P as loin
Pantin est un lieu très sauvage de la capitale, un peu New York, un peu Berlin, un peu Londres, « Aux grisailles de Whitechapel », chantait Barbara. Mon amie Kataline Patkaï y a ouvert (avec Julia et Estelle) un café associatif, sous le périphérique, à deux pas de l’énorme Cité des Sciences. Le café s'appelle : Pas si loin. C'est neuf, clair, près d'un chantier de démolition d'immeubles insalubres (mais pour y construire un parc), c'est agréable. Bon, au niveau de la bouffe, c’est pas encore bio, glutenfree, vegan et tout, c’est l’ancien cuistot de « L’Humanité », alors, vous voyez, c’est prolo, c’est-à-dire plein d’OGM et de pesticides parce que le prolo nourrit les multinationales et vice versa lycée de Versailles, c’est bien connu. Mais, à part ça (et encore, moi aussi, j’ai la nostalgie du prolétariat et la tarte aux pommes, je l’ai mangée de bon cœur), c’est tout à fait sympathique. Kataline est la reine du quartier (je n’ai pas rencontré ses copines), elle est subventionnée par la mairie, la région, etc. parce qu’elle tisse le lien de la cité, comme Pénélope, la cité, cette cité de Pantin, si étrange, dure et violente, mais pleine aussi, surtout ce dimanche, de jeunes couples avec enfants en bas âge qui se sont installés là parce que Paris est hors de prix et, bien sûr, le fait que les dealers tiennent aussi le tissu urbain, guerrier, fait que — de même que les attentats en Corse ont permis d'en préserver la nature — les prix sont bienveillants à la jeunesse. Ouvert du mercredi au dimanche de 9h30 à 17h30 (heure à laquelle Kataline récupère ses enfants). Sauf événements, bien sûr, en soirée — et il y en aura. Inauguration en présence d’Elisabeth Guigou, vendredi 11 à 18h30. Exactement au 1, rue Berthier.
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