Wednesday, April 03, 2019

L 'Arabe qui, avant de nous...


« L'art qui, avant de nous pousser sur les barricades, devrait nous rendre la vie plus supportable, peut-il y parvenir sans humour ? »

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S ous ma couche, pas touche


Je voudrais vous parler de quelque chose. Qui, « vous » ? Enfin… Je sais mieux m’adresser à un public qu’à je ne sais qui sur ce blog. Mon père qui le lisait est mort. Après lui, je ne sais pas. Mais je voudrais tellement faire un stand-up de nouveau. Le commencement de celui que j’ai fait à Nantes fin janvier m’a laissé l’envie et la frustration donc car je n’ai pas de théâtre pour un faire un nouveau. Mais alors il y a une chose, c’est comme un sketch, trop comme un sketch peut-être, c’est presque invraisemblable, on ne me croira pas. Mais je vous jure que c’est vrai. Vous savez que je considère M comme l’un des plus beaux films de tous les temps, le film de Yolande Zauberman, et Yolande Zauberman pourrait aisément prétendre au titre de « la plus grande réalisatrice de l’histoire du cinéma » donné par Thierry Frémaux — très maladroitement — à cette saleté d’Agnès Varda dont personnellement je n’ai vu que trois films catastrophiques (certainement pas les meilleurs !) — il le faisait parce que c'était le jour de son enterrement (on aime bien dire du bien des morts, moi, j'aime en dire du mal, j'expliquerai pourquoi) en ouverture de l’avant-première du nouveau film — épouvantable, lui aussi — du bien vivant, lui, bien qu'avec un mal de crâne, Julian Schnabel (pour résumer : il fait jouer van Gogh à cette vieille tapette de Willem Dafoe, et, ça, c’est pas cadeau) que je me suis enfourné hier à l'auditorium du Louvre, mais qu'heureusement, vous ne verrez pas, c’est sur Netflix — d’ailleurs, quand j’ai réalisé que c’était pour la télé, je me suis calmé un peu, Dieu sait que j’en ai vu, des merdes à la télé quand j’étais gosse et des merdes que souvent j’aime encore... Je me suis calmé, j'ai même pleuré un peu, je me suis identifié à van Gogh qui lui même s'était identifié à Jésus (mais je voyais la logique) et, finalement, pour de la télé, la vieille Willem Dafoe, pour de la merde, allez, on va dire, « fait le job », Thierry Frémaux présentait donc la soirée, mais il est entré en scène si nerveusement qu'on aurait dit un directeur d’opéra qui vient annoncer que la chanteuse est malade, la consternation subite de notre assistance remplaçant nos applaudissements espérés, il s’est fendu d’un irascible : « Bonsoir, applaudissements ! » du plus mauvais effet, j'ai trouvé. Enfin, venons-en au vif du sujet. Lequel déjà ? Ah, oui. Donc je suis amoureux non seulement du film, mais de Yolande Zauberman elle-même. Quand, la première fois que je l'ai vue, elle s'est mise à parler, pendant le débat qui suivait son premier film (de 1987), Classified People, présenté cette année au festival du Cinéma du réel, je me suis mis à pleurer. J’ai cherché ensuite des renseignements sur elle, j’ai été étonné d’apprendre son âge, soixante-trois ans. Elle ne les paraît pas, elle est superbe. D'une grande beauté. Ce n’est pas que moi qui pense ça, Jhon qui était avec moi aussi l'a trouvée sublime. Bref, je suis amoureux, je la traque et il y avait un débat avec elle prévu lundi au Mk2 Beaubourg après une projection du film M, le plus beau de tous les temps, mais c'était le soir où je devais voir le spectacle de Lazare à Gennevilliers, c’était la dernière, j’avais déjà déplacé, que faire ? In extremis j’ai inventé d’avoir, moi aussi (comme Schnabel), un mal de crâne pour pouvoir me tirer avant la fin de ce spectacle pourtant formidable (de 2h50) et je suis parti, mais avec beaucoup de regret, rejoindre la fin du débat du centre de Paris en espérant avoir la chance de revoir Yolande Zauberman, mon idole. Las ! Il n’y avait pas de Yolande, mais, à sa place, des rabbins et des psychologues ! Je vous passe les détails, je ne vous donne juste que le mot de la fin qui a entraîné les applaudissements fournis de la petite communauté juive réunie ce soir-là autour de ce film — sublimissime, je le rappelle, miracle — qui aborde la pédophilie, mais comme Rimbaud en parlerait, voyez, sans dénonciation aucune, et, là, eh bien, des rabbins et des psychologues ! Misère absolue. Et la psychologue a terminé en disant (en répondant à une question) : « C’est vrai qu’en France on est en retard, mais, en Israël, on commence la prévention contre les agressions sexuelles avec les enfants dès l'âge de deux ans. On leur apprend à dire (ici en hébreu que je n'ai pas retenu) : « Mon corps m’appartient ». Et puis : « Sous ma couche, pas touche » (je jure !) Et puis : « Papa-Maman, quand bébé prend son bain, eh bien, ils savonnent bébé, mais il y a des zones que Papa-Maman ne doivent pas savonner, c’est bébé qui doit le faire ». Je vous jure. Dans le film, celui qui a été abusé à de multiples reprises dit qu’il recherchait dans ces viols qui parfois le contentaient les caresses, le contact physique qui lui manquaient à la maison, ni sa mère ni son père ne le touchaient jamais. Ça devait bien échapper à la psy et à l'armée du Bien...

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M aladie d'amour


« Il n’y a pas de violeurs heureux. C’est une maladie, en fait. »

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«                                                                  nous sommes 
tous bavards
c’est vrai mais sous le bavardage gisent les solutions » 

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