Saturday, February 21, 2009

Between You and Lauriane Escaffre

Lauriane Escaffre
Today at 1:49am
à un moment hier soir tu as dit, je crois, « l'effondrement des brutalités » ou quelque chose comme ça...
et bien, hier soir, c'était beau comme un effondrement de brutalités.
vous étiez tous lumineux, beaux, éclairés. Tout semblait simple et évident.
bizouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu


Yves-Noël Genod
Today at 1:57am
très gentil ! « Les effacements de brutalité », oui... c'est vrai ! pour moi, ça m'a touché de sentir que ce texte, écrit exclusivement dans le train et le car entre Paris et Courpière (Auvergne) et retour, donc inconsciemment, trouvait sa résonance dans l'écoute du public de hier soir, oui, en effet, touché... bisous !

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L’association Yvon Serégaler



Les errements des entreprises…
Laetitia dit à Djamel : « Merci à toi. »
Tu sais pourquoi c’est plus dur d’être homosexuel que d’être noir ?
Kadera, plus aucune féminité… Draguer à la gare de l’Est. Les yeux rapides et les cheveux espiègles (comme un oiseau).
Les gens dans la rue lui jetaient des cailloux !

Je mange les biscuits, puis je mange la boîte ! (À la place de la bouche, il s’est fait greffer un piège à loup !)

L’époque rebelle ! J’suis jovial, j’suis facétieux, j’suis mélancolique.
(Le mélancomique.)
Il faudrait que la violence se rétracte sur elle-même… Les ongles, les exemples… Mesdames et Mesdames… Elle mettait les doigts dans le Mutella.

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Les vieux sans les dents / Moi, j’ai quelqu’un

Un homme qui résisterait au cancer. (Il faut des piliers dans les cathédrales.) C’est mieux qu’un compliment.

…That’s because I’ve done something really foolish the night before I was ashamed… (Je soigne le mal par le mal.)

Chez Nietzsche, les bons véritables sont toujours les puissants, tandis que de la faiblesse croît toujours la haine. Si bien que les faibles cessent d’être ceux qu’il faut plaindre, mais dont il faut se méfier.
Pourquoi ?

Je suis au chaud dans un amour, dans une couleur, dans un samedi soir en ville comme à la campagne. J’ai fait mon courrier sur le mail. Il reste quelques possibilités, quelques livres… Sortirai-je pour un film au cinéma ? Non, j’ai choisi le film que je voulais voir, près du canal, mais non, peut-être avec Pierre, plus tard,
35 Rhums de Claire Denis.

Mon Dieu, donnez-moi la force d’aller à c’diner qui m’fait chier au-d’là d’tout !

Yvon Serégaler

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Kataline à la ferme (compte-rendu de Guy Degeorges)

Kataline à la ferme

Ardanthé finit la saison en beautés, en audaces qui nous sourient. En début Sylvain Prunenec a dansé comme on pose un rébus, en un parcours drolatique et accidenté : toréador fou ou danseur de flamenco, cow-boy ou chanteur de blues... C'était court en juste un quart d'heure, mais assez pour annoncer le thême : connivences et jubilation. Et laisser Delgado et Fuchs enchaîner, irrésistibles et pinces sans rire.
Plus tard, Yves-Noël Genod raconte. Qu'il est tombé amoureux d'un homme mais que les femmes lui manquent. Ensuite bien d'autres choses. Est-ce sa vie ou fiction? On ne sait. Et on renonce vite à se poser la question. Ainsi que de catégoriser la chose en danse ou théatre. De même qu'on avait admis voir Y.N.G. arpenter la salle avant le début de la pièce, poser, avec superbe et affabilité. Quant au texte, il est avéré et en version intégrale sur son blog , il ne détonne pas avec les autres mots jetés au même endroit depuis des mois ou des années, avec une intarissable régularité. Autant de pièces en devenir ? Ce monologue là est joliment désinvolte. Y.N.G. se balade deguinguandé et décoloré, avec ce qu'il faut d'hésitation. Offre et force l'acception, en douceur et empathie, avant même de poser le sujet. Séduit en évoquant le poète vierge(1) - Baudelaire - qui allait au bordel sans consommer. Question scénographie, le bordel est plus étudié qu'à première vue. Factice assumé et scène sur tréteaux, neige artificielle comme juste sortie d'une boule de noël, en fond images de paysages hivernaux, fagots. L'ensemble aussi kitsch qu'une crèche de Noël. Justement, Y.N.G. cite Jean-Jacques Rousseau. L'utopie de l'état naturel s'installe doucement devant nos yeux - peut-être qu'on tient là le sujet. Kataline Patkaï dialogue en ingénue, amène des lapins, puis un chat, puis un chevreau, lui donne le biberon d'une main assurée, et parvient plus ou moins à se faire respecter par ses amis à poils. L'harmonie retrouvée. Y.N.G. poursuit sa promenade d'aphorismes de Tolstoï à Pompidou. Fait du name dropping. On lui pardonne. Du début jusqu'à la fin on passe du cop à l'âne, mais en beauté. La belle entourée des petites bêtes se dévêt par morceaux : habits de fermière mais sous-vêtements sophistiqués. Puis en tenue de nature : Eve rejoint par un Adam pour quelques exercices de paradis terrestre. On y repensera l'heure d'après en voyant Cecilia Bengolea et François Chagneau délivrer leur propre version de l'innocence décomplexée. Le pianiste nu lui aussi se perd en arpèges, les lumières caressent, Y.N.G. ponctue le tout d'interventions épicées, installe le flou, et une pudeur imprévue. Des moments de rires et d'émerveillements, pas de regrets. L'ensemble a trouvé son tendre équilibre, décousu et sans leçons à donner. De la gravité tempérée par beaucoup de dérision. Une grâce plane - inaccessible à l'analyse. On fond, tout autant qu'Hamlet nous avait crispé. Moralité énoncée au court d'un déjeuner sur la neige : « L'art c'est la décadence ». Voire... Tout cela aurait-il été trop gentil (quand le nu ne compte plus) ? Il faut bien un peu de vraie provocation : Kataline découpe à cru un civet et quelques spectatrices détournent les yeux. À bas les tabous !
C'était C'est pas pour les cochons ! de Kataline Patkai et Yves-Noël Genod, avec aussi Yvonnick Muller et Pierre Courcelle au piano, ainsi que Love me, love me, love me de Sylvain Prunenec, et à nouveau Manteau Long en laine marine... de Delago Fuchs et Paquerette de François Chaignaud et Cecilia Bengolea. Pour la soirée de clôture d'Artdanthé.
Guy
La saison d'Ardanthé n'est pas finie : épilogue avec Boris Charmatz et Médéric Collignon le 5 mars.
(1) tel que surnommé par Nadar

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La neige, c'est la nature qui s'efface

De : yvesnoelgenod@wanadoo.fr
Objet : aujourd'hui
Date : 21 février 2009 16:44:37 HNEC
À : patkaicompagnie@hotmail.com, yvonnickmuller@hotmail.com, plaffont@plaffont.com, pierre.courcelle@yahoo.fr


+ Benjamin bien sûr dont je n'ai pas l'adresse

Aujourd'hui, je me suis réveillé, rendormi, Pierre parti très tôt dans le Nord, et j'ai trouvé un ou deux flocons artificiels dans le lit, puis j'ai trouvé une phrase dans un livre ouvert au hasard, de René Char :
« En amour, en poésie, la neige n'est pas la louve de janvier, mais la perdrix du renouveau. »
que je voulais vous transmettre.
La représentation d'hier était désaccordée par rapport à l'ambition et aux espoirs de la veille (plus louve de janvier que perdrix du renouveau), je crois, mais j'ai hâte de voir les vidéos pour me rendre compte vraiment. En tout cas j'aimerais beaucoup qu'on reprenne ce travail, parce que c'est une question de conscience et de temps de travail, quand même, pour comprendre ces accords de poésie et d'amour qui sont extrêmement subtils (évidemment, comme la vie). De l'extérieur (comme j'ai pu le voir à la répétition), c'est beaucoup plus facile à comprendre et j'aurais pu hier sans doute plus vous aider (en étant plus metteur en scène), mais égoïstement je me suis gardé l'énergie d'interprétation et empêché le contrôle car je sais que ça prend de la présence... Mais si on retravaille, si on a cette chance, un jour de retravailler cette matière, je vous garantis que je pourrais aider sans compter, car je suis à mon affaire avec cette histoire, je vois très très bien de quoi il s'agit. En gros c'est la question de l'union, une espèce d'Eden avec les animaux (c'est pour ça que les évocations de dressage hier était « fausses ») qu'on retrouve dans la vie en amour et en poésie. L'union se fait par cette histoire du blanc de la neige qui signe et efface la nature à la fois, la spiritualise. C'est le vers de Baudelaire trouvé par Pierre : « J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ». Ensuite, c'est une question de détente et de répétitions pour s'accorder de manière qu'il ne s'agisse à chaque moment que de cette histoire du un : on peut pas y couper, un avec l'image, avec les bêtes, avec le public, un homme avec une femme, avec la musique avec « le poète » (mais s'en méfier, bien sûr), c'est à dire le texte que je prenais en charge... etc., question d'accord.

Donc... si seulement on pouvait avoir la chance de retravailler ça ! Il aurait suffit, déjà, de le refaire aujourd'hui pour que tout le monde trouve ses marques avec plus d'acuité, je pense. En tout cas je peux vous dire que ce que j'ai vu la veille, c'était extrêmement beau ! (J'ai eu l'impression que ç'allait être mon plus beau spectacle !)

Alors... perdrix du renouveau !

Et puis restau, et tout, hein ? Kataline, tu me redis pour Lyon, 26, 27... j'essaie de venir, en tout cas, Marlène qui est sur place ira sûr !

Yves-Noël

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