Monday, March 11, 2019

M erveille du voyage dans le Nord


A la télé, ce soir, j’écoute Gérard Depardieu parler des réseaux sociaux, qu’il ne pratique pas : « Je ne comprends pas qu’on puisse dire ce qui nous plaît ». Il a raison, tuer le jardin secret n’est pas une bonne direction pour l’humanité. Alors pourquoi vous dirai-je que j’ai aimé le carnaval de Dunkerque ? qui se passait ce week-end à Malo-les-Bains, au bord de la mer déchaînée et du soleil donc, il y avait un de ces vents, tempête de sable, d’oiseaux pur, d'amour pur. Je suis chez moi, à Paris, il n’y a plus de métaphysique, quand on l’a touchée une fois, on s’en remet, ça peut prendre plusieurs jours — ou une éternité. Le carnaval de Dunkerque est cette métaphysique, pour moi, à l’heure des premières fois. Avez-vous remarqué — si vous avez un peu vécu — qu’il y a des périodes plus propices aux premières fois ? Je suis dans cette période. Et le carnaval de Dunkerque est la première fois des premières. Ici — coup de génie du politique comme il peut en arriver encore (presque par inadvertance) — dans cette région rebaptisée Hauts-de-France, est le jardin : Déguisement Amitié Nature sont les Liberté Egalité Fraternité de mon jardin secret. Puis-je en dire plus que de répéter mon émerveillement ? Sans doute non. Cette chose — le monde — est brutale et vous arrive en plein front (de mer), vous vous prenez le panneau et pourtant vous êtes dedans : c’est en 3D, vous êtes dedans et vous êtes vivant. C’est sans penser. Allez-y voir ! A notre époque, on parle beaucoup de la libération des femmes — jamais compris ce que ça voulait dire. C’est bien plutôt les hommes qu’il faudrait libérer, vous ne trouvez pas ? De leur costume cravate. Ici, les hommes s’habillent en fille. Extraordinairement bien. Pas une faute de goût. Fashion Ouik. Tout en sublime. J’étais comme un enfant à Neverland (malheureusement sans l’initiation sexuelle). Les régions françaises sont détruites on ne sait pas par quoi, par la gauche, par le progrès… toutes sauf les Hauts-de-France. Attention, je parle de « vrais mecs » : à part moi (laissez-moi porter ma croix), ici, pas de drag queen. Je déteste les drag queens, c’est méchant, c’est sale, c’est hideux. Non, rien à voir. Ici, c’est la classe américaine, en fluo sur le gris de la vie, les mecs sont enfin révélés à leur déchaînement — et qui c’est les plus beaux ? Il est vrai que, les filles, au début, je ne les ai pas trouvées à la hauteur : tout le monde s’habille en fille et elles aussi, alors, forcément, le concept est plus faible. D’abord on ne les reconnaît pas, on ne voit que des mecs. Tiens, et puis celui-ci qui danse mal, qui se tortille comme une pédale… Ah, merde, c’est une fille. Ben, oui, mais comme dit la chanson : « Les filles, ça fait pédé, c’est trop efféminé, tellement efféminé qu’ça fait pédé… », ça se vérifie, ici, la chanson de Gainsbourg (chantée par Régine). Et puis, plus ça allait, avec la fatigue, le lâcher-prise, au fur et à mesure de la soirée, je disais à Boris dans la voiture, les filles je les avais plus remarquées. Et il me donnait cette leçon d’hétérosexualité : « Nous-même, il faut être plus attentif à ce que donnent les filles parce que, les mecs, ils envoient toujours du lourd : les filles, c’est plus dans le détail ». Ah, mon Boris, apprends-moi.

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C elui qui pense pas à la réplique qui va suivre


« je préfère avoir, ne pas penser et avoir l’air d’un abruti parce que je suis toujours un petit peu absent, mais en même temps j’écoute, j’écoute et je joue. »

« en plus je déteste penser, j’aime bien ne pas savoir ce que je dis »

« Je pense qu’il y a beaucoup d’acteurs qui pensent beaucoup — et, là, je pense parce que je suis pas sur un plateau de cinéma — mais je pense que c’est mieux d’être spectateur, le premier spectateur de ce qu’on va dire sans savoir ce qu’on dit, simplement voir celui qui nous regarde — et ça peut être une connerie énorme, mais on fait comme si c’était bien. »

« J’aime me laisser faire totalement. »

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