Monday, December 26, 2016

L a Poésie n’a pas de contraire


Je viens de voir un film magnifique, très fragile, extrêmement beau, très difficile à faire, très réussi, Paterson, deux acteurs sublimes… etc. Juste pour signaler… C’est l’anti-Trump film. J’en profite pour dire (une fois de plus), les spectacles qui occupent les espaces du festival d’Avignon et des grandes salles françaises, les spectacles de dénonciation (le dernier que j’ai vu : le Lupa à l’Odéon, je suis parti à l’entracte… paraît que celui de la Colline était meilleur, mais enfin, j’ai un doute, car c’est le même propos) ne sont pas des spectacles anti-Trump (ou Le Pen ou Poutine, etc.) du tout. Au contraire. Au contraire, ils sont pro. Le drame de la gauche, c’est cela : s’acheter une bonne conscience au mieux fait pompier, au pire… Dans le film de Jim Jarmush, on entend en passant : « Je dis toujours : N’essaie pas de changer les choses, ce serait pire. » Jim Jarmush avait raté un précédent film, une histoire de vampires, fastidieuse, très pénible, je le croyais sorti des radars, mais, non, ici, en plein cœur, en pleine cible, le cinéma est un art pour renaître. Merveille. Emerveillement. Poème.

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« D ieu », c'est le Temps


« Quand Proust parle du « génie » de l'« artiste », il ne faut pas penser que c'est lui-même qu'il désigne ainsi. Il y a un seul artiste, c'est le Temps. Il « travaille très lentement », et c'est pourquoi, pour son traducteur qu'est écrivain, il est si « long à écrire ». La faute existentielle consiste à ne pas s'apercevoir de son existence, de son art. « Dieu n'est pas un artiste », disait Sartre. Sans doute, mais « Dieu », c'est le Temps. Et quel artiste, puisqu'il nous fait croire, éveillés, à l'existence d'une société qui n'est qu'hallucination pure, intervalle, laps, entre un avant impensable et un après inimaginable. S'il en est ainsi : « L'être que je serai après la mort n'a pas plus de raisons de se souvenir de l'homme que je suis depuis ma naissance que ce dernier ne se souvient de ce que j'ai été avant elle. » »

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B avardage


« Celui qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre constate que les mortels ne peuvent cacher aucun secret. Celui dont les lèvres se taisent bavarde avec le bout des doigts ; il se trahit par tous les pores. »

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