La vie est un cadeau
A l’expo sur l’IA, au Jeu de Paume, où Bobo m’avait traînée (quand Bobo est là, je n’y suis pour personne, pas même pour Legrand qui me proposait, lui, d’aller voir le plancher de Jeannot au musée d’art et d’histoire de l’hôpital Sainte-Anne (les connaisseurs verront)), il y avait un jeu, il fallait se tenir à la vue d’une caméra et un algorithme d’IA cherchait dans ses milliards de données à reconnaître une identité probable à mon aspect plein d’espoir (je veux dire comme les Juifs en avaient dans les camps, le raconte Primo Levy dans une page rouverte de la nouvelle édition de Si c’est un homme). Eh bien, moi, aux bout de qq interminables (surtout minables) secondes, s’est affiché pour moi : « female millionairess ». Voilà ce que j’étais. Ce que la machine à laver avait compris que j’étais. Parfait ! je ne désirais pas mieux que d’être reconnue à ma juste valeur : une grande actrice (car si je suis reconnue comme une « female millionairess », c’est que je suis une grande actrice) — ou alors c'est que je le suis « en essence », « en idée » et alors où sont mes châteaux, mes valeurs, mes amis ? — dans mon cœur !
Ça m’a rappelé quand nous revenions de Singapour, François Chaignaud et moi (d’une pièce de Boris Charmatz), et qu’à l’aéroport il m’avait aspergée de « Lady Million », « Tiens, ça te portera chance… » Si j’avais l’argent, qu’est-ce que je ferais ? Je vivrais un peu partout dans le monde pour me rendre compte de son état ; les grands hôtels, ça me plairait un moment — ou peut-être que je m’y habituerais et que ça me plairait alors jusqu’à la fin du monde…
Ça m’a rappelé quand nous revenions de Singapour, François Chaignaud et moi (d’une pièce de Boris Charmatz), et qu’à l’aéroport il m’avait aspergée de « Lady Million », « Tiens, ça te portera chance… » Si j’avais l’argent, qu’est-ce que je ferais ? Je vivrais un peu partout dans le monde pour me rendre compte de son état ; les grands hôtels, ça me plairait un moment — ou peut-être que je m’y habituerais et que ça me plairait alors jusqu’à la fin du monde…
« Nous ne pouvons pas prédire l’avenir, faire preuve d’optimisme ou de pessimisme serait présomptueux. Je préfère évoquer Maïmonide, ce philosophe du XIIe siècle, qui définit l’espoir comme un sentiment réaliste, contrairement à l’optimisme qui ne l’est pas. C’est la croyance dans la plausibilité du possible, en opposition à la nécessité du probable. Il est toujours probable que Goliath gagne, mais, parfois, c’est David qui l’emporte. Même si c’était improbable. Comme était improbable de voir un homme noir, Barack Obama, élu président en 2007 et c’est pourtant ce qui s‘est passé. »