Friday, February 28, 2014

Q uelques-uns des membres du crew d’Underground Café


Photo Jonathan Capdevielle

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L ’Art dégénéré


C’est une bande de loustics qui jouent Starmania en douce parce qu’ils n’ont pas les droits. Hier, c’était au Théâtre de Verre, rien à voir avec la Ménagerie de Verre, non, non, là, c’est vraiment l’underground (d’ailleurs, c’est dans mon quartier : Max Dormoy). C’est Thomas Lévy-Lasne qui a eu la charge de rabattre ses copains jusque là, places à 6 € (lui, il a déjà vu 2 fois). Alors, je dirais que — pourquoi c’est génial ? parce qu’on ne sait jamais s’ils font exprès ou si c’est vraiment raté. L’illusion et le réel joue une danse de mort, si vous voulez. Indécelable ; on ne peut pas les décoller l’un de l’autre, les séparer ; Clément Rosset aurait du boulot… Bref, de l’archi-underground ! Les Deschiens de Navarre, à côté, c’est la Comédie Française. C’est pédéland sublime avec des filles qui font tout pour en être. Etre pédé, trave, trans pour une fille, c’est une ambition… On peut y jeter sa vie ! Androgynes de rêve pas pour plaire à Madame Le Pen. « Quel est le véritable personnage qui se cache derrière ce visage ? » Qu’ils pourrissent dans leur fric, les héritiers, les politiques ! nous, nous avons la classe pauvre, nous avons la vie et l’amour et la laideur et on les emmerde ! On crèvera de leur Coca-Cola et de leurs pesticides, mais on crèvera ! et, comme le paradis existe pas, on regrettera pas ! Yes, we have the music et un très vilain sound system. « J’aurais voulu être un artiiiiiste. » C’est pour des choses comme ça qu’on supporte Paris… L’extrême solitude apparentée au rêve faux. Un bémol, cependant : une actrice un peu moins gracieuse, peut-être, j’ignore son nom, un pantalon blanc... un petit peu en dessous ce soir-là, une attitude un petit peu « Mélenchon » (qui gueule), on sentait bien qu’elle ne jouait que pour elle et se sentait supérieure à ses congénères, on aurait dit, disons, l’Isabelle Huppert de l’underground, ce n’était d’ailleurs pas exactement qu’elle ne jouait pas avec ses partenaires, elle jouait, certes, mais pour les enfoncer… Mais, vraiment, c’est bien parce que j’ai l’œil déformé par ma professionnalité et que vous êtes bien complaisant avec moi car je suis bien sûr que le grand public n’y aura vu que du feu et ne l’aura pas distinguée de cet ensemble dont Thomas Lévy-Lasne résuma la réussite acharnée d’un : « Ça a un charme… » Que demander de plus à une soirée parisienne ? (En parler à Marie Collin…)

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I ncipit


C’était si rarement, dans ces chambres, que je m’habituais au bonheur

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Bonjour YNG
Une balade récente sur votre site m'a fait comprendre que le spectacle des Bouffes du Nord était accablé de fâcheuses difficultés d'ordre financier.
Un don modeste de l'ordre d'une centaine d'euros, approchée par le côté supérieur, est-il de nature à adoucir ces maux ?
Ou n'est-ce au fond qu'un violon transformé en urinoir ?
Dans le premier cas de figure, vous voudrez bien me préciser les quelques détails qui me permettront de vous faire parvenir cette petite contribution.
J'ai bien conscience que ce n'est pas ça qui va faire vivre les acteurs non payés du spectacle mais si ça peut contribuer un peu à maintenir la biodiversité de ce monde...

François






Oh, mais c'est très gentil !
Oui, un assistant m'a conseillé de faire un KissKissBangBang (si ça s'appelle comme ça) qui fait appel à la générosité du public... J'ai hésité, mais le public, le pauvre, il va falloir déjà qu'il paye sa place qui est assez chère (et il y en a 5000 !)  
Bien sûr que je prends vos 100 € ! Ça a l'air de vous faire plaisir et à moi aussi ! Je les donnerai à un artiste pas payé et lui aussi sera content… Le bonheur est peut-être facile quand on n'a pas grand-chose, puisque rien devient soudain beaucoup !
Vous voulez faire un chèque ou un virement ? Chèque à l'ordre de Association Le Dispariteur (à envoyer à mon adresse : Genod, 8, rue Jacques Kablé, 75018 Paris) ou ci-dessous, par virement, voici le RIB de l'association.

Au plaisir, cher François !

