Tuesday, May 01, 2018

Titre pour un roman-recueil de poèmes : 
Un monde de sable

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L a Pelisse


Bonjour Vincent, 
tu sais peut-être (ou sans doute pas), je vais jouer un spectacle en solo aux Bouffes du Nord à partir d’A la recherche du temps perdu
Bon, je bute un peu sur le costume, j’ai rien trouvé dans les boutiques, je retourne demain chez Dries femme, Dominique me dit qu’il y avait un manteau Amin Dada beaucoup trop grand alors peut-être, ou chez Givenchy, me dit-elle… Et puis elle me dit de te demander, que tu aurais peut-être une idée… De quelqu’un qui pourrait prêter quelque chose... Bon, Dries, ils ont des pièces de collection qui seraient parfaites, mais, justement, ils ne doivent pas les prêter (c’est pour cinq représentations, du 21 au 25 février)… Ou peut-être une idée de où on pourrait récupérer de la fourrure ou de la fausse fourrure pour la coudre sur un pardessus… Pour le moment, on n’a qu’un pyjama (comme tu vois ci-dessous) trouvé par Dominique au bazar de Trouville pour 20€ le rapport qualité-prix est honnête, mais on pense (je dis on parce qu’on vient d’en parler au téléphone, elle m’a appelé de Savannah) que ça ne suffit pas, qu’il faudrait un manteau par dessus (une « pelisse » comme on disait de celui de Proust, doublée de loutre)…
Je t’embrasse, en tout cas, heureux du prétexte de te parler un peu, 
Yves-Noël 

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« Tell all the truth but tell it slant »

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« Brechtian distancing effect »

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P aysage écrit


Tiens, Jocelyn, je tombe sur un interview ancien du traducteur de Peter Handke : ce problème (il s’agit sans doute d’un tournant dans l’œuvre de Handke) de l’écriture du paysage m’a fait tilt évidemment… On représente le dossier avant juin à Rennes ? Paraît qu’il faut insister — cela dit, moi, je n’ai eu aucun retour de ceux à qui j’ai montré le dossier, je ne me souviens même plus à qui je l’a envoyé, à Philippe Quesne, je l’ai envoyé, mais à d’autres encore...
T’embrasse, 
Yvno

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Titre :
L’Amour n’est pas écrit

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U n mois par an


« Etre écrivain, est-ce un métier ? 
C'est le mien. A plein temps. Même si je n'écris qu'un mois par an. Je ne pense à rien en dehors de cette sphère-là. » 


« Je l’ai dit mille fois : c’est comme si ce n’était pas moi qui voulais écrire. Celui qui veut, c’est moi, mais celui qui peut, ce n’est pas moi. C’est quelqu’un d’autre qui s’installe à ma place. Ça paraît étrange, mais c’est une vision vraie. »

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« Je méprise la poussière qui me compose et qui vous parle. »

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P li de l'Aulne


« Ecrit-on autre chose que ce qui échappera toujours à l’écriture ? Ecrire, c’est se placer au lieu où la pensée échappe aux mots et s’échappe hors de soi. Au lieu de la perte. Comme tous les joueurs, il s’y entendait, question perte. »

« Il aurait voulu que le verbe aimer effaçât les autres : pouvoir, croire, savoir, penser, mais il était trop joueur pour donner son cœur comme le cœur se donne : en pure perte. Il mourut seul. » 


J’écris ceci (je recopie ce que je lis) et je vois que je suis lié à un pli de l’Aulne. Profonde rivière. Où j’étais tout à l’heure. Où j’ai posé la voiture au bord de l’eau. En plein soleil. Soleil profond. Il n’y avait personne ou presque personne. Pas plus qu’au Mexique, par exemple. Les hors-saisons du tourisme sont si vastes. Où est la vie ? Dans un village sans personne. Mais avec des roses et des rosiers. Des volets bleus. 

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Violette Villard (à qui je pensais ce soir quand je parlais de Circé)
Chambre d'embarquement pour cette lecture migratoire et intimiste interprétrée par un Yves-Noël : tradition Akerman et volutes Didi-Hubermaniennes. « Spectateur-non spectateur ». « Vitrine, autel, vitrine »

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« P lus que théâtral, opératique »


