Saturday, October 24, 2015

O r, c'était une alchimie


Photos César Vayssié, Or

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J ean-Pierre Thibaudat n'a pas trop aimé Or, mais il le dit avec des mots gentils


Cher YNG
Pour préciser les mots lâchés hier soir dans l’escalier du Point du jour...
Ce qui m’a gêné c’est le plein, l’absence de trouées, d’échappées où les songeries peuvent s’émonder. Vos spectacles ou  plutôt  vos moments de théâtre ont cette faculté rare d’ouvrir à vue le lit des rêveries de ceux qui sont venus. Ce sont des traversées qui nous traversent en ce sens où elles lèvent en nous des images, des réminiscences, des odeurs, des visions qui font corps (et âme) avec l’espace, vos acteurs, vos lumières, votre présence latente. Elle est là la démocratie participative, la seule valable : un trafic des songes.
Je comprends vos propos / public. Je comprends le choix de Carmen, je comprends  je t’adore, toréador, la vie en or. Mais de là à faire une chorale Carmen ! Un contresens au regard de cette concomitance de singularités qui habite vos spectacles. La tribu, oui mais pas le collectif (je n’ai rien contre mais cela ne vous ressemble pas).
Dans la deuxième partie, on renoue par moments avec vos agencements furtifs, vos dispositifs en pointillés, vos errants du plateau.  
Enfin Marlène vint… (pour paraphraser Ponge)
Bien à vous
jpt



Oui, vous avez bien senti, c’est un bas-relief, oui, j’ai laissé le collectif s’exprimer (dirigé par Odile et Rémi), oui, je me suis retiré en vue de faire venir le public. La version de Carmen qui vous aurait sans doute plu existe, on l’a faite en août (elle est comme vous décrivez mon travail, sublime et déchirante), mais ce travail (fantomal… ) je l’ai fait aussi juste avant, avec La Traviata (déjà avec Odile Heimburger), titre : Les Entreprises tremblées (justement), le spectacle dont j’ai déjà annoncé qu’il allait être le plus beau de l’automne, on le sait, référence à Grüber. Or, ça a donc été pour trouver un contraste. Plus à plat, moins secret, plus littéral, plus doré. Comme toujours, vous trouvez les mots les plus doux pour me parler. Et ces mots m’encouragent pour les prochains spectacles : tant pis pour les Lyonnais (Marlène : « Tu comprends pourquoi je me suis tiré… »), je vais faire ce que je veux, tant pis s’ils sont dix dans la salle, je ne le supporte pas, je vais le supporter. Maintenant que j’ai montré que je pouvais aussi faire le cochon, je reviens !

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« Le Progrès », Antonio Mafra



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