Wednesday, April 07, 2010

Marcello Mastroianni




Photos Marc Domage, Robin Causse et Marlène Saldana dans Hamlet.

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Au moins le temps d'un printemps

Un autre 104 est possible !
Préoccupation citoyenne du 104, établissement artistique de la Ville de Paris.

Nous rêvions…
Il y a un an et demi était inauguré le 104, établissement artistique de la Ville de Paris. Institution culturelle d’un genre nouveau, le 104 devait s’imposer comme lieu d’expérimentations tous azimuts, comme théâtre festif d’une activité artistique débordante. Morceau de ville à part entière, le 104 devait faire repère et abris, fabrique d’hospitalités en tout genre. Le 104 devait porter les nécessaires promesses d’une politique culturelle fertile en aventures humaines et politiques, d’une solidarité active entre artistes et citoyens.

Non mais on rêve !
Un gouffre financier invraisemblable, une direction démissionnaire, un passage urbain verrouillé, sécurisé, nettoyé de toute trace d’humanité. Ci-gît la politique culturelle ? Comment, si rapidement, en est-on arrivé là ? Comment a-t-on pu engendrer si parfaitement de la ville sans chair, un squelette de rue ? Comment a-t-on pu à ce point nourrir l’incompréhension des artistes comme des citoyens ?
Comment a-t-on pu si furieusement lessiver le projet, essorer les promesses, balayer les rêves ?

Et si nous rêvions ?
Depuis le 1e avril nous opposons à cette apparente fatalité une prise de position : nous occupons les lieux, préoccupés par leur sort, pour nous en occuper. Sans en contraindre le fonctionnement, sans en troubler la programmation, et en attendant qu’une nouvelle direction en prenne les commandes, nous nous plantons là. Ici, nous voulons faire mémoire des promesses et faire l’archéologie du projet éteint. Ici, nous voulons recueillir des paroles, réveiller des désirs, rassembler des forces. Ici, nous voulons faire s’opérer une réappropriation citoyenne d’un lieu qui ne peut pas sombrer davantage. Ici, nous prenons l’hospitalité pour mieux l’offrir et, sur place pendant 3 mois, nous accueillerons tous ceux qui par la pensée et les actes contribueront à dessiner, voire construire, un autre 104. Alors, prenant une autre direction, ce lieu deviendra-t-il un beau jour une rue, une place, une fête foraine permanente. Un monde.

Le collectif "Un autre 104 est possible !"




C'est vrai que le manque d'intuition des politiques - de gauche - est vraiment sidérant. Pour ma part, je n'ai jamais mis les pieds au 104, bien que ce soit situé en bas de chez moi. Je ne veux pas dire ici qu'elles étaient mes intuitions (que c'était foutu d'avance), je ne veux pas ici blesser des personnes et surtout tirer sur une ambulance (ou un corbillard, image mieux appropriée, en l'occurrence) - mais la chute de la Maison Usher est ce qui pouvait lui arriver de mieux, c'est même une chance (peut-être que le monde s'accélère) : normalement des entreprises foutues d'avance (parce qu'on met toutes les billes justement - exactement - là où il faut pas) peuvent durer - telles des fortresses - des dizaines d'années. Ça durera peut-être des dizaines d'années : les autorités (de si peu d'intuition) sont sans doute en train d'imaginer (sans imagination) comment faire fonctionner la même chose que le ratage précédemment organisé. C'est pour ça que l'initiative de cette occupation (occupation-réflexion) est salutaire. Je soutiens bien entendu à cent pour cent. Je suis occupé à Bruxelles sur un travail qui n'est pas le mien donc qui prend du temps, plus de temps que si c'était le mien, mais j'encourage les Parisiens, Ouallons et Flamands, et ceux des deux bords de la Seine à rejoindre cette coordination et à fréquenter enfin le 104, au moins le temps d'un printemps !

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Belle de jour (mais dans un décor noir)

"La sagesse des anciens nous est de peu de secours à présent, car les sages d'hier ne pouvaient prévoir la crise actuelle."

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