Friday, July 26, 2013

Encore des explications sur ma vie (ça dure une h)


L'émission de radio dans la cour de la Maison Jean Vilar. 


(Avec Sarah Authesserre.)


(Avec aussi, dedans, 2 extraits de cette lecture du chapitre 2 de La Confession d'un enfant du siècle, « Sans doute, pour maintenir la flamme ! »)









Que ferez-vous quand vous écouterez cette émission ? vous éplucherez des légumes ? Voulez-vous manger des légumes ? Voulez-vous qu'il y ait moins de pollution à Paris ? dans Paris ? Voulez-vous qu'on interdise les Diesel à Paris ? intra muros ... Voulez-vous qu'on interdise beaucoup de choses ? Voulez-vous venir avec moi en Bretagne ? Voulez-vous m'aimer, ne pas m'aimer ? Connaissez-vous la devise de Louise Bourgeois, « J'ai réussi à me faire aimer / Ce que je déteste le plus » ? Que vais-je faire ces jours-ci à Paris ? Si je pouvais lire, si je pouvais voir des expositions, ces jours-ci, à Paris...

J'étais étonné tout à l'heure de voir qu'il faisait aussi chaud à Paris qu'à Avignon, presque, étonné aussi qu'il y ait tant de gens ici, à Paris, je croyais que tout le monde était à Avignon. Et puis j'étais aux Bouffes du Nord, alors, c'est vrai, rien ne changeait, la cohue à l'entrée des théâtres. Je voyais tous ces Parisiens qui étaient restés à Paris ce mois de juillet et qui allaient au théâtre (on joue Une flûte enchantée, de Peter Brook). Et puis le quartier, la vie du quartier, le taxi, j'étais étonné de tous ces gens qui avaient vécu là, qui n'avaient pas été à Avignon, qui avait vécu pendant que je n'avais pas été là. J'appartenais un peu à Paris, je m'apercevais. A cette pollution dans laquelle tout le monde vivait... Quand partez-vous en vacances ? On a tort de dénigrer les vacances (il paraît qu'on perd des neurones en vacances, à ne rien faire...)

« Yves-Noël Genod, nous arrivons au terme de cette émission... »

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Ou au jardin en haut…



Tout d’un coup, je réalisais que, peut-être, ce n’était pas si difficile d’écrire à cause de la vie qui était si pleine, si vaste, si pleine de vie et de choses et de représentations de tout genre, déjà, toute entière que peut-être ce n’était pas difficile d’écrire, d’en dire une infime partie, d’en dire presque rien, je veux dire : il n’y avait pas le danger de la gâcher, la vie, ce que m’avait semblé, toujours semblé, l’acte d’écrire — peut-être le mal, celui de gâcher la vie, la vie si rare — non, la vie n’est pas rare.
(mais j’étais au château et c’était la nuit, c’était facile de penser des choses comme ça)
(il y avait plein de gens, de gens inconnus qui dormaient dans les chambres et, moi, je restais éveillé)
(il y avait plus loin une musique de fête)
(et le silence, profondément, comme la carrière où sortir les pierres — dont parle Musset à la fin de son texte, ce texte que je lisais : « la carrière est pourtant profonde, les instruments manquent pour en sortir les pierres »…)

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La Clandestinité, la liberté



«  Comme le corps est un et à plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. »

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Le Nuage



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L'Admiratrice japonaise



« La pointe est l'emblème de la ballerine, dont l'interprétation passe essentiellement par les pieds. C'est un objet qui embellit et meurtrit à la fois. Je suis montée sur des pointes pour la première fois à l'âge de 7 ans. Lorsque vous êtes enfant, vous faites reposer tout votre poids sur la pointe. Il faut alors des années pour réussir à se soulever, à s'étirer en utilisant les muscles du pied et de la voûte plantaire. Quand je suis à l'Opéra — et j'y suis tout le temps —, je ne les quitte jamais. Aujourd'hui, elles ne me font plus mal, je m'y sens comme dans des pantoufles. Mes pointes sont fabriquées à la main et sur mesure chez Freed en Angleterre. J'en ai usé des milliers. J'en utilise une paire différente chaque jour et, lors des représentations, une par acte.

