Sunday, April 27, 2025

T out se recoupe

 
Il y avait au cours de danse classique un vilain petit vieillard très antipathique (il ne me disait jamais bonjour), un Américain rouge brique. Je ne connaissais plus le sens du mot « congestion » qui s’applique pourtant ici. Je le trouvais dans les premières phrases de Tendre est la nuit que m’avait conseillé DI (et que j’avais acheté la veille lors d’une virée chez Gibert-Barbès avec Legrand) : « Sur les bords charmants de la Méditerranée, à mi-chemin entre Marseille et la frontière italienne, se dresse un vaste et fier hôtel aux murs roses. Des palmiers éventent respectueusement sa façade congestionnée, et à ses pieds un bout de plage étincelle au soleil ». Congestion : « Etat pathologique provoqué par une accumulation excessive de sang dans les vaisseaux d’un tissu ». Et moi qui pensais que c’était ses offrandes désespérés à l'art de la danse qui rendaient le visage du vieux dwarf aussi cuit qu’une poterie ! On avait, une fois de plus, écouté Il venait d’avoir 18 ans et quelqu’un avait fait remarqué que Dalida chantait : « J’ai mis de l’ordre à mes cheveux » et non pas, comme tout le monde le croyait (et le chantait) : « J’ai mis de l’or dans mes cheveux ». Devant l’évidence (on s’était repassé le passage), ça nous était apparu affreusement moins poétique, mais, à la réflexion, plus logique. C’était une fête chez DI, une fête qui s’étiolait comme on aimait, après les premiers départs égrainés, ça me faisait toujours pensé à la phrase d’India Song que j'invente un peu
 
Après la réception, ils restèrent à quelques intimes
 
Pour que quelque chose ait lieu entre vous et moi

 
 

« Dès l’âge de 12 mois, les bébés forment des souvenirs éphémères »

« Hell is empty and all the devils are here ! »

Nino Ferrer s’est suicidé dans un champs de Moncul

Une actrice se désolait de son âge


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« E lena rit aux éclats »

 
Il y a tellement à aimer en moi, tellement à me donner
Je pourrais aller vers le monde, mais je n’aurais besoin de personne pour le faire ni même de moi, mais je pourrais, sans conseil, m’en approcher. Voir ce que je n’ai pas vu jusque là. Voir autrement.
J’ai pensé à Nadia. Ce dont je me souviens le mieux, c’est de sa sueur. « Sueur » sonne un peu comme « sœur ». Au Théâtre du Radeau, nous passions les heures d’après-midi dans 3, 4 m4 et ce n’était pas le genre de la maison de porter du déodorant, personne n’en portait, au Radeau, à ma connaissance. Et Nadia, dans sa belle robe blanche qui l’emprisonnait un peu, sentait fort quand elle se penchait vers moi. Je ne sais plus ce qu’elle me disait avec une grande douceur, c’était en grec ancien. J’arrivais au Radeau, j’étais jeune et elle aussi était jeune. Elle devait jouer une déesse ; moi, avec les vêtements de mon père, je lui répondais avec le début du poème d’Hölderlin : En bleu adorable.
J’étais allée retrouver Hervé à une soirée que donnait, à titre publicitaire, la boutique Vilebrequin de la rue Royale. La soirée était pleine de jeunes gens frelatés qu’on appelait les « influenceurs » ; la boutique sur deux étages était redécorée façon disco. On ne savait pas où se mettre pour pouvoir se parler sans crier, comme des bêtes on cherchait un coin (finalement on était ressortis sur le trottoir). Hervé était là depuis 6h et devait rester jusqu’à 11h. Je me disais que le métier des autres était parfois pénible (qui leur rapportait leur argent dont je bénéficiais). Mais les clips qu’il avait réalisés, diffusés sur des écrans lumineux étaient, m’affirmait-il, la partie amusante de l’affaire. Se retrouver dans la nature avec de beaux jeunes gens, beaux eux-mêmes comme la nature, au bord de la mer, en République dominicaine, par exemple, et peindre le bonheur dont la vision ferait acheter les gogos un peu friqués de cette marque, je dirais, de semi-luxe…
« Tu sens comme une drôle d’aventure où tu vas te risquer… »
« Une chaîne stéréo super dans un immeuble de grand standing… »
« Des cigarettes ici et là… »  

Une source d’exemples, des points d’appui…
La musique qui n’existe presque pas…




« Et puis comme Spinoza disait, finalement, Dieu n’a pas créé le monde il est le monde, donc nous sommes dedans »

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