Thursday, January 11, 2018

J ournée Facebook, small sample


Je m'y intéresse ! Justement. C'est parce que le militantisme me parait avoir des œillères que, moi, j'ai du mal. Mais je sais assez que tout vient de l'histoire de chacun pour le respecter (et avoir beaucoup d'amis militants qui souvent me font honte, mais tant pis). Casa m'a dit que sa grand-mère prostituait sa mère (le Nord !) et je croyais avoir compris sa violence dans ce débat, moi aussi j'ai une histoire personnelle qui me fait « voir » les choses, un petit bout de la lorgnette, mais il est dans un tel état qu'on s'est quand même fâché (pourtant il est vraiment adorable, ce type, avec moi). Sur la seconde, c'est là le problème de la différence de génération. Quand on a connu d'autres époques, on peut dire : non, c'est pas des prédictions, c'est maintenant. C'est maintenant que les romans qui paraissent sont nuls, c'est maintenant que les films sont stupides, c'est maintenant que le théâtre que l'on montre est misérablement autocensuré, que l'art contemporain est zéro. Ici, à la Tate Modern, la majorité des artistes présentées sont des femmes et leurs œuvres sont nulles : que du didactisme, de la bien-pensance. On lit les cartels (très bons) et on a tout, l'œuvre ne rajoute rien à son explication. Je vais donner un workshop à Cergy et la prof qui m'invite m'a dit : il faudrait qu'ils comprennent le débordement, leurs projets  sont incroyablement autocensurés. Toi, au moins, tu n'es pas dans l'autocensure !

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D emande d'autorisation


Salut Dominique,
Pensé à toi hier (enfin, je pense bien souvent à toi, bien sûr) en tombant sur la boutique Sonia Rikiel : c’est très joli, ils ont tapissé entièrement les murs d’une bibliothèque rouge remplie de vrais livres en français. Emouvant, ici, de tomber sur tous ces livres que j’ai lus, que j’ai envie de relire, tous ceux que je n’ai pas encore lus — en même temps, comme une autre époque, l’époque de tous ces livres qu’on ne lira plus…
Puis-je utiliser ta photo ci-dessous pour Vanves, Matière Nouvelle (ils m’en demandent une pour leur site) ? Que j’aime bien car elle est conquérante et hétéro, ce qui malheureusement est loin d’être mon état (conscient en tout cas) permanent — mais peut-être qu’au fond, si...
Je t’embrasse, 
YN

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« I would have hope that were nothing spoken. » (« Moi, j’aurais préféré que rien ne soit dit. »)

G illes de Rais


Non, ça vole pas haut. La manière dont se fait traiter Catherine Deneuve, ici, à Londres ! Dans The Guardian, rien qu'un exemple, à propos de la pétition qu'elle a signée : « If ever there was a claim that could add willful insult to an enraging situation, it is this one. As an historical comparison to invoke, it’s like claiming the Spanish Inquisition as an oppressed class or Gilles De Rais was a victim of social prejudice. » Gilles de Rais, mazette, fallait aller le chercher, celui-là ! Voilà, elles en sont là, les féministes plus neuves que Catherine Deneuve ! Des Robespierrettes... Sans compter les insultes...

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(R erun)


STAGE SUR L'AMOUR
« L’homme et la femme ne se rencontrent qu’une fois. » (Jacques Audiberti)
C’est encore une fois un stage très exigeant que je vous propose. Notez que je suis fatigué de moi-même, de cette exigence… J’ai la nostalgie de ma vie passée, quand nous ne savions pas ce que nous faisions avec Jonathan, Thomas, Marlène et tous ceux que ces gens drainaient… fine équipe… Mais ces dix ans de métier m’ont conduit à une expérience — et le monde est devenu plus con, il faut dire aussi —, ce qui est sans doute la raison qui fait que j’invente ces thèmes de stage si surnaturellement difficiles (tant qu’à faire) : « Jouer Dieu », « Leçon de liberté », « Casser une noix » et, maintenant, « Stage sur l’amour » ; l’ironie s’est cassée, ne reste que la terreur pure, gothique — et il faut s’aimer.
« Le chemin de l'amour passe toujours par la saleté et la détresse », ça, c’est encore une citation de Franz Kafka ; je suis obligé de dire la vérité. Elle n’est pas fun. Et il nous faudra pourtant l’insouciance imaginaire du souvenir… Il faudrait, comme toujours, imaginer que le travail est fait — avant même de poser un pied dans ce lieu sublime de la chapelle des Brigittines, à Bruxelles (une ruine du genre des Bouffes du Nord). Comme le travail est impossible, il est impossible de « travailler ». Venez en vous aimant déjà (c’est si rare…) Venez en ayant tout pour vous, tout : la confiance extrême, la beauté extrême, l’intelligence extrême et la détresse extrême ; comme toujours, le sublime sinon rien… Vous ne vous empêcherez pas d’être immense… (Nelson Mandela.)
Date limite d’inscription : 15 janvier.

