Sunday, January 25, 2009

Le carré poétique

Je suis au bord du lit – Lucien m’avait filé des morpions – Christophe Maé, « On s’attache et on s’empoisonne. », Clélie, tout en se demandant « J’espère que je pourrais me marier avec quelqu’un. » – Parmi cette foule, au milieu de ces gens, il y a Pierre. Et, maintenant, il vient vers moi.

Se voit un de ces quatre. On se voit p’t-être demain. Un samedi. Le lendemain, c’était dimanche et, lundi, il partait. Et Pierre lui envoie un texto et il lui répond du tac au tac : « J’ai pas d’gel. » Et Pierre (tout est naturel avec lui) répond : « D’accord. » Quand François Chaignaud ouvre la porte, il met la main devant sa bouche et dit : « J’pensais pas qu’c’était toi. »

On ne peut pas dire que Pierre, toutes ses billes, virilité. C’est là que le bât blesse. Tant qu’à aimer un h., autant que ce soit un vrai ! Mais je sais, moi, voir sa virilité et trouver la virilité dont j’ai besoin – Dans le métro. De Jan… Bouteille de vin – Me raconte une anecdote. F. Chaignaud avec qui il a sympathisé lors de cette soirée à la Ménagerie de Verre où François Chaignaud lui a dit qu’il avait de beaux yeux. Et ils se sont « revus » sur Facebook

Pendant que j’écrivais la note d’hier (qui m’a pris l’après-midi, bon, y a pas d’koi s’vanter) Pierre a fait une tarte au sucre pour demain matin, un plat pour dimanche midi et il a repassé ses chemises. Pierre, ce soir, est maquillé en rose. François Chaignaud (un expert) lui a dit : « J’aime bien tes yeux. » – « De courtoisie seulement ? Je suis à court de gel, si tu peux en amener s’il te venait l’envie d’une visite + approfondie ! »

Le carré poétique – Je deviens crétin avec Pierre, je le sens sur le visage. Le masque du bonheur se confond avec le masque de la fatigue. Est-ce que le crétin est proche du poète ? – Ch. 18 spectacles. Un titre par spectacle

Pierre, le cerveau si admirablement fait, je le regarde : il est le même que l’enfant sur la photographie, son visage est juste la surface tampon, l’imprimerie de son cerveau, l’interface* – La fête trash. « Salsa du Démon », « Carré VIP » – Ch. Gâteau d’anniversaire (pour les bougies) – La tranquillité de l’homosexualité

* Et pour les autres, c’est pareil, mais je le vois sur lui parce que, lui, a le visage terne – Humour understatement – Georges appelle une Marion « Marionnette », c’est joli (dictionnaire étymologique) – BBC Docteur Who

« T’ante », « s’ame », « des mamours », « mon amour », « ta tante » – Comment « caballum » devient « cheval » – « Et pourquoi il a eu le Serrano et moi le jambon ? », c’est la chute – Une « rien » – La négation, le pas, le poing, une goutte, mie – Ass. Homo Bulla, l’homme est une bulle – C’est qui qui saute l’autre, ce soir ?






24 janv.09, à la fête samedi soir, avec Pierre.

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« CHUT »

Le 25 janv. 09 à 19:26, Pierre Courcelle a écrit :

J’ai lu ton mail (la bite...)*, puis ton poème...
Je suis sans mots (pour ne pas parler de l’indicible !). Kim est passée avec son copain, ils sont repartis, et vont revenir. J’ai préparé des légumes, mangé de la tarte au sucre (c’est vrai qu’on a peu mangé ce week-end). Tu me manquais hier après-midi, tu me manques ce soir. Pour tout dire, je sens mon coeur fermé en alliance.
Tiens, je repense à cette phrase que Bruno cite souvent: « Il n’y a pas d'amour, il n’y a que des preuves d’amour ».
Bonne soirée, poète aux jambes nues !

