Monday, August 05, 2013

Avignon, bilan



Plusieurs personnes, à Avignon, m’ont parlé de Georges Didi-Huberman et de ce livre, Survivance des lucioles. Ils m’ont dit que cette expérience que je faisais, notre expérience, résonait pour eux en rapport avec ce que disait Georges Didi-Huberman (sensiblement aussi dans une conférence qu’il a faite sur place...) Et, en effet : « Cherchons donc les expériences qui se transmettent encore par-delà tous les « spectacles » achetés et vendus autour de nous, par-delà l’exercice des règnes et la lumière des gloires. Nous sommes « pauvres en expérience » ? Faisons de cette pauvreté même — et de cette demi-obscurité — une expérience. » CQFD.

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Métaphysique






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Mourir



« « Nous mourons tous incessamment », écrivait Georges Bataille aux temps de la Seconde Guerre mondiale. Et il ajoutait : « Le peu de temps qui nous sépare du vide a l’inconsistance d’un rêve. »

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Le Château de ma mère



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Avec, pour toute lumière, la braise d'une cigarette dans le noir



Je ne sais plus qui m’a dit (je le trouve sur mon carnet) : « En fait, c’est un grand mariage que tu es en train de faire… » Une célébration certainement…

Les Livres fondateurs



Bonjour cher Yves-Noël,

Le jour de ton départ d'Avignon, notre tendre petite équipe était dispersée
Ensuite ce fût le départ pour nous aussi
Je veux te redire comme chacun/e d'entre nous a aimé ta lecture
J'espère que tu vas bien
Moi j'ai adoré Venise puis Avignon
une mélancolie résistante baignée dans une très grande brillance
Je ne sais pas dire autrement
Veux-tu me dire comment je peux lire les lettres de Nadja à André B.
parce que Nadja est le livre fondateur de toutes mes autres lectures
(juste après Lolita, je crois, et bien avant Madame Bovary)
Je t'embrasse tenderly,
S.
Ps : Lorsque Bram parle de toi, il dit avec beaucoup d'affection « Notre cher Yves-Noël »






Les lettres de Nadja, je les ai mises en lien dans l'article (en cliquant sur « c'est ici » :  http://nadjadebreton.free.fr/lettres.htm)
Oui, Bram... Il faudrait voir si ce serait envisageable qu'il joue dans le nouveau 1er avril... D'abord les dates : 19 mars-12 avril... Je vais sans doute passer à Bruxelles fin août pour rencontrer des gens... Si vous y êtes... S'il avait envie et si les dates convenaient, peut-être ce serait bien (après s'être vu à Bruxelles) qu'il vienne voir un peu ce qui se passe en septembre (du 2 au 7), voir s'il pourrait apparaître dans cette histoire. J'essaie, vu le peu d'argent que j'ai, de faire ce que j'ai fait au TCI, mais à l'envers, de commencer par faire un spectacle de son et lumière... et de rajouter des présences ensuite si nécessaire, mais comme un luxe. Ce serait bien un groupe de jeunes gens. J'ai dit à Marcus de passer et Simon Espalieu, tu sais, que nous avons vu à l'INSAS et à qui je l'ai proposé aussi, n'est pas beaucoup plus âgé...

Bisous de Bretagne, 

Yvno

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2 mondes, 2 sortes de lumière



«  Nous ne vivons pas dans un monde, mais entre 2 mondes au moins. Le premier est inondé de lumière, le second traversé de lueurs. Au centre de la lumière, nous fait-on croire, s’agitent ceux que l’on appelle aujourd’hui, par cruelle et hollywoodienne antiphrase, les quelques people, autrement dit les stars — les étoiles, on le sait, portent des noms de divinités — sur lesquelles nous regorgeons d’informations le plus souvent inutiles. Poudre aux yeux qui fait système avec la gloire efficace du « règne » : elle ne nous demande qu’une seule chose, et c’est de l’acclamer unanimement. Mais aux marges, c’est-à-dire à travers un territoire infiniment plus étendu, cheminent d’innombrables peuples sur lesquels nous en savons trop peu, donc pour lesquels une contre-information apparaît toujours plus nécessaire. Peuples-lucioles quand il se retirent dans la nuit, cherchent comme ils peuvent leur liberté de mouvement, fuient les projecteurs du « règne », font l’impossible pour affirmer leurs désirs, émettre leurs propres lueurs et les adresser à d’autres. »