Finalement votre histoire de Mai 68 m'a intéressé sur un point. Un article de « Libé » de lundi 30 avril sur la libération sexuelle (de Catherine Millet) (page 28). Ça, ça me plaît. Alors quelqu’un se sentirait la force de l’apprendre par cœur d’ici lundi (on ferait peut-être quelques coupures, mais, disons, l’idée : l'article dans sa totalité, tel qu’il est diffusé) ? Une seule personne capable de le déclamer très vite et d’une manière très excitée, très sexuelle (les autres sont atterrés, mais oublient vite), peut-être même au micro (avec un long fil) et très fort. Peut-on avoir ce micro au fil immense ? Ou plutôt, non, l’acoustique est très bonne, mais alors avec plein d’énergie (à la Depardieu, quoi), d’une manière très théâtrale, très vivante, très sexy. Quand je dis « sexy », je pense garçon — parce que j’ai un métabolisme bizarre : j’aime les filles, mais je suis amoureux des garçons. Mais ça peut aussi bien sûr être une fille (comme Catherine Millet en est une), mais QUI N’AIT PAS FROID AUX YEUX — et j’ai un exemple que je viens de découvrir, mais vous la connaissez peut-être (il y a quelques extraits de ses spectacles sur le Net) : Blanche Gardin, elle est démente, hyper intelligente, c’est mon idole depuis quelques jours. Tant qu’on en est à recommander des choses, un film que j’ai ADORE, c’est Mektoub, my love de Abdellatif Kechiche, sidérant ! on ne peut pas mieux ! hâte de le revoir. C’est très rare (pour moi), la sensation de vivre avec les personnages comme s’ils étaient réellement, à proprement parler mes amis. Mieux jouer, on ne peut pas. Lumière sublime, il faut dire. Il y a aussi les rétrospectives Fassbinder, je ne sais pas si c’est à Nantes, rien à voir, mais ça vaut le coup (je n’en ai pas encore revus, cela dit). Beaucoup de choses, alors je ne sais pas quoi recommander… Les Larmes amères de Petra von Kant ; Martha… Non, finalement, laissez tomber Fassbinder, je viens de visionner un petit docu sur Les Larmes amères, c’est trop pédé, trop kitsch, ça ne nous aiderait pas. C'est bon pour Tanguy, mais, pour nous, totale fausse piste. Cocteau et la clique : tout ce que je hais. A propos de la musique, peut-être… Dans le docu, il est dit que le dispositif que met en place Fassbinder est « plus que théâtral, opératique » (et qu’à travers l’archi-faux, l’irréel « il atteint une vérité, une pureté du sentiment qu’on ne trouve peut-être qu’à l’opéra »). Voilà, vous avez les deux extrêmes, Fassbinder et Mektoub, my love. Eh bien, nous, c’est pas Fassbinder (ça, Tanguy Bordage le fait bien mieux que je ne le ferais), nous, c’est Mektoub, my love (et je ne sais pas comment faire). Voilà. Que du vrai et on s’en fout de la représentation. Pourquoi ? Parce qu'on ne veut pas montrer ce qui est affreux dans la vie (par exemple, pour Fassbinder, les relations de dépendance, sexe, travail, drogue, alcool, aliénation sociale). Non, moi, je veux montrer l’exact contraire : le bonheur. Beaucoup plus réel, pour moi, en vérité, que l’enfer. Donc la question de la musique. Difficile. Evidemment tout serait beaucoup plus facile avec de la musique (bien choisie). Mais, si on enlevait la musique et qu’on y arrivait quand même ? — Yvno

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P igalle


Ça dure 3/4 d'h, c'est juste une lecture. Si tu viens, pour être sûr que tu aies une place, je te mettrai dans mon lit (je ne le propose pas à tout le monde, hein) (bien que j'ai un peu le feu au cul, en ce moment) (quartier oblige, sans doute, ça me travaille)

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L es Menteurs


« Il n’y a donc pas de travail, comme chez Flaubert ?
Il prétend qu’il travaille ses phrases, mais moi je suis sûr que les plus belles phrases de Flaubert sont venues comme ça. Flaubert est un menteur. C’est comme cette histoire de Wilde. On demande à Wilde : « Vous avez beaucoup travaillé aujourd’hui ? » Wilde répond : « Enormément. Ce matin, j’ai mis une virgule et cet après-midi je l’ai enlevée. » La vérité de Flaubert, c’est ça. Les brouillons, c’est des conneries. Je n’y crois pas. Il n’a rien foutu de sa vie. C’était un branleur.
Proust ?
Proust pareil. Il ajoute mais il ne travaille pas. Imaginez la Recherche du temps perdu écrite avec un ordinateur…
Ca ferait le double, le triple…
Et ce serait peut-être nul… »

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Titre déjà démodé :
Fantômes du futur

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« A moitié nu devant son café, Tristan »

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V iolette vit dans la rue


« Je relisais une phrase de Beckett, dit la prof de philo : « Je m’active à rien », eh bien, eux, c’est ça [ses élèves de Sartrouville], c’est ce qu’ils font ! »

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C omment mourir


C’est l’anniversaire de Claude Régy, aujourd'hui 1er mai. J’ai essayé de l’appeler, c’est le seul numéro que, curieusement, je connaisse par cœur. 01 42 33 34 11. Mais il ne répond pas. Pas de répondeur. J’ai laissé sonner comme dans la pièce Chute de Gregory Motton. J’ai laissé un message à son ami Alexandre Barry sans être sûr non plus que je le faisais, l’annonce du répondeur n’étant pas personnalisée. Hier, j’avais demandé autour de moi (je ne sais plus à qui) : « Comment souhaiter un bon anniversaire à quelqu’un qui est proche de mourir ? » On ne m’a pas répondu. A mon père, je pouvais puisque nous en parlions. Je pouvais au moins me taire ou bien lui dire : « Essaye d’aller jusqu'à l’été… ». Mon père est mort un 8 avril, je crois — il y a un moment où l’on n’atteindra plus l’été, mais la journée est très ensoleillée et son jardin déborde de ces fleurs qu’il avait plantées. D’une crise cardiaque. La meilleure façon de mourir qu’on pouvait espérer. Malheureusement le SAMU qui ne connaissait pas son état l’a ranimé et l’a laissé un jour encore à l’hôpital dans le coma. Pas facile, de nos jours, de mourir tranquille de la meilleure façon qui soit dans le jardin de ses fleurs.

E rotisation du poète


Photo de Dominique Issermann

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