Saturday, January 29, 2011

Hervé, Mathieu, Rémy, Christian...

J'ai cru que j'avais la même voix qu'Hervé Guibert. Claude Régy me l'avait dit, la même voix au téléphone, par exemple. Il me l'avait fait écoutée, une fois que j'étais chez lui, quand Hervé avait appelé, il avait mis le haut-parleur. Et, en effet, c'était drôle, j'entendais ma voix (enfin, ma voix enregistrée, extérieure). Mais, maintenant, je revois l'« Apostrophe » sur le site de l'Ina et je ne trouve pas du tout. Je ne vois pas le rapport. C'était peut-être une voix de l'époque. L'époque a changé. Mais ce que j'aimerais bien avoir, c'est son intelligence, son humour (goût pour l'amusement) et sa façon, très star, de se dédoubler, de se penser double (vivant et mort), de faire jouer sa très belle apparence et derrière – ou à côté – sa liberté... Et puis, j'aurais bien aimé être écrivain, il me semble que j'aurais été plus heureux. Un écrivain peut écrire dans sa chambre... Moi, non, ça ne me suffit pas pour ne pas « devenir fou », d'écrire, j'ai besoin de jouer (ou de mettre en scène)... Mais c'est si rare, si difficile d'accéder aux postes, jusqu'au public... Tant d'appelés, peu d'élus... Et même les élus continuent de se battre (Huppert) comme des chiffonniers, comme des extrémistes pour ne pas « sentir le sol qui se dérobe ». Moi, d'abord. Alors qu'écrire dans sa chambrette m'aurait suffit...







« Le secret est un mal moral, c'est un vice. La pudeur et l'impudeur sont des notions interchangeables, des remparts contre la vie. Conserver son secret par-devers soi est une agression contre soi et contre les autres, quoi d’autre a-t-on à partager ? Il faut le divulguer si on veut entrer de plain-pied dans la communauté des humains, quoi d’autre a-t-on à offrir ? Mais, pour le donner, encore faut-il le connaître. Comment le circonscrire et comment l’étendre ? »

« Hervé Guibert dit son corps – son sexe, son cul, son cœur, son cerveau. Ce corps est un secret mouvant et c’est pourquoi il publie tant de livres. Ecrire, c’est croire à une exhaustivité qu’on sait impossible. C’est imaginer qu’un torrent figé est toujours un torrent, poser que tout torrent se fige. »

« Nous sommes tous des secrets en activités. »






Ces garçons...



Il y a la mer qui passe et les voitures... L'Egypte...

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Mais qui êtes-vous ?

34 mn de poésie... « Est-ce que vous y voyez encore ? Ecoutez. »

Yves-Noël y croit... Yves-Noël se fait des copains...
Sous les barres aux milles bougies d'Yves Godin, qu'il fait siennes, « Bougies de famille », il y a le bruit du Monde... « Il fit le jour, il fit la nuit... » Ces voix d'outre-tombe jusqu'aux murmures d'ici, là, maintenant, appellent, renvoient le temps... Assis sur le bord, comme parmi les roseaux (parmi nous), il répète les fins de phrase trois fois, convoque les morts et les vivants. Lit les textes choisis au plus près des bougies, monté sur une chaise. A genoux aux dernières lueurs...

Ecoutez ce déferlement, écoutez...

Cette apparence que prend ce corps dans l'éclairement de la nuit. Il chante Barbara, il est Barbara, nuque renversée, coups de tête arrière, avant, intonations sourdes, racleuses, enfumées succèdent aux éclats limpides.

Ne plus le quitter... Autour de nous, il danse, son smoking noir pailleté, ouvert sur son buste nu, scintillant d'éclats vacillant. Haute liane, mince aux pieds nus, il saute, tournoie, bras élancés d'avant en arrière, vers le haut clair et vers le bas profond.

Mais qui êtes-vous ?

Ici à Montpellier, là, à Avignon, à Bruxelles, à Berlin...
Dans ce théâtre ! Sur cette scène, à l'Atelier, ici de plain-pied avec nous.

Moi, je sais l'émotion qui m'envahit.

Entre adresses directes sur la vanité des hommes, se mêlent vos digressions sur... Yves Godin, « Odin », dieu nordique du ciel, de la lumière, Godin, le feu des poêles ! Grand Magasin salué et vos réflexions lues au raz du sol sur les mouvements artistiques... Romantisme... Expressionnisme... Abstraction lyrique... Le temps que les dernières bougies s'éteignent... les dernières bougies s'éteignent... les dernières bougies s'éteignent...



Denise Guilbert.

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« – La question, dit Alice, est de savoir si vous avez le pouvoir de faire que les mots signifient autre chose que ce qu'ils veulent dire.
– La question, répondit Humpty-Dumpty, est de savoir qui sera le maître. Un point c'est tout. »

The Almighty Vinaigrette

« En tant que jeune ou en tant que vieux, entre deux êtres que sépare une importante différence d’âge, c’est toujours moi qu’on enseigne. Je suis le héros d’un roman d’apprentissage perpétuel, de rééducation permanente. »

« Que vaudrait l’acharnement du savoir s’il ne devait assurer que l’acquisition des connaissances et non pas, d’une certaine façon et autant que faire se peut, l’égarement de celui qui connaît. Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si on peut penser autrement qu’on ne pense et percevoir autrement qu’on ne voit est indispensable pour continuer à regarder et réfléchir. »

« Vivre, c’est vivre autrement. »

« Lorsque j’étais jeune, je trouvais que j’étais intelligent. Puis je me suis rendu compte que j’étais bête, aussi, mais cette constatation m’a paru un signe d’intelligence. Puis je n’ai pu faire autrement que découvrir que quand j’étais bête, j’étais bête, le savoir n’y changeait rien. »

« La mort ne manque pas de douceur, aussi, quand elle a vieilli. »

« Des flopées d’années. »

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