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« Be yourself, everyone else is taken. »

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V ulgaire caillou


Je pense à toi parce que je lis (dans Dorian Gray) que « la cornaline apaise la colère ». Mes meilleurs vœux, très chère, Yvno (de Londres)



Cher Yves, la cornaline serait vertueuse, je l'imaginais de couleur blanche mais je viens de voir sur un site qu'elle est rouge sang ! oh, j'aimerais bien en avoir une...
Je reviens de Tunis où je suis retournée dans la librairie où j'avais trouvé le Cantique des Oiseaux (écrit par Farîd od-dîn Attar qui était soufiste — la branche mystique de l’islam — en 1190) et je suis tombée sur un recueil de poèmes écrit par Djalal od-dîn Rumî, également soufiste et qui a fondé l'ordre des derviches tourneurs. 

O toi pareil à la lune ! A l'instar de la lune ne dors pas en une telle nuit
Comme la roue céleste qui tourne, tourne, et ne dort pas
Notre éveil est le flambeau qui illumine le monde
Une seule nuit, tiens à la main ce flambeau ; ne dors pas !

(tous les poèmes du recueil sont des quatrains et ils sont classés par thème (l'amour et la beauté, le coeur et l'âme, la quête (ce que je préfère !), la nuit et le jour, l'ivresse, la joie et la douleur, la raison et la folie, la vision, le chant du monde (très beau aussi ) la mort physique et la mort mystique.)

Cette douce parole que nous nous sommes dite l'un à l'autre
Le dôme du firmament l'a gardée dans son coeur secret
Un jour, comme la pluie il la répandra
Et notre mystère croîtra sur la place du monde. 

Le Bien-Aimé brille comme le soleil,
L'amoureux tourne comme un atome
Quand souffle la brise du printemps de l'amour
Toute branche qui n'est pas sèche se met à danser.

Voilà quelques paroles d'un autre temps... ce que j'aime c'est le lien entre l'intérieur du corps et le monde, et  l'idée du tournoiement qui se passe dans le cosmos mais aussi à l'intérieur du corps dans la bouche, le coeur, la tête... 
Sinon j'ai suivi ton conseil et j'ai acheté aujourd'hui deux recueils d'Emily Dickinson !!!!
Car l'adieu c'est la nuit  et  Ses oiseaux perdus
...
Tous mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année, aussi lumineuse  qu'obscure, comme le firmament !
Je t'embrasse,
Isabelle



Oh, oui, Rumî, c’est sublime ! Moi, c’est Barbet Schroeder, figure-toi, que j’avais croisé un jour, qui m’avait gentiment envoyé un dossier de ces poèmes… que j’ai perdu, c’est bien ennuyeux, alors je suis content que tu me le montres à nouveau… Tu as des acquaintances à Tunis ? tu me raconteras… Et bientôt un récital de tout ça, non ? 
Bises, 
YN
Et puis, je vous mets en contact, Achraf et toi. Achraf faisait (magnifiquement, en arabe et en français) des poèmes sublimes de je ne sais plus de qui l’année dernière. Peut-être vous pourriez faire quelque chose ensemble ? (je vous aiderais). Une sorte de Love Letters, Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimé...

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1 977


« Nous vivons dans un monde plutôt désagréable, où non seulement les gens, mais les pouvoirs établis ont intérêt à nous communiquer des affects tristes. La tristesse, les affects tristes sont tous ceux qui diminuent notre puissance d’agir. Les pouvoirs établis ont besoin de nos tristesses pour faire de nous des esclaves. Le tyran, le prêtre, les preneurs d’âmes, ont besoin de nous persuader que la vie est dure et lourde. Les pouvoirs ont moins besoin de nous réprimer que de nous angoisser, ou, comme dit Virilio, d’administrer et d’organiser nos petites terreurs intimes. La longue plainte universelle qu’est la vie … On a beau dire « dansons », on est pas bien gai. On a beau dire « quel malheur la mort », il aurait fallu vivre pour avoir quelque chose à perdre. Les malades, de l’âme autant que du corps, ne nous lâcheront pas, vampires, tant qu’ils ne nous auront pas communiqué leur névrose et leur angoisse, leur castration bien-aimée, le ressentiment contre la vie, l’immonde contagion. Tout est affaire de sang. Ce n’est pas facile d’être un homme libre : fuir la peste, organiser les rencontres, augmenter la puissance d’agir, s’affecter de joie, multiplier les affects qui expriment un maximum d’affirmation. Faire du corps une puissance qui ne se réduit pas à l’organisme, faire de la pensée une puissance qui ne se réduit pas à la conscience. »

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R éseau sociaux


« The occupational hazard of making a spectacle of yourself, over the long haul, is that at some point you buy a ticket for. »

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Tiens, j’ai trouvé un tableau hyper beau, hyper vivant à la Tate Britain, tu le connais probablement, c’est Monet en train de peindre (et sa femme) par John Singer Sargent, c’est de très loin son meilleur (de tous ceux que j'ai vus en tout cas)



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