Thursday, January 03, 2008

Bologne (répétitions)



Marcus Vigneron-Coudray, Marlène Saldana.

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Elle est si mimi

Elle est si mimi










Le demi-noir de la pièce. Le demi-rouge de la pièce. Le demi-rose de la pièce. Le demi-vert de la pièce.










Coupable de manquer d’amour.
On tourne la caméra partout, apparaît Catherine Deneuve, mais ce n’est pas sa voix. Un service de Limoge… Un ranch à vendre, un ranch à voir.










Le passé, avec la nature. Ce qui fait partie de la nature, ce sont les voitures, ce sont les appareils photos, etc. Tout frémit. Le jean fait partie de la nature. Et le bruit que font certains silences aussi fait partie de la nature. Le bruit des appareils de projection ou simplement de la projection elle-même.










C’est fantôme, c’est criard. Les barbes sont fausses, le bleu métallisé est plus vrai que nature. Buissons d’or noir. Le cimetière de voitures. We buy junk cars. Les voitures chaloupent dans la poussière. Le policier en noir, son ombre sur le sol elle aussi en noir. L’affaire de la fusillade. Le motel en question. Vous alors, vous êtes chouette ! J’glisserai un p’tit mot pour vous en haut lieu, hein ? La nuit perce en pente. On a r’trouvé Madame Galesko morte. Le fondu au noir s’impose. Viril en plein soleil. Sous le soleil. Avec les ombres, avec les touches. Jean-Louis Borlo est Columbo. Vous êtes venu enquêter ici déguisé en clochard… oh, ça, alors ! Comme un clochard. Klaus Michael Grüber. Dans la maison or et crème du bonheur conjugal. Oui, ce pauv’e chien a beau être bête comme un balai, il aurait sûr’ment pas marché, hein ? Faites comme si j’avais rien dit. (Il fait comprendre au criminel qu’il l’a pris pour un con.) Sur un négatif, tout s’inverse. Quand au seuil de la vie éternelle, le vent rageur de la mort tourbillonne au-dessus du juste et du pécheur… Il y a la fille en rose qui est restée toute la scène dans le magasin d’appareils photos. Chacun de nous sait, dès que son esprit s’ouvre à la connaissance, qu’il devra quitter cette vallée de larmes. La paix de chaque côté de la mort.










Mademoiselle porte une mini jupe même au cimetière parce que c’est une « jolie fille ». Très compétente sur le plan… professionnel. Je veux entendre chaque parole comme un caillou sur tes dents. Je veux la beauté, rien que la beauté, pas le soupçon de la mort. Comment ouvrir quand tout se ferme ? On pleure, on aime, on marche, on entre. Grey walls, grey men. Prendre des photos, voyez, la nature, les ombres. Une photo en jaune d’une arrière-grand-tante dont je connaissais une certaine histoire de sa vie. « Menti pour dissimuler sa négligence. » Possibilité. Ce curieux p’tit homme. Passer la journée ici. La voiture fraternelle. Il a chaud, on est dehors, en Californie. Des contre-jours, des ombres noires.










Yves-Noël Genod, 3 janvier 2007.

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Le ciel crucial

Le ciel crucial










Tout recouvert de peau d’animal noire, de peau huileuse ou de tissu brillant, bruissant. Une activité très fastueuse. La galerie noire. « Fastueuse » vaut pour : « fastidieuse ». (Hélèna aime les mauvaises traductions.) Il faut penser à tout. c’est très excitant. Comme la guerre. Brest. Éteindre la lumière. Et la journée, le lendemain ; inattendue, mais la journée. Quartier reconstruit.










Mais c’est l’aube encore, c’est éclairé. Il n’avait pas d’chance. C’est lui qui l’disait. Moi, je me moquais d’lui. Je lui disais qu’il avait de la chance d’être encore en vie. Il est sept heures et un quart. De l’allergie, à chaque printemps. Misogynie soudain, sans vergogne.










Toujours les châteaux, les manoirs… La couleur, ce soir : taupe, très délicat. Une sorte de vieux rose très délicat, incolore presque, c’est ça : taupe. Et si je me trompe… Une couleur… impossible à troubler. Emportée dans le sommeil. Un ancien criminel. Espérer que l’hiver… n’aura pas de fin.










La manière de dire s’il fallait rapide. Communauté brutale, bruyante, tireuse de secret. Tendre et murmurant silence. J’ai hor-reur des médicaments, pas vous ? Elle est dans le cœur d’une immense espérance : que les choses suivent leur cours. (C’est un musée.)










Quand une hypothèse ne s’adapte pas aux prémisses… Pas une piqûre d’insecte, une marque de vaccin. Ça vient peut-être de l’atmosphère. Je m’efforce peut-être inconsciemment de faire du mystère sans l’vouloir avec rien du tout à cause de tous ces curieux objets qui nous entourent… et… et… – Nous pourrions partir, lieutenant, il commence à faire noir. – Nous ferions aussi bien sinon je risquerais, tel que j’me connais, d’y passer la nuit. Je vais vous raccompagner.










C’est étrange, j’ai l’impression d’avoir vieillie tout à coup. – Oui, la mort fait toujours ça. Tu étais si petite. La nièce, les voix, Jeanne Balibar, Delphine Seyrig… Et qui a doublé cette femme ?… Démonstration étincelante. Mais je suis déjà fatigué… Dites-moi… Cette couleur, ces couleurs à l’ancienne.










La fille, la femme… les choses se resserrent… On veille sur moi. D’où ? C’est encore inconnu… C’est déjà inconnu. Respiration calme et fière. Le sapin.










C’est l’objet en question. Le mobile, les moyens et l’opportunité. Voyez, le Moyen-Âge n’était pas aussi terne que la plupart des gens le croient. Ni la Renaissance française aussi brillante. Le clinquant.










Un deuil rappelle souvent un autre deuil. Un meurtre rappelle souvent un autre meurtre. Aller lentement.










Yves-Noël Genod, 3 janvier 2007.

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