Monday, August 01, 2011

Résumé (Michel Cassé)

Au « commencement » (entre guillemet), est quelque chose d’ailleurs qui est sans commencement, qu’on appelle le vide. Et ce vide induit dans une région minuscule de l’espace qui n’existe pas encore – crée l’espace. Cet espace entre en expansion et le vide à l’intérieur de cet espace, d’une certaine manière, se sacrifie et devient de la lumière. Le vide, c’est un état d’énergie, le vide, ça n’est pas un être, c’est un état. Donc cet état laisse sa place à la lumière. La lumière donne naissance à la matière et l’antimatière, l’antimatière étant le double antagoniste et mortel de la matière. Parce que le signe de la lumière, c’est zéro, mais, zéro, c’est la somme de plus et de moins. Plus, c’est la matière, moins, c’est l’antimatière. Donc les êtres sont nés doubles. Comme dans le Banquet de Platon. Aristophane explique que les êtres sont nés avec deux polarités et qu’ils étaient si parfaits que Zeus a demandé à Arès, le dieu de la guerre, de les couper en deux et ils n’avaient de cesse de se réunir et on appelle cela la théorie de l’amour. Eh bien, dans l’univers, c’est exactement la même chose. Matière et antimatière s’attirent et s’annihilent. Mais une petite dissymétrie fondamentale fait qu’il y avait pour un milliard et une particules de matière « seulement » (entre guillemet) un milliard de particules d’antimatière. L’annihilation amoureuse a laissé subsister le milliardième des possibilités universelles, c’est-à-dire du vide primordial. Si démiurge il y a, on ne peut pas dire qu’il soit économe, voyez. Nous sommes le milliardième des potentialités universelles. Mais une fois que la matière jaillit, d’une certaine façon, la matière élémentaire faite de quarks, cette matière constitue des protons et des neutrons qui s’assemblent dans le feu des étoiles pour créer tous les éléments de la nature, c’est-à-dire les différentes catégories d’atomes : hydrogène, hélium, lythium, carbone, azote oxygène, néon, magnésium, silicium, soufre, argon, calcium, etc. Ainsi que l’or. L’or vient des étoiles. Des étoiles font de l’or. D’autres étoiles font du fer, par exemple. Tous les éléments dont nous sommes composés viennent des étoiles. Nous sommes cendre et poussière, peut-être, mais cendre et poussière d’étoile. Y a de quoi relever la tête. Mais le vide revient. Nous avons, à notre grande surprise, réalisé que l’expansion de l’univers s’accélérait, en 1998, voyez comme c’est récent. Eh bien, ça veut dire que le vide revient. Le vide était au début, mais le vide sera à la fin. Donc la Genèse physique est la suivante : vide, lumière, matière et vide. Mais ceci est vrai pour un univers. Il n’y a aucune raison de supposer que l’univers est unique, justement parce que la physique est quantique et un est trop précis pour être quantique. On est amené à penser que la création n’est pas unique. Enfin, que ce qu’on appelait le Big Bang ne serait être unique dans la mesure où justement la physique quantique qui semble être maîtresse de l’univers entier, de cet univers-là, en faisant l’hypothèse qu’elle s’applique partout en tout temps ailleurs, ce qui me semble relativement légitime, mais indémontrable, en faisant cette hypothèse, on est amené à récuser l’unicité de l’univers. C’est une grande nouvelle parce que la tolérance s’étend. L’altérité s’étend à d’autres univers. Il y a d’autres planètes, on en est sûr, nous avons franchi une nouvelle étape dans le renoncement à notre centralité – le centralisme du monde – qui consiste à dire : nous ne sommes au centre de rien. La terre n’est pas au centre du système solaire, nous le savons bien. Et pourtant nous continuons à dire que le soleil se lève, ce qui est une aberration. Le soleil n’est pas au centre de la république des soleils qu’on appelle la Voie lactée, il est sur un bord. La Voie lactée, la galaxie n’est pas au centre de l’univers puisque l’univers n’a ni centre ni bord. La gravité que l’on croyait absolument attractive se voit compenser par ce que je viens de dire, par le vide quantique qui a une vertu répulsive. Ou, peut-être, de manière plus caressante, qui est la force de l’envol. On connaissait la force de la chute, la gravitation, nous avons découvert qu’il existe un élément dans le monde qui au contraire entraîne une diaspora, un écartement et celui-ci s’appelle le vide quantique. Donc il existe une force de l’envol. Notre matière, celle des étoiles et de chacun de vous et des galaxies ne constitue que cinq pour cent de l’énergie de l’univers. Tout le reste est appelé matière noire ou énergie noire. Donc nous ne sommes que l’écume de la matière. Ensuite, nous pensions que le monde était fait de trois dimensions. Nous arrivons à penser que la dimension réelle du monde, c’est dix. Et, finalement, nous étions absolument convaincu que l’univers était unique, eh bien, non. Nous avons tendance à remplacer la notion d’univers par celle de « plurivers ». La science est une longue lutte contre l’anthropocentrisme et l’anthropomorphisme. Certains considèrent ça comme une blessure narcissique. C’est l’inverse que je ressens, c’est l’ouverture de la cage aux oiseaux, évidemment, parce que l’imaginaire gagne. Calculer à dix dimensions, c’est un vrai délice.