Depuis douze ans, une admiratrice japonaise récupère mes chaussons à la fin de chaque ballet pour sa collection personnelle. Il m'arrive aussi de les lancer — de dos pour ne pas faire de jaloux — aux spectateurs venus m'attendre à la fin de la représentation. Il suffit que j'en enfile une paire pour reconnaître le ballet auquel elle est associée. Certaines cassent, si la colle a mal séché par exemple, d'autres sont tellement increvables qu'elles sont encore utilisables après un ballet de trois heures. Même si cet accessoire m'a parfois fait souffrir, je ne m'en prends jamais à lui. Je me souviens d'un clou planté dans le pied pendant tout un ballet et de l'envie pressante de le retirer une fois le rideau tombé. Je me souviens aussi de la pire douleur possible ressentie en plein ballet due à un œil-de-perdrix. Ce sont des coups de couteau. Mais sur scène, je ne cherche pas le confort, juste l'esthétique. »

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Aurélie



Je vais au Pont du Gard. Jean-René me dit (à chaque fois) : « Tu sais qu’il y a une piscine aussi… » Mais, aujourd’hui, il m’avoue que, quand il était jeune, il détestait se baigner dans la piscine, qu’il prenait son vélo et qu’il allait au Pont du Gard ; il n’y avait personne sur les routes, alors, pas de voitures… Je n’ai jamais compris l’intérêt des piscines ; sans doute suis-je allergique au chlore… Exception (qui confirme la règle) : celle d’Emmanuel dans sa maison du Mexique qui ressemble plus à un réservoir qu’à une piscine, belle comme une construction naturelle. Pont du Gard, plage d’Arlan, piscine d’Emmanuel…

Le château de Montfrin, modèle de la nuit…
J’ai osé, puisque Jean-René m’a parlé de cette galerie (« Galerie Nord ») pour faire une lecture, j’ai osé explorer plus avant (oh, toujours une infime partie…) J’ai vu un petit cadre qui entourait cette annonce : « Ici ont logé Saint François d’Assise et Saint Louis »… Vous ne me croyez pas ? Oui, il faudrait que je sois romancier pour vous faire croire à tout ça. Si je l’étais, j’écrirais sans discontinuer dans le Palais de la Nuit. Mais je ne le suis pas, je suis juste un acteur capable de lire un peu, de lire un peu… et presque d’expliquer comme un professeur… il n’y a pas de sot métier ? si, il y en a de plus sots…

«  On pourrait saborder gravures de mode et artifices et décréter beauté absolue la danseuse épuisée. »

« Mi-nonnes mi-boxeurs, disait Béjart des danseuses. »

(Voir l’article du « Monde » très bon, on leur apprend l’effort puis à dissoudre l’effort.)

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Le Petit Ballon



Cher Yves-Noël,
je t'écris toujours de la belle ville de Bouxwiller en Alsace, ou les sapins sont verts, les garçons drôles et les filles très très jolies.
Pourtant je bad, un peu. La beauté s'est assise sur mes genoux et m'a fait bander mou.
Une des plus adorables actrices du monde m'est tombée dans les bras, nous : allongés sous un saule pleureur, sur la berge d'un lac, elle : une libellule posée sur sa main et, derrière sa main, légèrement hors focus, ses grands yeux bleus qui me regardent au ralenti. Je l'ai laissée s'en aller par manque d'appétit, par manque d'envie d'avoir envie...
Rha, Tcheckhov me nique la tête !
Du coup, je repense à ton invitation à Paris. Peter Brook, oui. Retrouvons nous le 30 ?
Concernant la création sauvage en haut des montagnes, j'en ai touché un mot à Nicolas Luçon, le metteur en scène (un garçon formidable) et l'idée que tu nous rejoignes — lui, Claude & moi — l'enthousiasmait. Voici son mail, ci ça te fait toujours bander : nicolaslucon2@hotmail.com. Les répétitions sont prévues du 10 au 19 août et ça joue le 20 & 21. Les coordonnées géographiques sont les
suivantes : Petit Ballon
Viens.
Dans l'attente de ta réponse (en langage de pouces, ou autre) je te prie d'agréer l'expression de mes plus beaux sentiments.
X
B.

