Wednesday, May 19, 2010

Detestation of War



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(Journal des représentations.)



Première ce soir 20h15 Théâtre National, grande salle, Kunsten Festival des Arts et tralala (je veux dire restau après...) Je sais pas si j'vais pas rester coucher cet après-midi, tiens... Sinon, c'est une tragédie : tout le monde meurt à la fin (sauf ceux qu'étaient déjà des fantômes au début, bien sûr).

Moi, je joue le monstre, la créature (de Frankenstein), je meurs pas, mais tout le monde s'en fiche et il a pas une existence gaie-gaie, d'toute façon, c'ui-là... (Vous voilà prévenus.)

Bon, ça a été. On était trop content d'avoir enfin des êtres vivants dans ces fauteuils vides depuis trop longtemps. Et le spectacle s'est tenu, je trouve, on n'a pas paniqué (du tout), les Anglais... magnifiques, tout le monde bien ensemble, content... Ensuite la vie reprend, multiple, immédiate, spectaculaire...

Ce soir, 19h30, deuxième représentation de Mary, Mother Of Frankenstein (je joue Frankenstein !) au Théâtre National, Kunsten Festival des Arts à Bruxelles... Ça s'passe bien, spectacle très noir (tragédie romantique), mais étrange - et d'un noir velouté... Acteurs sublimes jouant Byron, Mary et Percy Shelley, Claire Clairmont...

Bon, ça s'est bien passé, la deuxième. Un peu de chahut sur le film de l'accouchement (au début), mais ensuite public vivant. Quand même, comme je repérais quelques sorties sur mon monologue, je me suis mis à hurler : "Est-ce que vous m'entendez au fond ? Est-ce que j'articule bien ?" Ça les a calmés. Ensuite "rencontre" avec le public, tout bien.

(Thomas Bénichou) "Une bonne partie du public était bruyant, chahuteur, en effet... Lorsque vous avez hurlé "Est-ce que vous m'entendez au fond ? Est-ce que j'articule bien ?", j'en ai entendu une du fond se rebeller et vous répondre : "Oui ! Et même un peu trop !"...
Votre monologue en apôtre ténébreux faisait resurgir la voix d'Artaud, ça, plus celle du monstre : un magma que je garderai en mémoire. Tout comme la musique et le rythme des textes anglais. Bravo"

Troisième, ce soir (Théâtre National, 20h15 dans la cadre du Kunsten Festival des Arts). Plaisir de retrouver un spectacle qui fonctionne, qui roule sa vie - même si c'est étrange de raconter cette histoire très sombre de Frankenstein dans ce soleil si Rimbaud, si "tout le monde" de Bruxelles, en ce moment.

Bon, ben, la troisième s'est bien passée. Un drôle d'incident au début, Francine a dû recommencer. Thomas Scimeca était là, ça l'a amusé. Il était surpris du public belge, dissipé, qui allait et venait. Je ne sais pas, du plateau, ça ne se sent pas. J'ai essayé de rattraper un groupe de jeunes dans le hall qui était sorti assez vite.

Je leur ai dit : "Allez, les jeunes, c'est pas facile, mais c'est très beau, ce qu'ils disent, les romantiques, c'est parmi les plus belles choses au monde, faut s'accrocher à la bête !" Je leur ai dit aussi que je jouais le monstre et que j'allais bientôt rentrer en scène, qu'il fallait absolument voir ça. Ça les a beaucoup amusé, je crois qu'ils m'ont vu un peu comme un Woody Allen...

Quatrième (et avant-dernière), ce soir, de Mary, Mother of Frankenstein, Théâtre National (Bruxelles), 20h15. La voix s'use, mais le moral est bon. Le spectacle - cellule bactérienne vivante à partir d'un génome synthétique - produit son propre mystère... C'est réussi !

Une seule solution : l'amour. (En écoutant une chanson de Sabine Paturel.)

Quelle drôle d'expérience, le spectacle (merveilleuse)... J'étais fatigué aujourd'hui, j'avais beaucoup dormi, mais j'étais fatigué et la poésie me venait moins quand j'attendais dans la loge rapide (lisant Shelley, Byron, Milton), je baillais beaucoup, même en scène et, en fait, tout s'est très bien passé !

Il y a une protection de ce spectacle, quelque chose peut-être qui m'ennuierait si j'en étais le spectateur, mais je dois dire que comme acteur, c'est bénéfique. Une vitre - bien sûr qu'il faut briser (c'est mon affaire).

Ensuite j'ai rencontré ... qui m'a parlé du Grand Macabre de Ligeti et du surréalisme belge. Enfin du sérieux ! (Pas seulement les "bravos chéri" qui pleuvent de toute façon...)

Dernière ce soir de Mary, Mother of Frankenstein (je joue Frankenstein). Venez nombreux : NUIT D'AMOUR ! (au Théâtre National à Bruxelles, 20h15)

Labor of Love

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Réponse à un ami qui vient d'écrire sur mon travail...

Bon, ben, c'est SUBLIME ! Cet article fera date. (Et quel boulot, en effet, merci...)
La partie qui m'a le plus touché, c'est celle intitulée "YNG, plasticien"... C'est tellement mystérieux, en effet, cette histoire (celle de (tenter de) ne pas tricher et d'en même temps d'en faire spectacle). Le rêve aussi que les spectateurs (ou seulement quelques-uns, comme disait Joyce) s'approprient les spectacles (seulement quelques-uns ou seulement l'un) - et les défendent comme eux-mêmes (d'où rêve de disparition du nom d'auteur). Le désespoir ou le dandysme, c'est penser (constater) que "la rencontre, c'est rare" (comme disait Jean Oury que j'imitais dans Pour en finir avec Claude Régy). Alors changement des formes, dédain des styles (ou comme tu dis : amour, "artiste à 360 degrés"...) pour viser au hasard cette rencontre désespérément... Hum... voilà que je parle comme Frankenstein (le monstre) que je joue ce soir... Un vrai désespéré, c'ui-là...
"L'image juste de moi, c'est quand je m'oublie" et "Je suis moi-même quand j'aime. Et jouer est un échange d'amour. Mon désir le plus profond, quand je joue, c'est d'éveiller en l'autre quelque chose d'indicible", dit Juliette Binoche aujourd'hui (ou hier) dans "Le Monde".

Bises et merci à l'infini ! Je suis très, très touché ! Ça a toujours été un plaisir de te croiser, Stéphane, et ça le sera encore ; tu ne me devais rien : ce texte empathique est pur cadeau, pur rien, pure tendresse... Définition de la méthode et de l'énergie. Ça me donne beaucoup, beaucoup d'envie...

Yvno

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