Thursday, November 28, 2013

M e duele una mujer en todo el cuerpo


Comment faire ? c’est seulement dans la nuit pure, parfaite que je commence à rentrer dans la fatigue, dans ma fatigue (mais demain je devrai me lever) — comment faire ? je découvre la langue de l’au-delà, de la nouvelle frontière, de l’au-delà, « amenazado », le menacé, el amenazado



« El amenazado
Es el amor. Tendré que cultarme o que huir.
Crecen los muros de su cárcel, como en un sueño atroz.
La hermosa máscara ha cambiado, pero como siempre es la única.
¿De qué me servirán mis talismanes: el ejercicio de las letras, la vaga erudición, el aprendizaje de las palabras que usó el áspero Norte para cantar sus mares y sus espadas, la serena amistad, las galerías de la biblioteca, las cosas comunes, los hábitos, el joven amor de mi madre, la sombra militar de mis muertos, la noche intemporal, el sabor del sueño?
Estar contigo o no estar contigo es la medida de mi tiempo.
Ya el cántaro se quiebra sobre la fuente (la cruche se casse déjà sur la source), ya el hombre se levanta a la voz del ave, ya se han oscurecido los que miran por las ventanas, pero la sombra no ha traído (n'a pas apporté) la paz.
Es, ya lo sé, el amor: la ansiedad y el alivio (soulagement) de oír tu voz, la espera y la memoria, el horror de vivir en lo sucesivo.
Es el amor con sus mitologías, con sus pequeñas magias inútiles.
Hay una esquina por la que no me atrevo a pasar.
Ya los ejércitos me cercan, las hordas.
(Esta habitación es irreal; ella no la ha visto.)
El nombre de una mujer me delata.
Me duele una mujer en todo el cuerpo. »

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L 'Invention de la solitude





Photos Patrick Laffont.

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N ominations


Philippe Quesne est mon ami et Marcial di Fonzo Bo a été mon amant. Je lis que cette nomination a duré si longtemps à cause d’un bras de fer qui a opposé le conseil général (UMP) au ministère (socialiste). J’aimerais bien savoir quels ont été les arguments échangés — parce qu’il doit bien y en avoir eus, pas seulement mon poing dans la gueule — pour défendre le travail de ces 2. Je pense que ce serait très intéressant — sur la situation générale — et que l’on pourrait même sans doute en faire une pièce, en tout cas que, moi, j’en apprendrais beaucoup sur cette situation du monde que j’ignore, que j’ignore totalement. Hier soir, j’ai été voir 2 choses, au théâtre et, voyez-vous, c’était un jour sans, un jour où je suis resté à la porte comme un con. Ça m’arrive aussi — à moi aussi ! — de ne pas y arriver, de saturer peut-être — car il faut y mettre du sien pour qu’il se passe qqch au théâtre et, parfois, ce sont des engagements presque aussi puissants que si l’on jouait soi-même qui se produisent — et qui me laissent exténués après le spectacle de Philippe Quesne, celui de Benjamin Lazare, de François Chaignaud-Cecilia Bengolea, d’Angélica Liddell pour parler de mes derniers « coups de cœur ». Hier, ça ne s’est pas produit avec un auteur que j’aime beaucoup et que j’ai monté : Jean-Michel Espitallier, mais que je n’ai pas supporté (parti au bout d’un ¼ d’h). Ça ne s’est pas produit non plus avec un spectacle duquel je ne suis pas parti (qui durait 2h 1/2), qui m’a passionné, mais devant lequel j’ai été comme devant un film que je suis et que je laisse, avec lequel je ne me suis pas investi ou pas assez pour que j’en fasse le sens de ma vie, un spectacle exotique pour moi (mais très bon). Il y avait eu une journée comme ça, déjà, un dimanche, le spectacle de Mathilde Monnier avec François Olislaeger et puis celui de Bob Wilson avec Mikhail Baryshnikov : resté dehors, resté à la porte, je suis un con, moi aussi ! (J’avais admiré la virtuosité, bien sûr, chez Bob Wilson (et chez François Olislaeger), mais pas compris l’intérêt.)

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2 rêves racontés


Clarice Plasteig dit Cassou
Bonjour Yves-Noël,

Comme j'y pense encore, je vais te raconter tes deux prochains spectacles avant qu'ils ne retournent s'évanouir dans les limbes de mon inconscient.
Le premier, très court. Une image. La façade d'un immeuble de bureaux fin 70 (de ceux qu'on préfère ne pas remarquer aux abords de la ville) et qui aurait pu abriter une entreprise d’électronique dans les années 80. La modernité du ficus en plastique. Pas très haut, l'immeuble, assez long, gris-bleu sur fond ciel identique. Les fenêtres sont carrées, on peut voir les stores intérieurs. Au haut des fenêtres sont attachées des sortes de bâches ou tissus en plastique aux couleurs unies très vives. Des rouges, des verts, des jaunes... très puissants et profonds. Le spectacle consiste à balancer du vent très fort en direction des bâches qui pendent dans le vide et donc à faire bouger toutes ces couleurs. En mouvement, les bâches deviennent légères et c'est très beau et frais. Pas d'acteurs, pas de spectateurs, pas de plateau.
Le second dans une salle au plafond bas assez chaude. 2 rangées de gradins de 4 ou 5 rangs se font face. Des gradins en bancs pas en chaises. Ces deux rangées sont très longues, un peu comme pour un défilé. Dans le public, on se connaît ou se reconnaît comme souvent quand on va voir tes spectacles. On parle d'une rangée à l'autre. Entre les deux rangées, une allée large de 3m max, juste suffisante pour laisser passer cette espèce de char plateforme, lieu de l'action. Le char s'avance petit à petit, plus long que large, il est recouvert d'un tissu blanc. Il est bas, doit arriver à hauteur d'épaules du premier rang, s'avance délicatement et tu le suis.
Sur le char-plateforme, des objets de toute sorte, tous en terre cuite. Des pots, des télés, d'autres dont je ne me souviens plus. Il y a une sorte de cruche antique très arrondie, très brute, avec juste un petit orifice. Elle va avec une baguette chinoise qu'il faut utiliser pour en faire sortir du son. Tu nous nous montres tous ces objets et nous expliques leur rapport au son. C'est ça, le spectacle : comment faire sonner ces objets, quel est leur son ? Et puis 3 moulages de ton corps exposés sur la plateforme aussi. En terre cuite aussi. Je ne me souviens que d'un posé à l'avant du char — ou peut-être que c'est le seul que je peux voir de là où je suis : tu es allongé sur le flanc droit. Le bras gauche, dans l'allongement du corps, passe au-dessus de la tête et s'étire au maximum. Le visage aussi tend vers cet axe, vers là où je suis, un peu en hauteur, je vois la main en gros plan et le corps derrière. Corps en tension. Voilà. Tu es présent, tu marches d'abord derrière le char-plateforme, d'abord tu nous expliques ces objets, leurs sons, leurs résonances, puis tu en fais essayer, on les touche, on touche la terre et on la fait résonner.
On pourrait croire qu'il ne se passe pas grand-chose dans tes deux prochains spectacles, mais je me suis rarement réveillée en ayant un souvenir sensoriel aussi intense. Le vent, la vue, le toucher de l'air pour le premier. La terre, le toucher, l'ouïe pour le second. J'attends la suite.

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P orqué


Bon, il va falloir que je dise — non, je ne dirai pas — je lui demanderai de me permettre de ne pas lui dire pourquoi je n’ai pas (du tout) aimer sa « performance » — au point de sortir au bout d’un ¼ d’h — car, après tout, on a à dire quand on aime, mais quand on n'aime pas ? Eh bien, quand on n’aime pas, on est le dernier des cons, ça se résume à ça — toujours — car, la sensibilité, on n’en a qu’un bout malheureusement, qu’un bout...

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E tre ou ne pas être avec toi


« Estar contigo o no estar contigo es la medida de mi tiempo. »

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P hrases notées dans le noir et une autre le lendemain



« Tu es l’amour jamais partagé »

« J’aime les gens qui refusent de comprendre le monde »

« dans la prairie alcoolique universelle »

« l’immense bonheur de ne pas acheter des jouets à mes enfants pour Noël »

« Comment pourrais-je comprendre le bonheur si la joie dépend toujours d’un combat ? »

« L’amour, c’est se sentir abandonner à chaque instant, le reste, ce n’est pas de l’amour »

« Voir la saleté du fleuve quand on se retrouve seul la nuit »

« J’imagine d’éternelles fellations »

« La mort de la jeunesse est irréversible »

En courant vers mon cours d’espagnol, j’ai entendu une femme qui disait (au tél ?) : « Vous êtes en train de me tuer ! »

L a Vaga Erudición



Photos Patrick Laffont.