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Le Clip



C’est chouette, ce clip ! T’es beau. Alors, y aurait bien un truc peut-être possible, c’est à Marseille les 8 et 9 octobre (générale le 7) avec répètes du 9 au 15 septembre (à Marseille). Bon, tu vois, et, après, c’est sans doute plus simple que je t’explique par Skype. En gros, c’est une commande qu’on m’a faite à partir d’un texte qui s’intitule : L’Invention de la course à pied (et autres trucs) — que je vais certainement dire moi-même (en voix off ou en live) — et j’imaginais une action physique un peu décalée (pas la course à pied, c’est trop littéral). J’imaginais des acrobaties ou du porno. Le porno, c’est parce que j’ai auditionné, il y a qq mois, un danseur (je ne voulais pas parce que je n’avais pas de spectacle à l’époque, mais il a insisté) et, quand il a baissé son froc (tu me connais), il a été tout de suite en érection et cela pendant 1h et demie. Donc, évidemment, s’il pouvait le faire en scène, ce serait balèze. Il n’est pas sûr de pouvoir le faire (vu qu’il ne l’a jamais fait), alors l’idée est de le filmer pour au moins avoir la vidéo dans le cas où il ne serait pas « en forme ». Ça parce que — c’est tout récent aussi — je vais retravailler avec un vidéaste de génie, avec qui j’ai fait plusieurs spectacles, il y a longtemps, mais qui n’était plus libre et, là, ça semble possible. Ça, c’est super ! Une chose moins super, c’est que je n’ai pas le lieu, c’est un théâtre en construction et donc tout ça est un peu abstrait pour moi (et d’où la vidéo…) Donc, voilà, si, les dates, tu pouvais (by the way, le danseur ne peut pas aux dates de répètes à Marseille, mais il est libre plus tard) et si ça ne te faisait pas peur de faire un truc homoérotique avec un type mignon, mais dans le genre cochon, tu verras, je vais t’envoyer des photos et, qui plus est, pas seulement mignon, mais en érection (mais tu resteras quand même le mâle…)... Les qq secondes dans ton clip où tu sembles bien parti avec un très beau copain (tu me l'amènes ?)...

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Assez vaste, assez précis



Marie-Thérèse raconte que, quand elle était petite, elle pensait que la grève faisait partie de la ferme — et que les gens qui venaient le dimanche venaient en visite. Mais, aujourd’hui, c’est ça : comme il fait mauvais (mais doux, je suis en maillot de bain), il n’y a personne, mais personne, et alors, voilà : la grève fait partie de la ferme. Il n’y a pas de château, mais il y a un domaine. Assez vaste, assez précis. La ferme et la mer. 

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Destructions ?




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Spectacle gratuit pour les yeux



« Un spectacle gratuit pour les yeux », propose Solal et je lui dis : « Oh, c’est joli, ça… » « Non, pour les vieux… » Ah, oui. Car il a l’idée de faire payer son spectacle de magie. 50 c.

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La Slovaque



Coucou Yves-Noël !

Comment vas-tu ? Je suis ravie que tu aies terminé en beauté Avignon dans ton château ! Cela m'a fait plaisir de te croiser en chair et en os, comme une grande incarnation de tes mots. Je vois ton annonce et je m'arrache les cheveux de désespoir. Evidemment, je joue à cette période très exactement. Mais j'aurais beaucoup aimé retravailler avec toi ! T'avais-je dit que cela m'avait fait un déclic ? Je joue depuis beaucoup plus légèrement. Je reviens sur Paris ensuite. Errer sur les toits. T'embrasse fort et t'envoie une slovaquerie ou je cours demain. T'embrasse fort et belles vacances !



Eh, eh, délicieuse beauté, tout ça me va droit au cœur !... Il est mignon, ton copain au gros bambou ! A toi aussi, bonnes vacances à la maison… Tiens-moi au courant des toits de Paris…

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Les Nuages de stockage



« Dans son Discours de la servitude volontaire, l’un des plus beaux textes et aussi l’un des plus dérangeants de la littérature française, Etienne de La Boétie explique : « Chose vraiment étonnante — et pourtant si commune qu’il faut plutôt en gémir que s’en ébahir — de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et pour ainsi dire ensorcelés. »

L’ami de Montaigne parlait des rois, mais cette analyse joue tout aussi bien pour les espionnés consentants du Net. Pas de luddisme dans ce propos. Libération revendique sa part raisonnable de geeks et de ronchons antiweb parmi ses journalistes. Mais ce flicage quotidien par les géants du Web et des réseaux sociaux que nous valent tablettes et surtout smartphones inquiète. Une filature permanente et volontaire de tous ses faits, gestes, déplacements, emplettes, désirs avoués ou inavoués. Tout s’envole dans les nuages de stockage de Californie, et quelques publicités bien ciblées pour des godemichets ou de la peinture acrylique rappellent à l’internaute des navigations qu’il croyait secrètes. Ce flicage peut paraître anodin, mais la police comme les DRH de toutes les entreprises du monde savent ce qu’elles peuvent collecter de ces empreintes numériques. Le récent scandale Snowden a révélé l’usage que les Etats font de ces données avec la complicité d’Apple, Facebook ou Google, qui ne sont pas si cool et libertaires que leur image bien construite veut le laisser croire. Ce qui devrait inciter les internautes de tous pays à se libérer de ces chaînes algorithmiques. S’ils le veulent et le peuvent encore. »

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Jérusalem de cinéma


Qui vient avec moi à Matera ?

