Friday, May 16, 2014

« Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l'autre. Comme si j'avais des mots en guise de doigts, ou des doigts au bout de mes mots. Mon langage tremble de désir. »

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J e prierai pour de l'humilité



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A rrivé la veille


« J’adorais, chez Beckett, cet air qu’il avait toujours d’être arrivé à Paris la veille, alors qu’il vivait en France depuis 25 ans. Il n’y avait rien de parisien chez lui. »

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D 'extrême après-midi


Je n’avais pas envie de me promener dans Paris, je n’avais tout simplement pas envie ni de sortir ni de rencontrer ni de rien ni même d’aller au zoo ni de prendre de la coke ni de jouer le jeu, je n’avais pas envie de sortir la nuit dans des balades insensées, je n’avais pas envie d’être jeune à Paris, je n’avais pas envie de dépenser d’argent à Paris. Je n’avais pas envie de préparer des projets à Paris, je n’avais pas envie de préparer l’avenir, j’avais envie que ma vie prenne un autre sens, sans Paris, un autre style, sans Paris, une autre époque, sans Paris ; je n’avais plus envie de Paris, c’était clair, j’étais enfant gâté, j’avais connu les charmes de la voiture qui roule à l’envers, la régression des vacances, j’avais juste envie de ne rien faire. Mais rien. Et ce qui faisait un peu peur, c’est que c’était agréable : rien.

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L ’Année sabbatique


Si je ne vous disais rien ? Si je ne parlais qu’à mes livres, qu’à mes arbres, qu’à mon sexe, qu’à mes rêves ? Si je ne me lavais pas ? Si j’enfilais le pull orange gardé depuis 20 ans (et qui me survivra), le pull orange d’été ? Si j’écoutais Brahms ? Si je faisais absolument rien ? Si j’allais me baigner tout à l’heure ?

Si j’écrivais rien, si je parlais à mes livres ? Pendant le temps où vous écoutez la musique. L’aimez-vous ? L’aimez-vous, la nostalgie hongroise ? La musique ? Si j’aimais, mais que mes livres ? Si j’aimais la nature ? Si je n’aimais pas le travail ? Si je vivais pendant qq mois sans rien ? Sauf la musique ? Sauf l’amour ? 

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L umières, poussières, étoiles éphémères



La possibilité d’être heureux est si peu secrète… Réveille-moi, cette nuit (diable)… Je veux remettre dans l’ordre à l’envers, je veux mourir de vivre, je veux que la nuit soit chaude, mais pas de ce monde, pas de cette vie, je veux que le diable m’inspire, le diable et sa faiblesse, et sa misère, le diable déshérité, le diable qui ne mérite pas, qui démérite…

Le monde, oh, sa complexité de tes yeux…
Je veux secrètement travailler
Je ne veux pas te mêler
A quoi que ce soit
Qui me retienne ou qui me tente
Toi, mon amour imaginaire
Je veux mourir dans les bras de la guerre, défaisons les ruines…
Connaissez-vous la musique ? la lumière ? la buée ?

Rejoindre la beauté dans les musées dans les tableaux
Et le sommeil des justes
Le long des côtes, des cartes et des falaises des paysages

« Or, moi, je pardonne à mon enfance
Revenant fardée et non sans grâce. »

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L a Gifle


Café de Flore : la vie parisienne m'ennuie jusqu'au cliché. Je me suis mis là pour attendre qu'Ambroise se réveille et m'appelle. Il m'avait promis qu'on se verrait. Même et sans doute surtout parce que je dois lui donner de l'argent, je me sens comme une jeune fille moche et pas maquillée qui attend qu'on lui foute une baffe... Je disais : la vie parisienne m'ennuie. Je n'arrive pas à être un étranger à Paris.

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R ien de parisien



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