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L a Nouvelle-Orléans


A un ancien amant rencontré par hasard au théâtre



…mais, mon chéri, comment pourrais-tu m’apprendre... ? tu ne supportes pas que je te touche…
...la banquette de velours que je caresse dans le noir, vois-tu, a + à m’apprendre, bien +, et je l’aime, elle...
...et j’aimerais que tu m’aimes comme la banquette de velours que tu ne touches pas…

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T he Bare Season


« Moi, je préfère vivre avec rien
Comme ça je garde tout. »

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L e Catalogue


« Dans le catalogue illustré Saul Leiter (éd. steidl), il expliquait sa discrétion : « Pour avoir du succès, il faut le vouloir. Moi, j’avais tendance à rentrer à la maison après le travail, à boire un café ou à écouter de la musique. Je n’avais aucun désir de conquérir le monde ». »

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C omment parler à Géraldine


« Chère Géraldine,
J’espère que tu vas bien, sous toute cette hémoglobine répandue par Vienne / Capdevielle.
Ce petit mot court pour te dire ceci, qui est à la fois un remerciement et une demande, tout ça confondu autour du même objet :
Tu sais l’immense importance qu’a eu pour moi ton invitation à traverser La Mort d’Ivan Ilitch dans les ténèbres impeccables du plateau de la Bastille. Je te l’ai écrit déjà.  C’est à la Bastille qu’il a trouvé son antre naturel, sa caverne. Je ne sais pas, la douce attention de l’équipe technique et administrative, la joie de se retrouver dans ce lieu si tendre et si exigeant par ce qu’il raconte, tout ce dont il résonne et transpire, tout ça faisait que se dépoiler et traverser cet océan de noir devenait comme se donner tout naturellement à la chose la plus douce et la plus terrible à la fois. Un rêve, quoi. Bon, ok, mon rêve, disons ! Alors, encore une fois, de cette magnifique opportunité d’avoir donné sa pleine vitalité à un objet aussi fragile, aussi vaste pour moi, je te remercie totalement.
Bon, et là, j’ai eu la joie d’apprendre que Marie Collin, directrice de festival d’Automne, envisageait de programmer à nouveau La Mort d’Ivan Ilitch dans le cadre d’un volet de sa programmation consacré au travail d’Yves-Noël au sein de la prochaine édition. Bon, alors là, j’ai sauté de joie jusqu’à mon ordinateur où j’essaie de ne plus bondir pour te dire à quel point il serait génial de pouvoir reprendre ce spectacle à la Bastille si, par bonheur, tu étais d’accord. Je n’imaginerais pas le jouer ailleurs à Paris. Tu as été celle qui a permis que ce travail existe ici, dans le théâtre le plus idéal qui soit pour cette performance, alors c’est avec joie que je t’écris pour te demander si tu permettrais à nouveau que les bluettes de Julio Iglesias tire mes larmes de crocodile le temps de quelques jours à l’automne prochain. J’en serais — et Yves-No avec moi — comblé. Voire plus. Dis-moi ce que tu en penses.
Peut-être je te croiserai ce soir à L’Entracte où Jonathan fête son dernier coup de canif. Sinon plus tard ? Je t’embrasse,
Thomas Gonzalez »

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P robar

  
« Je me suis toujours demandé si un poème pouvait être considéré comme une preuve d’un crime. »

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L e Tableau noir


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L uxe de la vie


José Luis qui m’avait offert la place me l’avait laissée au contrôle car j’étais (presque) en retard, mais, quand je m’étais assis au 1er balcon, il n’était pas là. A sa place, un ancien « amant », mais qui n’avait rien à voir avec l’histoire — et l’histoire de se reproduira pas. José Luis, ensuite, n’apparaissait pas. Il finissait par m’envoyer : « J’étais au 2ième rang. Je suis trop ému pour parler à qui que ce soit. Je rentre. Laminé, en larmes. » Et encore : « J’en ai mal dans chaque muscle… Je suis resté prostré tout le long de la dernière partie… Ça fait mal d’entendre ses propres paroles dans la bouche d’une sainte. » Ainsi donc, dans l’architecture de rêve de l’Odéon, l’immense salon évidé, cela avait résonné… J’avais hésité à venir, j’avais tellement aimé La Casa de la Fuerza — que j’avais vu plusieurs fois — que j’avais eu peur, là, d’être déçu, j’avais eu des avis contraires. Serena, le matin, avait trouvé ça sublime, elle y avait été la veille avec Sophie Calle, et elle avait dit : « J’y étais avec Sophie Calle et Sophie Calle, d’ailleurs, était fascinée et j'ai pensé : elles travaillent sur la même chose, mais elle, Sophie, n’a jamais atteint l’once, l’ombre de l’intensité de ce qu’atteint cette femme. » Mais, sur le chemin pour aller trouver une place, dans la chaleur de 11h du matin, j’avais rencontré Micheline qui m’avait dit que c’était nul. Je vais vous dire : c'est pas la peine d’en parler (tout le monde en parle), je confirme à mes amis que c’est EXCEPTIONNEL. Todo el cielo sobre la tierra...

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