Saturday, July 27, 2013

« Evite, et vite, les souvenirs brisés »



Sol Semilla boutique-restau, 23, rue des vinaigriers, à Paris pour les fèves de cacao

Dans les villes que je n’ai pas vécu… les villes miroitantes… où j’ai rêvé les époques enchâssées comme maintenant

Je suis toujours sous le feu des projecteurs
ce qui m’empêche
de partir et de disparaître, même pour quelques heures, dans quelque contrée lunaire, la ville où je me tiens, polluée-ville, mais irréelle et infinie, en un sens, si on y creuse, la ville molle et surprenante, malléable, parlant français (mais c’est une erreur)

The sea is in a state, the baby learns to wait

Labels:

Présences






Labels:

La Clientèle



« Quant aux malades, aux clients, je n’avais pas d’illusions sur leur compte… Ils ne seraient dans un autre quartier ni moins rapaces, ni moins bouchés, ni moins lâches que ceux d’ici. Le même pinard, le même cinéma, les mêmes ragots sportifs, la même soumission enthousiaste aux besoins naturels, de la gueule et du cul, en referaient là-bas comme ici la même horde lourde, bouseuse, titubante d’un bobard à l’autre, hâblarde toujours, trafiqueuse, malveillante, agressive entre deux paniques. »

Labels:

La Fan de la colère



Alors te dire que de tout temps (du « tout-temps » de Facebook au moins), je lis et j'écoute ce que tu postes, te dire qu'à mes yeux la personne incernable, la moins toc, l'artiste en air et en trous d'air, le raconteur le plus réconfortant, c'est toi ; que je n'ai pas, mais alors pas du tout un tempérament de fan, mais qu'il y a une ou deux exceptions, tu es l'une d'elles (même si je n'ai pas vu tous tes spectacles) et te redire que je suis si désolée d'avoir dit des mots brutaux et agressifs l'autre jour, j'étais tellement triste et lourde et puis, faut le dire, tellement fatiguée et déprimée pour des raisons à mille km de là, oh là là ! pardon (même si tu m'as déjà « toute pardonnée », mais, en fait, j'essaie de me pardonner à moi-même maintenant et c'est pas si simple !) Voilà, j'avais aussi commencé à écrire une chanson à partir de quelques mots que tu m'avais envoyés, je vais essayer de la joindre (c'est une esquisse de chanson, hein), mais je suis pas forte avec l'ordi donc ça va peut-être pas marcher. Je t'imagine si loin de la colère... Bel été...



T'imagines mal ! y a beaucoup de colère en moi (paraît-il), mais tout ce que tu me dis est très gentil, très chère ! Ce que je poste sur Facebook est extrait de mon blog (quelques morceaux de choix). Des bises, YN
PS : Euh, oui, la chanson, je l’ai pas trouvée…

Labels:

Metteur en scène, outils...



« Un metteur en scène, en effet, ce n’est pas quelqu’un qui décide ex abrupto d’être metteur en scène, c’est aussi quelqu’un à qui une équipe, un producteur accordent cette place. Ce serait un peu comme un analyste. En ce sens je me suis presque toujours sentie dirigée. 
Emmanuel Burdeau : Comme pourrait l’être un acteur ?
J’ai souvent pensé, avec Benoît Jacquot, que les techniciens étaient dirigés comme des acteurs. Les grands metteurs en scène, comme Suwa et d’autres, ne dirigent pas simplement ce qui se trouve devant la caméra, mais tout ce qu’il y a derrière : le plateau, son rythme, la présence technique, matérielle et humaine. C’est pour cette raison que le choix des outils est important, parce que les outils déterminent des gestes de mise en scène, donc la mise en scène elle-même. »

Labels:

Se ruiner par la sagesse



On ne peut éviter les défauts des hommes * sans fuir, par là même, leurs vertus. Alors on se ruine par la sagesse. »

* Dans mon cas, des femmes…

Devise



« J'ai expédié Dieu par besoin de recueillement, je me suis débarrassé d'un dernier fâcheux. »

Labels:

Rien n'est inaccessible au principe de fiction...



J’étais dans la soupente, j’étais au garage, j’étais dans la rue exactement à attendre le bus… le bus vide, la rue vide, le soleil vide
J’étais dans la soupente et Serge était nu ; les maisons — il n’y avait personne —, les maisons étaient vides, les noms même étaient vides… j’avais tout oublié, j’inventais une vie, une enfance
J’étais dans la soupente…

Labels:

Penser, c’est lent



«  Le monde est difficile à analyser, les signes se sont affolés. On vit dans un cancer de significations. Elles se génèrent et se détruisent à une vitesse bien supérieure à toute pensée. »

Labels:

Le Poème mal écrit dans la nuit



L’orage enfin perce le ciel, neige et nuit retombées — et rien entre les mains, pas d’objet qui signifie « j’ai », « j’écris » (…) nulle et la nuit nulle (tant attendues) et nul ne savait où il était

Labels:

Le seul cancre



« Le cinéma a toujours été fait pour et par les cancres et le seul que je connaisse aujourd’hui c’est Jean-Luc Godard. »

Labels:

Le Nuage (2)



Labels:

L'Incendie



« Peut être arriverai-je un jour à écrire sur cette période, malgré le fait que mes notes aient disparu dans un incendie. »

Labels:

Chant du cygne



« Schwanengesang D744
Opéra.19h30
Conception et mise en scène : Romeo Castellucci
Musique : Franz Schubert
Avec : Valérie Dréville et Kerstin Avemo (soprano)

La chanteuse commence son récital.
Très belle voix, public conquis, applaudissements spontanés.
Et, peu à peu, on sent une fêlure, un malaise.
Elle a du mal à continuer mais le pianiste sans cesse la relance.
N'en pouvant plus de tristesse, elle tourne le dos, continue de chanter, s'éloigne pour s'effondrer enfin, épuisée.
Arrive la comédienne, sorte de double, dos au public, elle dit les phrases entendues dans les lieder, avec des gestes chorégraphiés simples et beaux, rappelant parfois les mouvements d'un cygne.
Et lentement, elle réalise que le public est là, la regarde, se nourrit de sa peine.
Elle ne veut pas qu'on la regarde. Elle voudrait être seule.
Elle hurle, elle vocifère, elle insulte le public… qui commence à réagir...
Mais la colère divine la calme subitement, disparition du démon qui la tourmente et elle se livre, défaite, au public impatient en quête d'émotion. Evidemment voyeur...

Car après tout, que venons-nous faire là, sinon absorber la peine d'une autre pour s'en repaître sans risque, avides de ressentir quelque chose, enfin…

A l'opposé d'un Jérôme Bel qui caresse le public dans le sens du poil et lui donne ce qu'il veut, Castellucci met en scène le rapport entre acteurs et public.
Et il fait se poser des questions sans réponse immédiate ; il incite à une profonde réflexion.
Qu'aimons nous voir ? La tristesse, le désarroi, le malheur ? 
Pas uniquement sur scène d'ailleurs, mais de façon générale…
Peut-être qu'il faudrait, certaines fois, savoir détourner le regard et respecter le chagrin des autres, leur désir de solitude. 
Et ne pas considérer que tout ce qui est vu doit être regardé avec délectation.

Et le paradoxe, c'est que c’est en regardant le spectacle qu'on comprend la métaphore : du grand art !!!
Autant le dire tout de suite, j'ai adoré ! »

Labels: