Monday, August 02, 2010

Le Soir

Calanques de Cassis



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Avoir confiance en Avignon

("Le Monde Magazine" 31 juillet 2010.)

Pop' philosophie Jean Birnbaum



(...)
Cette dramaturgie de la confiance, le théâtre la pense mieux qu'aucun autre art."
(...)
Dans les spectacles du "in" comme dans ceux du "off", une même scène se rejouait. Le public s'en remettait aux acteurs tout en leur posant cette question : "Tiendrez-vous parole ?" Et les comédiens semblaient répondre : "Sommes-nous dignes de votre confiance ?" Partout, des dispositifs techniques exhibaient cet engagement où chacun se trouvait embarqué. A commencer par les immenses gradins montés dans la cour d'honneur du Palais des papes : un échafaudage assez discret pour que le public puisse s'éclipser sans couvrir la voix des comédiens, assez grinçant, aussi, pour que les acteurs entendent chaque ombre quittant la salle. Des coups de canif dans la confiance réciproque, voilà ce que signifiait le pas des déserteurs qui dévalaient les escaliers pendant que le Richard II shakespearien, ce roi lui-même trahi de tous, se débattait sur scène... Non loin de là, dans la salle de la Condition des soies, Yves-Noël Genod disait un autre texte de Shakespeare, Vénus et Adonis : "Excusez-moi d'interrompre ce spectacle pour parler de moi...", murmurait le comédien, accompagnant le public comme on escorte son meilleur ami. Quelques instants auparavant, la comédienne Jeanne Balibar avait accueilli la petite troupe des spectateurs en leur servant une coupe de champagne, l'air de dire : "Rassurez-vous, nous sommes au rendez-vous, nous respecterons la parole donnée."
(...)






S.W. me signale l'article (de Corse) :
"On adore la comparaison du "Monde Mag" ! Genod 1, Podalydès 0... J'ai une amie qui est venue le 29, qui a adoré et qui m'a écrit que tu es un prince...
Royal !"

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L'Eléphant

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un lézard de nuit
le plein vent
le plein bruit-absent
la lumière de fête, seul et nu dans le monde du dangereux vieillissement de forêt vierge (de
Livre de la Jungle...)
toi, moi sont les mots les plus souvent criés
les visages les plus souvent lus

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Belle du soir

"Les vrais problèmes sont à Beyrouth."

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Louis





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La Mémoire

Il y avait une émission sur Sagan qui s'intitulait : Plus grave que prévu (très bon titre).
Et puis l'ivresse (un peu permanente), le soleil, le pastis, le rosé, l'amour, l'amitié, l'été, les mots clés : l'été. La beauté de la vie, on n'en finira pas de la chanter jamais. Après, c'est la manière. Trouver une manière pour qu'on y croit. Shakespeare, Picasso, La Callas...
Marseille (son étendue) au bord de la guerre, au bord de la mort, au bord... (De ce qui restera vivant après que toi, moi, mes amours, tous, vous ayez disparu, les vivants (et les morts aussi puisque plus de vivants pour y penser).)

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Le Paysage naturel

Marseille est le paysage le plus vaste que je connaisse. Je suis dehors sur une terrasse, à Marseille. Je suis seul, mais j'y étais avec des amis. La nuit tombe et c'est de la manière la plus vaste qui soit qu'elle s'appesantit. Il y a les chiens et tous les détails qui ne se voient pas, qui sont invisibles. Marseille est la ville la plus secrète. La ville la plus secrète, ce n'est pas Lyon, c'est Marseille. Pourquoi ? Parce que ça ne se voit pas qu'elle est secrète. Avec Louis, nous sommes allés à L'Estaque. Nous avons déjeuner là-bas, pour douze euros. Ça nous a plu. Pastis, rosé. Puis nous sommes allés nous baigner. Dans l'eau, j'ai pensé ça (et je l'ai retenu) : "la grosse ville marseillaise / avec le terrain bleu." On voyait toute la courbe, tout l'angle et on était dedans, dans le bleu, tandis que sur la ville plutôt blanche quelques rappels en camaïeu. J'ai ensuite rencontré Jésus aux Danaïdes. Jésus me propose de donner un stage à Marseille, peut-être au Frioul. Puis je parle de l'opérette. Jésus dresse l'oreille. Sa mère était la pianiste de Dalida, ses grands-parents tenaient L'Alcazar. Ma vie s'illumine. L'impression de rencontrer la bonne personne au bon moment. Je lui dis (alors que je ne suis rien) : "Tu es engagé !" Mais il doit le voir sur mon visage. Le sien aussi s'anime considérablement. Il parle et parle. Je prends tout en note. Au sortir du rendez-vous sans fin, j'appelle immédiatement Nathalie. Je lui dis : "J'ai rencontré une personne importante..." C'était le chaînon qui me manquait : l'opérette n'est pas marseillaise par hasard. Tout s'éclaire, tout s'anime, la ville retrouve sa profondeur et son secret. Modiano. Sa vie, son bruissement naturel...

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Belle du soir

"Ma mère avait peur des gens qui avaient des fonctions publiques, des fonctionnaires, des trésoriers, des huissiers, des douaniers, de tous ceux dont la fonction était de faire respecter la loi. Toujours fautive avec cette incurable mentalité de pauvre. Elle n'en est jamais tout à fait sortie. Je suis sortie de cette peur de ma mère avec les oraux des examens. Après chaque oral réussi, j'avais le sentiment d'un progrès sur la pauvreté endémique de la famille. La parole chanceuse. Il en était comme d'une confrontation entre mon corps et le corps social qui était là pour me perdre. Les chanteurs, les acteurs doivent vivre la même partie avec le public. Les gens qui payent pour vous entendre chanter ou parler sont des ennemis qu'il vous faudra "avoir" pour vous pouvoir vivre. Quand ça vous est arrivé une fois, de dominer la parole, d'emporter la salle avec vous, ça vous arrive tout le temps ensuite. On prétend se faire un devoir de ne pas décevoir ces gens qui se sont déplacés pour vous entendre. Mais c'est un peu plus que ça, ça déborde un peu sur le meurtre de celui qui vient vous juger."

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Le Livre

Le livre utilisé à la Condition des soies





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Une imitation de Jeff Wall


Photo Erik Billabert.

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Belle du soir

"C'est ça qu'il faut lancer comme rumeur. Déçu de Sarkozy, c'est un super titre..."

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Départ




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Philippe Tlokinski — 15 mutual friends
Avec, encore une fois, tous mes remerciements pour ce moment privilégié passé avec Shakespeare, Vénus & Adonis... Le seul spectacle In du Off. ;-) Mes félicitations ! Et toute mon amitié. Au plaisir d'une prochaine rencontre. Philipski

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Coucou

Cher Yves-Noël,

Je vous aime toujours beaucoup. Ça veut seulement dire que j'ai toujours autant de plaisir à vous lire que d'envie de vous écrire. Bravo pour Avignon ! Je n'y étais pas, mais la lecture de votre blog m'en a dit bien des choses délicieuses. Saviez-vous que Lacan avait consacré une demi-année de son séminaire à une lecture d'Hamlet. Je lisais ça, récemment, passionnément et j'ai pensé à vous, un peu. Non que je vous conseille cette lecture, les lectures sont des rencontres, n'est-ce pas, et le bonheur de certaines tient parfois juste au moment de leur venue - qui peut aussi bien ne pas se représenter. Pendant quelques semaines cette lecture aura fait de moi Hamlet, j'ai vu le spectre de mon père, il m'a dit de ces choses... Je ne vous raconte pas... Nous déménageons, partons sur le disième, en lisière du neuvième. Je vais suivre un cours de théâtre. Peut-être y trouverai-je du plaisir. Je cherche cela, maintenant. Voilà, c'est mon petit mot annuel. Vous partirez en vacances, bientôt. Oui ? Je ne suis plus amoureuse de vous, mais je peux vous dire encore que je vous trouve extraordinaire. Je suis très heureuse de vous avoir connu. Merci pour tout ça,

Véronique

Je retourne à mes caisses, cinquante-deux jusqu'à présent, rien que des livres, quelle honte. J'avais prévu d'en profiter pour en jeter autant que possible mais je n'y suis pas encore arrivée. Hier, comme j'en tenais quelques uns en main, je me disais, quels beaux livres, mais quels beaux livres que j'ai ! Aujourd'hui, je réalise que je disais ça justement de livres que je n'avais pas lus. Bah...

Au revoir, enfant...

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Caroline Marcilhac

Merci encore pour ce poème, qui nous parvient avec une grande douceur.
C’est merveilleux comme le trivial sublime le poétique qui sublime le trivial qui sublime le poétique qui sublime le trivial qui sublime le poétique... Qu’est ce qui est poétique à la fin ? Qu’est ce qui est trivial ?

J’espère que tout s’est bien terminé dans les soies, Je t’embrasse, à la prochaine

Caroline

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Belle du soir

"- Ce que je reproche à ce vin, c'est - vous verrez - qu'il s'efface assez rapidement. Vous verrez.
...
- Alors ?
- Si ! C'est un vin un peu sucré, quoi...
- Moi, j'aime pas comme il s'termine. Cette note aiguë sur laquelle il se termine."

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Belle du soir

(Pour Jocelyn)



"Calfeutre



J'aime livresquement et plus encore en animal, je n'ai pas trouvé mon maître et ne suis le maître de personne. Hypothèses des sens ou la vie tremblée, lendemain fébrile d'avoir trop bu: on se renifle en chiens de faïence et le chien liquéfié se meut en esclave. Mes coutures invisibles se défont peu à peu, l'après-midi me souille d'accroupissements silencieux, attentats répétés dans les crevasses de ma bibliothèque affective.

Trépas aristocratiques, cavernes encombrées, vermoulures de la chair: l'antique glas sonne l'extase des chairs laiteuses et la puissance des noirs profonds. Conversation dominicale dans le fouillis d'un appartement: bohémiens en partance, aveugles équilibristes. La pointe du récit n'advient jamais que dans le relâchement des nerfs, qui ne se dit pas.

L'avenir s'use à mesure que je me dévore. On est libre de caresse, libre de feu. On continue de creuser le sillon humain, parfois on dort à même la terre. La nuit ce sont poussières d'ange et fleurs de vertu: on n'ignore plus rien du vaste désordre."

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L'Audition




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