Amina



Je trouvais Amina extrêmement belle. Elle avait mis un collier somptueux sur sa peau foncée d’Ethiopienne. Elle est dans la famille parce qu’elle a été adoptée. Je disais ça à mes parents et je demandais alors aussi des nouvelles de son frère : « Et, Richard, il s’en sort ? » Non, il ne s’en sort pas… Je me suis mis à demander alors des nouvelles de tous ceux qui, dans la famille, « ne s’en sortent pas ». Il y en a : toujours les mêmes. Je comprenais la force de leur malédiction. En même temps, pensais-je plus tard, il y a qqch de rassurant de constater qu’on peut vivre (survivre) en étant dans le malheur jusqu’aux cheveux... Voilà, ces gens-là étaient capables de « survivre ». Comme je comprenais leur misère (pour l’avoir vécue, peut-être « toute proportion gardée », je disais), je parlais de moi, de mes difficultés, de mon désespoir ou quasi-désespoir de vivre. Je ressortais très déprimé de cette conversation, cet épanchement... C’est comme si, de quelque manière qu’on se raconte, soit la misère... soit la gloire... c’est toujours faux.

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Sur quoi s’ouvre le décor ?



«  Au cinéma, j’ai un besoin d’histoire, de grandeur. Je me demande toujours : « Sur quoi s’ouvre le décor ? » »

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Bio (parler de soi à la troisième personne)



Biche, tu aurais un texte biographique un peu mis à jour à me filer ?

Baisers






Yves-Noël Genod est un distributeur de spectacles, de poésie et de lumière, il n’invente rien, il fait passer le furet, « passé par ici, il repassera par là ». En effet, c’est ici et là qu’est la révolution : dans la redistribution des richesses. Ainsi les « contenus » ne sont que de peu d’importance, dans le meilleur des cas entièrement inventés par le public — comme dans le spectacle dans le noir qui a fait sa renommée : Le Dispariteur — et chaque soirée est d’une couleur très différente, cauchemar ou rêve selon l’âme de votre bon vouloir, noirceur ou bonheur. Il utilise les lieux souvent comme les instruments mêmes — et uniques — à faire sonner, ceux-ci quand ils sont beaux : Ménagerie de verre, grande salle du théâtre de Gennevilliers, La Condition des soies (Avignon), Hotel Palace (Bologne), théâtre de la Bastille, Friche de la Belle de mai (Marseille), ancienne salle de réparation des tramways à Berlin, grands salons de l’hôtel de la Mirande à Avignon ou du château de Montfrin… Prochainement au théâtre des Bouffes du Nord. Quand les lieux le sont moins — beaux —, mais qu’ils ont des fenêtres, il joue en lumière du jour (théâtre de la Cité internationale, théâtre du Rond-Point). Il a travaillé avec des dizaines de comédiens, danseurs, chanteurs, acrobates... Citons, parmi les plus connus : Lorenzo de Angelis, Jeanne Balibar, Audrey Bonnet, Cecilia Bengolea, Jonathan Capdevielle, Valérie Dréville, Papy Ebotani, Julien Gallée-Ferré, Julie Guibert, Nicolas Maury, Kate Moran, Jean-Paul Muel, Felix Ott, Lucien Reynes, Marlène Saldana, Wagner Schwartz, Thomas Scimeca, Dominique Uber, Charles Zevaco... Il a « fabriqué » depuis 2003 — parfois avec l'aide de collaborateurs éclairagistes, ingénieurs du son, vidéastes, dessinateurs... comme Philippe Gladieux, Patrick Laffont, Sylvie Mélis, François Olislaeger, Benoît Pelé... — quarante-six spectacles et un nombre non répertorié de « performances ». Il vit à Paris (et partout : citoyen du monde) de l’amabilité des institutions et de ses amis mécènes. Il est d’une santé de fer et prétend qu’il n’a pas dit « son dernier mot ». Car — ainsi que l’a prononcé Pascal : « Nul ne meurt si pauvre qu’il ne laisse quelque chose ». 





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Toutes ces choses que nous trimbalons dans le ventre et dans la tête, dans le sommeil et dans les songes…

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