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Etude de main









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Samedi soir, les miroirs, les croisées, le repos, la nuit…

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Marie-Agnès



Je n’ai pas reconnu tout de suite Marie-Agnès Gillot. Je voyais qui ? j’entendais même (de sa part) prononcer avec désinvolture le mot de «  danseuse étoile » et je me demandais qui, quelle sorte de danseuse étoile inconnue de derrière les fagots — ou peut-être très connue, mais il me fallait une aide encore... — et puis le nom a été prononcé par Geneviève : « Marie-Agnès », Mon Dieu, mais c’est bien sûr ! je passe la soirée avec Marie-Agnès Gillot dans le château de Montfrin illuminé. Jean-René était tout guilleret, au sommet de son art, de sa prestance…



Ô mon pays, ô mon château, ô mon ami…



Citation choisie, ce soir-là, par Marie-Agnès Gillot

« Contre le corps conçu comme destin, fatum marquant l’individu de son sceau, indélébile, Freud réinstaure la majesté d’une énergie psychique, puissante, obscure, à tout jamais inconnaissable, mais, en tant qu’elle est l’organe du langage, source de la possibilité illimitée de manifester la liberté de l’homme. »



Une chose très belle : Marie-Agnès — qui, au cours de la soirée très avancée me demande mon prénom (pour en parler à notre amie commune Julie Guibert), ajoute : « Moi, c’est Marie-Agnès » (mais cette fois, je n’avais pas oublié) — dit — et elle le dit, je ne sais pas, dans ce château incroyable peuplé, habité d’ombre — l’art de l’éclairage est inouï au château et je le dis à Jean-René qui me répond : « Ah, ça, c’est moi ! », c’est-à-dire que c’est peuplé d’une infinité de lampes très rares de très faible puissance (qui fait qu’on ne peut pas lire, par ex) et que dans cette immensité — imaginez Versailles, vous serez plus près du vrai — il y a aussi la nuit et le royaume des chats qui y voient — elle dit soudain que, quand elle n’a pas de miroir, elle travaille avec son ombre.



Le corps de grand cheval de Marie-Agnès Gillot (elle, elle dit : « grande saucisse »).



Marie-Agnès Gillot qui a réussi tout ce qui peut se réussir sur cette terre, qui est positivement ce qu’on peut appeler au sommet, le sommet de son art et son art le sommet des autres, le plus noble, est d’une fragilité que je reconnais : elle a incroyablement peur de ne pas être aimée, d’être jugée, même par moi (qu’elle ne connaît pas). A partir du moment où je sais qui elle est, je passe donc la soirée à lui envoyer des signes d’amitié, de connivence, d’alliance, de complicité : « Je suis avec toi », « Je suis tout entier ton allié ». Que ces fragilités sont inouïes ! celles des artistes, celles de tout le monde, au final, de tout le monde qui ose s’avancer hors de la destruction de soi généralisée (par la société ?), qui ose s’avancer à faire qqch de soi (cf la citation de Sartre que Jean-René a affichée, qui est le début des Mots : Geneviève m’a demandé pourquoi je ne la recopiais pas, elle aussi, mais je lui ai dit que, comme Jean-René venait de dire d’où elle était extraite, je saurai où la retrouver).



Marie-Agnès dit qu’elle a un complexe du classique et qu’elle hait le contemporain. Là, je lui réponds : 1) qu’elle a raison, que la plupart des choses qui sortent dans le contemporain sont nulles et 2) pas tout, certaines choses sont inouïes (ce qu’elle reconnaît). D’ailleurs n’a-t-elle pas travaillé avec passion et amour avec Pina Bausch et William Forsythe ? William Forsythe, me dit-elle, l’appelle sa « fiancée ».



Je vois Jean-René, de dos, l’homme excellent qu’il est. Il met de la musique, très belle, très forte (qui couvre ce qu’on peut se dire avec Geneviève, très près, ou avec Marie-Agnès). Il passe des extraits, il change souvent (de grands gouffres de silence soudain de la nuit pure et de l’immensité par la terrasse et par la nuit). Il répète les paroles en anglais pour nous en faire entendre le sens quand il croit que ça nous a échappé. Comme : « I wan’t to be haunted by the ghost ».



Anecdote : Le petit teckel de Marie-Agnès veut monter sur la table (Jean-René leur a fait des pâtes aux morilles) et Jean-René veut l’en empêcher, « Les chiens ne montent pas sur les tables ». « Non, non, dit Marie-Agnès, très vite, c’est un chien de table, il est éduqué comme ça » et Jean-René — qui s’y connaît en femme — fait mine instantanément (sans laisser paraître la moindre réticence — grand art que j’admire —) de s’émerveiller de cette nouveauté, le petit chien sur la table et qu’on ne mettra pas par terre au risque de froisser sa maîtresse. A un moment (puisque cette situation incongrue dure, de ce chien debout sur la table et qui semble même en avoir un peu honte), je tente une chose pas méchante du tout, mais Marie-Agnès, très vite, se défend (c’est le seul moment de la soirée — très rapide — de ce genre). Je dis qu’il devait y avoir des chiens comme ça à Versailles sur les tables et Marie-Agnès dit très vite : « Certainement pas ! A Versailles, ils étaient à terre, mais celle-ci est sur la table ! » et Jean-René enchaîne très vite en plaisantant ostensiblement sur Versailles, (ses mélanges de parfums et d’odeurs…) et surtout en montrant qu’il n'y a pas Scud, que c’était une plaisanterie inoffensive, que Marie-Agnès peut se détendre, qu’elle est, ce soir, en terrain totalement protégé, qu’on lui sera gré de tout. Nathalie Sarraute a parlé de toutes ces choses, de toutes ces sensibilités, ces drames et ces déchirures d’hyper sensibilité.



Jean-René raconte qu’il a un oncle qui détestait sa mère et qui vit encore (et donc la déteste toujours), qui dit : « Ta mère était tellement radine, elle mettait partout des ampoules de 15 watt... » Et une fois : « Tiens : je t’ai tout changé… » (« C’était affreux », dit Jean-René). La poésie de ce château, c’est vrai, est inouïe. « La poésie/nuit », comme disait Eric Vautrin. Il me montre un lieu incroyable, immense galerie qui sert de débarras depuis des lustres, on dirait les profondeurs d’un antiquaire, il me dit : « Voilà un lieu où tu pourrais faire une lecture, aussi. » Marie-Agnès qui s’y est avancée est sublime dans cet espace, « C'est un espace-opéra », je le lui dis... Je propose alors de changer Musset pour Edgar Poe. Jean-René est d’accord. Il propose aussi Peter Schlemihl (« Le mec qui avait peur de son ombre »)…

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Autoportraits in situ

Fragments de correspondance



Mon cher petit Yves-Noël, nous nous étions regardés, à Avignon, pour ton Shakespeare, voilà 3 ans. Voilà Musset, maintenant. Nous sommes 2, Bretons, bien sûr. Quand aura lieu ta prochaine lecture ? Je préfère l'apocalypse ou Roseline Bachelot que te rater, Josselin



À l'instant, un groupe de personnes en terrasse, voici quelques mots perçus : « Yves-Noël Genod » ; « lecture de confession » ; « jamais déçue » ; « magnifique » ; « bel instant »... Je suis d'accord. À bientôt !



Ce que t'as fait à Avignon était sans doute la chose la plus délicate du festival... T'as quand même toujours une sacrée longueur d'avance... Je t'embrasse, Sophie



Ta lecture m'a bouleversée, mais on était trop serrés pour pleurer. Belle Nuit.



J'ai été bouleversé par ta lecture. Nous étions tous posés sur ton coeur et, sans le savoir, à l'unisson de ta vibration prêt tous à craquer. Merci, Pierre



C'était beau, l'enfant du siècle. Ça devrait suivre les chansons de Nicolas Maury. Un SCUM Manifesto napoléonien. Bisous, Arthur



Merci encore pour votre lecture douce, délicate et profonde ; vous nous avez offert un authentique moment de beauté, Guillaume



Merci pour cette appartée quelque peu hors du temps, le lieu s'y prête grandement, merci de m'avoir empli la tête de pensées, de me laisser à mon imaginaire...



