Quand on vient des plages venteuses, ensoleillées et poussiéreuses de Vendée, Paris ressemble à un parc d’attractions, un peu un Las Vegas, tout y est fait pour l’entertainment, c’est incroyable, le nombre de gens qui s’agglomèrent là pour avoir une vie cool, dans l’air pollué. Alors, hier, c’est Philippe Katerine qui m’invite sur une péniche près du pont Alexandre III, la Seine rutile, rougeoie comme un lion, je suis « avec la personne de ton choix » : Manuel Vallade. Après, on retrouve Nicolas Maury pour une longue promenade « le long de la Seine », comme l’avait chanté Philippe. Je n’avais jamais vu de concert de Philippe Katerine, figurez-vous, j’avais vu le spectacle avec Mathilde Monnier et puis, aussi, à l’anniversaire des « Inrocks », au Châtelet, j’étais bourré (open bar vodka), on avait essayé de monter sur scène avec François Olislaeger, on s’était fait jeter par les videurs (tout ça filmé et publié sur les réseaux, ah ! la belle performance), mais, disons, pas de vrai truc tout de lui. Vous voulez mon avis ? C’est vraiment génial ! Vrai, je ne m’étais pas rendu compte que Philippe était plus qu’un mec hyper sympa fan de mes spectacles (mais qu'il est un génie). Je suis très prétentieux, alors, ça me paraissait normal que Philippe Katerine m’adore et, même, place mon nom dans une chanson sur les gens qu’il aime entre Tarantino et Agnès Varda, mais, maintenant que je n’ai plus de travail, je mets de l’eau dans mon vin, je suis moins prétentieux, ça me fait du bien, et alors je rentre de Vendée pour ne pas louper une fois de plus Philippe Katerine et ça vaut vraiment quand même vraiment le coup ! L’entertainment parisien s’éteint et je suis miraculeusement dans une grotte avec un ami-amant intelligent. C’est très, très beau et très gentil. Une espèce de poème mallarméen (des Vers de circonstance). Il chante la grâce. Très dada. Archi-régressif, mais étincelant de précision. Nicolas Maury disait : « C’est d’une évidence crasse » et : « Il est au-delà d’au-delà d’au-delà du genre » et encore : « Il est tellement pas square, il me rend guedin, ce mec ». Manuel Vallade, garçon plus sobre, ne disait rien (mais il adorait), ce qui me permettait de faire croire à Héléna Klotz que nous étions ensemble, ça l’excitait, et aussi à Philippe (qui, lui, s’en foutait).
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