Tuesday, December 28, 2010

Crise au Sarkozistan

Le petit livre Crise au Sarkozistan à vendre sur le Net (vraiment pas cher) (cliquer sur le titre) a l'air vraiment très chouette (j'ai lu les premières pages).
« Dit vrai qui dit les autres. »

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(Quantum of Solace)

Tant de gens avait perdu, contre les murs, leur capacité d’amour. D’un instinct, cognait le mur contre l’oiseau. La vie se décidait, s’ouvrait, si faible. Nuit jetée sans cohorte, blanche, trop éclairée, laiteuse même, ses réverbères, l’hiver, la neige qui ruisselait (« Les employés sont restés au chaud… »)

J’avais cette phrase, j’avais oublié la deuxième. Ça jurait. Mais les enfants dormaient, inatteignables. Solal proposait des DVD pour adultes. Il proposait aussi l’imagination. Contre le mur, contre le mur, rien d’autre. Rien d’autre que l’autre. Nuit de toute résistance / imagination / fuite dans la forêt (avec le chocolat dans les poches). Les villes, oh, les villes – ce n’était pas, de l’unique ville, la plainte… J’avais brûlé, j’avais brûlé à table. Je n’avais pas vu ni lu, je n’avais vu personne. Personne se retournait. Chacun mangeait – sans savoir.






Jeter partout affaires. Jeter partout affaires encore écrire une fois avant l’aube, ressaisir la page (électrique). Dans la chambre plus rien ne bouge et le chat ne fait pas partie de la maison. Le chat est ailleurs (même si je mens). Jeter partout la chambre. Les chambres. Du bord de mer. Des îles. Des bateaux (de pirates). Jeter partout les chambres des forêts. Dormir. Et se lever tôt. Ce que vont faire les enfants. Je prends sur ma vie. Le souvenir est effacé, s’efface.






Le futur de cette montagne est cette montagne qui crie, pleure et fatigue – cette montagne, oh yé ! On a pris les valises et les luges, on est parti.






Un jour, j’irai jusqu’au bout.

La maison usée, fermée, intacte peut servir.

Regarde ce qu’il arrive à Julian Assange parce qu’il a baisé sans préservatif.

Les enfants s’échappent, perpendiculairement. Ils s’échappent vers la mort – ou vers la vie. Vers l’eau ou vers la profondeur de la forêt. Vers la pente. Le gouffre. Le ciel. « Et, Yves-Noël, peut-être qu’il va pas savoir qu’on va au cinéma avec lui... » Ass ange, comment ne pas accuser Julian Assange ?






J’en comprends bien assez… Silence maintenant, les enfants s’en sont partis. (Acheter le journal avec leur père pour savoir à quelle heure était le cinéma.)

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Drink a toast to the sun


Nuit au piano, just say…

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Solal

Chansons courtes

Je n’ai pas dormi. Je suis « bleu du non sommeil ». Le jour crève. Vous avez les lunettes. On ne vous reconnaît pas. La drogue. Vous les mettez. Vous n’osez parler. Vous vous maintenez. Vous ne communiquez pas. « La beauté. » « C’est la non beauté. » Pourtant, les enfants. Pourtant, les enfants sont beaux. Ils sont ce qui vous précipite dans la mort. S’il était besoin. (Vous faites tout vous-même.)






Qui existe ? Toi, le jour ? Toi, la nuit ? Tu y ressembles. Tu y ressembles à la vie. A la mort. Où sont les choses ? Nous sommes plein de choses. Nous sommes lourds (de choses). Nous sommes malades, mal dégrossis, pas comme les biches, les cerfs, les chevreuils, les chamois… Nous ne sommes pas comme les œufs, nous sommes éclos, ouverts. Nuit / jour.






L’amour, ce n’était pas la peine. Ce qui était écrit était (ce qui était). Pas nécessaire à vivre. (Tout, de la vie, l’avait déjà été.)
Il suffisait de décrire les espaces verts, les espaces bleus, les espaces sables, éventuellement les espaces de couleurs épouvantables comme le désert et le Sahara, le Ritz et les nervures, les dorures, tout ce qui est descriptible pour l’amour (comme une chanson). Les sables découverts, le long de la plage elle-même le long du monde. Irez-vous dans la cité éternelle ? Mariez-vous le long de l’ombre. Vous êtes. En pleine lumière et de miel. Ce soir. Cette nuit. Les enfants dorment. Les enfants meurent, respirent, meurent comme les fils d’un roi, d’un ogre, qui respirent, leurs couronnes…

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Descente de joie

Le miroir disait : « Je suis si triste, je suis si vieux... »

Lune de miel.

De qui ? Je ne sais pas.

Je ne sais pas non plus de quel hôtel il s’agit. Je sais que j’écris. C’est tout. Et on demande d’être fan ! Nous avions vu, dans la montagne, les maisons des contes, des biches traverser le chemin et, le trésor « brillant », nous l’avions vu, enfin, il l’avait vu – jusqu’à ce que ses piles soient usées.

Je n’aimais pas cet endroit, j’avais hésité longtemps à y aller.

Le monde reprit vie.

(C’était bien dommage.)

(Ils veulent tellement exister, les gens !)

(Ça se déchaîne sur Facebook. Pourtant, une fois que l'on sait que Philippe Katherine est avec Julie Depardieu, on sait l’essentiel. On sait tout.)

D’ailleurs, la route n’avait pas changé (comme je redoutais), la route mélasse, malheureuse, pleine de tournants, de virages, même, la route anfractueuse – et qu’est-ce qu’il se jouait dans ce rocher ? Il n’y avait pas d’images, il n’y avait pas de noms sur cette route. C’était du repassage, voilà tout. On repassait au même endroit, unique route.

