amusantes, "croustillantes", comme on dit... Je donne mes sources, je cite d'autres noms, je suis content quand je peux corroborer par des recoupements - certaines choses sont si peu crédibles, il faut encore être cru. Une fois j'avais dit à Marguerite Duras que Claude Régy récitait le Notre-Père tous les jours avant d'aller à la répétition, elle m'avait répondu du tac au tac : "J'te crois pas !" "Mais si, Marguerite, j'vous assure, pourquoi j'irais inventer ça ?" Claude m'avait dit ça en effet et comme je lui demandais mais bon Dieu pourquoi : "Comme ça j'ai pas l'impression que c'est moi qui vais diriger la répétition." J'avais repéré deux personnes de mon entourage que je trouvais dignes de recevoir cette information : Marguerite Duras et Marcial Di Fonzo Bo. Marcial m'avait cru, mais pas Marguerite.

Le restaurant



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le rôle puissant
les oiseaux viennent vers toi
c'est la rue en descente

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Une odeur de poule

Je parle à Thomas Ferrand de mon projet de jouer dans le off l'année prochaine à Avignon. Il est enthousiaste (comme tous ceux à qui j'en parle d'ailleurs). Il veut en être : "On loue une salle et on n'y fait rien ; on fait des super-z-affiches comme ça on revendique un endroit où il se passe rien : Thomas Ferrand et Yves-Noël propose le vide."
On est aux Buttes-Chaumont avec sa fille. Il a eu un problème de santé il y a quelques jours, mais il ne veut pas me dire quoi. "C'est passé." Mais son énergie est basse, je trouve, c'est un peu douloureux. La petite Garance a deux ans et demi presque trois. Encore une fois je me retrouve en situation de famille homoparentale. Deux hommes avec une gamine au parc, "c'est ce que l'on voit de plus en plus souvent". Nous croisons des homosexuels "vieille école" (ou "comme à San Francisco") avec un chien. Je lui dis : "Si nous n'avions pas de petite fille, nous pourrions avoir un chien." Le parc des Buttes-Chaumont est le seul parc à Paris qui mérite le nom de parc. Ce qu'on peut l'aimer, et dans tous les sens et à l'infini, ce parc ! Aujourd'hui nous découvrons la cascade, les enfants qui se baignent en bas de la cascade. C'est un parc d'une grande permissivité, c'est rare à Paris, il est un peu délaissé, il est comme un morceau de nature, la montagne, la campagne, la baignade, il n'y a pas de surveillance - ou si peu - ou folklorique comme le siffleur en mobylette le soir à dix heures. Cette année, c'est au Rosa Bonheur (du nom de la peintre homosexuelle du XIXème siècle) que ceux qui veulent se retrouver se retrouvent. C'est là en effet que j'ai rencontré Pierre ; enfin, nous nous étions rencontrés avant, mais c'est là qu'en nous séparant nous nous sommes étreints et que cela a eu un goût si profond que nous l'avons ensuite appelé l'amour.
Thomas Ferrand, contrairement à ce qu'avait prédit Hubert Colas il y a un an, n'a pas grossi, il a maigri et ça lui va bien. Je le lui dis encore quand il arrive. Il essaye d'arrêter l'alcool, la cigarette. Ma mémoire de lui est toujours de l'été dernier. Ça semble si loin... J'étais avec Hélèna, j'étais amoureux de lui. Il me propose de rentrer prendre un thé chez lui avenue du Père-Lachaise avec la petite qui - bien que timide au début - maintenant préférerait autant que je reste. Je l'étreins un peu, mais il est chatouilleux. Il a dans les cheveux au moment où je l'embrasse une odeur étrange à laquelle je dois être allergique parce qu'elle me reste dans le nez depuis tout à l'heure : une odeur de poule.

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Photo Lucien Fradin.

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