Sunday, September 01, 2019

i magine si ceci


(En copie, Fabienne, Sandrina, Clémence : bonjour à vous !)
Bonjour Pauline ! 
Je ne trouve ton mail que maintenant (bon, il faut dire que j’ai bien décroché, cet été !!!) Très content de ton enthousiasme ! C’est drôle, je viens d'écrire (à l’instant) un mail pour un projet de stage à l’école du TNB (que je donne la semaine prochaine, il serait temps !) et je propose de travailler sur le sauvage — et toi que je lis à présent tu me parles d’ensauvagement (terme qui renvoie à Foucault, etc.). On y est. Je crois qu’on va se comprendre. Le thème de l’échec est très riche, en fait. J’ai commencé à récolter des choses pour une dramaturgie (mais c’est comme une seconde nature chez moi, je n’ai qu’à me baisser pour ramasser) (j’ai le succès de l’échec).
Horreur, je vois aussi que je t’ai zappé sur WhatsApp ! Tu avais une idée à me soumettre. J’espère que tu l’as toujours. Maintenant ça va (ça ne va plus se reproduire, ce silence).
Bien sûr que je peux travailler (mettre en scène) des amateurs d’Ubisoft. J’aime bien mélanger les présences, virtuoses, amateurs, il y a une grâce quand on s’aperçoit que c’est la même chose (mais pour cela, il faut que le virtuose intègre la dimension de l’échec, intègre d’être au niveau de celui qui ne sait rien faire).
Je t’épargne le dossier dramaturgique.
Simplement encore un Beckett : 
« imagine si ceci
un jour ceci
un beau jour
imagine
si un jour
un beau jour ceci
cessait
imagine »
Et une phrase de Maria Joao Pires (à la radio) : 
« Les jeunes ne savent plus ce que c'est que, ce que c’est de vivre sans le désir du succès et à quel point ils sont ignorants du fait que le succès peut engendrer notre malheur »
Il y a plein de bouts de vidéo de mon travail en signature de ce mail.
A tout de suite, 
Yves-Noël

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S ables d'amour



« J’essaye d’être dans un imaginaire de loisir. Croire que je suis toujours en vacances. »

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Bonjour Gwendoline, bonjour Ronan, 
J’espère que vous avez passé chacun un bel été ! Pour ma part, j’ai fait une chose que je n’avais jamais fait : je n’ai pas ouvert mes mails depuis fin juillet. Ça va être une grosse semaine, là ! 
Le mieux, c’est sans doute qu’on s’appelle au tel pour que l’un de vous me reprécise le contexte, le moment où en sont les étudiants, le lieu, etc. (pour que ce soit plus facile pour moi de définir un projet). Appelez si possible ce lundi, avant 13h ou vers 16h, ce mardi toute la journée sauf de 13h30 à 16h. Ce que je peux dire comme ça, c’est qu’on pourrait (c’est une suggestion) travailler sur le sauvage. Avec cette citation en exergue (ou en titre) : « ils ne cultivent pas et ne clôturent pas les terres » (c’est une citation tirée d’un entretien de Gilles Havard dans le « Libé » de ce week-end (à propos de son livre L’Amérique fantôme), mais peu importe, enfin, l’entretien est très bien, mais il est un prétexte (de plus) qui ouvre sur cette idée de décalage d’avec les normes, de vie autrement, de «  vraie vie », de « liberté ». D’autres lieux, d’autres zones. De prise de vitesse de la société, d’ouverture dans l'invisible, la forêt, le vertige (voire le chamanisme, etc.), le caché, l'art. Le stage pourrait s’appeler comme j’ai appelé mes cours ouverts ces dernières années : Jouer comme Gérard. Gérard, c’est bien sûr (aussi) Depardieu parce que, comme le dit Gaspard Ulliel entendu (aussi) dans une interview récente (et comme je le sais moi-même) : « il incarne le moment présent ». C’est bien entendu pour cette raison que j’ai donné ce titre à mes cours, parce qu’il y a une personne en France — bon, c’est un génie — qui ne fait que ça : incarner le moment présent. Qui « ose », comme il le dit lui-même. Etre libre. Le moment présent. Voici deux pistes, deux idées qui se rejoignent : sauvagerie et présent. Tout ça dans la joie et l’inconscience (ou l’insouciance). Oser rejoindre cet espace vierge — ou plein de rapports sexuels de toutes sortes, mais pas dévasté, pas éradiqué, pas détruit comme le sont les sols, l’air, l’eau et les espèces animales sauvages à notre époque. Mais, bien sûr, il faut s’appeler au tel. Comment présenter les choses au mieux pour motiver et aider dans leur désir les étudiants, pour qu’il n’y ait pas de malentendus — ou au contraire beaucoup de malentendus féconds ?
On peut partir sur 14-22 (avec réaménagement si nécessaire). Me prenez-vous mon billet du 10 ou est-ce à moi de le faire ?
Bien à vous, 
Yves-Noël

PS : Je m’aperçois qu’un film récent avec l’acteur (extraordinaire dedans) Félix Maritaud s’appelle Sauvage, mais il y a aussi cette exclamation de Rimbaud (Matinée d’ivresse) : « L’élégance, la science, la violence ! » (Etc.)

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« We must accept finite disappointment, but never lose infinite hope. »

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« ils ne cultivent pas et ne clôturent pas les terres »

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