J’avais hésité. J’étais resté longtemps habillé, mais en chaussons, dans la neige et la glace devant la maison, tandis qu’Anaé me demandait : « Tu hésites encore ? Est-ce que tu hésites encore ? », elle, déjà grimpée sur la voiture, debout, portière ouverte – et, elle, elle m’avait finalement décidé, son jeune enthousiasme, sa vision de la journée m’avaient décidé à abandonner mon livre et à enfiler les chaussures.

Mais le miroir disait : « Si vieux, je suis si vieux... »

Là-haut, on avait loué des luges et les enfants avaient fait de la luge. « Toujours plus haut, telle est ma devise ! », disait Anaé. J’avais insisté auprès de mon frère pour que les enfants étudient les langues : « Avec cinq ou six langues parlées, on trouve toujours du travail. Et si la petite apprenait le chinois ? » Mon frère m'avait dit qu’en effet, il aurait pu avoir une carrière internationale s’il avait parler (ne serait-ce que) trois langues, mais qu’il n’avait jamais été bon, qu’il était bien d’accord, mais les enfants arrivaient si crevés le soir...

Dans la neige, on avait vu les biches. Elles étaient nombreuses. Il s'était passé du temps de les voir toutes traverser le chemin, tout le monde les avait vues, notre groupe à nous : petits et grands tous bouche bée car nous regardions les biches passer. (C’était moi qui avais donné le signal. Not completely useless, as you see.)

La musique passait et repassait... Ça venait du salon. Je n’aimais que la nuit, décidément, pour écrire. Mais les enfants m’avaient réveillé le matin, j’étais un peu dans les vapes… J’écrivais à défaut, j’écrivais plutôt que lire. J’écrivais sans réfléchir. J’avais chaud. Au moins, j’avais chaud. Et le miroir de l’hôtel criait : « Est-ce que je suis moi ? Est-ce que je suis moi ? » En bas, c’était Mozart. Les enfants venaient m’avertir – intrusion – qu’il fallait manger et Anaé disait même : « Viens au moins écouter la musique, il y en a de la très belle. – Quelle est cette musique ? – Mozart ! – Ah, j’adore Mozart, alors je descends. – Et que fais-tu ? Tu as dormi ? – Un peu et puis j’ai lu et puis j’ai écrit. – Tu n’as pas de souris ? – Ah, si, elle est là, sa souris ! – Qu’est-ce que tu fais ? – J’écris. – Quoi ? – Eh bien, lis. – Je vais lire cette phrase. – Vas-y. – « que je suis moi en bas c’é tait Mo zart ». Pourquoi as-tu écrit ça ? – C’est ce que vous m’avez dit. »

La maison des trois petits cochons, la robe de soleil de Peau d’âne, l’amour, l’anneau de l’amour, le gâteau et la maison de pain d’épice, la maison de briques, la maison du loup, la maison des trois ours car elle est dans la forêt. Les enfants se précipitaient, mais les adultes essayaient de les retenir. Ils essayaient de les retenir parce que, dans leur précipitation, les enfants les entraînaient vers la mort. C’était ça qu’il fallait comprendre. Et la précipitation était une bonne chose, était une faveur. Un anneau. « Car ils vécurent cent ans et se seraient aimés encore au-delà s’ils avaient vécu plus vieux. » Comment c’était ? Comment la phrase était ? Il y avait la neige et les traîneaux et les luges. Et les chiens et les chats et les oiseaux. Et le bal de toute chose ; les grands sapins muets, mais dangereux (dont on se méfie). Et les routes glissantes et verglacées qui tournent. Et les voitures pour dormir, la nuit, en hypnose, les déplacements séculaires, les rêves, les anachronismes. Tout ce qui communique. Tout ce qui brille.

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Plan d'eau

Nous étions partis, au bord de la mer, dans l’autobiography… J’ai remis un peu d’électricité dans l’ordinateur et je peux écrire cette phrase. Il y en a plusieurs autres qui me sont venues – des débuts – quand l’ordinateur n’était pas chargé, que j’essaie de retrouver… Des débuts. Il y avait toute cette histoire autour du lac, mais dont j’ai déjà parlé. J’avais dit à Anaé : « Approchons-nous de l’océan Atlantique. – Ce n’est pas l’océan Atlantique. – Ah ? Alors l’océan Pacifique. – Ce n’est pas un océan. – Ah ? Alors qu’est-ce que c’est ? La mer Méditerranée ? – Non, ce n’est pas la mer… » C’était un lac, nous étions d’accord, c’était même un étang, mais nous délaissions ce mot, en restions à « lac ». Demain, nous irons à la montagne. Il y avait la mer, en tout cas – et l’hiver. Au moins autant que pour écrire Le Bateau ivre (puisque Rimbaud n’avait jamais vu la mer quand il l’écrivit). Il y avait l’hiver et le froid et la nature et nous étions ruinés par la nature, nous marchions dans l’air frais, vif. « Oh, des canards ! – Comment font-ils pour ne pas avoir froid ? – Je ne sais pas, ils doivent être habitués… »

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« (…) tu as pensé à la très célèbre phrase de saint Paul selon lequel, sur terre, « nous voyons {Dieu} dans un miroir, en énigme ». »

« La toile blanche {tabla rasa} voit toutes les choses en puissance ; seul le pinceau, avec une science souveraine, peut réduire la puissance à l’acte. »

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Il n’y a pas de recul, il
n’y a que du passage
et la campagne est blanche,
terrible, terriblement familière


Beauté… je peux faire du
théâtre avec toi, toi, toi,
mais vous n’aurez jamais l’idée
d’en faire avec moi

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« Quoi, qu’est-ce qu’il se passe, on est ami, hein... ? »

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