Saturday, October 02, 2010

Lui et moi


Labels:

Only la nuit

Bdj

« Dis donc, l'album de Philippe Katerine est très, très bon. Musicalement, un régal. « Faites du Vélib' la nuit, only la nuit... » »

Labels:

Des armées de pauvres sont sorties de la misère

Mon père et ma mère m’appellent. Il est rentré chez lui, l’opération n’aura lieu que mercredi. Il est en panne d’Internet. Je lui dicte les paroles de la chanson dont je lui avais donné les premiers mots quand il était à la clinique (et que je lui avais envoyées par mail). Il s’agit de la chanson Aimer la vie que nous utilisons dans le spectacle que Thomas Gonzalez et moi donnerons le 8 octobre à actOral, à Marseille. Mon père croyait que c’était une chanson ancienne. Alors je leur explique (mon père et ma mère parlent toujours ensemble au téléphone) ce que j’ai déjà beaucoup expliqué sur ce blog et ailleurs (les clichés qui sont ce qu’il y a de plus profond, la phrase de la Genèse, « Il y eut un soir, il y eut un matin » dont Duras disait qu’on ne pouvait rien écrire de mieux, etc.) Après que nous nous soyons dit au revoir, le combiné n’a pas dû être reposé car je les entends pendant encore un bon moment, ma mère, surtout, hésitante, essayer de retrouver les paroles dictées. Ma mère n’est pas sûre de tout ça. Je les entends dans leur intimité qui n’a rien de spectaculaire. A la fin de notre conversation, mon père m’a rappelé (mais, moi, je ne me souviens pas) : « Tu sais, dans la Sarthe, je t’avais dit que le grand bonheur, je ne le connaissais pas, mais que les petits bonheurs, un coucher de soleil, un oiseau sur sa branche… je les connaissais. » Alors je coupe court (c’est ce qui fait sans doute que le combiné n’a pas été reposé) comme un psy à la fin d’une séance : « Eh bien, il te reste à connaître le grand bonheur ! » C'est vrai, quoi, il n'est jamais trop tard. Confer La Mort d’Ivan Ilitch, la nouvelle de Tolstoï qui donne son nom au spectacle...

Le Thème du tableau, c’est le temps

Je pleure décidément beaucoup, en ce moment. Là, c’est en lisant la conférence de Daniel Arasse sur La Joconde (que j’avais déjà entendue sur Internet il y a quelques temps). Je recopie le passage des larmes.

« (…) et que pour Leonard comme pour Ovide – c’est un thème classique et courant – , la beauté est éphémère. Il y a de fameuses phrases d’Hélène chez Ovide à ce sujet : « Aujourd’hui je suis belle mais que serai-je dans quelque temps ? » C’est ce thème-là que traite Leonard, avec une densité cosmologique assez extraordinaire, car La Joconde, c’est la grâce, la grâce d’un sourire. Or le sourire est éphémère, ça ne dure qu’un instant. Et c’est ce sourire de la grâce qui fait l’union du chaos du paysage qui est derrière, c’est-à-dire que du chaos on passe à la grâce, et de la grâce on repassera au chaos. Il s’agit donc d’une méditation sur une double temporalité, et nous sommes là au cœur du problème du portrait, puisque le portrait est inévitablement une méditation sur le temps qui passe. Montaigne le dit dans ses Essais : « J’ai plusieurs portraits de moi, combien suis-je différent aujourd’hui d’à cette heure. » (…) »

(Hélène aussi a disparu.)
Je me souviens soudain d’une émission de radio où Alain Veinstein recevait Jean-Michel Rabeux que j’avais trouvé ridicule. Il avait écrit un livre et il beuglait son amour pour Claude Degliame en disant : « Mais elle va mourir ! En même temps que je l’aime, je sais qu’elle va mourir ! » Oui, il y a un problème entre aimer et la mort.

Lire, c’est écrire une histoire par soi-même inventée

Bdj arrangée

« C’est un paysage composé uniquement de rochers, de terre et d’eau. Il n’y a pas une seule construction humaine, pas un arbre, il y a seulement dans ce paysage quasi pré-humain un pont. C’est le pont de Pierre (ce pont enjambe ce qui doit être une rivière, mais qu’on ne distingue pas). »

Labels:

Pour ceux que la Nuit Blanche ferait fuir (ou en before) : dirigez-vous vers Blanc-Mesnil, au Forum (RER Drancy puis bus 148), pas très loin, en fait. A 20h30, Christophe Haleb propose une soirée certes étrange, mais qui laisse un goût de réel indéniable, cruel et doux. Musique et perruques (avec Marlène Saldana en guest star)

Labels: