Friday, January 20, 2012

Yves-No soigne sa libido


(Dessin de François Olislaeger.)



. Virus du streptocoque (polypes, etc.). Prendre dans un verre d’eau (200 ml) une pincée de sel et une pincée de bicarbonate de sodium, au début (une semaine) trois fois par jour, après, le reste du mois, deux fois, puis, pendant six mois, une fois par jour. Tu seras étonné de toutes les merdes vertes, noires qui vont sortir… (Ne pas pencher la tête en arrière, mais sur le côté pour le faire.)
. Libido. Avant de se coucher. Une bassine d’eau glacée aux pieds, toi assis sur une chaise. Avec une serviette, tu prends l’eau froide et tu te frottes dans le sens des aiguilles d’une montre à la hauteur du colon, trente tours, tu reprends de l’eau trois fois. Puis, au bord du lit, tu trempes tes pieds dans de l’eau chaude. Cinq minutes le temps que l’eau refroidisse. Trois mois. Trois mois d’hiver, encore mieux.
. Chez les Chinois, tu trouves des bâtons de « moksa », tu allumes le moksa et l’éteins, tu l’approches (en te regardant dans une glace pour ne pas te brûler) d’un point dans le dos à la hauteur du centre à peu près, puis un point devant quatre doigts en dessous du nombril, puis le point, sur chaque main, qui est le prolongement de la ligne que dessine le pouce fermé. Tu chauffes. Sept neuf fois, jusqu’à ce que tu sentes que la peau a pris la chaleur. Et, là, c’est bon. Pendant trois mois et, ensuite, aux changements de saison.

2062




Les bagues seront vivantes, des animaux précieux, multicolores, des verroteries adaptées à nos doigts
On cultivera son jardin en appartement
Bien sûr, plus de livres, et puis quoi encore ? sauf pour les collectionneurs
Plus de guerre, non, ça s’appellera autrement
Plus de paix, non, ça s’appellera autrement
Mon Dieu, faites que ça ne s’appelle pas « la poisse »
On parlera espagnol, une espèce de mélange
Il y aura encore des pauvres et des riches
Mais les riches seront amis avec les pauvres
Parce que les pauvres tiendront à la vie plus que les riches
(Par quelques secrets sortis des grottes)
Les animaux donneront enfin leur avis (oui, même les fourmis)
Les plantes aussi
D’ailleurs les maisons seront des plantes (toujours ce système d’adaptation)
Les animaux et les plantes auront compris – enfin compris ! – que l’homme leur veut du bien
L’homme aura amarré la terre à l’espace
Les rapports amoureux n’auront pas changé, mais pas du tout, ça qui est un peu inquiétant
Il faudra plus longtemps
Mais on aura renoncé à faire naître les enfants dans des boîtes
Mais tous les petits robots seront vivants
Grâce aux nanotechnologies
D’ailleurs, on verra très loin et très bien
Et on aura les informations en temps réel sans même s’en préoccuper, on s’en fout des informations, on les aura dans le cerveau, comme la langue, les mathématiques, en temps réel, comme le temps, et tout le monde s’en foutra (sauf les poètes) car tout le monde sera au courant AUTOMATIQUEMENT à cause des nanotechnologies
C’est pour ça qu’on ne sera plus des hommes, on aura EVOLUE
Ce sera positif
De toute façon, ce sera positif
Les exterminations, les grands désastres : positif
Le métissage : solution finale
Les maisons seront en chocolat
La Suisse aura été rendue à la nature
Pareil pour les peuples du Nord, plus besoin
La vitesse sera lente
L’industrie sera fumée
L’économie abrégée
On mangera les insectes plutôt que les vaches
C’est délicieux
Il y aura des révolutions
Chez les insectes
Les bidonvilles qui enserraient México auront touché le ciel
Et explosé avec les volcans
La philosophie et la politique seront ardues
On aura sauvé Venise, on l’aura mis dans l’espace
Tout est concret
On aura tout dit
Dans le désordre
Les mystères seront infinis et
Dématérialisés
Le cinéma, non, les moyens de locomotion, non
Le spectacle vivant, hi, hi
Et l’âme, oui, si vous en parliez, l’âme sera EVOLUEE
En 2062, on soignera magiquement et on ne parlera pas
En 2062, Leonard Cohen sera un fantôme
Mais très actif
Les fantômes seront des amis
Le monde sera mort, mais les fantômes seront des amis
Les oiseaux-mouches-robots-espions, tout ça.
Et la musique sera celle de toujours car, disait Marguerite Duras, « pour moi, la musique est faite » et c’est ainsi, dans tous les cas, la musique est faite