Pierre




Le 25 janv. 09 à 19h47, Yves-Noël Genod a écrit :

Oui, alors, cette phrase de Jean Cocteau tirée des dialogues des Dames du Bois de Boulogne de Robert Bresson, Thomas m’a dit qu'elle était fausse. C’est le contraire : amour il y a, mais sans preuves (jamais de justifications, si j’ai bien compris – l’amour, le vrai, étant, par nature, étranger à l’idée ni de se montrer ni de se justifier...) Mais, en écrivant cela, je vois que ça ne détruit pas la phrase parce que Thomas parlait de preuves que j’essayais d’adresser à Hélèna et que je lui ai dit alors : « Ah bon ? Ne dit-on pas pourtant qu’il n’y a pas d’amour, mais des preuves d’amour ? » Non. En tout cas, avec toi, c’est vrai, je peux le dire, le sentiment d’amour est une certitude (puisque ça remplit) certes « indicible », en-deçà des mots, et en-deçà, bien sûr, de l’idée d’observer des preuves. Ce n’est pas un Thomas qui te le dit, là, c’est moi, un Yves-Noël ! Et, maintenant, avec toi, je le comprends. Moi, j’ai pensé de temps en temps à une phrase que m’avait dite Thomas, il y a bien longtemps quand même (et qu’il démentirait sans doute) : « Peut-être que tu n’as jamais aimé... » Peut-être, peut-être... Mais on s’en approche, quand même... C’est même froidement une certitude ! En tout cas : je t’aime !

Je suis à tes p’tits soins

Yvno

J’écoute Christophe Maé, ça me rajeunit...



Le 25 janv. 09 à 22:14, Pierre Courcelle a écrit :

Tu es celui que je n’attendais pas, tu m’étonnes, tu me touches, je sens ton amour, tes attentions. Sans me poser de questions, sans réticence, sans doute : je t’aime. On fait un bout de chemin (ou un long chemin) ensemble ? Je ne sais pas si tu peux répondre à ça, faut peut-être pas poser la question. Mais, là, maintenant, j’en ai envie.

L
O
V
E

Pierre

PS : T’as raison pour Paganini, si tu veux être à la hauteur face à Clélie le week-end prochain...
PPS : Moi j’écoute Paganini !



Le 25 janv. 09 à 22h28, Yves-Noël Genod a écrit :

« Un amant sûr d’être aimé cesse toujours d’être aimable », c’est ce qui me retient ce soir de te « répondre à ça » (long ou bout). Ah ! ces poètes qui nous retiennent parce que, pour eux, jolies phrases comptent mieux que vraies rencontres...
Mais sans un mot je te réponds

Yves-Noël



Le 25 janv. 09 à 22h42, Pierre Courcelle a écrit :

Bonne réponse, en fait ! alors « CHUT », t’as raison !
Je suis dans la ouate, et je suis « obsédé », comme dirait Cecilia.






* Facebook, message réexpédié : Jean-Luc Verna commented on you becoming a fan of Sir Perceval (C'est Pierre qui m'avait branché là-dessus) : « J'ai connu un Australien qui appelait sa bite Perceval. »

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L’enclave de l’écriture

Association « Encore des changements » – SOS – Michaux L’Espace du dedans – Texte « Encore des changements » pas beaucoup d’acteurs, Bénédicte, Thomas, Jonathan – Ass très débile de force et de valeur – Ass « Le théâtre des cerveaux » – la modestie, ne pas se mettre en avant… – Louise Labé, c’est le chaos amoureux, le chaud, le froid… – Le monde était confus et retourné / Comme il était, avant qu’il fut orné – Hier on a vu un p’tit papier, c’est touchant






Le roi géant – Fillette au Louvre – La sublimité – En pasteur vicelard et travelo aussi – Le monde est une branloire pérenne – « Ce qui est auparavant n’est plus que fiction estrange. » Jacques Amyot. Thésée I. – coming aout comingne ahoute comigne ahoute ass – Une plage entra en moi. (Tu sais, comme quand tu parles de la serviette.)






Beauté convulsive, pas figée, instable – Un soin extrême tient l’homme d’allonger son être – Association « Les beaux yeux » « Le théâtre des cerveaux » – J’ai jamais aimé des crétins et des impuissants, c’est pas mon genre, mais alors, lui, il a cinq cerveaux et des couilles comme des œufs – Je suis libre, je n’suis pas là, je ne réponds pas au téléphone, personne ne m’appelle (tout le monde sait : on me laisse), je n’suis pas là, je suis au chaud, personne ne me dérange, je suis sur l’île, je suis au creux, l’été en hiver, je suis absent, j’ai pris l’avion, je suis en creux au paradis sur l’île en hiver, ni téléphone ni téléphone, je suis complet, complet, double moitié, occupé, complet, doux – Baudelaire et le culte des Images