Encore un grand merci, pour cette transmission de mots, qui s'avèrent si bien choisis en ces temps avides de « divertissement », qui font sens, portés par la douceur de votre voix et votre présence aigue. Aiguisé, oui, c’est ainsi que nous — mon amant et moi — sommes ressortis de cette lecture offerte. Un peu intimidé aussi, pour ma part, mais parce que Musset et son témoignage résonnaient fort. Peut-être aussi à cause de la folie du jeune Russe que je porte en moi ces jours-ci dans ce Tchekhov que je défends. Toujours en guise de remerciement, permettez-moi de vous y inviter. Ou de vous offrir un verre si vous préférez. Bonnes dernières lectures et au plaisir, Xavier Legat



Bravo pour tout à l'heure, Yves-Noël ! c'était un chouette moment. À l'occasion de boire un verre, peut-être, Jonathan qui bosse avec Loic notamment et qui espère voir Love. Je suis à côté de Ondine qui me dit qu'il faut que tu viennes voir Germinal. Au plaisir !



Merci pour ce beau moment, rare en ces contrées festivalières...



Cher Yves-Noël Genod, merci infiniment. Vous avez bouleversé ma jeune sœur, et moi, souvent, j'ai tressailli. Du fond du cœur, « von Herzen », comme l'écrit Goethe dans son Faust (!), nous vous remercions, Louise et Vincent



Cher Yves-Noël, je tenais à vous renouveler ma sincère gratitude pour cette magnifique lecture. Les mots de Musset ont leur force et leur pouvoir que vous portez avec une délicatesse bouleversante. J’ai 23 ans, j'écris, je joue et réalise et si je trouve ma vérité d'être à travers l'art, c est surtout grâce à des moments de vie suspendus dans le temps mais remplis de sincérité et de vie, comme celui que vous nous avez offert si généreusement. Merci et bravo ! Louise Nadal




Merci pour la lecture Yves-Noël, cela m'a beaucoup parlé, notamment le passage sur la passion et la raison, et aussi cette idée d'une société divisée entre des valeurs anciennes et des idées nouvelles, c'est la torture d'Hamlet et c'est très actuel. Bref, du grain à moudre et le souvenir d'un homme élégant par 40° tout de noir vêtu, dans cette salle secrète du coeur d'Avignon, sous un bouddha, autant de signes qui se mêlent et rappellent que l'existence est peuplée de mystères. 



Superbe lecture la semaine dernière ! Merci beaucoup pour cette parenthèse silencieuse et très riche en images. J'avais oublié ce que lire représentait vraiment, je m'y remets de ce pas ! Si tu as des bouquins à me conseiller, étant comédienne en herbe… Merci encore, Victoria Songy




Merci encore pour hier ! C'est incroyable ta façon de faire vivre l'instant, le présent (pour une disparition), c'est magnifique (et cela semble si facile...)




Yves-Noël, c'était formidable votre lecture ! J'adore ce texte, et Musset dans votre bouche prend tous ses sens. Vous m'avez appelé Monsieur, alors je vous vouvoie de nouveau. Nous sommes affichés côte à côte à La Condition... Depuis 5 ans que je vous admire et vous croise, cela n'a pas manqué de me faire plaisir en voyant le programme. Me reste à vous inviter à venir nous voir, encore ce soir ou demain. On propose une forme de concert un peu spécial qui pourrait bien vous interpeller. C'est à 22h50, cela dure une heure. 
Bonne fin de festival. Au plaisir, Angel Liegent




Je lis ce poème de Roberto Juarroz, et, hop, je me dis que cela devrait te plaire :

On dirait parfois
que nous sommes au centre de la fête.

Cependant
au centre de la fête il n'y a personne.
Au centre de la fête c'est le vide.

Mais au centre du vide il y a une autre fête.