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Sacrifier l’un des leurs pour faire le soleil, etc.
C’est pas mal, quand vous arrivez, vous laissez
D’établissement, restaurant ou hôtel

Probablement en asservissant et en négociant
Un peu plus tard, les Aztèques

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Content de t’imaginer en forme – les signaux Facebook – !

Voici le texte que je te propose. Qu’en dire ? (Que t’en dire ?) Il me semble que ce texte donne ses clés. Je suis donc tombé amoureux, il y a quelque temps, d’une écriture sur un blog – alors que j’étais avec Hélèna Villovitch. Pendant quelque temps, une passion s’est développée de blog à blog. Puis j’ai soudain quitté Hélèna (qui m’avait dit : « Je préférerais que ce soit le contraire, que tu couches avec lui, mais que tu sois amoureux de moi. ») et j’ai rencontré ce garçon qui – je me souviens que j’ai beaucoup dit ça à l’époque – aurait pu être crapaud ou boîte à chaussure, ça n'aurait rien changé… Pierre Courcelle. Nous nous sommes quittés il y a un an et demi, nous sommes toujours très amis. Ça n’a pas été retouché, ce texte (sauf les coquilles qu’on repère à chaque lecture), mais ce n’est plus écrit au tâtonnement du jour le jour : me semble que c’est un livre. C’est-à-dire que c’est une histoire inventée par un auteur omniscient. C’est très curieux, l'effet produit de cette différence de statut. M'a fait ressentir qqch comme cette pensée qui traîne depuis longtemps dans la littérature : ce qui a été vécu ne semble n’avoir été que, afin de, dans le but d’en être écrit. Ou même, plus simple (Colette) : « Tout ce qu’on écrit fini toujours par devenir vrai. »

Tu me dis, chère Liliane, si ça te fait aussi de l’effet. (Ou pas.)

Bises et tous mes vœux de très bonne année et santé !

YNG

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Minimal, libre, invisible (plutôt que maximal, contraint, visible)

Bonjour les amis,

On travaillera tous les jours pendant treize jours (de lundi 23 au samedi 4) et le soir. On essayera de faire la pièce pendant cette période (et d'en jouer une avant-première à la fin). On part de ce qui a été inventé en décembre et j'aimerais qu'on avance dans la même disponibilité, la facilité de ce lieu dans un temps qui me paraissait infini, au résultat repoussé à l'année prochaine (à Jérusalem), mais au plaisir immédiat. Ce serait même chouette que la pièce se fasse sans que je m'en aperçoive (je parle donc pour moi). C'est toujours le but. Ce serait même chouette qu'il n'y en ait pas, de pièce. Quand c'est bien, il n'y en a pas. Je viens de faire une pièce sans acteurs qui m'a beaucoup beaucoup plu, je dois dire. Il faut faire encore mieux : avec des acteurs, mais sans pièce. Etat sauvage. Le groupe n'est pas suffisant. Je vais continuer à faire des auditions, à faire des essais, je cherche des gens. Ce ne sera pas le grand groupe, non plus, que j'imaginais (puisque le budget que j'attendais ne le permet pas), mais il faut quand même plus de monde, je crois.

Des bises

YN

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