Sunday, March 06, 2016

P as loin


Pantin est un lieu très sauvage de la capitale, un peu New York, un peu Berlin, un peu Londres, « Aux grisailles de Whitechapel », chantait Barbara. Mon amie Kataline Patkaï y a ouvert (avec Julia et Estelle) un café associatif, sous le périphérique, à deux pas de l’énorme Cité des Sciences. Le café s'appelle : Pas si loin. C'est neuf, clair, près d'un chantier de démolition d'immeubles insalubres (mais pour y construire un parc), c'est agréable. Bon, au niveau de la bouffe, c’est pas encore bio, glutenfree, vegan et tout, c’est l’ancien cuistot de « L’Humanité », alors, vous voyez, c’est prolo, c’est-à-dire plein d’OGM et de pesticides parce que le prolo nourrit les multinationales et vice versa lycée de Versailles, c’est bien connu. Mais, à part ça (et encore, moi aussi, j’ai la nostalgie du prolétariat et la tarte aux pommes, je l’ai mangée de bon cœur), c’est tout à fait sympathique. Kataline est la reine du quartier (je n’ai pas rencontré ses copines), elle est subventionnée par la mairie, la région, etc. parce qu’elle tisse le lien de la cité, comme Pénélope, la cité, cette cité de Pantin, si étrange, dure et violente, mais pleine aussi, surtout ce dimanche, de jeunes couples avec enfants en bas âge qui se sont installés là parce que Paris est hors de prix et, bien sûr, le fait que les dealers tiennent aussi le tissu urbain, guerrier, fait que — de même que les attentats en Corse ont permis d'en préserver la nature — les prix sont bienveillants à la jeunesse. Ouvert du mercredi au dimanche de 9h30 à 17h30 (heure à laquelle Kataline récupère ses enfants). Sauf événements, bien sûr, en soirée — et il y en aura. Inauguration en présence d’Elisabeth Guigou, vendredi 11 à 18h30. Exactement au 1, rue Berthier.

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S ous le périphérique, des dealers font griller des sardines sur le chemin du café Pas si loin



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L a Fleur détachée


« Quand la nuit fait sans dignité
De mon corps une fleur détachée
Vous, ô Gardiens, dans d'absurdes absences
D'espace vous parcourez le ciel, mais non sans
Avoir fait autour de vous un sombre
Désert nu : où je reste seul. »

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« I am obliged to perform in complete darkness
operations of great delicacy
on my self. »

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V intage


Après la visite de l’expo où on a bien rigolé *, on passe devant des friperies. D. me raconte qu’elle a toujours aimé les friperies, qu’elle s’habillait aux puces quand elle n’avait pas d’argent, qu’elle avait l’œil (elle se plaint de l’avoir moins) pour repérer, au milieu d’un tas de vêtements où personne ne voit rien (qu’un tas de vêtements), la pièce miraculeuse qu’il fallait en faire naître et je veux bien la croire, ce qui fait la différence, c’est l’œil, surtout en photo d’ailleurs, c’est là que ça se comprend le mieux, saisir au vol, mais, moi aussi, je m’étonne de cette capacité que j’ai — et je ne sais pas d’où elle vient, qu’elle elle est —, je constate, quand je travaille, que je l’ai, je sais quand un costume, une silhouette est juste ou non, quand il faut arrêter le moment et ne pas le détruire, le recouvrir, mais le célébrer, le kairos, D. me dit qu’elle ne repère pas que pour elle, mais aussi pour ses amis, tiens, ça, pas pour moi, mais untel pourrait le porter, ça lui irait bien, et qu’elle aimait acheter des panoplies entières, le costume, la chemise, la cravate ou la robe, la broche, le cardigan qu’elle offrait, posées sur un cintre, aux anniversaires (le sien arrive bientôt et c’est le seul que je  retienne, le 11 avril, avec celui de Claude Régy, le 1er mai). Je lui dis que, moi, en effet, je fais partie des gens qui ne voient rien dans les friperies, ça m’ennuie, je me décourage. Alors elle entreprend de m’habiller. Il fait très froid, les portes sont ouvertes, il est huit heures du soir, mais je joue le jeu, puisque la boutique est ouverte et que D. s’amuse et je ressors avec un costume d’été Burberrys' trop grand, doux comme un pyjama et d’une couleur délicieuse, un blouson, je ne sais pas comment ils l’appellent, d’aviateur, très court, en grosse laine bleu marine (D. me dit qu’elle en a, pour elle, plein ses placards) et surtout une chemisette blanche avec des gros points de couleurs dans un tissu flou, la première pièce trouvée, la moins chère (5€, mais que le caissier nous offre parce que nous prenons le reste) qui, c’est vrai, est la plus étonnante, la plus irrepérable et qui ressemble à une chemisette de la dernière mode, Comme des garçons, par exemple,  dont D. m’a montré un peu plus tôt, ou un peu plus tard, la collection du dernier défilé qu’elle a vu dans l’après-midi, collection invraisemblable, c’est Fashion Week, c’est peut-être pour ça que la boutique est ouverte la nuit, c’est cette chemisette qui me fait rêver au printemps, à l’été, à la plage, aux peupliers près de la Saône, etc., elle me trouve aussi des choses qui iraient avec mes cheveux longs, chemise en lin, col ras, mais, qui, là, avec la nouvelle tête, ça ne va pas, mais le costume lui plaît sur moi parce que « C'est tout à fait David Bowie ».



* Visite avec D. de l'expo d'une photographe rivale.

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Q uelque chose de fou


« La naissance et la mort, la différence des sexes, sont les thèmes complexes de problèmes avant d’être les termes simples d’opposition. Il se peut que dans leur transcendance par rapport aux réponses, comme dans leur insistance à travers les solutions, dans la manière dont ils maintiennent leur béance propre, il y ait forcément quelque chose de fou. » 

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L e Réchauffement climatique (2)



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« L’amour, c’est le cerveau reptilien. »

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