Friday, December 19, 2014

Photo Philippe Gladieux

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« Ma présence n’est pas ici.
Je suis habillé de moi-même.
Il n’y a pas de planète qui tienne
La clarté existe sans moi.
Née de ma main sur mes yeux
Et me détournant de ma voie
L’ombre m’empêche de marcher
Sur ma couronne d’univers,
Dans le grand miroir habitable,
Miroir brisé, mouvant, inverse
Où l’habitude et la surprise
Créent l’ennui à tour de rôle. » 

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Voulez-vous m’aider à remplir cette salle de 50 places au Rond-Point ? Le théâtre nous permet plus d’invitations pour ce soir vendredi et demain samedi (pour hier aussi, mais ils m’ont appelé trop tard). Ce qu’il se passe avec le théâtre du Rond-Point est irrationnel : ça fait des semaines qu’ils me disent — et au public — que c’est complet-complet-complet et on joue devant des demi-salles. Ça ne s’explique pas. On peut juste lire l’œuvre de Clément Rosset sur le réel et ses doubles pour avoir un éclairage de cette folie : on met un cache pour ne pas voir le réel, on invente des doubles au réel (on le fait tout le temps, mais, là, évidemment, il y a un côté burlesque : dire qu’on est complet, refuser de vendre des places pour finir par libérer des invites au dernier moment). Donc — tant mieux, en tout cas — ce soir, vendredi, et demain, samedi, vous pouvez, en passant par moi, voir ou revoir le spectacle dans le noir Rester vivant, au théâtre du Rond-Point, à 21h. Spectacle que, pour ma part, je trouve sublime, mais c’est peut-être de l’entendre tous les jours qui produit cette fascination. De l’entendre pour la première fois, je ne sais ce que ça fait, mais j’adore sentir ces salles (sauf le soir de la première) s’endormir dans le poison et la douceur, oui, comme le dit Amélie, comme dans le cerveau de Charles Baudelaire. Séance de spiritisme, train fantôme, salle des pas perdus, on ne sait pas si ce noir de 2h1/2 passe très vite ou dure 6h, c’est proche de l’hypnose, c’est proche de la vie, c’est proche de la mort, le soleil qui frappe en lisière…

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