S’enfler mal à propos – Boileau parlant de Sapho : « En un mot, on dirait qu’elle n’est pas éprise d’une simple passion mais que son âme est un rendez-vous de toutes les passions. » – De la sublimité qui se tire des circonstances. (Il développe la sublimité avec un poème de Sapho, c’est marrant) – Les fleurs de rhétoriques – L’imitation n’est pas un larcin – Les images dans la poésie sont pleines ordinairement d’accidents fabuleux (et qui passent toute sorte de croyances) – Si l’on doit préférer le médiocre parfait au sublime qui a quelques défauts – J’adore Fabienne de Boileau – Fabienne de Boileau ? – Qu’ça vienne de Boileau – L’enclave de l’écriture – Il me disait que sur le marché des amants un noir ne vaut rien (un noir vaut moins qu’un blanc) – Les paroles gelées (Rabelais, Quart Livre), les paroles qui dégèlent, matérialité des mots






Ch. Des acteurs viennent dire – ou chanter – des poèmes (pas tous le même soir évidemment, David Monceau). Poèmes connus ou inconnus, mais très bien – Le Trésor de la Langue Française, dictionnaire le plus fiable – Bobo, étymologie 15ème siècle , Charles d’Orléans dans les Poésies – Et, lui, c’est analytique. Y a des textes imagés où il parle (lui aussi) de moutons et de ciel et tout ce que tu veux… et, tout d’un coup, y a une formule qui te laisse pantelant – Dans mes yeux passifs, / Lacs qu’assèchent la mort. – Mischief, bêtise, mal, faire du mal, to do mischief, malice, an air of mischief , 12ème siècle, méchef, malheur, mésaventure, événement facheux – Clélie, 2 ans et demi pose comme une adulte, dans la plénitude de sa conscience






Un amant sûr d’être aimé cesse toujours d’être aimable – C’est présenté comme un voyage spatio-temporel – Et dans la pleine sécurité de sa destinée – On écoute de la musique, des chansons – « Pourquoi du plaisir d’aimer faut-il faire une affaire ? », dit Isabelle Huppert – Quel berger en fait autant dans l’ingrat siècle où nous sommes ? – On entend si bien les paroles qu’on ne les écoute pas – Dix mille idées dans chaque carrosse – Et il y a un site madamedeshoulières.com – « Les feux de l’amour », c’est racinien, c’est une vieille métaphore – Cette solitude atroce où passer nos beaux jours – Tout aime dans la nature, le barbare séjour – Quand le cœur se tait, tout parle inutilement






Les perrons destinés au combat dans les romans de chevalerie – Lire très lentement – Cathédrales de marbre – Théâtre de cerveau, théâtre de tréteau – La queue prêtée – Le dimanche matin, avec Pierre, on ouvre des livres de poèmes – La chaleur creuse / et détruit ma conscience réelle et, peureuse, / (Comme poreuse.) Peureuse comme poreuse – Maigre comme Peter Schlemihl, souvent plus noir qu’il ne faut dans la nuit noire. Je pense à la définition de la virilité par Hedi Slimane : « Pas forcément les tablettes de chocolat. » – La barque des amants






Et où ne furette et n’arrive quelque étincelle de volupté – Week-end à Rome – (Chez Pierre) je lis un vers de Fernando Pessoa : « La Nature jamais ne se souvient, et c’est par là qu’elle est belle » et je me souviens que Marguerite Duras avait appelé Claude Régy – c’était au moment d’une chose qui est peut-être oubliée maintenant, la découverte de la mémoire de l’eau – je me souviens que le « Nouvel Obs » en avait fait sa couverture – Et elle avait dit : « Tu te rends compte, ce sur quoi on a travaillé toute notre vie, ils le découvrent maintenant. » L’idée était que l’eau gardait en mémoire, gardait la propriété de métaux qui y avaient été plongés alors qu’on en trouvait plus la trace (principe de l’homéopathie). En fait, cette théorie s’est révélée erronée (a été démontrée fausse) quelques années après et on n’en a plus parlé. Mais, à l’époque, c’était ce sur quoi Claude Régy et Marguerite Duras avait travaillé depuis des années. Axel : « D’où ça nous viendrait ? Y a pas de la mémoire qui s’est tricotée toute seule. »






Le jeu des habitudes – Vincent Voiture – Charles Dantzig : « L’auteur qui emploie le mot indicible, faut le tuer, celui qui a la connerie d’employer ce terme, c’est vraiment qu’il a rien compris ! », « Mon (ton) saumon était indicible. » – On a feuilleté Les Chiens de Hervé Guibert, le livre qui dégoûtait Marguerite Duras et on a admiré la photo de son torse en érection, cette photo que tu avais découverte dans une librairie et qui t’avait tellement frappé à dix-sept ans – « L’homme aux larmes de verre », de Polnareff – Benoît, en septembre






Il compare le poète à un crapaud. Moi aussi, je comparais Pierre (le poète) à un crapaud – L’humaine piste – Image vieillie avec des taches et tout. – On voit tant de visages – On invente du lent (c’est le royaume de la vitesse) – La maladie de lecture






25 janv. 09, chez Pierre.

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L'humaine piste (le travail)

Premier rêve avec Pierre et, aujourd’hui, premier cauchemar (ce matin, dans la nuit), mais Pierre calmera toujours, et le cauchemar est bon car il permet de voir que Pierre est réel. Le cauchemar était que le travail n’avançait pas, je ne sais pas si c’était un stage ou une répétition, mais rien n’était compris, tout avançait de travers, rien n’avançait – (c’était épuisant) je leur disais: « Si vous ne comprenez pas mieux, je serai obligé d’arrêter puisque rien n’a lieu, tout est toujours trop tard, rien n’est compris, tout se défait. » – je me suis réveillé. J’avais demandé à Pierre d’augmenter le chauffage et, là, j’avais trop chaud, la gorge desséchée. Je me levai pour aller boire à la cuisine et, là, à la cuisine, je fus rejoint par Pierre qui avait eu la même idée (ou qui l’imitait). Mais Pierre était d’attaque, en érection (au garde à vous, comme on dit) et moi, un peu malheureux du cauchemar, j’ai pensé une seconde : « Oh, non, pas déjà encore, je suis en pause. » Mais c’était beau de le voir « beau et con à la fois » (c’est exactement ce que dit la chanson de Jacques Brel, non ?) surgissant du néant et comme par hasard et gentiment vers moi. Je lui ai dit qu’il avait « l’air con » et je lui ai raconté l’histoire de Thomas, nu, comme d’habitude, qui s’était masturbé en regardant, à la Ménagerie de Verre, par le trou de la serrure les culs d’adolescentes en train de répéter dans le studio à côté et qui s’était relevé l’énorme bite raidie et à qui j’avais dit : « C’est possible, ça te rend encore plus con. » C’était au moment des répétitions d’Hamlet, en journée, mais il n’avait pas pu le refaire en soirée devant le public. Il faut dire qu’il n’y avait plus les jeunes filles à travers le trou de la serrure, plus que le noir du théâtre et – peut-être – la culpabilité. Très belle page d’Hélèna sur la culpabilité de Jan qui lui raconte, de Hambourg, au téléphone, en plein mois d’août, qu’il a bu de l’alcool la nuit avec deux filles qui lui ont appris la danse du ventre, mais qu’il n’a « rien fait de mal », ni embraser ni rien et qu’il pensait qu’il devait le lui dire... C'est Pierre qui me la montre, cette page, la trouve et je lui confirme que l'anecdote est vraie. Jan, Hélèna, Yves-Noël, Pierre...

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Madame Deshoulières

(au crayon à papier)






Cher Pierre

tu es allé fumer une cigarette,
et déjà tu me manques
je suis dans ton lit pendant
que tu n’es pas là
tes yeux se posent sur d’autres
paysages
et moi je suis entre tes draps
l’appartement est au rez-de-chaussée
et tu es sorti dans la rue
ta colocataire n’est pas là
nous avons tout l’appartement
ce week-end et nous mangeons très peu
car nous buvons nos yeux

(quand une fille avec son cœur
rayonne entre deux draps)

avant de sortir ta langue molle
a déposé tout ce qu’elle pouvait
dans les yeux de ma bouche
elle a éteint tout danger rempli de
douceur pleine le contenant amoureux
qui comme un panier recueille le
plaisir et le fruit, les cerises
juteuses et chaudes et rouges comme
la langue, la langue de ta virilité
et de ta gentillesse qui gonfle,
se gonfle pour remplir et donner
du plaisir à quelqu’un qui en veut

« pensez-vous toujours qu’il faut choisir
d’être imbécile pour être heureux ? »
dit Isabelle Huppert à Jean-Louis Murat

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