Monday, September 09, 2013

B ienvenue à Marseille (jusqu'à samedi)








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F orniquer avec la fourmi


« Il faut de la patience à un éléphant pour forniquer avec une fourmi. » (Dicton mexicain.)


Aurélie m’avait invité à participer à son émission qui était enregistrée au Palais de Tokyo samedi soir en faux direct (pour passer lundi à 23h) et comme — comme vous le savez… — je m’intéressais à qqch qui me tenait à cœur, qqch qui m’intéressais, ma première semaine de vacances — lapsus : travail — depuis bien longtemps — et qui plus est aux Bouffes du Nord, c’est-à-dire exactement là où je suis chez moi — ce qui fait que tout ceci était à la fois comme réel et comme un rêve, je ne m’étais occupé de rien. J’avais demandé un taxi et je me retrouvais, comme souvent les lundis (mais plus tôt, cette fois), à admirer la ville où j’habitais, la ville inconnue, mystérieuse, familière et riche dans un coucher de soleil qui faisait dire au chauffeur : « Oui, nous avons des belles lumières, en septembre, depuis quelques années… » Je me retrouvais dans une grande kermesse avec à la fois des vips (tout un Paris dont je ne fais pas partie) et le grand public mystérieux… comment peut-il s’intéresser à ces choses-là ? j’étais fasciné. L’émission était une sorte de bal, il fallait faire danser le public (qui s’y prêtait avec un naturel confondant) et, moi, je me prêtais au jeu, fasciné de débarquer dans la « réalité » : on n’arrête pas d’y tomber puisque tt fait réalité. (« Tt est sensible », disait Pythagore) et maintenant j’écoutais et je regardais le « Grand Journal » et le « Petit Journal », fasciné — et touché : ils en étaient encore là ! La joie qu’il y a à travailler, c’est qu’on n'a plus de temps à passer à regarder les autres travailler (laborieusement…) Il en était là, le grand public : on le désœuvrait pour qu’il ait le temps de regarder les autres travailler, « le temps de cerveau disponible ». Il y avait la queue à la petite table de Chloé Delaume qui s’était mise là à la cartomancie (déguisée en Marlène Saldana) et personne, dans la file, n’avait lu ses livres ; ces gens qui me parlaient « comme si on avait élevé les cochons ensemble » bien sûr non plus n’avaient vu le spectacle des Bouffes ni n’avaient la moindre idée de ce que j’étais capable de faire ; ils me voyaient comme un animateur un peu guignol, j’imagine, c’est ce que je jouais avec ma veste argentée qui avait servi à François Valéry pour son come-back — noyés qu’ils étaient par les limites temporelles de leur unique univers et je pensais alors à ceux qui avaient « trouvé le truc » pour le toucher, le « grand public », pour l’« aimer », je pensais à Philippe Katerine qui y pensait car il allait bien falloir que je remplisse 500 places — même si les directeurs m’avaient dit qu’ils se contenteraient de 300 —, tricky, tricky !

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M on père



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M irror


Boris d'Ambly poste ça. Le son est merveilleux... je laisse défiler... (et je pense à Benoît Pelé...)

L 'Homme étrange de théâtre


Yves-Noël Genod présentait hier aux Bouffes du Nord une copie de travail, ou « la version des commencements », d'un spectacle qui sera donné au même endroit en avril.
Comme d'habitude avec cet homme de théâtre étrange (c'est un compliment), dès le moment où ça commence et pendant le déroulement, on ne sait pas s'il y a quelque chose. Non pas, s'il se passe quelque chose ? Ou s'il se passe rien, comme des gens du milieu pourraient lui reprocher. D’ailleurs il le fait dire à un comédien (tous bons, musiciens, artistes, acteurs de corps) : « y a pas de spectacle », ce qu'il n'avait pas besoin de hurler pour qu'on le comprenne.
Et puis, bien que de temps à autre le plateau soit vide, presque à en paniquer, quelque chose se forme pour exister. Quoi ? Comment ? Au-delà de ce qui pourrait être mode (ce qui n'est pas gênant), un plus existentiel, même si « dans les rêves on ne voit jamais le soleil », ce que je conteste fortement.
En tout cas, quand on en sort, on peut voir les gens dehors, dans la rue, les cafés ou le bus, en train de jouer la comédie comme des automates qu'ils sont.
Car il opère une sorte de déconstruction des gestes, des mouvements, à travers différentes séquences qu'il ne lâche pas, jusqu'à créer des instants de vie qui sinon ne seraient pas rendus à la perception.
L'homme étrange de théâtre tient à minimiser son travail, il se dit paresseux, annonce dans sa présentation « qu' « ils » ont travaillé un jour, et que s'ils l'ont fait une fois, ils doivent être capables de le refaire, surtout, comme si c'était la première fois ».

Et c'est ça qui est super bien !






(Jean Pierre Ceton)

L 'Atelier extérieur


Je me demande ce que l'émission que nous avons enregistrée avec Aurélie samedi en faux direct peut donner, ma curiosité va me river au poste (à 23H). En tout cas, les dessins de François sont (évidemment) sublimes (visibles sur la page du site), c'est déjà ça...

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