H eureux du travail accompli…
Comme c’est beau, le travail
accompli — heureux dans cet appartement vide et plein de gens qui dorment et que
je ne réveille pas… Silence. Comme c’est beau, le travail, comme c’est rare ! Comme c’est
beau, comme j’aimerais que ça m’arrive plus ! (On croit que je travaille
beaucoup, mais le travail effectif, sur scène, c’est qq jours dans
l’année…) Qui a aimé ? Ce que j’ai fait, je ne le saurai vraiment jamais,
il aurait fallu enregistrer et filmer pour que je me rende compte, je n’en ai qu’une notion vague que mon inquiétude me fait juger
sévèrement (mais vaguement)… Je n’ai que les retours — en général, des gens qui
ont aimé — pour me faire une idée. Qui a aimé ? Très touché par Isabelle
Launay qui est venue me le dire dans ma loge (avec des mots que je ne peux pas
répéter sans rougir…), très touché par Sophie Pérez qui a adoré (elle aussi
avec les bons mots), très touché par Olivia Grandville, Yves Godin…, très
touché par Patrick qui m’a fait un compliment le premier jour (Patrick avec qui
je travaille), très touché par Jean-Michel Espitallier (l'auteur) qui a adoré… Ce ne sont
là que des exemples (comme dit le poète).
Cette plainte s’étiole et
cette plainte recommence. Je suis fatigué… et ça va recommencer à la Ménagerie… Je suis parti 2 jours (pour jouer à Marseille) et Marie-Thérèse m’écrit : « Alors ?
plus de nouvelles ? vous trouvez des gens ? (Je cherche des Blacks.) »
Des nouvelles ! Comme si je n’en donnais pas ! Un autre qui se
plaint, c’est Théo : « C’est à cause de ta maladie que tu ne donnes
plus signe de vie ? » (J’avais mis pour présenter en newsletter le
spectacle Pour une fois que nous ne sommes pas morts (qui a été remplacé in extremis par L’Invention de
la course à pied) : « stade
avancée de la maladie »… C’était avant la disparition de Chéreau. J’ai
changé de spectacle. Mais tout ça n’a duré que qq jours…)
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