Friday, January 08, 2010

Le Café Divan

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Ropes of Sand

Marie-Christine Soma envoie, avec ses vœux, un très, très beau poème.

An Everywhere of Silver
With Ropes of Sand
To keep it from effacing
The Track called Land.


(Emily Dickinson.)

Et mon père aussi envoie une citation qui résonne neuve.

Bon, je cherche des titres, alors, allons-y, la liste... (6)

Mesdames et Messieurs, la soirée n'est pas terminée

Le Chevalier est devenu fou

A vous faire saigner les oreilles

Les Saigneurs des nuages

Keep Your Info Private

Le Rêve d'égalité

Hamlet, une récréation

Everything is gone

I Will Always Remenber Hegel

Debout, j'avais du mal à sentir où mon corps s'arrêtait exactement

Dans l'obscur, j'écoute

La Disparition des animaux

Sujet du bac

Le diamant et la vie - est éternel.

Explicitez.

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Salut cher Thomas,

Bon, maintenant on attend que Pierre ait avancé, il est en retard (n'a pas fait, par exemple, la musique du Petit Cabanon) parce qu'au bureau, là, c'est 8h-8h, quand il revient le soir, soit il fait de la musique, soit il tombe tout habillé tout allumé sur son lit et dort jusqu'au lendemain... Donc on va attendre qu'il y arrive...
Sinon, pour Hamlet, est-ce que tu pourrais t'intéresser à la question, je veux dire à cette pièce d'une manière ou d'une autre ? Dans cette nouvelle version, je voudrais qu'on soit plus littéral. Tout est ouvert, bien sûr, et tout doit l'être, à l'américaine, entertainment, mais j'aimerais que le spectacle puisse se lire plus littéralement par rapport à Hamlet (de même que j'ai fait cette pièce à l'automne sur le butoh qui n'est pas du tout une pièce de butoh bien sûr).
Je voudrais voir un groupe de gens qui soit plus un groupe de gens que dans les deux premières versions (des solos ensemble) - comme une troupe, une troupe brillante réunie sur ce thème d'être une troupe (donc Hamlet). Une troupe de spécialistes réunie pour la question. Thème : LE MONDE. Thème : HAMLET (qui veut dire "hameau", d'ailleurs). Thème : LE THEÂTRE ou, ce qui est exactement le même thème : L'AMITIE. (L'amitié, c'est au fond, ce n'est pas forcément en surface. En surface, on peut tout jouer.)
Je peux pas tellement en dire plus bien que j'ai des images précises qui viennent, mais pour le moment... Pour le moment, je ne vois que des acteurs brillants et disponibles éventuellement à ne rien faire - mais autour de cette question-trou, cette question-mystère : HAMLET.
On a la chance de pouvoir - avec le même titre - proposer un tout autre spectacle. Avec ce titre, ça pourrait être à l'infini. Pour la Ménagerie, j'ai fait le contraire : on garde le spectacle (qu'on a fait à l'automne), mais je change le titre.
Evidemment, par exemple sur cette photo, on voit que tu y es à fond. Un Hamlet - il faudrait même imaginer pouvoir émouvoir sur son histoire avec l'accent marseillais. Ce serait top, si tu y arrivais, rendre crédible (et émouvant) un Hamlet marseillais. Il faut que Hamlet soit jumeau avec chacun du public et jumeau avec chacun de la troupe. Le public, comme dit si bien Nicolas Sarkozy, est issu de la diversité. Et la troupe aussi.
Enfin, voilà, juste pour dire, si t'as un peu l'temps de rêver sur ce rôle...

Bises

YN


(Photo Marc Domage.)

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Belle de jour (de comptoir)

"Je crois en Dieu, mais, ses employés, j'y crois pas."

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Chaillot, par Laurent Philippe










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L'audition

Travaillé aujourd'hui à la Ménagerie de Verre avec l'acteur Nicolas Marchand. Il souhaite travailler avec moi, on s'est rencontré plusieurs fois, il a été d'une insistance aimable, obstinée.

Il fait parfois de très belles choses. Je ne peux pas voir la personne humaine sans l'espace. Quand ce qu'il fait est beau, plein, sensuel, le spectacle est fait, je veux dire : celui de cet espace.

J'écris sur mon carnet le titre du solo représenté au studio Wigman de la Ménagerie : Un acteur flou.

Il est présent, il pourrait être n'importe qui. Très vite, il me laisse voir des choses de lui-même - des choses que je suis incapable de voir dans la vie, la vie courante, mais que je peux voir sur un plateau (là où ça m'est utile). Il laisse voir, c'est beau, sexy, mais il laisse voir aussi de multiples autres personnages. Il laisse ressentir - je le lui dis - le plaisir d'être un acteur.

Mais le temps passe vite. Je le lui dis, ça va être ça, le problème. Il faut le résultat tout de suite, alors que le processus serait merveilleux - mais nous avons très peu de temps de travail - et le public ne veut que du résultat. Le public bestial - et que j'aime pour ça : son côté brutal.

Pendant cette après-midi où cet acteur de théâtre dans ce studio de danse touche, sans mimer la danse, des qualités qui sont des qualités physiques liées au mouvement, on sent son sang couler dans ses veines, on sent l'air entrer par ses narines, body language, on sent un animal pris dans une cage construite par ceux de son espèce, une cage ouverte, légère, pas "l'épaisseur de silence" dont parlait Daniel Larrieu, mais la légèreté, peut-être du silence, oui, peut-être du silence.

On sent un acteur flou.