Thursday, January 24, 2019

U n mot pour les élèves


Bonjour à tous, nous allons travailler ensemble pendant une semaine — à l’invitation de Rachid Ouramdane —, quelques mots pour vous faire part de mon intérêt :
J’ai souvent donné des stages en utilisant ce titre : Leçon de liberté. Est-il pompeux ? Peut-être. On ne sait pas très bien ce que c’est que cette liberté. Mais personne ne nous demande de faire de la philo. Sur un plateau de théâtre ou de cinéma, on sait — nous qui choisissons ce métier ou cette voie d’expression — ce que c’est que de se sentir libre. Beaucoup d’interprètes en ont parlé, en tout cas. Il y a des références. En particulier une que j’ai beaucoup utilisée (j’ai même intitulé le cours ouvert que je donne dans un café à Pantin : Jouer comme Gérard), c’est celle de Gérard Depardieu qui dit : « Moi, je ne joue pas, je vis. » Le même Depardieu avait aussi prétendu (dans une interview plus ancienne) — et, dans son cas, il a raison — qu’il peut tout jouer, indépendamment de son physique. Le journaliste lui faisant remarquer qu’il ne pouvait quand même pas jouer un jokey, il répondait, furieux, qu’il n’y avait rien de plus facile à jouer, au contraire, parce que les jokeys avaient un petit pois dans la tête. Bon. En effet. Après, il y a la réalité sociale, les fameuses « discriminations », « l’enfer, c’est les autres », etc. Et puis Gérard Depardieu est un génie. C’est-à-dire quelqu’un (avant de rencontrer d’autres génies) de seul (et donc de malheureux) car détaché de la meute. Un mémorable soir d’août à Paris, je l’ai moi-même croisé (le genre de rencontre de hasard qui ne peut exister qu'au mois d’août à Paris, quand la ville a le charme d’être à moitié vidée), il m’a dit : « C’est pas facile d’être un génie ». Enfin, peu importe, ce n’est sans doute pas non plus facile de ne pas en être un. Nous manipulerons pour nous-mêmes cette « leçon de liberté » : apprendre à ne rien apprendre qui ne l’entame, cette « liberté j’écris ton nom », cette liberté personnelle, innée, du plaisir de vivre ; désapprendre donc ce qui la gêne — et c’est sans doute cela, le génie : accéder à cet espace de liberté. Ou comme le disait Baudelaire : «  l'enfance retrouvée à volonté ». Ou comme me le disait Rachid tout à l’heure au téléphone à propos de l’identité : « se vivre plus large que ce qu’on pense être »,
Yves-Noël Genod


On se voit vraiment bientôt, mais si vous voulez que l’on communique un peu sur ce qu’on pourrait faire ensemble pendant ces quelques jours, n’hésitez pas à m’écrire. Préférez-vous travailler sur un texte, un thème commun ? Ou chacun veut-il rassembler et apporter ses matières, ses morceaux, ses envies, ses questions sur lesquelles il voudrait travailler ? 

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Titre de spectacle : Jil et John

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Marlène Saldana


« L’idée forte, et on ne peut plus productive, c’est d’avoir confié le rôle de Jacques Demy à Marlène Saldana. Demy est plus vieux que les autres, il est un peu à part, Saldana a plus d’abattage que les autres et plus le goût de l’invention. En matière d’improvisation et d’aventures casse-gueule, elle a quelques kilomètres d’avance au compteur. C’est une habituée des spectacles bringuebalants de la compagnie Zerep et les murs de la Ménagerie de verre n’ont pas oublié ses prestations dingos dans les spectacles d’Yves-Noël Genod. Christophe Honoré, sous le charme, lui offre des numéros d’anthologie, depuis Liz Taylor ramasseuse de fonds pour le Sida jusqu’à la confection en rythme de crêpes bretonnes en petit tablier sur son bustier, en passant par une danse frénétique et déjantée qui entraîne spontanément les applaudissements du public de l’Odéon un soir de première où bon nombre de spectateurs découvraient le phénomène. Une idole de plus, mais bien vivante, celle-lа. »

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