Yves-Noël

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L e Choc Chic


Bonjour Yves-Noël,
J’ai envie de vous écrire ce mail d’abord pour vous dire mon admiration. Il y a des rencontres importantes dans la vie. Je me souviens parfaitement du jour où je vous ai entendu dans l’Atelier intérieur – magnifique territoire de rêve, de calme, d’imaginaire. Puis il y a eu le choc Chic by accident à la Ménagerie de verre. Depuis, il y a eu : Zelda, inoubliable et ce stage à Vitry où vous m’avez semblé si proche compagnon. Bientôt, il y aura les Bouffes.
Je lis quotidiennement votre Blog, autre sublime territoire de rêves et de vie, de vie et de rêves.
Vous savez comme personne mettre de la poésie sur scène. Vous m’avez appris à regarder les acteurs, à contempler les corps, à écouter les sens à et oublier le sens. Ne restent dans vos spectacles que l’insaisissable que nous emporterons dans nos tombes.
J’ai 35 ans, une vie parfois un peu étriquée, et l’art pour chercher l’infini, capter le réel, regarder la beauté dans les yeux. Quelques créateurs qui me portent : Warlikowski, Liddell, Guibert, Toussaint, Mauvignier, Lynch, Boltanski, Calle.
Voilà ma requête. Je suis un grand et passionné lecteur. Et grâce à vous (votre première note sur Le Dispariteur), je viens de passer 3 jours magnifiques avec Christine Angot (Rendez-vous). J’ai aussi lu et beaucoup aimé Musset, Fleurs de tempête ou la biographie de Saint Laurent. Je sais que vous êtes en grand lecteur et je me délecte souvent de vos citations dont, je le sais aussi pour l’avoir déjà demandé, vous ne voulez pas révéler l’auteur. Pourriez-vous cependant me conseiller quelques livres qui vous tiennent à cœur ? Votre liste à lire indispensable ? Où ce que vous conseiller à vos stagiaires, à vos amis, à vos amants ?
Je vous remercie d’avance et attends avec beaucoup d’excitation le 1er avril…
N.






C'est gentil ! Vous êtes sur Facebook ? J'ai cherché votre image où il y a plusieurs Nicolas Fourneyron, mais sans doute pas vous. On se connait, on s'est parlé ? Je lis très, très peu malheureusement, c'est pour ça que vous trouvez si peu d'indication de lecture sur mon blog, mais, ce matin, je voulais réouvrir Peter Handke, Hier en chemin (et au lieu de ça, voyez, je réponds au courrier) et je viens de relire avec une joie qui m'a fait mal Paulina 1880 de Pierre Jean Jouve ; s'il y a un roman presque réel pour moi, c'est bien celui-là... Dans les librairies, je n'achète plus de livres depuis la pauvreté, mais j'ai feuilleté hier L'Eveil du Printemps de Frank Wedekind, cette pièce sublime que m'a révélé Nicolas Maury, je relisais pour le réentendre, lui... Je suis... je suis ? Ah, je me suis arrêté pour répondre à un message et je ne sais plus ce que je voulais dire... Je suis. Ça suffit. Ah, si ! Je suis ravi que vous ayez passé un bon moment avec Christine Angot, moi, je la déteste depuis Rendez-vous justement (mais mon ami de l'époque l'avait beaucoup aimé, lui). Je la trouve sinistre, cette fille... Quelle chance vous avez d'avoir le temps de lire et de voir des spectacles !
Au plaisir, 


Yves-Noël

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Bonjour Cidalia ! je ne sais pas si tu te souviens de moi, on s'était croisé sur l'une des premières créations de Loïc Touzé (et, moi, bien sûr, j'ai suivi ton travail avec Catherine Diverrès). J'ai une création aux Bouffes du Nord dans quelques semaines, intitulée 1er avril (du 1er au 12 avril) et sans budget (demi-recette). Beaucoup de gens néanmoins ont souhaité travailler sur ce projet, mais — là tu me vois venir —, il faut les habiller, ces gens ! On cherche tout azimut des choses qu'on pourrait prêter. On cherche des robes de princesses anciennes (je veux dire : de théâtre), ça vient des tableaux de Zurbarán, somptueux, qui montrent des saintes habillées de somptueux costumes du siècle précédent (pour l'époque) qui sont en fait, ces costumes, trouvés alors dans des troupes de théâtre — parce que le concile de Trente interdisait de représenter les saints dans une mode contemporaine... On cherche aussi (toujours Zurbarán) des costumes de moniale et de moine (surtout avec capuchon pointu...) Et puis je cherche à habiller les garçons de costumes très classes, idéalement smokings, « cérémonie des Oscars », c'est ce qui marche le mieux, aux Bouffes, mais bien peu en sont équipés... Voilà, si tu as une chose ou 2 que tu pourrais prêter ou/et si tu as des pistes, dis-moi. 

J'espère que tu vas bien. Ça m'a fait plaisir de penser à toi le temps de ce mot, 

Yves-Noël

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C asting (Damien mardi 25) (2)



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M ais rien n'est obligatoire, Mario...


Mais rien n'est obligatoire, Mario, regarde ces choses et vois si ça t'intéresse de t'y mêler. Ce sont des suggestions que j'ai demandées à Jeanne pour rêver un peu, moi avec elle, et que j'ai transmises à Benoît en lui faisant part de sa demande d'être parfois un peu soutenue instrumentalement (et pourquoi pas ?) Mais le principe de ce travail, c'est bien sûr que des gens très différents, à des postes différents, d'une très grande virtuosité ou d'une virtuosité 0 (comme mon père), mais avec une force individuelle absolue (chacun prend toute la place) travaillent ensemble à un niveau qui serait, celui, je l'espère, du cœur, mais pas au niveau conventionnel du « faire », c'est-à-dire pas de la « composition » qui devrait ne se produire que dans corps et cœur du spectateur, mais pas sur scène de manière prémâchée car c'est un travail sur la perception (elle-même), la fraîcheur de la perception. C'est cela qu'il faut susciter chez le spectateur : sa capacité à voir le monde. Idéalement : comme s'il venait, lui, le spectateur, au monde, comme l'enfant ou — autre idéal — comme l'animal naïf. Ceci dit, une fois le principe établi, tout est possible et j'adorerais que des choses complètement « ensemble » apparaissent (au moins une fois, au moins qqfois). C'est de la déconstruction, mais on peut déconstruire la déconstruction aussi... Pardon d'être théorique, on se comprendra mieux les 6, 7, 8... 
Des bises, 

YN

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