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Notes (Rushes 1er avril)


Filmé par César Vayssié.

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« Je pense que toute décision dans la vie – importante – est un acte quantique. Et aussi que toute décision n’en est pas une. C’est-à-dire que l’imprévisibilité existe aussi pour celui qui décide. »

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Je suis un analyste sauvage

« Je ne vois pas quel autre sens pourrait avoir tout effort social, politique, sinon le retour à la nature. »

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La Caverne de l’absence de lune

J’étais tellement ému qu’une belle fille comme ça, dont je n’avais plus entendu parler depuis des années me dise tout à trac qu’elle lisait mon blog – et tout ! – et, quand elle ne le lisait plus, elle rattrapait ensuite le temps perdu – et alors – mais sans se plaindre – qu’est-ce qu’il y en avait, tout un stock... (Moi qui en rajoute pour perdre des lecteurs…) On avait passé la journée à visiter des grottes – en vue d’un spectacle. Il y avait eu une imprudence, quelqu’un était tombé dans un trou. On avait fait un feu dans la grotte pour voir si la fumée était supportable, trouvait à s’échapper. En fait, la fumée, non, ne désirait pas tant que ça s’échapper. Elle envahissait, elle emplissait tout l’espace de la grotte, elle restait, gentiment alourdie par l’humidité. Mais on était resté longtemps à regarder les merveilles de cette fumée, le brouillard vivant à l’intérieur de la grotte déjà noire. Les corps disparaissaient, il n’y avait plus que la voix, le feu rougeoyait, c’était « immémorial ». Puis quelqu’un était tombé dans le trou, ce qui avait provoqué un début de panique, lampe cassée, sortie du rêve, évanouissement. On avait réussi à nous diriger comme à tâtons (comme à regret) vers l’entrée de la grotte. J’avais encore crié, en voyant l’orifice au loin : « Mais il fait nuit ! » et Emmanuelle avait crié encore : « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Avions-nous passé beaucoup plus de temps que nous en avions la sensation dans cette grotte magique et maléfique ? Mais, en progressant encore difficultueusement vers le trou de l’au-dehors, je constatais que la fumée avait noirci le ciel bleu, les feuillages tendres des arbres et que la clarté, oui, renaissait – comme toujours la clarté renaît. Et, le soir, Valérie Brau-Antony devait nous rejoindre pour dîner au village.



The Sun to me is dark
And silent as the Moon,
When she deserts the night
Hid in her vacant interlunar cave




Je pense à elle en lisant ce fragment d'un poème de John Milton parce qu’elle s’est diminuée quand elle m’a dit qu’elle lisait mon blog, elle a dit quelque chose comme : « Enfin, j’ai du mal quand c’est en anglais… » (C’est quand même très, très peu en anglais…) La soirée était délicieuse. On traînait sur une terrasse en buvant des apéros – et après on a dû avaler des pizzas en quatrième vitesse parce que je reprenais le train de nuit à Lourdes pour Paris. Sur la route, on s’est arrêté pour jeter encore un coup d’œil à la serre au crépuscule. La serre est la possibilité de repli – si nous ne jouons pas dans la grotte. J’ai demandé à Valérie – si elle publiait un blog, elle-même, elle avait dit qu'elle l’appellerait Valoche des Pyrénées, je trouvais ça parfait – de parler un peu pour l’acoustique et je l’ai vue un peu bouger, murmurer de son corps. C’est vrai qu’elle s’est un peu arrondie (sa mère le lui reproche), mais ça lui va bien, je trouve. Elle a l’air d’aller bien, Valérie Brau-Antony. Elle lit aussi le blog d'Olivier Steiner.
C'est gentil, cette pensée !
Moi, c'est de Bretagne que je pense à toi, famille, mon frère, mes neveux... La rade de Brest...
Qu'est-ce qui devait se passer à Marseille ? Le stage ? Annulé ! Y a une série de trois annulations dans ma vie professionnelle, en ce moment, ça ne m'était jamais arrivé. Nous sommes dans les programmes, mais nous ne jouons pas... Ça va ouvrir sur autre chose, c'est ce que je me dis... Mais c'est parfois difficile d'échapper à l'amertume... Qu'elle bonne idée que d'aller en Serbie ! Et c'est encore une meilleure idée que d'y aller en rose Barbie (rien à voir, bien sûr, avec le tueur nazi...)

Je t'embrasse

Yvno

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