Sunday, March 21, 2010

La Beauté du public

Cette théorie que je développe récemment que ce n'est pas tellement les critiques ou les programmateurs (ou les politiques, etc.) qui sont cons, mais le public lui-même, dans son immense majorité, toujours ce pourcentage effrayant de l'extrême-droite (63 % contre l'abolition de la peine de mort en 1981) et qui ne change pas, fixe, suivant les époques et les événements prend du plomb dans l'aile, ce soir, au théâtre à la Ménagerie de Verre.
Comme le spectacle - très, très bien au demeurant - ne m'intéressait pas vraiment, je regardais le public et je le trouvais d'une beauté renversante. Surtout un garçon à jardin et une jeune fille à cour, mais derrière (je n'osais pas me retourner trop souvent) aussi. Tout autour, les jeunes semblaient jeunes, sexy et intelligents et les gens âgés aussi semblaient faire des efforts pour paraître eux-aussi jeunes, sexy et pas cons (forcément un peu plus cons quand même, mais pas tant que ça). Une belle femme âgée applaudissait à tout bout de champ en se retournant vers tous ces voisins enthousiastes et ça faisait presque, mais pas tout à fait jeune, ça.
Mais quel beauté, ce garçon à jardin, quelle beauté, cette toute jeune fille à cour, leur profil de médaille.
Le spectacle parlait d'érotisme, de théâtre érotique sous une forme de conférence, c'était parfait et puis c'était samedi soir. Je me demandais si je n'allais pas les marier, ces deux profils. Le garçon avait des rouflaquettes, so romantic, et la jeune fille, oh, mon Dieu ! Je les ai vus de face ensuite : l'aristocratie. Ce devait être ce genre de personnes qu'on envoyait à la guillotine à la fin du XVIIIème siècle.

Gaëlle Bourges a été parfaite (qu'est-ce qu'elle est bien, cette fille !) Elle m'a dit que son spectacle formidable était "sans prétention". J'ai dit que c'était exactement ça et que, moi, j'avais donc l'impression de faire des spectacles très prétentieux. Elle m'a répondu : "Oh, non, non, parfois, il faut, au contraire, faire des spectacles prétentieux." So kind, Gaëlle Bourges.

D'ailleurs, tout était magique. A Saint-Lazare, Ikéa exposait ces canapés devant des affiches représentant des bibliothèques et des intérieurs spacieux. On pouvait s'y asseoir et participer ainsi à leur publicité à trois dimensions.


Au Curio, où j'amenais Philippe, il y avait une chaude ambiance, beaucoup moins bcbg et plus en contact que d'habitude. Philippe ne s'apercevait de rien : il ne voyait que des hétérosexuels alors qu'il n'y avait que des pédés. (Dans le taxi, déjà, on avait abordé le problème de l'inversion puisqu'il m'avait dit qu'il n'avait jamais imaginé que Felix ne soit pas gay alors que, pour ma part, je n'avais jamais pensé qu'il l'était.) Il était frappé par la présence des filles - il est vrai, curieusement, en surnombre - toute avec leur sac à l'épaule, à la main, parfois serré sur les genoux : pourquoi ne les déposaient-elles pas au vestiaire ? Tricky... J'étais devenu une star pour Aurélien et Antony qui, sans avoir vu mes spectacles, savaient que j'avais engagé (pour très peu d'argent) Samuel Mercer qui leur avait décroché sous le nez le grand rôle d'un téléfilm qui avait occupé la jeunesse parisienne pendant tout le mois de février (sous la direction de Josée Dayan). Du coup, Aurélien (le plus "hétéro" du couple), n'y tenant plus, m'extrayait du canapé vert velours où nous faisions tapisserie, Philippe et moi, avec nos cocktails à la fraise, Strawberry Fields, et m'entraînait dans une danse très pénétrante où il se frottait l'entrejambe entre les miennes. Je faillis m'écrier que s'il y allait comme ça, il y aurait des conséquences, mais je ne le fis pas et profitais de la situation sans piper mot. Il n'y eut pas du tout de conséquences (on s'imagine toujours trop, la jeunesse est plus simple, plus brutale). Tout le monde me parlait avec effusion de Pierre (tout en s'enquérant du statut de Philippe). Et puis le meilleur : traverser à l'infini la scène (je laisse le lapsus), le voyage sans fin, les deux ponts, les deux voyages, les mille voyages, après la fermeture du Curio à quatre heures pour aller - où ? Quelque part, peut-être manger à L'Etincelle...

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Eternal idol












(En cours, j'cours à la patinoire d'Asnières pour voir Jonathan...)

Cette théorie que je développe récemment que ce n'est pas tellement les critiques ou les programmateurs (ou les politiques, etc.) qui sont cons, mais le public lui-même, dans son immense majorité, toujours ce pourcentage effrayant de l'extrême-droite (63 % contre l'abolition de la peine de mort en 1981) et qui ne change pas, fixe, suivant les époques et les événements prend du plomb dans l'aile ce soir au théâtre à la Ménagerie de Verre.
Comme le spectacle - très, très bien au demeurant - ne m'intéressait pas vraiment, je regardais le public et je le trouvais d'une beauté renversante. Surtout un garçon à jardin et une jeune fille à cour, mais derrière (je n'osais pas me retourner trop souvent) aussi. Tout autour les jeunes semblaient jeunes, sexy et intelligents et les gens âgés aussi semblaient faire des efforts pour paraître eux-aussi jeunes, sexy et pas cons (forcément un peu plus cons quand même, mais pas tant que ça). Une belle femme âgée applaudissait à tout bout de champ en se retournant vers tous ces voisins enthousiastes et ça faisait presque, mais pas tout à fait jeune, ça.
Mais quel beauté, ce garçon,



D'ailleurs tout était magique. A Saint-Lazare, Ikéa exposait des canapés devant des affiches représentant des bibliothèques des intérieurs spacieux.