C'est beau non ? Je t'embrasse, Alain





Merci du fond du coeur pour cette « diffusion d'informations puissantes »... je ne sais si les singes muteront grâce à nous, mais, pour ma part, j'ai grâce à vous (et à lui bien sûr ) « vu » un peu plus clairement d'ou vient probablement cette faille qui s'ouvre entre le « moi d'abord » et le « rien avant tout ». Cela semble pouvoir se dater presque précisément ! Bravo ! J'aime votre façon de lire. Et je suis très difficile sur ce point ! Daniel




YVES-NOËL GENOD ! Pour moi, le plus beau moment d'Avignon, présent, téléporté vers la mémoire de ce que tu es, nous là, saisis par cette intimité, ta manière si intime de dire les mots. Musset ou toi, c'est pareil, lumineux, éclairé, sobre, fou, l'élégance rare, un homme d'exception ! Tu as la grâce et le pouvoir de tous les possibles ! Là, à t'écouter dans la chaleur d'un appartement à haut plafond, ton Folio, ton costard, tes yeux, tes gestes, ta voix, tes mains d'un autre temps, ta fiole du Bolchoï... Le rêve de te croiser plus, le rêve de croire un jour que je travaillerai avec toi, et chanter, et proférer, et aimer !!! Johanna Nizard

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Post Musset



« On vous demande que faites-vous dans la vie ? Pas dans la mort bien sûr, pas dans les vides, ni dans l’attente, pas dans le souvenir. »

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 Photo Yuval Rozman. 



Photo Fred Koenig. (Légende : Tel Platon, la jeunesse à tes pieds buvant tes paroles. Merci pour ce beau moment !)

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Nul orgueil apparent



« «  Le temps que nous avons à passer sur terre n’est pas assez long pour que nous le l’employions à autre chose qu’à nous-mêmes. » Ce propos d’un poète s’applique à quiconque refuse l’extrinsèque, l’accidentel, l’autre. Beckett ou l’art inégalé d’être soi. » » 

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Fragment d’un journal



Oui, tout cela s’appelle « Disparaissez-moi »

Et si cette « expérience » ou « experiment » comme aimait dire Duras à l’anglaise était une rehab, pour moi ? Et si d’une disparition, il fallait vivre ? Oui, la vie n’a qu’un temps. Oui, « pour une fois que nous ne sommes pas morts »… Oui, une seule chose compte. Et tout compte. Une seule chose ne compte pas — et plus rien ne compte.
Les chats, dans le château, si intelligents, si joueurs, si heureux de nous avoir comme compagnons — surtout la nuit où le château est presque immensément nuit (mais eux y voient très bien, très réveillé, égyptiens)
« Mais comme tous les êtres, c’est d’abord avec sa propre vieillesse que cet homme compose. Il est bel et bien installé dans ce temps-là, sereinement semble-t-il, même si c’est un temps qu’il s’agit chaque jour de rendre stable. Il réclame chaque fois plus de DVD, il aime toujours lire les journaux (particulièrement celui-ci, dit-il) et se tient tout à fait au courant du monde comme il va mal. »
Quelqu’un m’a demandé si j’aimais Napoléon. J’ai dit que non. Il m’a dit : « Ah, je croyais parce que tu as dit : « les 2 plus grands génies du siècle après Napoléon » ». J’ai dit que c’était Alfred de Musset qui parlait comme ça. Ce jeune homme s’est étonné, il avait cru que c’était une réflexion personnelle.
La nuit très puissante ici, les sons incroyables, insensés. On a envie d’être comme les chats et rester à jouer toute la nuit dans l’obscurité massive et si vivante, plus vivante, plus splendide que le jour.
Il y a comme des infinies grenouilles — mais où seraient-elles ? il n’y a pas d’eau…
Je lis les crimes d’Héliogabale et de Caracalla. Et aussi l’article de Séguret sur Godard que m’a indiqué Stéphane (dans «  Libé »).



Aujourd’hui, il y a du vent. Je le vois à travers la moustiquaire, que les arbres bougent. Je vois que les petits carrés de cette moustiquaire forment un écran où les arbres bougent. Le mouvement de leurs petites feuilles est enregistré par les pixels de cette toile qui remplace la fenêtre. Car c’est l’été : la fenêtre reste ouverte et la guillotine de la moustiquaire est rabattue. Fermée. Rien ne passe que le très petit jardin des pixels et des milliers de feuilles qui tiennent dans ma main…

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Photo Louis Malecek.

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