Wednesday, August 07, 2013

Désassembler l’unité du temps



«  Il n’y a de contemporain, pour lui, que ce qui apparaît « dans le déphasage et l’anachronisme » par rapport à tout ce que nous percevons comme notre « actualité ». Etre contemporain, en ce sens, ce serait obscurcir le spectacle du siècle présent, afin de percevoir, dans cette obscurité même, la « lumière qui cherche à nous rejoindre et ne le peut pas. » (…) Cette tâche, ajoute Agamben, demande à la fois du courage — vertu politique — et de la poésie qui est l’art de fracturer le langage, de briser les apparences, de désassembler l’unité du temps. » 

Labels:

Nur bisweilen




Labels:

Contre le « spectacle » : désaccumuler



« L’image se caractérise par son intermittence, sa fragilité, son battement d’apparitions, de disparitions, de réapparitions et de redisparitions incessantes. »

Labels:

L'Emplacement



Labels:


Louis Sé
Cher Yves-Noël, Je viens de t'envoyer ma candidature débordant d'enthousiasme pour ton « stage pour performeurs heureux » !!! Je t'en souhaite bonne réception et espère avoir la chance de travailler avec toi en octobre ! Bonnes vacances !

Labels:

Ataraxie



Quel paysage insensé ! J’ai un livre, j’ai la matinée et j’ai cet extraordinaire paysage de cette avancée d’eau dans les terres (que je regarde dans le sens Landévennec). (En face, la presqu’île de Crozon.) Nous sommes tout au bout, dans la rade de Brest... Il n’y a personne. Il ne fait pas froid, la mer est calme, il n’y a pas de vent, le ciel est nuageux. Le ciel ! Le vrai pays de la Bretagne est le ciel. C’est insensé... Le paysage n’en est qu’un vague reflet. Demain, je serai en Corse. Arnaud Guy vient de m’appeler pour me dire qu’il viendrait me chercher à l’aéroport. Mais, aujourd’hui, je suis ici. Et cet ici, grâce à ce calme insensé, c’est ici. (Battements d’l.) 

Labels:


« — Raconte-moi ce que tu rêves.
— Heu… c’est un secret. »

Labels:

je veux dédi-er ce poème...

Les Mots des autres



C’est une littérature mineure, mais mineure, plus-mineure-tu-meurs, mais c’est extrêmement bien. Je ne sais pas comment le conseiller, les livres se conseillent la main à la main. Peut-être faut-il être d’ici pour le comprendre, peut-être est-ce une littérature locale (en plus d’être mineure)… Il est incroyable, dans mon cas — c’est même étonnant ! —, elle est incroyable, la différence de passion entre un livre que je choisis et un livre que l’on me prête (pas un livre que l’on me donne : c’est à moi...) Les livres que je choisis (ou que l’on me donne), qui sont à moi, je les lis fastidieusement ; je pense tout le temps que j’aurai le temps plus tard, que j’aurai le temps toujours ou même que ce n’est pas les bons livres, procrastination, désespoir, ma propre histoire, je la lis moi-même (et je l’écris), etc. — et les livres que l’on me prête, je les dévore, littéralement, passion d’adolescent retrouvée. C’est très curieux. C’est comme si je n’avais pas le temps (puisque je dois les rendre) ; il y a urgence, priorité, passion — et un plaisir immense de lire là où qq’un a aimé, a vécu… Marie-Thérèse m’a vanté cet auteur, Hervé Bellec qui était le collègue de sa fille Hélène aujourd’hui décédée (il a d’ailleurs écrit une nouvelle, m’a-t-elle dit, sur Hélène, qui s’appelle Les Fleurs d’Hélène). Elle m’a tant fait saliver à la tombée de la nuit que je lui ai demandé si elle n’en avait pas un volume ici (ici, dans le pays des vacances, pas à Brest). Si, justement, elle pouvait m’en prêter un, qui s’intitule : Demain, j’arrête d’écrire. Très bon titre. Le plaisir de lire qqch écrit dans la langue des clichés, la langue de tous. «  Et le café des Arts était l’un de ces endroits où celui qui avait qqch à dire où à chanter pouvait le faire. Et même s’ils n’avaient rien d’essentiel à dire, qu’importe. » Il n’y a pas une seule phrase de fausse. Rien n’est plus modeste et rien n’est plus vivant. Il n’est jamais ailleurs (l’auteur). C’est de la littérature de bouche à oreille, la seule. (Désigne une information qui se propage de façon officieuse.)

Labels: