Tuesday, April 20, 2010

Belle de nuit

"Il y avait quelque chose d'indéterminé avant la naissance de l'univers.
Ce quelque chose est muet et vide.
Il est indépendant et inaltérable.
Il circule partout sans se lasser jamais.
Il doit être la mère de l'univers."

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Ce soir, je suis sorti au théâtre...

Les arbres se sont ouverts place Blyckaerts, les arbres comme des arbres de Noël, mais de printemps, plein de fleurs de cerisier en boules. J'ai pensé à Jeanne (qui joue La Cerisaie), le cycle du blanc...

Ce soir, je suis sorti au théâtre avec Antony. Antony est mon personal assistant, PA, sur Frankenstein. C'est lui qui m'aide à bâtir mon monologue, il va chercher plein de choses sur Internet et on bâti ça comme un manteau d'Arlequin - puisque Frankenstein est lui-même construit avec des morceaux de cadavres et que - dans le roman, pas dans les films - il a beaucoup lu - disons qu'il a tout lu, un autodidacte. Si j'arrive à switcher d'une chose à l'autre, à ne pas unifier, ça pourrait créer quelque chose d'intéressant. En tout cas, c'est très amusant. Quand un acteur se promène avec un rôle, tout s'inscrit ou presque, tout résonne avec la matière, c'est donc juste profiter de cette vague naturelle (je vois des monstres partout) pour travailler au jeu de tout est dans tout et tout le monde qui s'intéresse s'intéresse à tout. Par exemple, aujourd'hui, j'ai mis un extrait d'une chanson de Iggy Pop, ça passait très bien.

Je suis le garçon oublié du monde / Celui qui cherche et qui détruit.

Au théâtre, nous avons vu L'Empereur de la perte, un spectacle de Jan Fabre avec l'acteur ... et, franchement, pendant un long moment, ça nous est apparu comme le texte même de Frankenstein (j'en ai copié des pages). Je crois qu'Antony était très surpris parce que je parlais pendant le spectacle. En fait, comme l'acteur (excellent) posait des questions, je répondais puisque son excellence nous mettait dans une situation de plain-pied (il utilisait aussi la technique du clown). Il semblait avoir supprimé totalement la peur de son art de vivre. Il semblait nous chez lui et lui chez nous. Voici quelques uns de ces dialogues philosophiques :

- Ça va mon articulation en français ?
- Parfait, parfait.
- Sachez que - on dit sachez ou chassez ?
- Sachez.
- Ça reste un monologue...
- You're welcome.
- Y a que moi qui est sur l'affiche. Trois fois.

(Il joue trois monologues écrits et mis en scène par Jan Fabre, j'essayerai d'en voir au moins un deuxième.)

- On le fait ?
- Oui !
- C'est toujours le même monsieur qui me répond ?
- Oui.
- Deux noms sur l'affiche, ça veut dire plus petit sur l'affiche.

- Je vais commencer par le début. Le début. Le dernier bus, il part quand ?
- Minuit.
- Minuit...

Il y avait des parties plus ennuyeuses aussi (qui me faisaient bailler). Toujours cet incroyable flip-flop du théâtre, c'est génial/c'est nul. Je pensais à Régy parce que c'est le seul qui peut faire supporter l'ennui comme la matière-même. Peut-être n'a-t-il travailler que sur ça, l'ennui... Pour le reste, je suis d'accord avec Peter Brook, déjà cité : "Au théâtre, le diable, c'est l'ennui." Dieu/diable. En tout cas, je me demandais si ces parties où l'acteur avait l'air plus vieux et plus fatigué, avait l'air de s'ennuyer à redire encore une fois un texte qu'il n'arrivait plus à vivifier (sans qu'on sache si ça venait du texte ou de l'acteur) faisaient partie du spectacle ou non. Antony m'a dit après qu'il s'était posé cette question aussi. Toujours est-il qu'il m'arrivait de décrocher (et aussi je pensais à Avignon)...

- ...Le monsieur qui parle tout le temps, vous ne dites plus rien ?... Vous trouvez aussi ?
- Euh, je n'ai pas écouté...
- Vous dormez ? Ou c'est votre femme qui a dit : "Tais-toi, on n'est pas à la maison" ?






Ça vous dérange si je finis pas les articles ? Des fois, j'suis fatigué...

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Audrey Bonnet, Robin Czytzausse, Marlène SaldanaHamlet, photos Marc Domage.

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Oh, oui !

Je cherche des titres pour Avignon.
Je passe d'abord sur Facebook : Ben alors, ils volcans les avions ?
Puis je recopie ceux auxquels j'ai pensé pendant le spectacle de Jan Fabre.
Cri
ou Yves-Noël Genod crie
ou Dernier cri
Variations (autour de Vénus & Adonis de Shakespeare)...
Yves-Noël Genod casse des assiettes
Une sorte de désir de faire partie du lot
Variation
Un acteur se met à raconter une histoire, celle de Vénus & Adonis, racontée par Shakespeare...
Yves-Noël Genod se casse la voix
(une demi-heure de Vénus et deuxième demi-heure de magazine)
Yves-Noël Genod commence à raconter l'histoire de Vénus & Adonis. Il n'a pas appris la fin du texte. Il passe alors à un autre registre. Il offre l'apéro et discute avec le public. Il reçoit un invité du In par soir.
Faire deux sortes d'affiches. L'une avec Vénus & Adonis, l'autre avec Performance (et, peut-être une troisième).
En aparté
Yves-Noël Genod parle en aparté
Les putains, les vraies, sont celles qui font payer pas avant, mais après
Entrée libre
The final Curtain
La migraine est en route vers son grand retour
Final Curtain
J'ai choisi Avignon, le plus grand festival de théâtre du monde pour mes adieux à la scène. Comme tous les grands acteurs, je vous lirai l'annuaire.
L'Annuaire (entrée libre)
Tout ou rien
Oh, oui !
L'Inconnu
L'Äge d'or en petit
L'Humeur indolente
La Période qui suit est noire avec un peu de mauve





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Belle de nuit

"Soudain, la terre est redevenue immense."

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Belle de jour

"Not a cloud in the sky… and no vapour trails either, spring is about the only thing that’s in the air..."

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Le Train de nuit

Je rentre lundi matin, j'écouterai l'émission dans le train de nuit avec mon ami le mort, pas mal, non ? Le train qui descend de la montagne la nuit, le même train que dans la chanson de Brigitte Fontaine "Lettre à monsieur le chef de gare de Latour de Cayrol" - d'ailleurs, c'est là que je le prends, le train, à Latour de Cayrol... Si tu veux, je peux te faire des commentaires par téléphone, en duplex de Barcelone !

Pour moi, Avignon c'est tellement la jungle ! Je ne suis pas certaine que le coup du texte ça attire plus le chaland que L'Apéro porno (que j'aime beaucoup, je trouve ça plutôt vendeur, de l'alcool et du sexe)... Une belle affiche, c'est ça qu'il faut ! et une belle Parade ! Parce que, côté titre, on sait que le niveau est très haut à Avignon, souviens toi des Je vous salue Mamie et autres... Remarque Vénus et Adonis ça va attirer les profs de français, et comme ils constituent 50% du public, ça peut le faire, Hihihi !! Avec jonathan, on était aussi en pleine recherche de titres, un pour le concours du Théâtre de la ville et un pour la Suisse. Bilan : Un alligator, Deux alligators, Ohé ohé pour le concours et Déjà, Mourir, c'est pas facile pour la Suisse. On a hésité avec Ainsi nous voient les aveugles et nous entendent les sourds pour la Suisse et puis c'était too much vu le projet, mais un titre biblique c'est toujours bien, ça inspire confiance.

En temps de crise, le chapeau c'est bien, c'est beau même, comme un cadeau, mais j'ai l'impression que les billets, ça fait plus sérieux, tu sais le côté très français, très bourgeois de "payer la qualité" (que je trouve personnellement idiot mais qui sévit malheureusement fort). En même temps, je connais un acupuncteur génial qui te laisse payer ce que tu veux après la séance, du coup je lui donne toujours plus que le tarif habituel.... Aaaah, c'est un dilemme !!!

Tu peux pas me l'envoyer par mail l'émission ? par Yousendit ?
J'ai hâte de l'entendre !!!

No pasaran !

La signora Saldana

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Cherche des acteurs pour jouer dans un film ou spectacle intitulé

Marche ou rêve

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Je fais en sorte qu'il y ait toujours rencontre dans mon travail

Nicolas Maury April 20 at 12:23pm Report
J'ai eu vent par David Wampach que vous aviez écrit sur moi sur Moritz sur L'Eveil et sur vous. J'ai lu et je suis très touché. Que dire, sans être dans la convention ? Ben, que c'est important les témoignages d' attachement ou d'amour. Comme sur ce Pierre que je ne connais pas, mais qui a un autre nom dans ma vie. Peut-être nous rencontrerons-nous ? Nicolas Maury
Je vous remercie
Rendre grâce

Yves-Noël Genod April 20 at 3:01pm
Se rencontrer, bien volontiers ! En tout cas, vous avez un nouveau fan. J'imagine - pour que ce soit à ce point sidérant - qu'il y a en effet une rencontre avec le personnage, le texte... mais je me précipiterai quand même à toutes vos prochaines apparitions. C'est un peu dur avec Pierre en ce moment, parce que son ex-femme nous fait chié, mais c'est quelqu'un d'unique, oui. En ce moment, je suis à Bruxelles pour un Frankenstein ! (Et, non, pas besoin de maquillage pour toi, m'a dit le metteur en scène... Hum, hum... J'essayerai au moins d'avoir le masque blanc - ou verdâtre - que vous portiez...)

Nicolas Maury April 20 at 6:43pm Report
Oui, il y a une rencontre avec la folie de Wedekind.
Mais je fais en sorte qu'il y ait toujours rencontre dans mon travail.
Merci pour votre affection.
J'ai toujours beaucoup entendu de belles choses sur votre art.
Voyons-nous.
Et ce Frankenstein a l'air beau.
Nicolas

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